06 02 20/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE JEUDI (Dialogue)

Sommaire

En ce jeudi 6 février 2020, la presse parue à Kinshasa rend compte de la visite de Sophie Wilmes et de quelques ministres du gouvernement belge, minoritaire et en affaires courantes. Cela mis à part, on s’engueule, tant à propos des retards des « travaux des cent jours » qu’au sujet des Banyamulenge, de la légitimité du pouvoir actuel et, bien sûr, de la corruption…

Arrivée de Sophie Wilmes

La RTBF annonce « Délégation belge en RDC: « Nous souhaitons raffermir nos relations avec le pays Congo » déclare Sophie Wilmès »

Une délégation du gouvernement fédéral est en mission en République démocratique du Congo ces deux prochains jours. La Première ministre Sophie Wilmès est accompagnée des ministres de la Coopération au développement, Alexander De Croo et du Commerce Extérieur, Pieter De Crem.

Une rencontre avec le président Tshisekedi est prévue ce matin, à Kinshasa, et demain, la délégation se rendra au Consulat général de Belgique à Lubumbashi, de nouveau opérationnel depuis peu, pour procéder à une ouverture solennelle. Une rencontre qui se déroule dans un contexte où les tensions politiques en RDC sont perceptibles au sein de la coalition gouvernementale, formée avec le FCC, le camp de Joseph Kabila, qui contrôle le parlement.

Comment la Belgique se positionne-t-elle par rapport à ces tensions en RDC ? Le pays reste attentif, assure la Première ministre. « C’est vrai qu’il s’agit d’un gouvernement de coalition, qu’il y a des tensions que l’on peut observer, et on sera très attentif aux évolutions des choses, c’est fondamental. Ce qui compte pour nous, je pense, au niveau belge, principalement, c’est de travailler dans l’intérêt de la population congolaise, avec le pays Congo, qui est celui avec lequel nous souhaitons raffermir nos relations. Et surtout, un point très important, nous ne sommes ici que depuis quelques heures, et en quelques heures, on a déjà pu rencontrer un nombre important d’acteurs économiques déjà présents ici au Congo, qui ont quand même une connaissance fine du terrain. Ils avaient un mot commun, c’est qu’il y a un changement drastique, fondamental, dans l’approche qui est faite aujourd’hui par rapport à hier, de ce gouvernement sur l’investissement étranger et sur l’investissement belge et sur la capacité de nos deux pays à créer ce relationnel plus fort. »

Lors de la visite en Belgique de Felix Tshisekedi en septembre dernier, le gouvernement belge s’était montré prudent et réclamait des engagements de la part du président congolais alors fraîchement élu, notamment dans sa volonté d’instaurer un État de droit. Le gouvernement Michel avait décidé de tourner la page des résultats électoraux jugés frauduleux : on parlait de « neutralité bienveillante ». La Première ministre s’aligne sur le ton qui avait été donné par son prédécesseur. Si certaines parlent de prudence, Sophie Wilmès, parle elle, de détermination.

« Comme dans toute relation qui redémarre, il y a toujours une certaine prudence qui doit persister. Mais avant la prudence, il doit y avoir une détermination, la détermination de part et d’autre que ça fonctionne à nouveau bien. On sait de notre histoire que nous sommes en capacité au niveau belge et au niveau congolais d’entretenir ensemble des relations privilégiées, et c’est cet agenda que l’on veut inscrire et c’est pourquoi nous sommes ici aujourd’hui. »

En ce moment, les tensions politiques en RDC sont perceptibles au sein de la coalition gouvernementale… une coalition formée avec le FCC, le camp de Joseph Kabila, qui contrôle le parlement. Malgré l’instabilité politique, et le fait que la gestion des finances publiques en RDC reste préoccupante, la Belgique veut montrer qu’elle se positionne comme un partenaire privilégié, devant la Chine, les États-Unis ou la Grande-Bretagne. « Je pense que l’erreur de jugement ou d’analyse serait d’en faire une compétition. La Belgique a une histoire particulière avec le Congo qui est reconnue de part et d’autre et qui fait que c’est une plus-value qui rend un avantage comparatif énorme. Et cette plus-value s’inscrit surtout dans la relation d’affection qu’il y a entre nos deux pays. »

Et de faire ce parallèle entre les deux gouvernements, congolais et belge : l’un qui est en crise, en proie à des blocages provenant de chaque camp et le nôtre qui est en affaire courante, et qui n’a pas de marges de manœuvres… Mais qui montre qu’il travaille.

« Évidemment, on essaye — et on en a fait la démonstration — de pouvoir assurer cette transition pendant les affaires courantes, commente la Première. C’est une première chose. La deuxième chose, c’est que les affaires courantes n’empêchent pas la représentation de la Belgique au niveau international. Les affaires courantes ne nous empêchent pas non plus de réaffirmer notre engagement vis-à-vis du pays du Congo, qui est, je pense, cher aux yeux de nombre de nos concitoyens aussi. Ces affaires courantes s’inscrivent donc dans la continuité de l’État, l’État qui s’engage au niveau de la relation vis-à-vis du Congo, mais qui, il est vrai, aura du mal à matérialiser par des nouveaux engagements objectifs immédiats tant qu’il sera en affaires courantes. Mais la Belgique, c’est aussi la capacité d’assurer la continuité de l’État après les affaires courantes. Je n’ai aucun doute sur le fait que le prochain gouvernement aura à cœur de continuer dans cette voie engagée. »

Le Bulletin de l’Agence congolaise de presse commente l’arrivée mercredi 5 février à Kinshasa, de la Première ministre belge Sophie Wilmès, pour une visite de travail de deux jours.

Une visite qui devrait permettre de sceller une amitié ravivée après une longue crise diplomatique belgo-congolaise liée aux reports des élections générales initialement attendues en 2016 et qui se sont finalement tenues le 30 décembre 2018, commente Le Potentiel quititre « Félix Tshisekedi et Sophie Wilmès échangent ce jeudi sur les opportunités d’investir en RDC »

« Arrivée dans la soirée de mercredi 05 février à Kinshasa, la Première ministre Belge, Sophie Wilmès échange ce jeudi 06 février, avec le Président de la République démocratique du Congo (RDC) Félix Tshisekedi, au Palais de la nation. L’entretien entre ces deux personnalités sera axé sur la relation diplomatique entre la République démocratique du Congo et la Belgique.

La cheffe du gouvernement belge sera également reçue par le Premier ministre congolais, Sylvestre Ilunga. Sophie Wilmès est accompagnéed’Alexander De Croo et Pieter De Crem, respectivement vice-Premier ministre et ministre belge de l’Intérieur. Il est prévu dans l’agenda de la Première ministre belge, ce vendredi 07 février, l’ouverture solennelle du Consulat de la Belgique à Lubumbashi, dans la province du Haut-Katanga.

A rappeler que la dernière mission menée par un premier ministre belge remonte à dix ans. La Belgique veut renforcer les liens avec la RDC dans une dynamique d’amitié et de partenariat.

En séjour de trois jours, la délégation belge se rendra également à Lubumbashi pour des contacts politiques, ainsi que des rencontres avec le monde des affaires et des ONG. D’ailleurs, il convient de rappeler qu’à la veille, sa délégation s’est entretenue avec une poignée d’opérateurs économiques belges à Kinshasa. Donc, les deux pays souhaitent consolider leurs relations culturelle et économique ».

La Prospérité indique que l’axe Kinshasa-Bruxelles est à l’ère du réchauffement.

Ce quotidien remonte l’histoire, et rappelle que cette visite officielle d’une personnalité belge d’un si haut rang, de la trempe de cette Première ministre Belge, intervient plus de dix ans après qu’en son temps, les Karel De Gucht, Louis Michel, Manuel Barroso, André Flahaut aient tenté d’infléchir l’évolution politique de la RDC, dans un sens ou dans un autre mais, sans peut-être en venir à bout de leurs visées.

Exécution des travaux des 100 jours

Radio Okapi titre « Sauts-de-mouton : les députés de Kinshasa alertent sur une léthargie dans l’exécution des travaux

« Les députés nationaux élus de Kinshasa issus de toutes les tendances politiques se disent préoccupés par la léthargie constatée dans l’exécution des travaux des sauts-de-mouton. Une situation qui, d’après eux, met à mal la vie de la population kinoise qui éprouve d’énormes difficultés pour se déplacer.

Pour se rendre compte de l’état d’avancement des travaux, ces élus du peuple ont débuté une visite de tous les sauts-de-mouton en construction sur certaines artères de la capitale.

Ils se sont rendus mardi 4 février à la place Pompage dans la commune de Ngaliema.

« Le premier constat est que nous avons remarqué une léthargie dans l’exécution des travaux. Seul le chantier de Pompage est en grande partie achevé mais la population habitant les environs de Pompage, souhaite l’asphaltage de 10 km de route qui mène vers Kimbwala. En discutant aussi avec les responsables de l’OVD, ils ont clairement dit que les chantiers piétinent faute de moyens financiers », a rapporté Ados Ndombasi, un élu de Kinshasa.

Il n’exclut pas la possibilité d’interpeller le ministre des Infrastructures à la rentrée parlementaire.

« Ce mercredi 5 février, nous sommes en visite des 3 chantiers sur Lumumba. Nous avons demandé aux responsables de l’OVD, en attendant aussi, de voir comment aménager rapidement sur Socimat la route derrière le Showbuzz et aussi de boucher les trous qui se trouvent au niveau de la pompe essence. Nous sommes les représentants du peuple congolais. Nous avons suivi avec beaucoup d’attentions les détresses de la population Kinoise. Nous allons faire un rapport au niveau du bureau de l’Assemblée nationale et nous allons voir s’il faudra interpeller le vice-Premier ministre qui est chargé des infrastructures pour mieux comprendre cette léthargie au niveau des chantiers », a promis M. Ndombasi ».

Dépêche.cd titre « Exécution des travaux de 100 jours, Franck Diongo alerte Félix Tshisekedi sur le danger de sa cote de popularité »

Le président national du Mouvement lumumbiste progressiste (MLP), Franck Diongo recommande au Chef de l’Etat Félix Tshisekedi d’ouvrir l’œil, quant à l’exécution des travaux de construction de la voirie urbaine à Kinshasa, les sauts-de-mouton en particulier, devenu objet de calvaire des kinois en ce qui concerne les embouteillages, écrit Dépêche.cd.

Il invite, à cet effet, le président de la République à diligenter une enquête à travers l’inspection générale des finances afin d’établir la traçabilité des fonds alloués aux différents projets de 100 jours dont la majorité des travaux piétine. Selon France Diongo, c’est la cote de popularité du président de la république qui entrera en jeu et poussera inévitablement aux congolais à le haïr.

« S’agit-il d’un sabotage du programme lancé par le chef de l’État » ? s’est-il interrogé, dans les colonnes de Cas-info.ca. Il propose de ramener les chaussées à leurs états initiaux, si l’on ne pourra pas finir les travaux, au lieu de laisser le peuple et surtout les Kinois peiner dans les embouteillages.

Officiellement, tous ces chantiers ont été financés à hauteur de 70%. Selon le ministre des Finances José Sele Yalaguli, les travaux exécutés sur le terrain ne reflètent pas le montant décaissé par le trésor public. Il voudrait voir les travaux évoluer avant de libérer les 30 % restants, fait remarquer le média en ligne.

Mais pour le député national, élu de Kinshasa, Patrick Muyaya, le débat des chiffres ne devrait nullement compromettre la poursuite et la finalisation des travaux des sauts-de-mouton amorcés dans le cadre du programme intérimaire des 100 jours du chef de l’Etat, poursuit Zoom-eco.net

« C’est politiquement risqué pour le FCC et le CACH de tergiverser sur cette question qui soulève colère et tension chaque jour davantage », a-t-il commenté dans un tweet posté ce mardi 4 janvier 2020.

Au sujet des travaux des sauts-de-mouton, qui piétinent, 10 mois après son lancement, le secrétaire général intérimaire de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Augustin Kabuya a mis en garde les agents de l’Office de voirie et drainage (OVD) ainsi que d’autres entreprises qui travaillent dans le cadre des travaux de 100 jours, rapporte Actualité.cd « S’il se révèle qu’il y a ceux qui ont été payés sans travailler convenablement leur place sera en prison », a-t-il menacé.

José NAWEJ publie dans Forum des As un éditorial intitulé « Seul devant sa conscience ».

« A l’UDPS, la tendance est à présenter le meeting commémoratif du 38ème anniversaire du parti prévu théoriquement ce 15 février, comme un événement couperet. C’est une opinion à respecter. Au-delà de ce parti trentenaire, toute la galaxie tshisekediste en ce compris des situationnistes professionnels- mobutistes pour certains et kabilistes pour d’autres dans un passé tout récent -incite FATSHI à faire table rase de l’ordre politique post-élections. Et donc à franchir le Rubicon. Lequel ? En tout cas, un  » Rubicon » qu’eux-mêmes ont tracé. C’est un point de vue à… -entendre ?- .

Reste que Félix-Antoine Tshisekedi a justement cessé d’être un simple chef de parti. Il est devenu Président de la république. Quelle République ? Un pays post-conflit encore fragile. Un pays extraordinairement complexe et au centre des enjeux planétaires.

Du haut de son un an d’exercice du pouvoir suprême, le successeur de Joseph Kabila s’est rendu compte à la fois de l’immensité et de la délicatesse de ses responsabilités.  » Pour être Président, il faut être calme « , conseillait Nicolas Sarkozy.

L’ancien Président français savait parfaitement de quoi il parlait. A savoir la grosse marge qu’il y a entre l’activisme politique qui sied au boulot d’opposant et la retenue inhérente au job de chef de d’Etat.

Quoique biberonné, des décennies durant, aux mamelles de l’UDPS, le fils du Commandeur des opposants n’a plus vocation à se draper dans des postures partisanes. Du parti d’abord, il est passé à la patrie d’abord.

Fort de cet ADN de l’intérêt suprême du pays, Félix-Antoine Tshisekedi ne devrait plus être homme à se laisser entraîner par l’instant, par la  » mode « . Même par la foule. Du reste, depuis que le monde est monde, celle-ci n’est pas toujours bonne conseillère sur la durée. Jésus lui-même a été livré par la foule. Adorer ce que l’on a brûlé hier et brûler ce qu’on a adoré hier est le propre de l’homme.

C’est donc seul devant sa conscience de Président de la république que Félix-Antoine Tshisekedi devrait cogiter sur son message. De sa parole dépend l’avenir de tout un pays. Et pas seulement de ceux qui, par anti-kabilisme primaire, par fanatisme, par souci de positionnement, par nostalgie de «la belle époque» d’avant FATSHI…, le poussent à renverser la table ».

Forum des As titre «REUNIS DEPUIS MARDI 4 FEVRIER A PRETORIA EN AFRIQUE DU SUD / Les procureurs africains planchent sur la confiscation des avoirs criminels »

« A la tête d’une délégation composée de hauts magistrats, le Procureur général près la Cour de Cassation, Flory Kabange Numbi participe, depuis le mardi 4 février dernier, à une conférence sur la lutte contre les crimes transnationaux et le renforcement de la confiscation des avoirs, dont les travaux se clôturent ce jeudi, à Pretoria, en Afrique du sud.

Les participants à cette rencontre de haut niveau vont non seulement partager l’expérience, mais surtout voir comment renforcer la confiscation des avoirs des criminels. Cette conférence intervient au moment où plusieurs Etats africains sont déterminés à combattre ce fléau qui annihile l’élan des Nations de venir à bout de la pauvreté des peuples.

Cette réunion organisée dans le cadre de l’Association des Procureurs d’Afrique est financée par l’Unodc, (United Nations Office on Drugs and Crime). La voix de la République démocratique du Congo est portée à ces assises par Flory Kabange Numbi, Procureur général près la Cour de Cassation, à la tête d’une délégation composée de hauts magistrats dont Pierre Shindano, Substitut du Procureur général près la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe. La clôture de cette conférence intervient ce jeudi 6 février.

LA CORRUPTION, OBSTACLE MAJEUR AU DEVELOPPEMENT DU CONTINENT

Partout où il est passé, le Procureur général congolais a toujours milité pour des actions concertées en vue de la lutte contre la corruption au niveau des Etats africains. Selon lui, la corruption a toujours constitué un des obstacles majeurs qui freinent le développement du continent africain.

C’est ainsi que l’Association des procureurs africains a décidé d’en faire son cheval de bataille, en organisant des rencontres régulières de concertation des procureurs pour peaufiner des stratégies visant à mieux lutter contre ce fléau, qui est devenu pratiquement un crime organisé. Voilà pourquoi la question du renforcement de la coopération entre Etats membres et l’allocation des moyens conséquents aux procureurs généraux revient à chaque fois que ces praticiens de droit se rencontrent.

Lors de la 8ème Assemblée générale de l’APA de l’Afrique de l’Est, tenue à Naïrobi, au Kenya, le Procureur général près la Cour de Cassation avait déclaré que « La lutte contre le crime organisé est un combat universel « .

Au cours de ces assises, Flory Kabange Numbi avait eu le privilège d’intervenir dans un échange sur le thème : « Coopération régionale : cadres internationaux et régionaux « . Dans son intervention, l’organe de la loi avait parlé de l’état de la question sur la coopération judiciaire entre la RDC et les autres Etats. Pour lui, la lutte contre le crime organisé transnational doit être un combat universel. La RDC ayant compris cette nécessité, elle a ratifié toutes les conventions qui favorisent la coopération entre les Etats, en vue d’endiguer ce fléau qui met en péril aussi bien l’économie des Etats que la paix entre les peuples.

Toutefois, il avait rappelé que la RDC n’était pas encore membre de l’Assemblée générale de l’Association des procureurs de l’Afrique de l’Est. Mais, l’expérience en matière de coopération judiciaire du Congo-Kinshasa est telle que les pays membres sollicitent son adhésion ».

Congolité et légitimité : polémiques…

Ouragan FM annonce « Michel Okongo : « Il est inacceptable que les Banyamulenges soient reconnus comme congolais après avoir massacré nos compatriotes »

« L’émotion est grande au sein de la société congolaise à la suite de l’annonce par chef de l’État, Félix Tshisekedi depuis Londres que les Banyamulenges sont bel et bien des congolais.

Le président national de l’Unité des Valeurs (UV), Maître Michel Okongo a rappelé au président de la République qu’il est inacceptable que les Rwandais qui se font appeler  » Banyamulenges » soient reconnus comme étant des congolais après avoir massacré et semé la désolation dans la partie Est du pays .

Il s’est exprimé ainsi mardi 04 février 2020 dans la soirée, lors d’une adresse à ses militants au siège national de son parti dans la comme de Masina à Kinshasa.

Michel Okongo a précisé d’un ton grave, que la reconnaissance de la nationalité congolaise ne se décrète pas et ne s’obtient ni par la force, non plus par une simple déclaration du Chef de l’État mais plutôt, son acquisition est soumise aux conditions prévues dans l’article 22 de la loi n° 04/024 du 12 novembre 2004 relative à la nationalité congolaise.

Cependant, l’une des conditions importantes de cette loi organique stipule qu’il ne faut pas faire l’objet d’une condamnation définitive par les juridictions nationales ou étrangères pour l’une des infractions ci-après :  » haute trahison ; atteinte à la sûreté de l’État ; crimes de guerre, crimes de génocide, crimes contre l’humanité, crimes d’agression ; crimes de terrorisme, assassinat, meurtre, vol, viol des mineurs et pédophilie ; crimes économiques, blanchiment de capitaux, contrefaçon, fraude fiscale, fraude douanière, corruption, trafic d’armes, trafic de drogue », a-t-il fait savoir à ses partisans

Et d’ajouter,  » Reconnaitre les Banyamulenges comme étant des Congolais, sans les faire passer par une procédure de naturalisation individuelle, c’est cracher sur la mémoire de millions de nos martyrs qui ont été massacrés par les Rwandais ; mais aussi trahir nos forces armées qui se battent pour recouvrer nos terres et notre souveraineté » .

En définitive, le président de l’UV a saisi cette occasion pour souligner que si le président Félix Tshisekedi persistait dans sa position actuelle, le peuple congolais en procédera à la déchéance collective de la nationalité congolaise pour qu’aucun Rwandais ne puisse la détenir abusivement ».

(Question : si les assassins sont Banyamulenge, donc « rwandais », pourquoi pointe-t-on toujours vers les ADF, qui viennent d’Ouganda ? Sait-on encore de quoi on parle ? NdlR)

L’Objectif écrit « Conférence internationale sur la RDC : les animateurs des institutions actuelles illégitimes (LAMUKA) »

« Steve Kivuata, un des porte-paroles de la plateforme LAMUKA a révélé que les animateurs des institutions actuelles illégitimes ne sont pas conviés à la Conférence internationale sur la RDC. La même source a fait savoir que la conférence initialement prévue du 12 au 13 février 2020 pourra connaître un léger report.

Annoncée dans une correspondance signée de quatre proches de Martin Fayulu et sa plateforme LAMUKA, la Conférence internationale sur la RDC, sous les auspices du président français Emmanuel Macron devrait se tenir à Kinshasa courant février. Sauf qu’aucune réaction n’est encore parvenue de Paris, alors qu’à Kinshasa, on hausse les épaules face à cette énième sortie de celui qui se considère encore et toujours comme le président élu du pays.

Comme un ballon d’essai, ce sont Valentin Mubake, Florentin Mokonda Bonza, Mabaya Gizi Amine et Daniel Shekomba qui avaient annoncé les couleurs dans leur mémorandum adressé, le 30 janvier à Emmanuel Macron, et déposé entre les mains de l’ambassadeur de France en RDC pour sa transmission.

Les quatre personnalités, toutes réputées (très) proches de la plateforme politique LAMUKA sollicitaient la médiation du Chef de l’Etat français en vue de l’organisation d’une Conférence internationale sur la RDC. Objectif : mettre fin à son agression, son occupation, ainsi qu’au pillage de ses ressources naturelles et au génocide du peuple congolais. Ils demandaient par ailleurs l’organisation des élections réellement libres et démocratiques qui reflètent le choix du peuple congolais. Sans omettre la mise sur pied d’un tribunal international sur les crimes commis en RDC, la réaffirmation du principe de l’intangibilité des frontières et de la sécurisation du territoire congolais par une force multinationale plus performante que la MONUSCO.

A ce jour, aucune réaction n’est parvenue de Paris. L’embarras dans le chef des autorités françaises serait peut-être le fait que l’invitation du chef de l’Etat n’émane pas des instances officielles, mais d’un collectif de partis politiques donc, des faits privés, contrairement aux pratiques diplomatiques élémentaires.

Peu importe.

Ce 3 février, c’est Martin Fayulu qui, selon des sources croisées, vient confirmer l’idée de la tenue de la conférence internationale, déjà lancée par lui-même et l’actuel coordonnateur de LAMUKA, Adolphe Muzito, à l’étape de Kikwit, sur leur chemin de retour de Beni en fin d’année dernière.

Martin Fayulu qui se considère toujours comme le président élu de la RDC apporte, cependant, quelques précisions : il lance l’invitation, en sa qualité de président du parti politique Engagement citoyen pour le Développement (ECIDé). Si tout va bien, les assises projetées se tiendraient dans la capitale congolaise, Kinshasa, du 12 au 13 février 2020.

A l’instar des Champs Elysées, la Cité de l’Union africaine n’a pas encore réagi. Et il est, en effet, probable que les choses restent en l’état, tant les autorités de Kinshasa sont accoutumées à ne pas prendre position sur les états d’esprit des opposants, aussi longtemps que l’ordre public n’est pas perturbé, selon l’appréciation du commandement urbain de la police.

Lors de son message à la Nation le 30 décembre 2019, Martin Fayulu avait annoncé la tenue d’une conférence internationale sur la paix dans la région de Lacs.

Le porte-étendard de Lamuka à la présidentielle du 30 décembre 2019 avait préconisé ce forum pour résoudre les problèmes de l’insécurité dans l’Est particulièrement.

Selon des sources concordantes, les préparatifs pour ce forum sont entrés dans leur dernière ligne droite ».

(PERSONNE n’est légitime après des élections NULLES. Car les élections congolaises ne se sont pas déroulées dans des conditions normales/

Rappel : Les 7 conditions à défaut desquelles une élection sera NULLE. L’élection est un processus complexe, une machine aux multiples rouages, et il faut que chacun de ceux-ci fonctionne impeccablement pour que l’élection puisse être valable. Si un seul de ces rouages est défectueux ou grippé, cela met à néant la validité de tout le processus et les élections sont nulles. Schématiquement, ces conditions sont au nombre de sept: 1 – Le corps électoral doit être correctement connu et identifié. Là où, comme en RDC, le dernier recensement remonte au Déluge, ce recensement doit avoir lieu avant que l’on n’envisage d’organiser des élections 2 – L’organisation pratique et matérielle des élections doit être confiée à une institution neutre et apolitique. C’est actuellement un point d’achoppement en RDC. 3 – Lorsque l’obstination d’un Président, jamais élu comme en RDC, ou simplement arrivé en fin de mandat, rend une Transition indispensable, celle-ci ne peut être présidée que par une personne consensuelle et qui s’engage à ne pas être candidate. 4 – La certification des résultats doit être confiée à un pouvoir judiciaire parfaitement indépendant. 5 – Toutes les opérations, depuis les bureaux de vote jusqu’à la proclamation finale, doivent être parfaitement transparentes, soumises à l’observation, tant des témoins désignés par les candidats que des observateurs nationaux ou internationaux. En particulier, les opérations électroniques doivent être, soit évitées, soit soumises à une surveillance particulièrement scrupuleuse. (Même si elles ne concernent que la transmission des résultats des bureaux locaux au bureau central. Le souci affiché de « gagner du temps »peut cacher une intention de gagner l’élection… en trichant). 6 – Les élections doivent être organisées par ordre d’importance croissante : régionales  et locales, d’abord, provinciales et législatives ensuite, présidentielle en fin  de parcours. 7 – Là où, comme en  RDC depuis les élections de 2011, l’on vit sous un régime illégitime, il ne saurait être question d’impunité. Il faut des enquêtes sérieuses pour déterminer les causes et origines des irrégularités, qu’on punisse les responsables, qu’on les écarte définitivement de toute responsabilité électorale et qu’on en tire les conséquences quant aux futures élections. Il aurait dû y avoir  une protestation générale des démocrates de tous les partis, car un démocrate ne saurait accepter que son candidat gagne par la fraude, la corruption et le mensonge. Il est indispensable que TOUTES ces conditions soient réalisées EN MEME TEMPS. Sans quoi l’on s’expose aux pires aventures telles celles dont la RDC donne, pour son malheur, le triste exemple à l’Univers entier. Dans ce pays, en effet, aucune de ces sept conditions n’a jusqu’ici été respectée. L’on pourrait ajouter une huitième condition aux sept énumérées ici : le soutien ferme et sélectif de la «communauté internationale » aux démocraties en construction. Mais cela ne dépend pas des pays africains eux-mêmes.

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© Dialogue, le jeudi 06 février 2020

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