Nord-Kivu: le CIFDH dénonce le monnayage des visites aux prisonniers dans les maisons carcérales (CongoForum)
BUTEMBO – Le Centre International des Formations en Droits Humains et Développement, CIFDH, dénonce le monnayage des visites aux détenus et la violation de certains de leurs droits fondamentaux dans les milieux carcéraux à Butembo.
Ces griefs portés en charge des geôliers n’épargnent aucune maison carcérale locale, selon cette ONGDH, qui s’appuie sur les résultats de son monitoring du dernier semestre.
Face à cette triste réalité, le CIFDH demande aux autorités compétentes de prendre leurs responsabilités et aux victimes de dénoncer toute violation de leurs droits afin que justice leur soit rendue.
Cette dénonciation est contenue dans un communiqué de presse rendu public ce jeudi 26 décembre 2019. Dans ce document, le CIFDH affirme que le monnayage des visites des détenus devenu courant dans les maisons carcérales de Butembo, préjudicie non seulement les visiteurs mais aussi les personnes détenues dans ces lieux carcéraux.
Ce qui traduit la violation du droit aux visites reconnues aux détenus par des instruments de droit. Ce payement des visites varie selon la parure du visiteur, note le CIFDH, qui dénonce aussi plusieurs autres violations des droits des détenus pendant ses activités de monitoring effectuées dans différents lieux de détention en ville de Butembo.
C’est notamment le droit pour la personne arrêté d’entrer immédiatement en contact avec sa famille ou son conseil, le droit à la dignité de la personne arrêtée pour ne citer que ceux-là.
Les cachots mis en cause dans cette violation des droits fondamentaux des droits des détenus sont les cachots communaux de la police, les cachots du groupe mobile d’intervention, GMI, du CCO, de l’auditorat militaire, de l’Agence Nationale des Renseignements, ANR , du camp militaire de RUGHENDA, de la DSF et celui du parquet.
Face à cette situation, le CIFDH demande au ministère public de se saisir des auteurs des violations des droits de l’homme ci-haut évoqués et au maire de nourrir les détenus et s’enquérir quotidiennement de leurs conditions de vie.
Aux commandants ville de la police et des FARDC de veiller à la discipline des éléments commis à la garde des lieux de détention pour lutter contre cette pratique et aux victimes de dénoncer toute violation de leur droit, conclut le communiqué de presse du CIFDH.
© CongoForum – Roger Mulyata, 27.12.19
Image – source : FIACAT