07 02 20/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE VENDREDI (Dialogue)
Sommaire
La suspension de huit bourgmestres de Kinshasa pour non-exécution de l’opération Kin-Bopeto se trouve à la Une des journaux. La visite d’inspection des cadres de l’UDPS aux chantiers de sauts-de-mouton à Kinshasa, le séjour de la Première ministre belge dans la capitale et l’arrivée démentie de Mike Pompeo en RDC sont les trois autres sujets plusieurs fois repris dans la presse kinoise en ce vendredi 07 février 2020.
Travaux publics
« Sauts-de-mouton inachevés : les élus de l’UDPS passent à l’action », titre Forum des As. « Après la tournée d’inspection des travaux du programme d’urgence des 100 jours effectuée hier jeudi 6 février, les députés nationaux et provinciaux du parti présidentiel et leurs alliés décident d’interpeller les chefs des chantiers où les travaux sont exécutés à 30%, près de 10 mois depuis leur lancement.
» Nous avons amorcé ce matin une tournée sur toute l’étendue de la ville de Kinshasa pour palper du doigt les réalisations qui ont été faites dans le cadre des travaux du Programme d’urgence des 100 jours. Plus principalement les sauts-de-mouton « , explique Jean-Marc Kabund qui conduisait la délégation.
Le constat des élus UDPS et Alliés de la capitale est amer. » C’est un constat de désolation. Nous nous sommes mis à la place de notre peuple et nous avons dit que cela est inacceptable. La polémique qui a enflé dernièrement dans les médias et les réseaux sociaux faisait état de deux discours différents. L’un disant que ce projet avait été financé à hauteur de 70%. Et maintenant après notre tournée, nous nous sommes rendu compte que le projet est réalisé à hauteur de 30% », affirme l’élu du Mont-Amba, par ailleurs 1er vice-président de l’Assemblée nationale.
» NOUS N’ALLONS PLUS NOUS PLAINDRE QU’ON NOUS BLOQUE «
Ces députés ne comptent pas s’arrêter au simple constat, mais ils veulent faire bouger les lignes. » Nous estimons à notre humble avis que des explications doivent être fournies quant à ce. Il va falloir que dès demain (vendredi 7 février, NDLR), nous allons amorcer des interpellations et même des discussions directes avec les concernés. Tout ce que nous sommes en train de faire maintenant entre dans le cadre de la résolution phare de la retraite du Centre catholique Nganda. Nous avions dit ceci, nous n’allons plus nous plaindre qu’on nous bloque, non. Maintenant c’est le moment des actions. Nous allons affronter le blocage. L’inadéquation constatée entre le taux de financement et le taux d’exécution demande que chacun se remette en cause « , indique Kabund dans son compte rendu à la base du parti.
Rendez-vous est alors pris le 15 février au stade des Martyrs, à l’occasion du 38ème et premier anniversaire de l’UDPS au pouvoir. » Je vous donnerai la position du parti quant à cette problématique de sauts-de-mouton ainsi que celle qui concerne la vie nationale. Nous n’allons laisser personne cette fois-ci nous narguer, narguer le peuple congolais, narguer le chef de l’Etat « , déclare le président a.i de l’UDPS. Il ne s’arrête pas là. » Aucune coalition, aucun compromis politique ne sera au-dessus de l’intérêt de notre peuple. Nous allons affronter avec toute notre énergie, toute notre force, toute personne qui s’évertuera à contrecarrer le chef de l’Etat et la volonté populaire qui est le peuple d’abord… «
Kabund termine son speech en demandant à la base de son parti de se mobiliser pour la manif du 15 février, programmée dans les travées du stade des Martyrs. C’est là, annonce Kabund, qu’il donnera un mot d’ordre.
TRYPHON KIN-KIEY MULUMBA CONTRE LE REMBOURSEMENT DE 200 MILLIONS USD DE TVA AUX MINIERS
Le Coordonnateur de CACH/Grand Bandundu, Tryphon Kin-kiey Mulumba, condamne la décision du Gouvernement de rembourser 200 millions USD de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) payés aux miniers travaillant en RDC.
Le notable de Masimanimba qui s’était confié mercredi 5 février au web journal 7 sur 7.cd fait savoir que cet argent aurait dû être affecté au financement des travaux des sauts-de-mouton dont certains sont à l’arrêt dans la capitale Kinshasa.
Le chef de l’Etat a initié le projet de construction des sauts-de-mouton dans le Programme d’urgence des 100 jours pour soulager les habitants de la capitale des bouchons récurrents. Près de 10 mois après, ces travaux évoluent en dents de scie, faute de financement selon différents témoignages des ouvriers recueillis jeudi sur différents sites visités.
Sur les 7 ouvrages encore en construction, visités par les élus de l’UDPS, seul le viaduc de Pompage dont les travaux étaient confiés à l’OVD, est complètement fini. Les députés nationaux et provinciaux de l’UDPS ainsi que leurs alliés n’ont pas trouvé à redire.».
Congo Nouveau voit plutôt d’un mauvais œil cette inspection du parti et titre : « Saut-de-mouton ou saut-de-pouvoir ? ».
Le trihebdomadaire se demande pourquoi les cadres et combattants de l’UDPS n’arrivent pas à faire la démarcation entre le parti et le pouvoir politique qu’exerce-leur « champion » Félix-Antoine Tshisekedi.
Voilà qui pousse La Prospérité à évoquer « Udps : Félix Tshisekedi face à un dilemme ! »
« Viendra, viendra pas ? Parlera, parlera pas ? Rien n’est encore officiellement arrêté. En marge de la célébration de 38 ans d’existence de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le 15 février, il est prévu un grand rassemblement au stade de Martyrs. A cette occasion, il est probable que le président de la République, par ailleurs président (en congé) de ce parti politique hier encore porte-étendard de l’opposition et aujourd’hui au pouvoir soit invité à s’exprimer devant des milliers de sympathisants (ou « combattants ») attendus.
A l’UDPS, rien n’est confirmé quant à la présence de Félix Tshisekedi dans le chaudron chinois. Mais des déclarations recoupées de certains des ses cadres laissent entendre à demi-mots qu’il serait aberrant que le fils-successeur d’Etienne Tshisekedi pose un lapin aux masses qui l’ont aidé à accéder à la magistrature suprême, il y a un an. Ce serait, par ailleurs, l’occasion de célébrer l’accession au pouvoir de l’un des leurs, après le rendez-vous manqué du 24 janvier, date commémorative de l’investiture du nouveau Président sous le signe du changement longtemps prôné par le Sphinx de Limete.
Dilemme
Dans le cas où le président Tshisekedi ferait le déplacement du stade de Martyrs et en y prenant la parole, les observateurs restent indécis : sous quelle casquette s’exprimerait-il ? Celle d’un Chef d’Etat investi de la légitimité et donc, celui de tous les Congolais, d’où un discours rassembleur à l’intention d’un peuple divisé entre ceux (nombreux), qui estiment qu’ils sont en droit, grâce à leur même appartenance ethnique que le Chef de l’Etat, de diriger sans partage. Et ceux, silencieux jusqu’ici, qui piaffent d’impatience de prendre leur revanche.
Un chef d’Etat qui devrait justifier et défendre, pour la énième fois, l’alliance politique conclue avec l’ennemi d’hier au sein de la coalition FCC-CACH. Qui expliciterait la quintessence de ses divers propos à l’étranger sous la pression des combattants chauffés à blanc par des leaders d’opinion fanatisés, et pourfendeurs de la coalition, au grand dam des dispositions constitutionnelles.
A contrario, Félix Tshisekedi pourrait opter pour la casaque du premier des « combattants » et dans ce cas, s’embarquer dans un discours incendiaire contre ceux des membres du gouvernement qui saboteraient ses actions, et contre lesquels il a menacé de brandir le « Bic rouge » à Londres. Et porté par l’hystérie populaire, doit se déchaîner contre la coalition FCC-CACH et s’en prendre vertement à la présidente de l’Assemblée nationale dont l’absence à la cérémonie d’échange des vœux avec le corps diplomatique a été particulièrement remarquée ?
Entre le marteau et l’enclume
Si Félix Tshisekedi n’a de cesse de déclarer qu’il ne laisserait personne entraver l’exercice de ses attributions constitutionnelles, l’occasion lui serait-il donnée de recadrer l’équipe dirigeante de l’UDPS qui laisse croire à l’existence d’un gouvernement parallèle à la 10ème Rue Limete ? Assertion corroborée par la déclaration de son Secrétaire général, le 5 février. Augustin Kabuya a, en effet, promis d’envoyer en prison, après évaluation, tous les responsables dûment listés comme auteurs du sabotage des actions du Chef de l’Etat.
Concernant les travaux des sauts-de-mouton : « L’UDPS le fera en tant que famille politique du chef de l’Etat. Et surtout qu’on ne vienne pas nous empêcher de faire l’évaluation sous prétexte des alliances que le parti a conclues. Ce n’est pas parce que nous avons signé des accords que nous devons faire souffrir la population. Le Trésor a sorti beaucoup d’argent mais les travaux ne suivent pas. Le 15 février, nous ferons l’évaluation du Programme d’urgence de 100 jours », a déclaré Augustin Kabuya, qui ne s’offusque pas de prendre des tons de procureur.
Devant un tel tableau, il appartient à Félix Tshisekedi de décider en âme et conscience de l’attitude à adopter, le 15 février, tout en sachant, lui-même, qu’il est entre le marteau et l’enclume, ou qu’il doit jouer au pyromane ou au pompier. Qu’il en soit, il garde tous les atouts en mains.».
RDC / Belgique
Le Bulletin de l’ACP revient sur le séjour de la Première ministre belge, Sophie Wilmès à Kinshasa, où elle a rencontré le chef du gouvernement et le chef de l’Etat. A l’issue de l’audience d’une heure avec Félix-Antoine Tshisekedi, l’agence rapporte que Sophie Wilmès a indiqué que cette rencontre constitue un signal fort et augure d’une nouvelle ère dans l’histoire commune entre Kinshasa et Bruxelles.
Avec le Premier ministre Sylvestre Ilunga, l’ACP indique que les échanges ont tourné autour de la pacification du territoire congolais, des droits de l’homme, de l’amélioration du climat des affaires et de l’environnement socioéconomique en général, ainsi que de l’amélioration des conditions de vie de la population congolaise.
La Tempête des Tropiques titre « Coopération RDC-Belgique : Sophie Wilmès indique les cibles »
« Le partenariat va se développer dans plusieurs secteurs, à savoir, militaire, des renseignements, de la justice et de l’économie
Pour la Première ministre belge, Sophie Wilmès, les actions doivent primer sur les paroles, concernant la coopération entre la Belgique et la RD Congo. Elle l’a dit hier jeudi 6 février au Palais de la Nation, à l’issue de son échange avec le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
La Cheffe de l’exécutif belge a expliqué placer sa toute première visite sur le plan international en RDC comme une réponse à la volonté du chef de l’Etat congolais de voir les relations bilatérales entre les deux pays reprendre en vue d’une coopération franche.
Savoir-faire que Bruxelles peut mettre à la disposition de Kinshasa
« Quand le président a décidé de faire sa première visite internationale en Belgique, il nous a donné un signal fort. En Belgique, on a été très honoré de ce choix et on a décidé d’améliorer, d’approfondir nos relations. Cette visite matérialise la deuxième étape de ce souhait, c’est-à-dire que je viens moi, comme Première ministre, dans ma première visite internationale en RDC.
Ce n’est qu’une première étape de quelque chose à construire, à reconstruire, parce que les paroles c’est bien, les actions c’est mieux. Et nous devons voir ensemble comment nous pouvons matérialiser nos volontés communes de travailler ensemble », a insisté Sophie Wilmès. « Mais nous ne pouvons pas aussi oublier le passé », a-t-elle affirmé à l’issue de l’audience accordée par le Chef de l’Etat. Le président Tshisekedi n’a pas fait de commentaire.
D’après la numéro un du gouvernement belge, de Kinshasa, ce partenariat belgo-congolais devra se développer dans plusieurs secteurs. Il s’agit par exemple du secteur militaire, des renseignements, de la justice, de l’économie. Cela va concerner principalement la formation, compte tenu du savoir-faire que Bruxelles pourrait mettre à la disposition
Relations franches, bienveillantes et d’égal à égal…
Avec le chef de l’Etat et son homologue Sylvestre Ilunga Ilunkamba, Sophie Wilmès a échangé notamment sur le climat des Affaires, la coopération au développement, l’Etat de droit, les droits humains et les autres secteurs susceptibles d’empêcher le développement des mesures et des réformes envisagées par l’actuel exécutif rd congolais. La Belgique veut être un partenaire dans une relation franche, bienveillante et d’égal à égal, en vue des succès pour les deux nations.
« Nous remercions sincèrement la Première belge d’avoir fait le déplacement à Kinshasa. Comme vous le savez la République démocratique du Congo a une longue histoire avec la Belgique. Les relations sont confortantes entre les deux pays. Nous avons eu des échanges fructueux entre les deux délégations. Les questions d’intérêts communs ont été évoqués », a souligné Le Premier ministre sylvestre Ilunga. L’homme a qualifié son entretien avec la délégation belge d’ « échanges francs, riches et fructueux ».
Attendue aujourd’hui au Haut-Katanga
La Première ministre belge se rend aujourd’hui vendredi 7 février dans la province du Haut-Katanga. A en croire l’agenda de la délégation belge, il s’agira de « matérialiser l’ouverture officielle du consulat de Belgique à Lubumbashi ».
La Première ministre mène une délégation comprenant la ministre de la Coopération au développement, Alexander De Croo, ainsi que celui de l’Intérieur et du Commerce extérieur, Pieter De Crem. Avant de rencontrer le président et le Premier ministre, la délégation belge s’était rendue à l’Ambassade de Belgique. Une rencontre a eu lieu avec différentes ONG : Avocats sans frontières, CNCD 11.11.11, La Lucha,…) »
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RDC/USA
« Kinshasa attendait Pompeo, c’est Peter Pham qui arrive », annonce Le Potentiel
«À scruter le programme officiel du premier périple africain de Mike Pompeo, l’étape de Kinshasa ne figure nulle part. Dans les milieux proches de la chancellerie américaine à Kinshasa, on se gêne de parler d’annulation ou de report. « Tout cela ne relève que de la spéculation, car le programme n’avait pas prévu l’étape de Kinshasa », a déclaré un diplomate ayant requis l’anonymat. Par contre, c’est Dr. J. Peter Pham qui arrive la semaine prochaine dans la capitale congolaise.
Un tweet de l’ambassade des Etats-Unis à Kinshasa annonce l’arrivée de l’envoyé spécial des États-Unis pour les Grands Lacs. « Le Dr. J. Peter Pham, se rendra à Kinshasa la semaine prochaine dans le cadre de nos engagements pour faire progresser le Partenariat privilégié États-Unis-RDC pour la paix et la prospérité », peut-on lire sur ce tweet.
A lire entre les lignes ce tweet, on croit comprendre que l’envoyé spécial des Etats-Unis dans les Grands Lacs vient rappeler au président Félix Tshisekedi les lignes directrices de la politique africaine de l’administration Trump, notamment avec les Etats africains, avec ce focus sur la lutte contre la corruption, le blanchissement des capitaux et la bonne gouvernance.
La visite du secrétaire d’Etat américain à Kinshasa était annoncée par le Président de la République lui-même à Londres devant des Congolais de la diaspora de la capitale britannique. Mais, à quelques jours de cette visite, c’est une annonce inattendue qui a créé la surprise auprès de tous les observateurs de la scène politique congolaise. Mike Pompeo ne viendra plus à Kinshasa. Cette escale remplie de symbolique d’un soutien tous azimuts de l’administration Trump au président Félix Tshisekedi n’aura plus lieu. Le département d’Etat ne dit pas s’il s’agit d’un report ou d’une annulation pure et simple de l’étape de Kinshasa.
A en croire le programme rendu public par le département d’Etat, Mike Pompeo sera les 15 et 16 février à Dakar. Il va évoquer avec le président sénégalais Macky Sall un renforcement des relations « déjà fortes » entre les deux pays en matière de sécurité et d’économie.
Le soutien conditionné à la bonne gouvernance
Le 17 février, à Luanda, où M. Pompeo rencontrera le président angolais Joao Lourenço pour « réaffirmer le soutien des Etats-Unis aux efforts de l’Angola contre la corruption et en faveur de la démocratisation », a dit la porte-parole de la diplomatie américaine Morgan Ortagus. Il s’entretiendra aussi avec les milieux d’affaires de ce pays pétrolier.
Enfin, jusqu’au 19 février, le secrétaire d’Etat fera escale à Addis-Abeba, pour rencontrer à la fois le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, Prix Nobel de la paix pour son rapprochement avec l’Erythrée voisine, et Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’Union africaine dont le siège est dans la capitale éthiopienne.
Dans tous les cas, la sortie du chef de l’Etat sur cette visite était pour le moins hasardeuse. Il ne lui appartenait pas de faire l’annonce, surtout pas à la faveur d’un meeting. Le camouflet est bien là, il faut désormais faire avec et trouver des mots justes pour que le fusil soit porté différemment par la diplomatie congolaise. Une annulation pure et simple ou un report au-delà de l’année 2020 peut être considérée comme un désaveu américain de l’approche de Félix Tshisekedi dans la matérialisation de l’alternance politique en République démocratique du Congo telle que perçue à Washington.
Dans toutes les déclarations publiques des officiels américains, le soutien à apporter à Félix Tshisekedi porte sur la lutte contre la corruption et le blanchiment des capitaux ainsi que l’instauration d’une bonne gouvernance par la rupture avec le système Kabila.
En des termes clairs, les Etats-Unis n’apporteront de soutien à Félix Tshisekedi que s’il donne des gages de bonne gouvernance et qu’il affiche une réelle volonté de lutter contre la corruption et le blanchiment des capitaux. Des messages assez clairs ont été passés au nouveau président congolais qui a promis de déboulonner l’ancien système par des décisions courageuses et des réformes qui porteront sur l’instauration de la transparence et la mise en place des mécanismes de sanction contre tous ceux qui se livrent à la prédation.
Suivre l’exemple de Luanda
La déclaration du président de la République de ne point « fouiner » dans le passé a rassuré le camp de son prédécesseur, mais elle a eu le tort d’irriter ses partenaires américains parce que, pour Washington, il est inconcevable d’engager la lutte contre la corruption sans passer par les cases « enquêtes et justice » qui mettent directement en cause des ténors de l’ancien régime de l’ex-président Joseph Kabila.
En le déclarant publiquement, Félix Tshisekedi a passé un message qui n’a pas été du goût des Américains, malgré les sourires et les soutiens apportés en public.
En escamotant l’escale de Kinshasa, le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a mis le cap sur Luanda en Angola. Dans ce pays, une alternance a eu lieu avec la passation de pouvoir au sein d’un même parti. Joao Lourenço a remplacé Edouardo Dos Santos, sans effusion de sang, ni violences. Tous pensaient que cette alternance de façade ne donnerait pas lieu à la mise en marche de l’appareil judiciaire. Erreur!
Aussitôt investi, Joao Lourenço s’est attaqué à ceux qui avaient saigné l’Etat angolais par leurs comportements. C’est ainsi que deux enfants du président sortant ont été visés par des enquêtes judiciaires.
Jose Filomeno dos Santos, un des fils de l’ancien président angolais avait, sur ordre du procureur, été incarcéré en septembre 2018 pour détournement de fonds.
Il y a peu, Isabel dos Santos, mariée au Congolais Sindika Dokolo, a été mise à nu par la justice angolaise sur des dossiers de détournement des deniers publics angolais, notamment de Sonangol, l’entreprise publique pétrolière qu’elle avait dirigée pendant plusieurs années. Ces deux exemples suffisent pour que Mike Pompeo fasse le déplacement de Luanda afin d’encourager le nouveau dirigeant qui s’est engagé résolument dans la lutte contre la corruption par des actes concrets.
Mais des appuis financiers maintenus
En d’autres termes, Pompeo ne veut pas cautionner ce qui se passe en RDC et ne trouve pas en Félix Tshisekedi un homme capable d’affronter le camp Kabila dans ce qui est sa faiblesse principale: la mauvaise gouvernance et les faits de corruption, notamment dans la vente des actifs miniers et pétroliers. En refusant de le faire, Félix Tshisekedi n’est plus vu de la même manière à Washington. Les Etats-Unis ne trouvent pas en lui un homme de la trempe de Joao Lourenço, capable d’appliquer sa politique de lutte contre la corruption avec l’appareil étatique à lui légué par son prédécesseur. Ce que semble ne pas réussir Félix Tshisekedi et qui dérange Washington.
Par contre, les USA ont promis, selon un diplomate américain à Washington, de soutenir financièrement des projets économiques et sociaux ayant un impact direct sur la population congolaise. C’est ainsi qu’à travers la Banque mondiale, les Etats-Unis comptent apporter un appui substantiel au projet de gratuité de l’enseignement fondamental. Un appui de l’ordre d’un milliard de dollars serait acquis grâce à des offensives américaines en faveur de la RDC.
De même, pour éviter que la population ne soit victime de l’inflation, les USA et des partenaires européens de la RDC ont pesé de tout leur poids afin que le FMI se montre aussi généreux en libérant un appui d’un milliard de dollars américains en faveur de la RDC. Le ministre des Finances avait aussi annoncé un appui budgétaire pur de l’ordre d’un milliard auprès de la Banque mondiale. Mais à ce stade, il serait hasardeux de le considérer comme de l’argent comptant ou de croire que cet appui supplémentaire aurait le même poids que celui apporté à la gratuité de l’enseignement de base.
En se montrant intraitable sur le plan diplomatique par le refus de passer à Kinshasa où le président Félix Tshisekedi peine à s’émanciper de la tutelle de son prédécesseur, du moins en apparence, les Etats-Unis ne coupent pas les ponts en maintenant des soutiens financiers et ainsi aider le président Félix Tshisekedi à ne point soulever le front social contre lui. Le reste, il appartient au chef de l’Etat de faire ce qui cadre avec l’intérêt supérieur du peuple congolais ».
Suspensions de bourgmestres à Kinshasa
Forum des As titre « Gentiny Ngobila suspend huit bourgmestres »
« Il s’agit des patrons de communes de Kimbanseke, Lingwala, Matete, N’Djili, Ngaba, Ngaliema, Ngiri Ngiri et N’sele.
Ce pourrait être, cette fois-ci, la fin effectivement de la récréation dans la gestion des communes de la capitale rd congolaise. Toutes les queues trainantes n’ont plus de place dans la direction des municipalités de Kinshasa. Déjà, huit bourgmestres ont été suspendus de leur fonction hier, jeudi 6 février. Il s’agit, principalement, des bourgmestres des communes de Kimbanseke, Lingwala, Matete, N’djili, Ngaba, Ngaliema, Ngiri Ngiri et de la N’sele. La période de suspension va de 1 à 3 mois, selon le cas.
Selon le ministre provincial ad intérim de l’Intérieur qui a annoncé cette décision de Gentiny Ngobila, Gouverneur de la ville de Kinshasa, il est reproché aux huit autorités municipales le non-respect des instructions de la hiérarchie, relatives à l’assainissement dans leurs juridictions administratives respectives. Pourtant, au cours d’une réunion tenue le 11 janvier dernier avec les 24 bourgmestres de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila avait rappelé à ces derniers ce qu’il attendait d’eux dans le cadre de la vaste opération Kinshasa Bopeto ou Kin propre, lancée depuis quelques mois.
En ce qui concerne les seize autres bourgmestres, des sources qualifiées renseignent que l’autorité urbaine leur a donné un dernier avertissement, afin de s’appliquer davantage dans la réussite de ce vaste programme. Gentiny Ngobila attend donc d’eux, des idées innovantes mais adaptées à notre environnement. Pour l’autorité urbaine, la période de sensibilisation étant finie, l’heure a désormais sonné pour des actions concrètes à impact visible.
Par ailleurs, le successeur d’André Kimbuta a tiré l’attention aussi bien des commandants de la Police nationale congolaise (PNC), des administrateurs des marchés que d’autres responsables à différents niveaux, présents à la réunion d’hier. » Après les bourgmestres, ce sera votre tour. Mettez-vous au travail. Car, il n’est jamais trop tard pour bien faire les choses » a-t-il fait savoir.
Toutefois, au cours de la rencontre d’hier, Gentiny Ngobila a reconnu, non sans modestie, les vrais problèmes de l’écosystème de Kinshasa et auxquels il faudrait bien apporter de solutions. » Je reconnais que nous sommes butés à plusieurs problèmes. Il y a, notamment, l’insalubrité, le manque d’infrastructures modernes et de mobilité. Mais, ces difficultés peuvent être contournées, grâce d’abord à la volonté politique que pourrait afficher chacun des responsable à chaque niveau. Nous pouvons remonter la pente et faire la différence, si nous conjuguons nos efforts. Les Kinois doivent se rendre compte que les communes sont gérées comme il faut. La ville doit être administrée, malgré l’état dans laquelle nous l’avons trouvée « , insiste le premier des Kinois.
POURSUIVRE LES MESURES IMPOPULAIRES
Dans sa vision de redorer le blason terni de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila s’appuie également sur des mesures impopulaires. Celles-ci partent de la suppression de tous les marchés pirates le long de grandes artères, à l’imposition des amendes transactionnelles aux récalcitrants par la brigade d’hygiène et de salubrité qui sera bientôt relancée.
Par ailleurs, l’actuel locataire de l’Hôtel de ville a évoqué les consignes données en rapport avec les boutiques et autres débits de boissons ouverts dans la capitale. » Les propriétaires des bars, boutiques et autres se doivent d’encadrer leurs devantures, comme à l’époque, par des haies en chaine et d’implanter aussi les poubelles. C’est dans cette optique qu’une vaste opération de nettoyage des stations de transit des immondices a été amorcée à travers la ville « .
L’objectif, selon Gentiny Ngobila, est d’adapter progressivement ces tenanciers de boutiques et de bars, au modèle économique de gestion des déchets, adopté par la ville. Il s’agit de la pré-collecte ou du tri des déchets des ménages. Selon l’autorité urbaine, ceci aiderait au recyclage au moment opportun.
APRES LA SENSIBILISATION LES SANCTIONS
Le sempiternel problème d’embouteillages à Kinshasa, consécutif aux travaux de construction des sauts de mouton, a aussi retenu l’attention de Gentiny Ngobila. C’est ainsi qu’il a demandé à chaque bourgmestre de lui soumettre un projet de désengorgement des artères de grande affluence, partant des communes. Ce, en attendant la mise en œuvre du projet d’aménagement des deux axes suggérés par les Japonais. En l’occurrence, le corridor Nord partant de la commune de Mont-Ngafula à celle de Maluku et le corridor Sud qui relie le quartier Kinsuka de Ngaliema à l’Est de la capitale.
Il importe de rappeler qu’au cours de la réunion du 11 janvier dernier avec les bourgmestres, Gentiny Ngobila avait lancé une mise en demeure à l’intention des bourgmestres, aussi bien sur l’assainissement de la ville que la réussite et la matérialisation du programme Kinshasa Bopeto. Un délai de 72 heures avait été accordé à toutes les autorités municipales, leurs notables ainsi que leurs services de sécurité pour appliquer la loi au regard des textes existants.
Des sources très proches de l’Hôtel de ville renseignent que dans l’après-midi de la journée du dimanche 12 janvier, Gentiny Ngobila avait sillonné la ville pour se rendre compte de l’effectivité des instructions données aux bourgmestres. Vu des observateurs, la suspension des huit bourgmestres est donc l’un des retombées de cette tournée. Sans doute qu’il ne s’agit-là, qu’n début de série après plusieurs décennies d’inertie caractérisée de ceux qui ont la responsabilité de la gestion quotidienne des municipalités de Kinshasa. Car, dire que Kinshasa est sale est un euphémisme qui, à peine, voile une métonymie. Kinshasa est sale, c’est la faute des bourgs…
« Kin-Bopeto : Ngobila suspend 8 bourgmestres non performants », titre Le Potentiel.
Il fallait s’y attendre, explique le quotidien, affirmant que « les chefs des municipalités paient le prix de l’échec de la campagne contre l’insalubrité » Kin Bopeto », considérée comme le socle du programme du gouverneur Gentiny Ngobila ».
Lors du lancement de l’opération Kinshasa-Bopeto le 19 octobre 2019, selon Depeche.cd, le Chef de l’État avait pourtant signifié que le problème de propreté était capital pour la ville de Kinshasa. Malheureusement, poursuit le media en ligne, cette opération semble être boycottée par certaines autorités communales.
L’éditorialiste de La Prospérité parle aussi d’«épée de Damoclès », qui plane dorénavant au-dessus des têtes des édiles municipaux accusés d’incompétence. « Le Gouverneur de Kinshasa a décidé de sévir. Non pas à l’encontre des pollueurs impénitents pris sur le fait, mais contre des Bourgmestres sans ressources et à l’autorité étranglée par un Hôtel de Ville omniprésent qui les écrase », écrit le journal.
Manifestation de l’UDPS
Actualite.cd annonce que la Police a dispersé jeudi les militants de l’UDPS qui manifestaient à Limete. « Nous avons rétabli l’ordre public. Ça va maintenant. La circulation est à nouveau fluide et normale. Nous avons laissé quelques policiers sur place. Ils réclament notamment la levée de suspension qui frappe certains bourgmestres dont certains de l’UDPS », a dit à Actualite.Cd le N°1 de la Police à Kinshasa, le général Sylvano Kasongo.
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© Dialogue, le vendredi 07 février 2020