11 03 20/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE MERCREDI (Dialogue)

Sommaire

Sommaire

Le premier cas de Coronavirus enregistré à Kinshasa est à la Une des médias congolais en ce mercredi 11 mars 2020. Autre constatation sinistre et pourtant bien prévisible: en se prosternant devant les exigences du FMI, en exploitant insuffisamment son énorme potentiel agricole et en voulant attirer les investisseurs par des exonérations, le gouvernement a créé d’énormes manque à gagner. Félix Tshisekedi commence aujourd’hui une visite risquée à Lubumbashi.

Coronavirus

La Prospérité titre « Coronavirus : le premier cas signalé à Kinshasa est congolais »

« Le ministre de la Santé publique, le Dr Eteni Longondo, a fait savoir dans l’après-midi du mardi 10 mars 2020, qu’il y a bel et bien un premier cas de l’épidémie à Coronavirus confirmé à Kinshasa. Il s’agit d’un congolais de 52 ans qui revenait depuis le dimanche dernier de la France où il est résident. Le lieu où se trouve le malade n’a pas été dévoilé. Néanmoins, certaines sources affirment qu’il est gardé dans l’hôtel Belle vue où un dispositif médical et sécuritaire a été déployé. Le ministre de la Santé demande aux congolais de ne pas céder à la panique et de respecter les règles d’hygiène.

Quelques heures auparavant, le ministre avait plutôt annoncé que le premier cas confirmé en RDC était un sujet de nationalité belge avant de vite le rectifier, après vérifications. Toutefois, le congolais dont il est question a été placé en quarantaine et les services appropriés se mobilisent pour identifier les dernières personnes avec qui il était en contact pour des examens à titre préventif.

Ce dernier avait pris un vol régulier de Brussels Airlines à partir de Paris. Selon le ministre, il est passé par Zaventem, en Belgique, sans sortir de l’aéroport et est arrivé à Kinshasa le dimanche soir.

Dans son exposé, le Docteur Eteni Longondo a précisé que toutes les dispositions ont été prises pour éviter la propagation de ce virus sur l’étendue de la capitale RD Congolaise. ‘’Toutes les dispositions ont été prises pour que les personnes en contact avec lui soient testées et éventuellement mises en quarantaine pour limiter la contamination‘’, a-t-il déclaré.

En outre, le ministre de la Santé publique appelle la population à ne pas céder à la panique notamment, en suivant les mesures d’hygiène recommandées, entre autres, ne pas se rapprocher d’une personne qui tousse, se laver régulièrement les mains, et signaler les cas suspects. En cas de soupçon des symptômes du virus, il est recommandé d’entrer directement en contact avec les services de santé.

Pour limiter la propagation de ce virus dans la ville de Kinshasa, le gouvernement a mis en quarantaine la victime, dont l’identité n’a pas été révélée, pour des soins appropriés, et tient à tracer les différents lieux qu’elle a fréquentés et trouver nécessairement les personnes qui ont été en contact avec lui pour la dernière fois en vue de les soumettre à un test de dépistage. Dans la foulée, le Docteur Eteni Longondo a demandé à toutes personnes ayant été en contact avec ce sujet en provenance de la Belgique, d’entrer en contact avec les services de santé.

Selon les sources concordantes, cette personne était, semble-t-il, en bonne santé quand elle a quitté la Belgique avant d’être soumise à un examen. Cependant, l’essentiel que puisse faire notre gouvernement à ce stade, c’est de veiller à ce que cette épidémie à Coronavirus ne se repande en République Démocratique du Congo.

Il y a lieu de signaler que depuis l’apparition du nouveau cas de coronavirus en décembre dernier, 116.694 cas d’infection ont été recensés dans 105 pays et territoires, causant la mort de 4.090 personnes, selon un bilan établi par Reuters.

Parmi les conséquences, le sommet des pays signataires de l’accord- cadre d’Addis-Abeba prévu, le 29 mars prochain à Kinshasa, pourrait être reporté. Une séance à huis clos est envisagée afin de limiter les risques de propagation du virus ».

La Tempête des Tropiques titre «Coronavirus: la RDC enregistre son premier cas ! »

« Selon le ministère de la Santé publique qui a confirmé l’information, ce malade, actuellement placé en quarantaine dans un centre hospitalier à Kinshasa, est un Congolais âgé de 52 ans revenu le 08 mars de France

Devant la propagation rapide de la maladie de coronavirus CODIV-19 dans plusieurs pays, le Gouvernement de la République Démocratique du Congo affirme avoir pris une série de mesures visant à protéger la population face à cette épidémie. Malgré ces mesures de précaution, la capitale congolaise vient d’enregistrer son premier cas de malade atteint de coronavirus et contrôlé positif.

A en croire le ministre de la Santé, le Dr Eteni, qui a confirmé hier mardi l’information au cours d’un point de presse, le patient en question est Congolais âgé de 52 ans et qui est revenu de France le 08 mars 2020.

Ce malade, à en croire la même source, serait actuellement dans un état stable et est mis en quarantaine dans un centre hospitalier dont le nom n’a pas été révélé par le ministre.

L’heure serait maintenant aux enquêtes pour retrouver rapidement toutes les personnes qui auraient été en contact avec ce malade, afin de les placer aussi en quarantaine, afin d’éviter la propagation de cette terrible maladie.

En attendant, l’inquiétude est montée d’un cran hier dans les rues de la ville-province de Kinshasa dont la population estimée à près de 12 millions d’âmes attend désormais du Gouvernement dirigé par le Premier ministre Ilunga Ilunkamba une implication totale, afin d’éviter un scenario catastrophe semblable à celui qui sévit actuellement en Chine, en Italie, et en France.

D’aucuns estiment que les mesures de prévention arrêtées jusqu’à présent par le Gouvernement ont montré leur limite, dans une ville comme Kinshasa connue pour son surpeuplement et la promiscuité des habitants, facteurs propices à la transmission rapide d’une épidémie.

La découverte de ce premier cas de la maladie dans la capitale doit également interpeller les responsables de la régie des Voies Aériennes (RVA), entreprise publique qui gère tous les aéroports du pays dont celui de N’Djili, par où est passé certainement le malade revenu le 08 mars de France.

Outre la RVA, les agents de la DGM, de la DGDA, et de l’Hygiène de frontières doivent également redoubler de vigilance dans les aéroports, ports, et autres postes-frontières. Car, il y va aussi de la santé des millions de personnes, y compris aussi la leur.

Recommandations

« Tout voyageur arrivant en RDC est soumis à un test de température corporelle et à l’obligation de remplir un formulaire personnel de renseignement sanitaire. Toute personne venant de France, d’Allemagne, d’Italie, d’Iran, d’Irak et de Chine et ne présentant aucun signe (fièvre, toux, rhume, céphalées, fatigue intense…), sera isolée pendant 14 jours à domicile et sera suivie pendant 14 jours par l’équipe médicale, en tenant compte des informations recueillies dans les fiches sanitaires des voyageurs.

Toute personne présentant les symptômes évoqués ci-haut à l’arrivée et considérée comme cas suspect sera transférée au site d’isolement et prise en charge par le Ministère de la Santé. Les personnes en provenance de Belgique et ne présentant pas de symptômes ne sont, à ce stade, pas concernées par cette mesure de quarantaine », indique le communiqué de l’ambassade de Belgique en RDC qui encourage les mesures prises par le ministère congolais de la Santé, invitant toute personne qui présente potentiellement des symptômes (similaires au COVID-19) à différer son voyage…

Les règles d’hygiène à suivre

Les règles d’hygiène nécessaires décidées par le Gouvernement pour éviter une propagation du virus consistent notamment à se laver régulièrement les mains avec du savon et de l’eau ; éviter les contacts étroits avec toute personne présentant des symptômes de maladie respiratoire (par ex. toux et éternuements) ainsi que les contacts inutiles, les étreintes et les poignées de main ; se couvrir la bouche et le nez lorsque vous toussez et éternuez (Utilisez de préférence un mouchoir jetable et jetez-le dans une poubelle immédiatement après. Faites de même si vous devez vous moucher.

Ensuite, lavez-vous bien les mains à l’eau et au savon ; éviter de se toucher les yeux, nez, bouche avec des mains non lavées) ; restez à la maison dès que vous avez des symptômes (fièvre + de 37,5°, fatigue intense, toux, troubles respiratoires, douleurs musculaires) et consultez immédiatement le médecin (par téléphone en premier lieu) ; éviter la consommation de denrées alimentaires qui n’ont pas été correctement préparées (bien cuites), les œufs et autres produits crus ainsi que les marchés d’animaux vivants ou morts (redynamiser la médecine vétérinaires).

Renforcer les stocks de masques appropriés

Pour leur part, les observateurs avisés déplorent l’absence remarquable de poubelles à Kinshasa et ne comprennent pas comment les habitants de la capitale du pays cher à Patrice-Emery Lumumba pourront éviter des contacts corporels à bord des moyens de transport en commun qui sont souvent remplis de passagers.

D’où la nécessité pour l’Etat congolais de renforcer les mesures susmentionnées, avec le concours de ses partenaires nationaux et internationaux, en mettant aussi à la disposition des habitants de la ville de Kinshasa des masques appropriés pour se protéger, d’une part, et d’autre, en obligeant les fabricants de pains, de beignets, de cacahuètes… d’emballer leurs produits avant de les livrer aux distributeurs et/ou aux vendeurs en détail.

En outre, le Gouvernement a intérêt à revaloriser la médecine vétérinaire et, surtout, à appliquer les textes réglementaires interdisant le vagabondage des animaux, tels que les chiens, chats, porcs… à travers les quartiers populaires. Les services chargés de l’hygiène dans les quartiers aujourd’hui inexistants doivent aussi être vite relancés et équipés par le Gouvernement, afin d’obliger chaque propriétaire d’une parcelle à mettre la propreté dans et autour de celle-ci.

Une recommandation qui concerne également les installations sanitaires de la capitale dont la plupart laissent à désirer ».

S’agissant du cas confirmé à Kinshasa, renseigne 7sur7.cd, le ministre de la Santé a assuré qu’il est mis en quarantaine et qu’ils sont en train d’identifier les personnes qui étaient en contact avec lui.

A ce stade, explique Actualite.cd, les efforts sont fournis pour retracer et identifier toutes les personnes ayant eu des contacts avec le patient qui a été isolé et qui suit un traitement.

Le ministre de la santé Dr Eteni Longondo ajoute que le gouvernement et ses partenaires mettent tout en oeuvre pour éviter la propagation de cette maladie. Ainsi, il appelle la population à la collaboration avec les services médicaux et les équipes de riposte, ajoute ce site web.

« Ebola s’en va, Coronavirus arrive », titre Mediacongo.net. Alors que toute la RD Congo attend avec anxiété l’annonce officielle de la fin d’Ebola, le ciel lui est brutalement tombé sur la tête avec l’annonce par le ministre de la Santé d’un premier cas du Coronavirus, écrit ce site web.

Le terrible Coronavirus fait de la RD Congo le 101ème pays agressé précise le portail qui estime que l’État est appelé, toutes affaires cessantes, à mettre les moyens nécessaires à la disposition des utilisateurs, quitte à mécontenter les bureaucrates du FMI. Ce dérapage circonstanciel sera assimilé au cas de force majeure.

Le Potentiel titre « Coronavirus: Ce qui était à craindre est arrivé à la RDC »

« Les Congolais s’y attendaient le moins. Un premier cas de Coronavirus est confirmé en République démocratique du Congo, à Kinshasa la capitale. C’est le ministre de la Santé publique Eteni Longondo, qui l’a annoncé, mardi 10 mars à Radio Okapi.

Pour le Ministre de la Santé, le malade est un congolais de 52 ans qui revenait de la France. « Pour le moment, il est mis en quarantaine », assure Eteni Longondo.

Pour sa part, le Docteur Muyembe, médecin épidémiologiste invite les médias à ne pas trop commenter ce cas de peur que la population ne soit affolée.

Le RDC qui a pris des dispositifs depuis le début de ce fléau, venait de faire brillamment face à l’épidémie à virus Ebola, maladie qui a fait autant de morts dans certains terroirs de l’est du pays. La peur de Coronavirus gagne du terrain et l’agitation est visible sur toutes les images éplorées.

Aux autorités de prendre des mesures pour endiguer et contenir ce fléau qui ne pardonne pas ».

Avec l’apparition de ce tout premier cas confirmé, renseigne Le Potentiel, la RDC a décidé de mettre en quarantaine volontaire ou forcée tous les voyageurs en provenance de six pays : Chine, Iran, Irak, Allemagne, France et Italie.

L’urgence de multiplier les plateformes de diagnostic s’impose, conclut ce journal. Le porteur, un Congolais, vient d’Europe. Heureusement que les services de santé l’ont diagnostiqué rapidement. Il demeure néanmoins des craintes : comment retrouver les gens qui ont voyagé en compagnie du malade ? Comment retracer les contacts des contacts ? L’urgence de multiplier les plateformes de diagnostic s’impose, indique Le Potentiel.

L’Avenir rapporte «  Après Ebola : « La RDC touchée par le Coronavirus ».

Selon ce quotidien , après Wuhan épicentre de l’épidémie dans la province centrale du Hubei (Chine), le Coronavirus (COVID-19) frappe depuis un certain temps l’Afrique. Après l’Egypte, la Tunisie, le Maroc, le Sénégal, le Togo, le Burkina-Faso, le Cameroun, c’est maintenant la RDC qui vient d’être frappée par cette maladie aussi dangereuse, commente le journal.

Pour le ministre congolais de la santé, il s’agit d’une personne de sexe masculin âgée de 52 ans, de nationalité congolaise, résidant en France et qui est en séjour à Kinshasa depuis quelques jours. A l’Hôtel « Belle vue », dans la commune de la Gombe et non loin de la Gare centrale où cette personne a été logée, un dispositif sécuritaire composé de quelques éléments de la Police a été déployé pour empêcher à tous ceux qui s’y trouvent de ne pas quitter le lieu, précise ce média.

Forum DES As titre, le coronavirus étant confirmé à Kinshasa : « Le Gouvernement appelé à limiter les dégâts ».

D’ores et déjà, une sensibilisation tous azimuts, via les médias et les autres canaux, s’avère indispensable. Ce n’est, ni un conte de fée, ni une bouffonnerie, renseigne ce média. Le coronavirus n’est plus devant la porte de Kinshasa. Plutôt, dans la ville. Un premier cas vient d’être confirmé. Il s’agit d’un ressortissant congolais de 52 ans résident en France, et qui a atterri à l’aéroport de N’Djili le dimanche 8 du mois en cours. C’est ce qu’a annoncé le ministre de la Santé, Eteni Longondo, dans un communiqué officiel rendu public hier mardi 10 mars, précise ce tabloïd.

« Coronavirus : Kinshasa traumatisé », titre Congo Nouveau pour parler de cette maladie dangereuse qui vient de frapper la République Démocratique du Congo.

Pour lui, l’environnement congolais ne présente pas a priori des garanties efficaces de protection. Dans le bus, marchés et autres grandes surfaces, les personnes sont confinées sans respect des mesures d’hygiène. C’est là que le gouvernement devrait mettre du paquet en termes de sensibilisation. Une communication efficace et claire sera nécessaire pour encadrer le comportement de la population, commente le trihebdomadaire.

Recettes fiscales

«  En voulant attirer les investisseurs par des exonérations, le gouvernement crée d’énormes manque à gagner » constate David Luyeye, dans Business et Finances, relayé par Mediacongo.net

« Le comité de conjoncture économique du gouvernement a noté qu’il y a eu d’énormes pertes des recettes de l’État dues aux exonérations à tous les niveaux. Et très prochainement, le gouvernement va annoncer des « mesures idoines quant à ce », a déclaré Baudouin Mayo Mambeke, le vice-premier Ministre, ministre du Budget et porte-parole de ce comité, à l’issue de la réunion du 25 février dernier. Voilà une décision qui pourrait également peser dans la balance dans le cadre des négociations en cours entre le gouvernement et le Fonds monétaire internationale (FMI) en vue de la conclusion d’un accord formel de coopération.

Sans cet accord, la République démocratique du Congo qui a besoin d’aide, ne pourra pas compter sur la communauté internationale des bailleurs de fonds pour renforcer ses capacités. Il ne fait aucun mystère que pour les administrateurs du FMI, il est impératif pour la RDC d’accroître les recettes intérieures afin de financer les besoins de développement et sociaux urgents. Pour cela, ils ont recommandé, entre autres mesures gouvernementales, de réduire les exonérations, d’élargir l’assiette de l’impôt, de simplifier le système fiscal et d’améliorer l’administration de l’impôt ainsi que le contrôle aux frontières.

En 2019, le volume d’exonérations devrait accroître vertigineusement : environ sept milliards de dollars, selon les estimations du professeur Stefaan Marysse. Alors qu’en accordant les exonérations, par ci et par là, l’État espérait favoriser le développement durable. Selon des experts de la douane, les effets escomptés ne sont guère perceptibles malgré la plupart des lois (code minier, code des investissements…) qui consacrent des régimes douaniers et fiscaux de faveur depuis plus de 10 ans.

En effet, le gouvernement a instauré un dispositif d’incitations fiscales visant à attirer les investissements directs étrangers (IDE), censés soutenir l’industrialisation, comme cela se fait dans beaucoup de pays en voie de développement. Tout un arsenal juridique d’exonérations a été donc mis en place. Mais la diversité de ces mesures rend difficile la compréhension des objectifs précis qui ont sous-tendu leur instauration, expliquent ces experts.

Énorme manque à gagner

En 2015, Stefaan Marysse a démontré que depuis 2013, les profits rapatriés vers les sièges des multinationales opérant en RDC ont dépassé les entrées de capitaux. En se fondant sur les données du FMI, il a estimé qu’en 2019 les profits rapatriés devraient être 3 à 3,5 fois plus importants que les entrées d’IDE, avec deux milliards de dollars d’entrées et sept milliards de profits rapatriés. Soit plus que le budget voté en 2017 et 2018, autour de cinq milliards de dollars.

La Direction générale des douanes et accises (DGDA) a toujours défendu que les montants des exonérations représentent un « énorme manque à gagner pour le pays en matière de recettes pouvant être réinvesties pour soutenir l’industrialisation ». La DGDA a toujours fustigé que les exonérations qui sont ailleurs l’exception qui confirme la règle dans les régimes fiscaux et douaniers dans le monde, soient devenues, malheureusement, la norme en RDC. La DGDA a toujours exhorté le gouvernement à mettre l’ordre dans ce secteur.

La DGDA a toujours indiqué que les contreperformances en matière de mobilisation des recettes douanières résultent non seulement de la politique d’exonérations poursuivie par le gouvernement mais aussi de la porosité des frontières et à l’immixtion des services non habilités aux opérations de dédouanement… Henri Yav Mulang, alors ministre des Finances, avait rassuré d’armer la douane d’un arsenal de textes réglementaires, de décrets, d’arrêtés interministériels et ministériels ainsi que de circulaires ayant pour effet d’assainir l’environnement aux postes frontaliers.

Mais dans la pratique, beaucoup d’efforts doivent être encore fournis pour que ces dispositions produisent les effets attendus sur le terrain.

La non application de l’ordre opérationnel, limitant à quatre le nombre des services pouvant intervenir aux postes frontaliers, a un impact négatif sur les recettes des services de douane ».

Tshisekedi à Lubumbashi, en proie à la peur

L’shi a retenu l’attention de Marie-France Cros dans La Libre et du journal congolais Le Phare.

Félix Tshisekedi fera à partir de ce jeudi 11 avril, et pour trois jours, son premier déplacement à l’intérieur du pays depuis son accession au pouvoir, le 24 janvier dernier. Il le fera au Haut-Katanga, province secouée depuis le début de l’année par une forte hausse du banditisme, en particulier à Lubumbashi. Alors que les commerçants y craignent de plus en plus des pillages de la part de militaires impayés, les denrées diminuent et les prix montent. La tension est forte.

« Nous informons la population du plateau Karavia de se tenir prête. Préparez-nous de l’argent et autres biens. NB: De 0 à 5 ans: les tuer sans pitié et les placer dans le réfrigérateur. De 5 à 100 ans: tuer et violer sans pitié les mamans. Les papas, les tuer d’une balle dans la tête. Nous entrerons dans toutes les parcelles, fermées ou ouvertes, dans le but de tuer, dans les deux jours qui viennent ».

Voilà le type de messages que reçoivent, depuis plusieurs semaines, par tracts distribués dans les maisons, les habitants de Lubumbashi. Intimidation ou menace réelle? « Tout le monde, vraiment tout le monde, prend des mesures pour tenter d’assurer sa sécurité », a indiqué à La Libre Afrique un habitant de la capitale provinciale.

Dormir dehors et faire du bruit

Terrorisés, certains préfèrent alors quitter leur maison avec leur famille et se réfugier temporairement dans un autre quartier de la ville. Ceux qui le peuvent s’installent dans un appartement, plus sûr qu’une maison. D’autres choisissent de dormir dehors, devant leur maison, afin de pouvoir rapidement faire du bruit si leur domicile est attaqué et ainsi prévenir les voisins qui dorment aussi dehors. « Si on est attaqué à l’intérieur de la maison, on a moins de chances de pouvoir faire du bruit », dit notre source. « Certains apprêtent l’argent pour pouvoir le donner tout de suite aux bandits s’il y a une attaque ».

Les habitants de la ville ont en tout cas les nerfs à fleur de peau: de présumés bandits ont été brûlés vifs cette semaine « et encore un ce matin », indique notre source.

Nombreux militaires impayés

Comment expliquer cette forte hausse du banditisme? Certains évoquent les nombreux militaires (pas tous; cela dépend des unités) et policiers impayés. Ce qui pousse les commerçants de Lubumbashi à ne pas faire de stocks, de crainte de pillages; les denrées sont donc peu nombreuses, ce qui fait monter les prix.

D’autres soupçonnent une manœuvre politique pour « montrer » aux Congolais ce qui arrive quand Joseph Kabila n’est plus à la tête de l’Etat: « le désordre ». Ceux-ci soulignent ainsi la rumeur selon laquelle des partisans de deux anciens seigneurs de la guerre katangais, Makabé et Gédéon, s’apprêteraient à relancer de sanglantes attaques comme celles qui les avaient fait malheureusement connaître au début des années 2000.

Le retour de Makabé et Gédéon?

Makabé est un chef du village de Musao (territoire de Malemba Nkulu) qui, selon un rapport de l’Onu, avait combattu durant toute l’année 2000 avec l’armée congolaise et les soldats zimbabwéens pour empêcher la chute de Malemba Nkulu auxmains de rebelles, avant de se retourner contre les forces officielles après des disputes et faire régner la terreur, à la tête d’un groupe Maï Maï: rapts d’enfants, attaques de village (avec actes de cannibalisme), etc, jusqu’en 2003. A cette époque, Makabé – oncle de l’inspecteur général de l’armée, le général John Numbi (impliqué, selon la famille, dans l’assassinat, en 2010, du défenseur des droits de l’homme Floribert Chebeya, mais jamais jugé) et neveu de l’ex-gouverneur du Katanga Ngoy Mukena – est nommé « général » des Maï Maï Simbas par ses deux parents haut-placés et responsable de la sécurité de son territoire. C’est lui qui nomme alors Gédéon Kyungu « général de brigade » et responsable de la sécurité à Mulongo.

Mais Gédéon Kyungu s’est fait connaître par la terreur qu’il faisait régner dans « le triangle de Mitwaba » au Nord-Katanga vers 2004-2005. En 2006, il s’était rendu aux Casques bleus avec 200 miliciens (surtout des enfants), tandis que le reste de ses homms continuait à semer la terreur. Remis à la justice militaire congolaise, il est condamné à mort en mars 2009. En septembre 2011, il s’évade grâce à une attaque de la prison par des miliciens – sans que les deux camps militaires à proximité ne bougent! Gédéon reprend ses méfaits et se donne une idéologie sécessionniste. En août 2015, il fonde un parti politique, MIRA. Le 11 octobre 2016, il « dépose les armes », porteur d’un T-shirt à l’effigie de Joseph Kabila et accueilli à Lubumbashi dans une atmosphère de fête organisée par le gouverneur de province Jean-Claude Kazembe.

Selon un rapport interne de l’Union européenne, dans la nuit du 21 au 23 mars 2017, plusieurs camions de ses homms ont été embarqués à l’aéroport de Lubumbashi vers Kananga (Kasaï-central). Selon une source de La Libre Afrique, une partie de ses Maï Maï démobilisés a été remobilisée par l’armée congolaise pour combattre la rébellion Kamwina Nsapu au Kasaï. En octobre 2017, 79 « détenus politiques » sont amnistiés par le régime Kabila; selon les familles des détenus politiques connus, il s’agissait en réalité d’hommes de Gédéon. Ce dernier fait l’objet de sanctions de l’UE depuis mai 2017 et de l’Onu depuis février 2018.

Selon les rumeurs circulant au Katanga, Makabé ferait aujourd’hui flotter le drapeau indépendantiste katangais dans la cité de Lwena (Haut-Lomami, une des quatre provinces issues du démembrement du Katanga, en 2015) et aurait envoyé son fils auprès de Gédéon pour le rallier à sa cause. Des jeunes envoyés par Makabé prépareraient « la guerre » dans certains quartiers populaires de Lubumbashi. La semaine dernière, l’ONG Justicia a appelé la justice à arrêter Gédéon et enquêter sur les allégations de recrutement et formation d’une nouvelle milice dans les territoires de Kabongo, Malemba Nkulu et Mitwaba – accusations rejetées par le MIRA. Rien ne confirme ces bruits jusqu’ici mais il accroissent l’émoi des Katangais.

Félix Tshisekedi assistera vendredi à Lubumbashi à un Conseil superieur de Défense.

Le Phare l’annonçait hier: la résidence du bandit Gédéon Kyungu, membre du PPRD (parti de Joseph Kabila), a été encerclée lundi sur ordre du gouverneur de la province. Il s’agissait de l’empêcher de mener à bien un projet de nouvelle attaque contre Lubumbashi, la capitale du cuivre au Katanga.

« Lubumbashi est le théâtre, depuis la fin 2019, d’une recrudescence du grand banditisme, alors que ce dernier avait régréssé après la visite dans la ville du président Felix Tshisekedi. Ces violences font, logiquement, monter la tension dans la capitale du cuivre.

Déstabiliser le Katanga

Alors que la tension monte, depuis quelques mois, entre le président Tshisekedi – devenu chef de l’Etat en raison d’un accord avec Kabila et en l’absence de preuves de sa « victoire » électorale – et celui qui l’a fait roi – irrité de l’interpellation de plusieurs de ses proches – des politiciens katangais dénoncent à mots feutrés, des tentatives de susciter des affrontements entre Katangais et Kasaïens. Les deux alliés locaux de Félix Tshisekedi – Gabriel Kyungu (parti UNAFEC) et Jean-Claude Muyambo (SOCODE) – viennent de mettre en garde ceux qui attisent « l’incitation à la tribalisation au Katanga », y voyant, selon les mots de Me Muyambo, « une machination qui vise à déstabiliser le pouvoir du président Félix Tshisekedi ».

Selon les deux politiciens katangais, le sanguinaire bandit Gédéon, rallié depuis 2016 au camp Kabila, avait l’intention de profiter d’une marche des jeunes à Lubumbashi pour organiser une nouvelle attaque de la capitale katangaise lundi soir ou ce mardi. Il faut se rappeler que plusieurs attaques des « Bakata Katanga » (sécessionnistes katangais liés à Gédéon) dans cette ville ont été perpétrée après que des miliciens se soient infiltrés peu à peu dans la ville. Des attaques de ce type ont encore été observées le 11 juillet dernier, une autre en septembre et une troisième le 11 octobre, date anniversaire de la reddition de Gédéon.

Gabriel Kyungu, ex-gouverneur du Grand Katanga, a donc alerté le gouverneur du Haut-Katanga (entité issue du découpage de la province en 2015) il y a quelques jours et ce dernier « s’est aussitôt organisé pour faire encercler la résidence de Gédéon Kyungu (NDLR: pas parent avec Gabriel Kyungu) afin de le neutraliser ». En outre, les manifestations publiques ont été interdites jusqu’à nouvel ordre.

La terreur du Nord-Katanga

Gédéon s’était fait connaître par la terreur qu’il faisait régner, avec ses hommes – largement issus des milices créées par le défunt Laurent Kabila qui, ne les finançant pas, les « força » à se payer sur la population – dans « le triangle de Mitwaba » (Nord-Katanga) au début des années 2000. Il s’était rendu aux Casques bleus en 2006 et, livré à la justice congolaise, avait été condamné à mort en 2009 – avant de s’évader en 2011 de la prison de la Kasapa dans des circonstances largement jugées suspectes.

Après de nouveaux ravages au Katanga – et l’adoption d’un discours sécessionniste – le bandit Gédéon avait « déposé les armes » le 11 octobre 2016, lors d’une cérémonie festive; il portait alors un T-shirt à l’effigie de Joseph Kabila. Il adhèrera à son parti PPRD en 2017. En tout cas, selon les informations de La Libre Afrique.be, à partir de mars 2017, les hommes de Gédéon ont été utilisés par le régime Kabila comme supplétifs pour combattre la rébellion « Kamina Nsapu » au Kasaï, qui avait entraîné une meurtrière répression.

Ses crimes

Depuis fin 2016, Gédéon vivait dans une villa du quartier Golf de Lubumbashi, logé et nourri aux frais de l’Etat. Cette sinécure a-t-elle pris fin avec le changement de Président?

En raison des accusations de crimes qui pèsent contre lui (notamment des actes de cannibalisme, visant à terroriser les villageois), il fait l’objet de sanctions de l’Union européenne depuis mai 2017 et de l’Onu depuis février 2018 ».

Divers

La Prospérité se penche sur l’après 14 ans de peine sur décision de la CPI et titre à la Une « Thomas Lubanga Dyilo : fini la prison ! »

Selon lui, il avait été l’un des accusés puis condamnés congolais de la Cour pénale internationale. Thomas Lubanga Dyilo, leader de l’Union du Peuple congolais (UPC) sera, sauf imprévu, remis en liberté ce dimanche 15 mars 2020. Il aura purgé sa peine de 14 ans commencée dans les géoles de la CPI à la Haye, aux Pays-Bas, et achevée à la prison de Makala, à Kinshasa. Il avait été le tout premier prisonnier congolais à faire l’objet d’un transfèrement à la Cour pénale internationale de la Haye (Pays-Bas).

==============================

Avertissement aux lecteurs qui nous reçoivent via Yahoo Groupes

A partir du 14 Décembre 2019 Yahoo Groupes ne va plus héberger de contenu utilisateur sur ses sites. Le nouveau contenu ne peut plus être publié après le 28 Octobre 2019.

Yahoo a pris la décision de ne plus autoriser les utilisateurs à charger des contenus sur le site Yahoo Groupes. À compter du 21 octobre, vous ne pourrez plus charger de contenus sur le site et à partir du 14 décembre, tous les contenus déjà chargés sur le site seront supprimés définitivement. Jusqu’à cette date, vous pouvez enregistrer tout ce que vous avez chargé.

Il vous est donc vivement conseillé de vous abonner DIRECTEMENT suivant les modalités ci-dessous.

Si vous désirez vous INSCRIRE (ou inscrire un ami), afin de recevoir notre Revue de la Presse par courriel  dans votre boîte, rien de plus simple ! Envoyez un courriel à yigdrya@gmail.com en mentionnant simplement « Revue de presse » (et l’adresse, si ce n’est pas celle d’où vous écrivez).
 

© Dialogue, le mercredi 11 mars 2020

Laissez un commentaire

Vous devez être connectés afin de publier un commentaire.