14 03 20/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE SAMEDI (Dialogue)

Sommaire

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En ce samedi 14 mars, la presse paraissant à Kinshasa revient à la bonne vieille formule du “C’est encore meilleur quand c’est réchauffé” et reprend les principaux sujets de la semaine avec une bonne louche de sauce en plus. Du côté de la pandémie, les nouvelles sont plutôt bonnes. Du côté des magouilles, qu’il s’agisse d’argent, de sang ou de politique (tant au niveau des partis que de la “coalition”), c’est nettement plus moyen!

Coronavirus

Ouragan FM annonce “Faustin Fitika, le premier cas déclaré en RDC, serait hors de danger

Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, Faustin Fitika, le premier patient reconnu porteur du virus en RDC, a remercié le Gouvernement pour la prise en charge et a appelé les congolais à le soutenir comme leur frère en cette période difficile de sa vie.

Le premier patient congolais atteint du Coronavirus a saisi cette occasion pour fustiger les fausses nouvelles sur sa sortie d’hôpital qui circulent sur les réseaux sociaux, alors qu’il est encore interné.

A noter que l’état de santé de Faustin Fitika est hors danger, il pourra quitter l’hôpital dès la fin de la prise en charge. A ce jour, la RDC a enregistré deux cas de coronavirus covid-19.

Plusieurs autres personnes proches du premier cas de Coronavirus ont été mis en quarantaine par mesure de précaution dans la commune de Bandalungwa.

Au total près d’une centaine de personnes, ayant été en contact avec le premier, ainsi que le deuxième cas, sont listés et suivis par les services appropriés.

A ce sujet, le Lycée français René Descartes de Kinshasa a décidé la fermeture de ses 2 établissements « jusqu’à nouvel ordre », suite à la confirmation d’un cas de Covid-19 « d’un proche de l’un de ses enseignants ». « L’ambassade de France et l’évolution des cas suspects en étroite collaboration avec le ministère congolais de la sante », mentionne toutefois le communiqué. Cette mesure serait liée à la contamination du 2ème patient atteint sur le sol congolais”.

Radio Okapi annonce Coronavirus à Kinshasa : tous les matches de football suspendus sur l’ensemble du pays (FECOFA)”

La Fédération congolaise de football association a décidé vendredi 13 mars de la « suspension sur toute l’étendue du territoire national des compétitions et championnats de football organisés par ses entités subdélégataires, y compris le championnat inter scolaire, pour une durée de 30 jours à dater du 16 mars 2020 ».

En revanche, la préparation de l’équipe nationale Léopards A’ au Championnat d’Afrique des nations (CHAN) est maintenue. Elle doit débuter lundi 16 mars. La FECOFA rappelle que cette compétition est prévue du 4 au 25 avril 2020 au Cameroun, « sous réserve de la décision éventuelle de la Confédération africaine de football ».

La FECOFA a pris cette mesure lors de sa réunion extraordinaire élargie aux délégués des ligues nationales de football, en présence du président de la commission médicale”.

Magouilles d’argent

Top Congo titre “Mise en détention de Thierry Taeymans: La « Rawbank a respecté toutes les réglementations en vigueur (Communiqué)”

Dans sa première réaction après l’audition de son directeur général par le Parquet Général près de la Cour d’Appel de Matete, la première banque congolaise précise que « comme dans chacune des opérations réalisées par la banque, la Rawbank précise avoir respecté toutes les réglementations en vigueur.

Entendu le jeudi 12 mars dans le cadre d’investigations au sujet de comptes de certains clients, Thierry Taeymans était toujours au parquet ce vendredi matin.

Durant cette audition, « il a pu répondre aux questions des magistrats et a présenté en toute transparence les activités de Rawbank dans ce dossier », précise la banque.

Selon des informations recueillies de sources proches du dossier, le directeur général de la Rawbank est soupconné d’être impliqué dans le détournement de 57 millions de dollars sur un contrat de 114 millions en complicité avec Jammal Samih, le patron des sociétés Samibo Congo Sarl et Husmal SARL, dans un dossier de construction de maisons sociales, notamment à destination des militaires, passé dans un des innombrables contrats de gré à gré avec les services de la présidence.

Jammal Samih, par ailleurs président de la communauté libanaise en RDC, est lui déjà derrière les barreaux depuis le 24 février, il avait été interpellé pratiquement en même temps que David Blattner, le patron de Safricas SA, et du DG de l’Office des Routes, Mutima Sakrini. Tous les trois sont poursuivis pour abus de confiance, dans le cadre des enquêtes diligentées par le parquet général près les Cours d’appel de Kinshasa sur les travaux lancés dans le cadre du programme des 100 jours.

La somme incriminée aurait été versée sur un compte parallèle et ne serait jamais arivée dans les comptes officiels de la société de M. Jammal Samih.

Tout en regrettant cette interpellation, le communiqué indique également que la banque resta à l’entière disposition des autorités judiciaires du pays. « En tant qu’acteur responsable et continuellement engagé dans la bonne gestion de ses activités, Rawbank reste à l’entière disposition des autorités judiciaires du pays […] Rawbank regrette cette décision mais tient à rappeler qu’elle continuera de collaborer avec la Justice congolaise, étant convaincue que la vérité finira par être établie. »

Magouilles de sang

Le Potentiel titre “Gédéon Kyungu, l’arbre qui cache la forêt”

L’ancien rebelle est connu pour s’être livré, avec sa bande, à des viols, pillages et tueries dans le triangle de la mort dans le Haut-Katanga au début des années 2000. Arrêté et condamné, il a réussi à s’échapper de la Kasapa dans des conditions rocambolesques. Il se rendra à la Monusco en 2016. Alors que l’individu méritait un face à face avec la CPI, à La Haye, le régime Kabila lui offre une amnistie «au nom de la paix». Avec, en prime, une résidence à Lubumbashi et une ration pour lui et ses hommes. Le voilà qui réclame d’autres avantages, faute de quoi, il va embraser la province. Qui donc se cache derrière Gédéon ?

La résidence Gédéon Kyungu Mutanga, membre du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD, parti cher à Joseph Kabila), est encerclée depuis lundi 9 mars sur ordre du gouverneur de la province du Haut-Katanga. Il est question de l’empêcher de mener un projet de nouvelle attaque contre la ville de Lubumbashi, chef-lieu de la province.

Depuis quelque temps, les hommes de Kyungu ont barricadé toutes les voies qui mènent vers la résidence de cet ancien seigneur de guerre qui a semé mort et désolation parmi les populations civiles, notamment dans le triangle de Mitwaba, dans le Nord-Katanga.

Alors que tout le monde attendait qu’il soit extradé vers la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, pour répondre de ses forfaitures, Gédéon Kyungu a bénéficié d’une amnistie « au nom de la paix », avait-on justifié à l’époque.

Aujourd’hui, ce malfaiteur veut faire prévaloir ses droits autour d’une question de ration alimentaire. Gédéon regrette le régime Kabila qui mettait à sa disposition une ration suffisante pour lui et pour ses hommes, laquelle était accompagnée d’une bonne enveloppe. Mais, aujourd’hui, cette ration est bien maigre, car transportée sur une moto.

Bien qu’il soit placé en résidence surveillée, l’ancien seigneur de guerre menace de sortir pour se rendre au gouvernorat afin d’exposer ses problèmes à l’autorité provinciale. La question doit être traitée avec diligence, car les menaces de l’ancien seigneur de guerre ne sont pas du vent. Et comme l’assassin revient toujours sur son lieu de crime, Gédéon disposerait certainement d’une base-arrière qu’il pourrait actionner à tout moment.

Avec un passé aussi chargé de crimes, cet homme devait se gêner de s’afficher publiquement. Mais qui est donc derrière lui ? Qui l’instrumentalise au point de s’afficher si arrogant ? N’est-ce pas là un bon prétexte pour revoir la situation d’un rebelle amnistié il y a quelques années et qui n’a pas su se montrer loyal envers la République ?

Le patriotisme de G. Kyungu Wa Kumwanza

En tout état de cause, le patriotisme de Gabriel Kyungu wa Kumwanza, ex-gouverneur du Grand Katanga, mérite d’être salué. Car c’est, en fait, lui qui a alerté le gouverneur du Haut-Katanga, il y a quelques jours. Ainsi, ce dernier «s’est aussitôt organisé pour faire encercler la résidence de Gédéon afin de le neutraliser».

Par ces temps qui courent, le pays a besoin de beaucoup de «Gaby Kyungu wa Kumwuanza» un peu partout à travers le territoire national pour sonner l’alerte chaque fois que la paix et la quiétude sont troublées dans un coin donné de la République. Et c’est donc à la suite de cette alerte que l’autorité provinciale a décidé d’interdire toutes les manifestations publiques jusqu’à nouvel ordre.

Déstabiliser le Katanga

Selon Gabriel Kyungu wa Kumwanza et Jean-Claude Muyambo, deux alliés du président Félix Tshisekedi dans le Haut-Katanga, Gédéon avait l’intention de profiter d’une marche des jeunes à Lubumbashi pour organiser une nouvelle attaque de cette ville lundi ou mardi soir.

L’ancien rebelle est connu pour s’être livré, avec sa bande, à des viols, pillages et tueries dans le triangle de la mort dans le Haut-Katanga au début des années 2000. Arrêté et condamné, il a réussi à s’échapper de la Kasapa dans des conditions rocambolesques. Il se rendra à la Monusco en 2016.

Alors que l’individu méritait un face à face avec la CPI, à La Haye, le régime Kabila lui offre une amnistie «au nom de la paix». Avec, en prime, une résidence à Lubumbashi et une ration pour lui et ses hommes. Le voilà qui réclame d’autres avantages, faute de quoi, il va embraser la province. Qui donc se cache derrière Gédéon ?

On rappelle, entre temps, que Gédéon s’est rendu tristement célèbre par la terreur qu’il a fait régner, avec ses hommes dans «le triangle de Mitwaba» (Nord-Katanga) au début des années 2000. En 2006, il a décidé de se rendre aux Casques bleus de la Monusco. Livré à la justice congolaise, il est condamné à mort en 2009. Incarcéré à la prison de haute sécurité de la Kasapa, il s’en évade dans des circonstances largement suspectes. Il dépose les armes le 11 octobre 2016 au cours d’une cérémonie festive.

L’ancien rebelle s’affuble d’un Tshirt à l’effigie de Joseph Kabila, en se déclarant supporter. Depuis fin 2016, Gédéon vivait dans une villa du quartier Golf de Lubumbashi, logé et nourri aux frais de l’État. C’est donc au nom de ces privilèges perdus qu’il se dit prêt à mettre le feu à la case RD Congo”.

Udps

Le Potentiel titre encore L’Udps s’épaissit et se dépèce”

L’Union pour la démocratie et le progrès social (Udps) traverse un mauvais temps de fortes turbulences qui risquent de provoquer un crash. Les ambitions démesurées, les appétits, l’exclusion, le non-respect des textes légaux et la gloutonnerie des uns et des autres mettent en mal la quiétude au sein du parti du Sphinx de Limete.

En refusant de partager les butins équitablement entre les vaillants combattants, le leadership de la fille aînée de l’opposition s’effrite et dilue. Parti de masse, l’Udps n’a pas su capitaliser ses chances et opportunités. C’est une équipe infime qui jouit et se réjouit au détriment de la majorité.

Les cofondateurs encore en vie sont écartés, les pionniers, ces figures de proue qui ont donné le meilleur d’eux pour la survie du parti de feu Étienne Tshisekedi, sont considérés comme des personna non grata. Pourtant, nul n’ignore les sacrifices consentis par ces cadres.

Le jeudi 12 mars 2020, les combattants ont manifesté devant le siège de leur parti, situé à la 11e rue Limete. Ils exigent l’annulation de toutes les décisions qu’ils qualifient d’« illégales » et contestent la décision dégommant Jacquemin Shabani de ses fonctions de président de la Commission permanente électorale du parti. Jacquemin, ce juriste légendaire qui s’est battu des années durant en plaidant la cause des combattants arrêtés et mis en prison sans un frais du parti. Ce combattant de première heure allait chaque jour à la prison de Makala et dans tous les cachots défendre gratuitement et bénévolement les dossiers des membres du parti arrêtés en cascade. Jacquemin Shabani est ce Secrétaire général de l’Udps qui était au front, qui prenait le devant de la scène dans chaque marche pacifique, réprimée dans le sang par le régime précédent. Shabani a dû braver le danger au plus fort des dictatures, ce disciple d’Étienne Tshisekedi était toujours là. Il est celui qui a tout fait pour qu’une solution négociée soit trouvée à l’amiable à la crise qui secoue ce parti depuis la mort de de Wa Mulumba.

Aujourd’hui, Jacquemin est remercié comme un simple vendeur de petits pains. « Une humiliation de plus », regrette-t-il sur son compte twitter.

Ils sont en nombre

Shabani n’est pas le seul à être écarté de la gestion du parti, en dépit des services loyaux rendus. Alexis Mutanda, lui aussi Secrétaire général honoraire, celui-là même qui avait donné sa résidence de Limete comme siège de l’Udps pendant treize ans, avant de voir une milice du parti brûler cette permanence. Alexis Mutanda est aujourd’hui écarté de la gestion et n’a pas droit au chapitre ni dans les ministères, ni dans les entreprises. L’opinion se souviendra que Mutanda Ngoy Mwana a dépensé son argent, des millions de dollars, de 2007 à 2010, pour redynamiser le parti déchiré par de fortes dissensions pendant que Tshisekedi était malade en Belgique.

Maître Jean-Joseph Mukendi wa Mulumba, ce bâtonnier d’un art oratoire hors pair, qui parle de lui? Est-il moins entreprenant que ceux qui dirigent le parti aujourd’hui par « défis »? Valentin Mubake est parti parce que ne voulant pas cautionner le mensonge. Les cadres les plus actifs, intelligents et véloces sont considérés comme gênants, et donc écartés et ensevelis. Pourtant, l’Udps au pouvoir avec ces hauts cadres cités et omis, elle n’aurait pas besoin de partenaires pour gérer le pays, elle n’assisterait pas à l’amateurisme vécu aujourd’hui.

Le leadership actuel est sujet à contestation. Il a organisé le 38e anniversaire et aucun membre de la famille biologique d’Étienne Tshisekedi n’était au stade, alors que tout le monde identifie ce parti au Lider Maximo. L’absence de la famille Tshisekedi à cette grande fête, est un message en communication. Ça veut dire que le leadership actuel pose problème.

Le parti au pouvoir fait aujourd’hui objet des critiques acerbes pour sa gestion de la res publica. Elle est victime des complots de ses partenaires. Au lieu de réunir les têtes pensantes du parti et former une cellule stratégique d’études pour anticiper les événements, les dirigeants se livrent plutôt aux coups bas, au dénigrement d’autres cadres, à la corruption des combattants pour légitimer leurs sales besognes. Ils sont préoccupés par l’enrichissement, oubliant d’assurer leurs arrières, même s’ils sont conscients de leur position éjectable.

Halte à la division

Parlant des incidents du jeudi 12 mars à la Permanence du parti où le secrétaire national en charge de sécurité a été tabassé et brûlé au 3ème degré, le secrétaire général de l’Udps voit des voyous recrutés à Mombele pour l’agresser. Il estime que tous les organes du parti sont illégitimes, et donc leurs animateurs ne peuvent participer au congrès électif. Mais il ne dit pas ce qu’il compte faire pour régler cette question qui prend des allures de l’activisme de beaucoup des milices au sein du parti présidentiel.

Les déclarations intempestives n’ont pas leurs raisons d’être. Ça ne sert à rien de marginaliser ceux qui ont lutté aux côtés de Mbuta Étienne. Ce dernier a des larmes qui ne sèchent pas dans l’autre monde, en voyant comment son héritage est géré aujourd’hui. Si seulement il pouvait parler.

L’heure est grave. Les combattants réclament un congrès électif. En d’autres termes, ils veulent de nouveaux dirigeants. Il faut les écouter comme on les écouta après Genève, dans l’épisode Fayulu-Félix. C’est ça la démocratie. L’autorité morale doit intervenir avant que l’irréparable n’arrive. Il doit sauver l’héritage de son père. Sans quoi, le parti au pouvoir ne saura bien terminer son mandat et prétendre conserver le pouvoir. « On bat le fer tant qu’il est chaud », dit-on. Il y a de hauts cadres écartés mais, qui n’ont pas créé leurs partis politiques. Ces gens méritent mieux. Il n’est jamais trop tard pour mieux faire”.

Cohabitation

Digitalcongo expose que “Tshisekedi et Kabila pensent dépolitiser le portefeuille de l’Etat”

Le chef de l’Etat, Félix Antoine Tshisekedi et le sénateur à vie, Joseph Kabila, respectivement autorités morales du CACH et FCC, ont opté pour la dépolitisation du portefeuille de l’Etat. Les deux personnalités qui se sont retrouvées, hier jeudi à la N’sele, privilégient désormais les compétences.

Dans un compte-rendu lu par Vital Kamerhe, directeur de cabinet du président de la République, l’ancien président Joseph Kabila et son successeur Félix Tshisekedi ont abordé la question de nomination des mandataires à la tête des entreprises du portefeuille de l’Etat. Cette décision implique que les nominations en vue des mandataires publics soient la conséquence d’une sélection des compétences dans le respect du principe de l’égalité de chances et l’apolitisme consacré par la Constitution de la République. « Les deux personnalités ont, enfin, dans le cadre de l’évaluation de l’accord, abordé la question de nomination des mandataires à la tête des entreprises du portefeuille de l’Etat », affirme Vital Kamerhe.

A en croire ce compte-rendu, les deux personnalités sont convenues de « privilégier les critères de compétence et de moralité à celui de l’appartenance politique pour éviter la politisation du Portefeuille de l’Etat, outil important pour la bonne gouvernance du pays », a indiqué le directeur de cabinet du chef de l’Etat, Vital Kamerhe.

Les deux personnalités clé de la coalition FCC-CACH étaient réunies, jeudi 12 mars 2020, dans le domaine présidentiel de la Nsele. Depuis que les discussions ont commencé entre les délégués des deux familles politiques en coalition pour « le partage des responsabilités » au sein des entreprises publiques, des voix n’ont cessé de décrier cette pratique illégale privilégiant les arrangements et clientélisme politiques en vue de la nomination des nouveaux mandataires. L’église catholique notamment avait décrié cette pratique.

Par ailleurs, Félix Tshisekedi et Joseph Kabila ont aussi reconnu le malaise qui existe au sein de la coalition FCC-CACH. Ils ont également évoqué le cas de la mort brutale du général-major Delphin Kahimbi, chef d’Etat-major adjoint des FARDC chargé du renseignement militaire. Ils disent attendre la conclusion des enquêtes sur ce décès intervenu le 28 février 2020”.

Le Potentiel titre “Face à face Tshisekedi-Kabila pour sauver la coalition”

Les deux têtes d’affiche de la coalition CACH-FCC se sont rencontrées hier. Dans leur entretien, Félix Tshisekedi et Joseph Kabila ont abordé des dossiers qui fâchent. À la veille de l’ouverture de la session parlementaire de mars, ces deux leaders ont convenu d’aplanir leurs différends afin d’apaiser les esprits lorsqu’il faudra traiter des dossiers brûlants à l’hémicycle du Palais du peuple. L’enjeu, c’est de faire baisser les tensions au sein de la coalition gouvernementale qui peine à répondre à son rendez-vous social avec le peuple.

Entre le président de la République et son prédécesseur, il y a des sujets qui fâchent. Avancer, tout en faisant semblant de ne pas les reconnaître, c’est faire la politique de l’autruche. Même si, dernièrement depuis l’Est de la République où il séjourne, le coordonnateur du Front commun pour le Congo (FCC), Néhémie Mwilanya, a tenté de colmater les brèches en dédramatisant les choses, l’évidence est qu’une crise latente couve sous la cendre. Certains faits et gestes l’ont démontré plus d’une fois.

Afin d’aplanir le terrain et permettre aux deux camps de regarder dans la même direction, le chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a reçu, hier jeudi 12 mars, dans sa résidence de la N’Sele (Est de Kinshasa), son prédécesseur, le président honoraire Joseph Kabila Kabange.

Lorsque l’on sait que la dernière rencontre entre Tshisekedi et Kabila remonte à plus de deux mois, il y a lieu de parier qu’il s’est passé des histoires sensibles sous la table durant ce temps. Il faut les placer sur la table, en discuter et y apporter des solutions idoines dans l’intérêt supérieur de la nation.

La rencontre d’hier dans la banlieue Est de la ville devrait donc avoir beaucoup d’enjeux, au vu des escarmouches et autres provocations des militants de deux alliés. De quoi les deux personnalités ont-elles discuté ?

Les dossiers qui fâchent

Même si rien n’a filtré de cette rencontre de la N’Sele, des sources proches de deux camps politiques ont indiqué que le chef de l’État et son hôte ont échangé autour des sujets sensibles. Et il y en a qui méritent qu’on s’y penche, notamment la menace présidentielle de dissoudre l’Assemblée nationale ; le partage des responsabilités au sein des entreprises publiques ; la mort de Delphin Kahimbi, proche de Kabila et chef d’État-major adjoint de l’armée chargé du renseignement militaire ; les pressions américaines sur le camp Kabila ; les menaces du FCC contre ses ministres accusés de collusion avec le président de la République ; l’espionnage de l’entourage du président Tshisekedi par des proches de Joseph Kabila. La liste n’est pas exhaustive.

Il s’agira donc, sans doute pour les deux personnalités, de faire baisser la tension au sein de la coalition gouvernementale. Car, il faut le reconnaître, depuis qu’elles ont décidé de gérer le pays ensemble à l’issue des élections de décembre 2018, les deux plateformes politiques coalisées (FCC et CACH) se regardent en chiens de faïence au lieu de travailler pour le bien-être de la population. Les querelles intestines leur prennent trop de temps, au point que certains gouvernants oublient même l’essentiel de leur mission.

À ce propos, plusieurs voix se sont élevées, dont celle de l’Église catholique, pour fustiger ces tensions qui paralysent la bonne marche des institutions de l’État. Dans leur message rendu public le 2 mars 2020, les prélats catholiques sont même allés plus loin jusqu’à s’interroger : « Coalition pour quel but ? ».

Dans ce message, les évêques estiment que les alliés au pouvoir semblent plus préoccupés par leur positionnement politique que par le service à rendre au peuple.

Malgré les tensions entre FCC et CACH, aucun de deux camps n’a appelé à la fin de l’alliance. Au contraire, plusieurs leaders politiques appellent à l’apaisement et à la consolidation de ladite alliance politique.

Pour ne pas arrêter la bonne marche des institutions de la République, les deux têtes d’affiche de la coalition au pouvoir ont tout intérêt à sauver ce qui mérite d’être sauvé. Ceci est le seul acquis qu’ils doivent capitaliser s’ils veulent finir ne serait-ce que ce premier mandat dans l’harmonie”.

Ouragan FM publie “Rencontre Tshisekedi-Kabila: « Une distraction de la population congolais », selon Martin Fayulu”

Réagissant à la rencontre du président de la République Félix Tshisekedi Tshilombo et son prédécesseur Joseph kabila le jeudi 12 Mars 2020 à Cité de la Nsele, l’opposant Martin Fayulu indique que les deux responsables du regroupement politique FCC-CACH sont entrain de distraire tout le monde.

C’est par un message relayé sur twitter que le challenger de Félix Tshisekedi à la dernière présidentielle, Martin Fayulu dénonce fermément les scandales observés dans la gestion des affaires de l’Etat et les tensions interminables au sein de la coalition FCC-CACH.

Pour le président de l’Engagement pour la Citoyennété et le Développement (EciDé), toutes ces choses sont une stratégie de Félix Tshisekedi et Joseph Kabila pour distraire la population congolaise, qui était allée aux urnes pour apporter le changement au pays.

Suite à ce tableau sombre que représente la gestion de la coalition FCC-CACH, le porte-étandard de la coalition Lamuka appelle le peuple congolais à ne pas laisser tiédir sa détermination pour le changement.

« Monsieurs Kabila et Tshisekedi sont entrain de distraire tout le monde avec une stratégie de « stop and go » et « équilibre instable », très dommageable pour le pays. J’invite mes compatriotes à rester éveillés et à se focaliser sur les vrais enjeux », a dénoncé Martin Fayulu

Cette déclaration du porteur du combat pour la vérité des urnes intervient 24 heures après le tête-à-tête entre Félix Tshisekedi et Joseph Kabila.

Les deux leaders de la coalition au pouvoir ont discuté notamment sur le partage des entreprises publiques entre leurs deux familles politiques et les enquêtes sur le décès du chef d’Etat-major adjoint des Forces Armées de la République Démocratique du Congo en charge des renseignements, Général Delphin Kahimbi”.

Presse et documents étrangers

François Beya roule-t-il pour Touadéra ?

Christophe RIGAUD – Afrikarabia – le 06 Mars 2020

Commerce de pierres précieuses, jets privés, le conseiller spécial en matière de sécurité du président Félix Tshisekedi est très actif en Centrafrique, où on le soupçonne de soutenir Faustin Archange Touadéra dans la course à sa réélection.

François Beya, le « monsieur sécurité » du président Félix Tshisekedi, n’est pas un inconnu dans la capitale centrafricaine. Mais c’est surtout son chargé de mission, Théo Zambrota Osembe Katshunga, que l’on croise beaucoup à Bangui. Cela fait plusieurs années que François Beya se fournirait en pierres précieuses “dans de petites réserves de Birao et Berbérati”, selon des sources politiques et sécuritaires centrafricaines. Un négociant d’origine libanaise, du nom de Mazen, dont le bureau se situerait près de la résidence de l’ambassade du Congo-Brazzaville, servirait d’intermédiaire.

Jet privé

Mais au-delà de ce commerce juteux, ce sont les liens entre François Beya et l’actuel président centrafricain, Faustin Archange Touadéra, qui font grincer des dents à Bangui. Le conseiller de Félix Tshisekedi se rend fréquemment en jet privé dans la capitale centrafricaine, comme le 23 février dernier, accompagné d’un sénateur et de son fidèle chargé de mission. Depuis l’arrivée de Félix Tshisekedi et la nomination de François Beya à la présidence, les relations se sont considérablement renforcées avec le président centrafricain. A Bangui, on affirme que Beya roule pour Touadéra, et milite pour sa réélection.

Soutien politique… et financier

De nombreux acteurs politiques centrafricains ont d’ailleurs été approchés fin février par le conseiller spécial de Tshisekedi pour qu’ils renoncent à se présenter à la présidentielle de décembre 2020. Et si Beya assure un lobbying politique, son soutien est aussi financier. Certains voyages présidentielles en jet de Faustin Archange Touadéra seraient payés directement par François Beya. Dans le petit milieu politique centrafricain, où tout le monde se connaît, ce soutien interroge : “Félix Tshisekedi est-il au courant du lobbying pro-Touadéra de François Beya ? Et l’argent des jets privés est-il celui de Beya ou du contribuable congolais ?”.

Coopération militaire

Les excellentes relations entre Félix Tshisekedi et Faustin Archange Touadéra ne sont un secret pour personne. Le président congolais a été un des rares chefs d’Etat à se rendre en visite officielle à Bangui le 1er décembre 2019. Hasard ou coïncidence, le conseiller spécial en matière de sécurité François Beya a été décoré à cette occasion de l’Ordre national du mérite centrafricain. Des relations au beau fixe, doublées d’une coopération militaire fructueuse. La RDC est le pays qui forme le plus d’officiers centrafricains, devant la Chine. La ministre de la Défense centrafricaine s’est rendue récemment à Kinshasa. 28 militaires centrafricains ont été formés l’année dernière en RDC. Ils sont désormais 48 depuis le mois de février.

Présidentielle sous tension

Le président Tshisekedi a en effet tout intérêt à ce que son homologue centrafricain soit réélu en décembre prochain. Mais ce soutien officieux de François Beya commence à faire tousser la classe politique centrafricaine, alors que la présidentielle s’annonce tendue avec le retour des présidents Bozizé et Djotodia à Bangui à moins d’un an des élections. Certains demandent une clarification et ne veulent pas de soutien “en sous-marin” de Kinshasa dans la campagne électorale centrafricaine.

Un colloque sur le Rwanda suscite la controverse à Paris

Colette Braeckman – Le Soir – le 7 mars 2020

En 2007 puis en 2014 le club Démocraties, proche du parti socialiste français, convoquait une conférence consacrée au « drame rwandais » et à « la vérité des acteurs ». Lundi prochain, dans l’enceinte du Palais du Luxembourg qui abrite le Sénat français, le propos va s’élargir, il sera question des « tragiques instabilités » qui endeuillent la région des Grands Lacs depuis 60 ans et plus particulièrement le Rwanda.

Ce nouvel euphémisme, une fois de plus, permettra d’éviter le mot « génocide »… Plusieurs des personnalités invitées au colloque sont fortement contestées, qualifiées de « révisionnistes », comme le Camerounais Charles Onana, auteur de « Rwanda, la vérité sur l’Opération Turquoise » un livre préfacé par le colonel belge Luc Marchal ou la Canadienne Judi Rever qui a publié un ouvrage consacré aux « Crimes du Front patriotique rwandais. » Sera également présent Johann Swinnen, qui était ambassadeur à Kigali en 1994. Depuis lors, le diplomate a fortement durci sa position, se rapprochant de positions françaises qu’il dénonçait naguère et il se retrouvera aux côtés d’Hubert Vedrine, défenseur de la mémoire et de l’action de François Mitterrand. Bref du beau monde, soigneusement sélectionné, car plusieurs semaines avant le colloque, le secrétariat nous communiquait déjà que la liste des inscriptions était close. Une pétition circulant dans Paris et adressée au président du sénat Gérard Larcher juge « inacceptable » la tenue de ce colloque et rappelle que la législation française condamne le négationnisme. Quant aux organisateurs, leur invitation mentionne que la rencontre bénéficie du soutien du Docteur Mukwege. Ils rappellent que ce dernier, dans son discours lors de la remise du Prix Nobel de la paix, avait demandé que cesse l’impunité dont jouissent les coupables de crimes perpétrés dans la région. Visant implicitement l’actuel pouvoir rwandais, il avait évoqué le « rapport Mapping » consacré aux crimes commis au Congo entre 1993 et 2003 et qui fut mis sous le boisseau par l’ONU. Malgré les suspicions de révisionnisme qui entourent ce colloque, au vu des organisateurs et des intervenants, le médecin= chef de Panzi, qui fut un témoin de premier plan de tout ce qui s’est passé dans la région, y compris l’exode des Hutus favorisé par l’Opération Turquoise, n’a pas retiré son soutien à cette rencontre où sa présence n’est cependant pas annoncée.

Le décès inopiné du général Kahimbi creuse le fossé entre Tshisekedi et Kabila

Colette Braeckman – Le Soir – le 9 mars 2020

La mort général Delphin Kahimbi, chef d’état major adjoint des forces armées congolaises et chef des renseignements militaires, survenue le 28 février dernier, continue à faire des vagues en République démocratique du Congo, non seulement au vu des états de service de ce haut gradé mais aussi à cause du mystère qui plane toujours sur les circonstances de son décès.

S’adressant au Conseil des Ministres, le président Tshisekedi vient d’alourdir le mystère en révélant qu’il s’agissait d’une « mort par pendaison » et en précisant qu’il avait chargé la Monusco de diligenter une enquête indépendante. Cette intervention de la Monusco, une nouveauté, représente aussi un désaveu implicite de la commission d’enquête militaire dirigée par le général Célestin Mbala, seule habilitée à enquêter sur la disparition d’un aussi haut gradé.

Les éléments connus jusqu’à présent sont faciles à résumer : à l’instar d’autres hommes de confiance de l’ex-président Kabila, comme le chef de l’ANR Kalev Mutomb ou la sœur jumelle Jaynet Kabila, le général Kahimbi avait été interpellé à l’aéroport par la DGM (Direction générale des Migrations) alors qu’il se préparait à se rendre en Afrique du Sud pour y acheter du matériel permettant entre autres la géolocalisation et les écoutes téléphoniques, des acquisitions qui rentraient dans le cadre de ses fonctions d’ « homme de renseignement. » Reste à savoir à qui il comptait rendre compte des informations ainsi obtenues, au président Tshisekedi ou à Joseph Kabila son prédécesseur…

Alors qu’en principe, la coalition Cach, (coalition pour le changement) a conclu un accord avec le FCC (Front commun pour le Congo, qui soutient l’ex président Kabila), on constate qu’une méfiance croissante sépare les deux alliés de circonstance et que le général Kahimbi, dans le cadre de ses fonctions, en a sans doute fait les frais, étant soupçonné d’avoir mis sous surveillance l’actuel gouvernement ainsi que le président Tshisekedi lui-même. Après avoir été interrogé par la DGM et été informé du fait qu’il avait été suspendu de ses fonctions, le général Kahimbi rentra chez lui et son corps sans vie fut découvert le lendemain, les premières hypothèses étant une mort par strangulation ou par empoisonnement, sans que nul et pas même son épouse, qui a parlé d’une crise cardiaque, n’évoque ou ne montre les traces d’une pendaison à domicile.

Figurant sur la liste des personnalités congolaises placées sur la liste des sanctions par l’Union européenne, le général Kahimbi avait aussi été désigné par l’envoyé spécial américain Peter Pham (qui vient d’être déplacé dans la région du Sahel) comme un homme à écarter par le nouveau pouvoir. Originaire du Kivu, Delphin Kahimbi avait été recruté en 1998 dans les rangs des Mai Mai (guerriers traditionnels congolais) lors de la deuxième guerre du Congo, alors que Laurent Désiré Kabila tentait de contrer l’invasion rwandaise menée avec le soutien tacite des Occidentaux. En compagnie de Joseph Kabila, il avait été envoyé en formation militaire en Chine où il termina son cursus alors que son compagnon d’armes fut obligé de regagner précipitamment son pays où son père fut assassiné en 2001. Avant d’être chargé des renseignements militaires, Kahimbi avait été commandant en second des opérations Kimya 2 au Sud Kivu et surtout des opérations menées au Nord Kivu contre le M23, le dernier en date des mouvements rebelles soutenus par le Rwanda et finalement vaincu par les FARDC. En marge de ses faits d’armes officiels, le général Kahimbi était demeuré proche de Joseph Kabila, appartenant sans doute au cercle très restreint de ses hommes de confiance, au même titre que le général Akili Mundos. Ce dernier vient, lui, aurait été rappelé du front de Béni où il opérait en première ligne dans cette « sale guerre » menée contre les groupes terroristes des ADF. Le nom de Delphin Kahimbi avait également été cité dans certaines « basses besognes » du régime, comme l’assassinat à Goma, en 2008, d’Albert Ngezayo Prigogine, homme d’affaires mais surtout connu pour être un défenseur passionné de la nature et en particulier du parc des Virunga. Ce crime, malgré de nombreuses enquêtes diligentées par la famille,, est demeuré impuni jusqu’à présent.

Lune de miel avec Washington

Un an après son entrée en fonctions, Félix Tshisekedi, qui a renouvelé la magistrature, semble vouloir démanteler pièce par pièce la « garde de fer » de son prédécesseur. Il est encouragé en cela par les Etats Unis dont le secrétaire d’Etat Mike Pompeo, en visite à Kinshasa, a vanté la « trajectoire positive » du chef de l’Etat et promis de travailler à un « partenariat privilégié Etats Unis RDC. Cette lune de miel entre Kinshasa et l’administration américaine explique aussi pourquoi le président Tshisekedi, lors de son voyage à Washington, s’est fait applaudir par le lobby pro israélien Aipac lorsqu’il a déclaré soutenir le plan Trump pour la Palestine et promis d’installer à Jerusalem une section économique de l’ ambassade de la RDC. Non seulement cet engagement a été mal accueilli par l’opinion congolaise, largement pro palestinienne, mais l’Union africaine, dont Félix Tshisekedi est le vice président, est hostile au plan Trump. Notons aussi que si un « ambassadeur plénipotentiaire » sera envoyé en Israël, le Congo n’est toujours pas représenté à Bruxelles ou à Anvers…

Un premier cas de coronavirus détecté à Kinshasa

Stanis Bujakera Tshiamala – à Kinshasa – Jeune Afrique – le 10 mars 2020

Le ministre congolais de la Santé a annoncé qu’un cas de coronavirus a été identifié à Kinshasa. Dans le même temps, plusieurs réunions de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ont été annulées.

Le ministre congolais de la Santé, Eteni Longondo, a annoncé qu’un patient atteint du coronavirus avait été identifié à Kinshasa. Il s’agit d’un Congolais de 52 ans, qui revenait de France. « Nous venons d’avoir la confirmation de ce cas par l’Institut national de recherche biomédicale (INRB) : le patient est arrivé à Kinshasa il y a deux jours et il était depuis suivi par les services médicaux », a déclaré à Jeune Afrique le Dr Eteni Longondo, ministre congolais de la Santé. « Il a été mis à l’isolement et nous recherchons les personnes qui ont été en contact avec lui », poursuit le ministre, qui a confirmé lors d’une conférence de presse la nationalité congolaise du patient, après avoir initialement évoqué « un patient belge ».

Cette annonce intervient alors que les autorités congolaises ont annoncé une série de mesures pour prévenir la propagation du virus, à l’issue du Conseil des ministres de vendredi. Plusieurs membres du gouvernement avaient à cette occasion proposé que les vols en provenance des pays européens et asiatiques touchés par l’épidémie soient suspendus.

« Plan stratégique national »

Le Conseil des ministres a finalement décidé que toute personne venant de France, d’Allemagne, d’Italie, d’Iran, d’Irak et de Chine « ne présentant aucun signe (fièvre, toux, rhume, céphalées, fatigue intense,…) sera isolée pendant 14 jours à domicile et suivie pendant 14 jours par l’équipe médicale en tenant compte des informations recueillies dans les fiches sanitaires des voyageurs ».

Par ailleurs, toute personne « présentant les symptômes [du coronavirus] à l’arrivée et considérée comme cas suspect sera transférée au site d’isolement et pris en charge par le ministère de la Santé ».

Lundi, le Dr Eteni Longondo, s’était toutefois voulu rassurant, affirmant que le plan stratégique national élaboré par le ministère de la Santé allait être « mis en pratique », avant d’insister sur le fait que « le plus important, c’est la préparation, en commençant par donner une bonne information pour ne pas créer la panique dans la population ».

Parmi les mesures déployées, un système de surveillance et d’identification des cas suspects grâce à des caméras thermiques, installées aux postes-frontières et aéroports du pays. Le ministère de la Santé prévoit en outre de « pré-positionner » dans les principales villes du pays des moyens de transports pour acheminer vers les laboratoires les échantillons prélevées sur les personnes présumées contaminées.

La SADC suspend réunions et sommets

La Communauté de développement de l’Afrique australe (Southern African Development Community – SADC) a de son côté pris la décision de suspendre plusieurs réunions prévues à l’agenda. Le sommet des chefs d’État des pays signataires de l’accord cadre d’Addis-Abeba – qui devait se tenir le 24 février et avait été reporté pour des raisons financières – pourrait de nouveau être reporté. Ou ne réunir les chefs d’État annoncés – Afrique du Sud, Angola, Burundi, Kenya, Ouganda, Rwanda, Congo, Centrafrique, Soudan, Soudan du Sud, Kenya, Tanzanie et Zambie – que via un système de visioconférence.

L’ONU dément les propos de Felix Tshisekedi sur l’assassinat du General Delphin Kahimbi

RFI – le 10 mars 2020

En République démocratique du Congo (RDC), une dizaine de jours après la mort dans des conditions non encore élucidées du général Delphin Kahimbi, proche de l’ancien président congolais, de nombreuses questions se posent sur les enquêtes en cours.

En République démocratique du Congo (RDC), alors que l’enquête est officiellement entre les mains de la justice militaire depuis ce drame, les propos attribués au président Félix Tshisekedi lors du Conseil des ministres du 6 mars semblent indiquer qu’il aurait demandé à la Monusco de diligenter une enquête indépendante, ce que nie la mission de l’ONU dans le pays.

Les propos du président Tshisekedi étaient pourtant on ne peut plus clairs. Il avait informé les membres de son gouvernement, selon le compte-rendu du porte-parole du gouvernement, qu’il avait « décidé de diligenter une enquête indépendante à l’initiative de la Monusco ».

« Très bonne initiative » a salué le 9 mars un haut cadre du FCC [Front commun pour le Congo], en parlant d’une « décision de nature à instaurer la confiance sur les résultats de l’enquête en cours sur la disparition du général Delphin Kahimbi ». « Même le président Tshisekedi a parlé d’une mort par pendaison sans préciser si c’était le fait de lui-même ou d’une main autre que la sienne », a pointé cette source.

Problème, la Monusco assure n’avoir reçu aucune demande dans ce sens, mais son porte-parole reconnaît que la Mission de l’ONU a donné son « appui » à une enquête menée à l’initiative de la justice congolaise. « Nous avons apporté un soutien technique et scientifique à la demande des autorités congolaises, explique Mathias Gillmann, porte-parole de la mission onusienne. C’est une enquête menée par les autorités judiciaires nationales, non à l’initiative de la Mission [de l’ONU] mais à l’initiative des autorités congolaises et nous ne ferons aucun commentaire concernant une enquête qui est non seulement en cours, mais aussi diligenté et menée par les autorités nationales ».

Les investigations sont menées par la justice militaire et non par la Mission de l’ONU dans le pays qui n’a été sollicitée que pour des raisons techniques, confirme sur RFI le porte-parole du président congolais.

L’enquête a été confiée aux autorités congolaises compétentes et non à la Monusco… le concours de la Monusco a été requis sur les plans techniques et scientifiques et uniquement dans ces deux domaines.

[Tribune] Un colloque au Sénat français qui contourne le négationnisme mais propage la haine anti-Tutsi

Jean-François Dupaquier – JEUNE AFRIQUE – 10 mars 2020

On s’attendait à des interventions ouvertement négationnistes, le 9 mars, lors d’un colloque qui réunissait, dans l’enceinte du Sénat français, plusieurs essayistes controversés. Si ces derniers ont sagement contourné l’obstacle, le Congolais Martin Fayulu s’est quant à lui lancé dans une violente diatribe anti-Tutsi.

Au Palais du Luxembourg, à Paris, l’hémicycle Médicis est une agréable salle de colloque d’environ 120 places, réservée aux invités de tel ou tel sénateur français. Murs lambrissés, fauteuils moelleux, écrans géants, salle des traducteurs, tribune de presse, rien qui évoque un saloon du Far West tel que les a mythifiés Hollywood.

Et pourtant… Dans l’histoire américaine réelle, les tenanciers de gargotes avaient un préposé chargé de délester les consommateurs de leurs revolvers à l’entrée, pour les rendre à la sortie – si leurs propriétaires n’étaient pas trop énervés.

Au Sénat, ce 9 mars, c’étaient les propos ouvertement négationniste que les conférenciers devaient laisser au vestiaire. « J’ai cru comprendre que c’était une instruction du président du Sénat, confie, sous couvert d’anonymat, l’un des intervenants. On m’a demandé de ne pas improviser. C’est tout juste si je n’ai pas dû présenter mon texte à l’avance aux organisateurs, pour acceptation. »

Apologie du négationnisme

Origine de l’inquiétude de Gérard Larcher, le président de la haute assemblée : un courrier reçu de son homologue rwandais Augustin Iyamuremiye, qui, le 6 mars, pointait le caractère provocateur du colloque, banalement intitulé : « L’Afrique des Grands Lacs, 60 ans de tragique instabilité », mais visiblement destiné à faire le procès du régime rwandais d’après-génocide.

« Parmi les invités, on retrouve plusieurs personnalités dont le discours et les écrits n’ont d’autre but que de faire l’apologie du négationnisme du génocide perpétré contre les Tutsi », écrivait le président du Sénat rwandais. En cause, notamment, Charles Onana, un polémiste qui fait actuellement l’objet d’une procédure pénale pour « contestation de crimes contre l’humanité », et la journaliste canadienne Judi Rever, dont les Éditions Fayard ont finalement renoncé à publier la traduction française de son livre provocateur In Praise of Blood. The Crimes of the Rwandan Patriotic Front (Penguin Random House).

Il n’a pas fallu longtemps à Gérard Larcher pour comprendre que le Kagame bashing était le fond de commerce de la plupart des intervenants annoncés, tant ils ont multiplié les propos négationnistes et/ou conspirationnistes au cours des dernières années.

Le colloque n’a pas été annulé, comme le demandaient Augustin Iyamuremiye et plusieurs associations de défense des droits de l’homme. Cependant, l’Académie des Sciences d’Outre-Mer, qui le patronnait, s’en est désolidarisée. Et dans la crainte d’incidents, un impressionnant dispositif d’officiers de sécurité truffait la salle ainsi que la tribune de presse.

Les Français doivent cesser de faire preuve de masochisme

Fidèles aux consignes, les intervenants annoncés comme « dangereux » avaient rengainé leur pétoire idéologique. Charles Onana, le plus redouté d’entre eux, s’est contenté d’égrener d’une voix charmeuse une série d’historiettes plus ou moins crédibles ; tandis que Judi Rever a ouvert le parapluie d’un Powerpoint truffé de citations de grands écrivains français.

Quant à Hubert Védrine, l’ancien secrétaire générale de l’Élysée, accusé d’avoir été, avec François Mitterrand, l’un des principaux instigateurs de l’engagement français au Rwanda, il s’est posé en victime d’une infâme cabale de médias à la solde de Kigali. Pour lui, la France a été, comme toujours, exemplaire et les Français doivent cesser « de faire preuve de masochisme ».

Comme dans les sagas hollywoodiennes, ce ronronnement de bon aloi précédait un spectaculaire incident. Le journaliste Marc de Miramon, qui remplaçait au pied levé son confrère l’académicien Vincent Hervouët, a annoncé un intervenant surprise : « Le président élu de RDC, Martin Fayulu. » Candidat malheureux contre Félix Tshisekedi au terme d’un scrutin contesté, en décembre 2018, celui-ci n’avait-il pas eu vent des consignes ?

Tout est dirigé par Kagame !

Il s’est lancé dans une violente diatribe anti-Tutsi : « Aujourd’hui, on tue à Beni. […] Aujourd’hui, il y a 300 officiers tutsi au sein des Forces armées congolaises (FARDC). Dans la force publique, l’armée congolaise d’avant l’indépendance, il n’y avait pas un seul Tutsi. Dans l’Armée nationale congolaise (ANC), après l’indépendance, pas un seul Tutsi. Dans les Forces armées zaïroises [FAZ, à l’époque de Mobutu], pas un seul Tutsi ! Et aujourd’hui, plus de 300 officiers et plus de cent généraux tutsi ! Qu’est-ce qui se passe réellement ? Tout est dirigé par Kagame ! […] On est en train de préparer le chaos. »

Pour faire bonne mesure, le modérateur donnait ensuite la parole à Adolphe Muzito, coordonnateur de la plateforme d’opposition Lamuka – lui non plus « pas prévu au programme », prétendit encore Marc de Miramon. Au moins Muzito avait-t-il, lui, retenu la consigne. Il ne répétera pas au Sénat, comme en décembre dernier, à Kinshasa, qu’ »il faut faire la guerre au Rwanda pour rétablir la paix dans la région ». Des propos qui n’ont jamais été condamnés par Martin Fayulu et que chacun en RDC conserve en mémoire. Cet ancien Premier ministre s’en tient cette fois à des propos insignifiants.

Déballage de haine

Éradiquer « les Tutsi » dans l’armée congolaise ? Et ailleurs dans la société ? Quelques minutes plus tôt, l’historien congolais Isidore Ndaywel avait longuement glosé sur la façon dont la « science historique » permettait d’identifier et de catégoriser les Banyamulenge (un groupe tutsi installé au Congo depuis le XVIIe siècle) des autres Tutsi. Pourtant, dans l’assistance, personne ne relèvera les propos nauséabonds de Martin Fayulu et de ses acolytes.

Le colloque « L’Afrique des Grands Lacs, 60 ans de tragique instabilité » se conclut ainsi par un retour à l’ambiance initiale. Dans les années 1850-1880, lorsque se déroulait le génocide des Indiens du Far West américain, il était habituel que les cow-boys se vantent dans les gargotes d’avoir exterminé, outre des bisons, quelques native.

Quel que soit le dessein de Martin Fayulu et de ses amis, il faut reconnaître que leur discours est tout juste un peu moins « cash ». La réputation du Sénat français ne sort pas grandie de ce déballage de haine anti-Tutsi.

Le coronavirus serait moins dangereux en Afrique

RTBF – le 11.03.2020,

La chaleur en serrait la principale raison selon des études réalisées par des scientifiques sur le virus qui a déjà fait des milliers de morts.

La chaleur, ennemi des virus respiratoires.

« En général, les gens développent moins de grippes et moins de rhumes. La transmission des virus respiratoires diminue fort », en climat chaud, explique à la RTBF, média public belge, le professeur Steven Van Gucht virologue et président du Comité scientifique Coronavirus en Belgique.

L’arrivée du printemps peut-elle freiner l’expansion du coronavirus ?

« L’UV du soleil tue très vite les virus, la chaleur va aussi tuer les virus ».

En Europe, ils espèrent qu’avec l’arrivée du printemps, l’épidémie s’arrête ou baisse considérablement d’intensité.

« Pour l’instant, toutes les épidémies de Coronavirus qu’on connaît disparaissent au printemps » confirme le professeur Didier Raoult.

« Pour des raisons que l’on connaît mal, c’est quand il fait froid qu’il y a les infections respiratoires saisonnières chez nous. Mais en Afrique par exemple, il y en a tout le long de l’année », ajoute le directeur de l’Institut Hospitalo-Universitaire Méditerranée infection à Marseille (France).

Donald Trump a sa petite idée. Il y a quelques semaines, sur Twitter, le président américain annonçait la fin de l’épidémie de Covid-19 pour le printemps prochain. Il faisait référence à une discussion entre le président chinois, Xi Jinping et lui, sur la lutte contre le coronavirus, affirmant qu' »il (ndlr : le président chinois) réussira, d’autant plus que le temps commence à se réchauffer et on espère que le virus devienne plus faible et disparaisse ».

C’est aussi ce qu’espèrent certains spécialistes. « On espère que l’arrivée du printemps va diminuer la dynamique du virus. C’est ce qu’on voit pour d’autres virus respiratoires », indique Steven Van Gucht, virologue et président du Comité scientifique Coronavirus en Belgique. « Pour l’instant, toutes les épidémies de Coronavirus qu’on connaît disparaissent au printemps », confirme le professeur Didier Raoult, directeur de l’Institut Hospitalo-Universitaire Méditerranée infection à Marseille. Dans cet établissement, la dernière infection liée à un coronavirus se situe au mois de mai. « Ça commence à diminuer rapidement à partir du mois d’avril, explique le spécialiste français. Le Sras (le syndrome respiratoire aigu sévère est une maladie infectieuse des poumons ; l’épidémie était apparue en novembre 2002, ndlr) s’est arrêté en juillet. »

Chaleur et UV, ennemis des virus respiratoires

Pour l’instant, l’hiver est encore bien présent, il fait froid et « les gens restent à l’intérieur. C’est très intéressant pour la dissémination des virus respiratoires, analyse Steven Van Gucht. En hiver, on est plus proches l’un de l’autre. On est dans des endroits confinés ».

Le printemps est synonyme d’une augmentation des températures et d’un retour du soleil. « En général, les gens développent moins de grippes et moins de rhumes. La transmission des virus respiratoires diminue fort », explique le virologue Steven Van Gucht. L’UV du soleil tue très vite les virus, la chaleur va aussi tuer les virus ».

La chaleur et le printemps sont donc les ennemis des virus respiratoires. C’est le cas dans les pays tempérés, comme chez nous. « Pour des raisons que l’on connaît mal, c’est quand il fait froid qu’il y a les infections respiratoires saisonnières chez nous. Mais en Afrique par exemple, il y en a tout le long de l’année », ajoute le professeur Raoult. Cela explique donc que des pays comme la Thaïlande soient touchés par le Covid-19, malgré des températures actuelles élevées.

Il faut rester prudents

Mais les scientifiques restent très prudents concernant le Covid-19. Ils ne connaissent pas encore tout de ce type de coronavirus, alors va-t-il réagir de la même manière que les autres coronavirus ? « Il n’y a pas de garantie car c’est un nouveau virus. Il n’y a pas d’immunité dans la population. Ce n’est pas sûr que les températures plus chaudes et le soleil nous aident », poursuit le virologue belge.

Les maladies infectieuses sont bien souvent imprévisibles. « Quand il y a eu l’épidémie de grippe H1N1 (pandémie de grippe de 2009 à 2010, ndlr), les cas ont commencé en juillet, rappelle le professeur Raoult. Chez nous, ils ont culminé en octobre. Et ils ont disparu à partir de Noël. On a eu aucun cas pendant l’hiver.

L’exemple de la grippe H1N1 montre la complexité des maladies infectieuses et surtout la difficulté de prévoir le futur du coronavirus. Même si l’espoir que le nombre de cas de Covid-19 diminue dans les prochaines semaines et les prochains mois existe bel et bien.

La Vice PM chargee du Plan rejette le plan de Pont Kin-Brazza

Pascal Mulegwa, correspondant RFI à Kinshasa – le 11 mars 2020

Les autorités de Kinshasa revoient leurs priorités en matière de construction d’infrastructures. Elles disent désormais privilégier la construction d’un port en eau profonde à Matadi plutôt que celle du pont entre Kinshasa et Brazzaville. Un chantier qui doit tout de même être présenté aux bailleurs de fonds la semaine prochaine.

Le projet « Pont-route-rail » sera présenté aux bailleurs de fonds par le gouvernement congolais. Mais Kinshasa a des préalables, explique la vice-Premier ministre en charge du Plan, Élysée Munembwe : « Le Pont-route-rail n’a pas de sens pour nous, si nous n’avons pas notre port en eau profonde, si nous n’avons pas notre chemin de fer Kinshasa-Ilebo et si nous n’avons pas l’intégration de toute la République démocratique du Congo ».

Une position qui met un bémol à la dynamique déjà engagée, alors que la Banque africaine de développement (BAD) s’est déjà engagée à débloquer 40% des fonds nécessaires pour ce projet et qu’elle annonçait un lancement des travaux d’ici août.

Le ministre des Transports et Voies de communication, Didier Mazengu, mise plutôt sur 2023 : « Pour le projet de Pont-route-rail, le début des travaux, c’est en 2023. Mais pour le port en eau profonde, d’ici la fin de l’année, les travaux peuvent commencer ».

La RDC veut avoir des accès directs à la mer pour absorber les flux commerciaux. Mais jusque-là, son port de Matadi profite peu de ces flux qui vont en priorité à Pointe-Noire, au Congo voisin. Et selon Kinshasa, la construction précipitée d’un pont entre les deux capitales serait préjudiciable au développement de son port de Matadi.

Le directeur général de la Rawbank à son tour arrê
Hubert Leclercq – La Libre – le 13 mars 2020

Nouvelle arrestation d’un acteur important de l’économie congolaise. Cette fois, c’est Thierry Taeymans, le directeur général de la Rawbank, citoyen belge, qui a été arrêté.

L’homme a d’abord été conduit au poste de garde de Matete où il aurait été longuement entendu avant d’être transféré, ce vendredi 13 mars en fin de matinée, à la prison centrale de Makala.

Le directeur général de la Rawbank est soupconné d’être impliqué dans le détournement de 57.000.000 de dollars en complicité avec Jammal Samih, le patron des sociétés Samibo Congo Sarl et Husmal SARL, dans un dossier de construction de maisons sociales, notamment à destination des militaires, passé dans un des innombrables contrats de gré à gré avec les services de la présidence congolaise.

Jammal Samih, par ailleurs président de la communauté libanaise en RDC, est lui déjà derrière les barreaux depuis la fin du mois de février, il avait été interpellé pratiquement en même temps que David Blattner, le patron de Safricas SA, et du DG de l’Office des Routes, Mutima Sakrini. Tous les trois sont poursuivis pour abus de confiance, dans le cadre des enquêtes diligentées par le parquet général près les Cours d’appel de Kinshasa sur les travaux lancés dans le cadre du programme des 100 jours.

Selon des sources porches de l’enquête, le banquier belge est soupçonné d’avoir permis le détournement de 57 millions sur un contrat de 114 millions destinés à la construction de ces maisons dans 5 provinces. La somme incriminée aurait été versée sur un compte parallèle et ne serait jamais arivée dans les comptes officiels de la société de M. Jammal Samih ».

L’UPN EST UNE PROPRIETE PATRIMONIALE NON-LUCRATIVE

Patience Kabamba – LE MOT DU WEEKEND -Le 14 Mars 2020

Le MDW a commencé une série de publication sur l’UPN qui aboutira, le moment venu, a un bouquin que les générations futures pourront explorer avec intérêt. Vous vous en doutez, le titre de ce MDW contient déjà une approche marxienne que nous nous donnerons la peine d’expliciter. Qu’est-ce qu’une propreté ? C’est un bien ou un patrimoine qui peut être un terrain, une maison, une route privée, une voiture, etc. Le patrimoine est une propriété transmise par les ancêtres ; il inclue des biens de familles, des biens hérités des parents, etc. Lorsque je dis que l’UPN est une propriété patrimoniale, j’entends le fait que l’Université Pédagogique Nationale soit un bien a nous transmis par l’Etat Congolais, notre patrie.

Avec un bien, hérité des parents ou acquis par ses propres efforts, on peut faire du profit ; on peut le rendre lucratif. Le Patrimoine dont l’Etat Congolais nous a confié la gestion – l’UPN – est non-lucratif. On n’est pas appelé à faire des profits avec cette institution d’enseignement universitaire. C’es dans ce sens qu’il faut comprendre le titre de ce MDW.

Quels sont les Enjeux anthropologiques liés au fait que nous considérions l’UPN comme une propriété patrimoniale non-lucrative ?

Pour mieux tirer profit de cette caractérisation de l’UPN comme une propriété patrimoniale non-lucrative, il nous faut remettre dans le fil de l’histoire (historiciser) l’émergence du capitalisme qui a produit le changement de mode de production dans lequel nous baignons.

Au 14eme siècle, le mode de production aristocratique fut remplacé par le capitalisme bourgeois au bout de 5 siècles.

Comment cela s’est-il fait ?

Nous sommes passés de la propreté patrimoniale aristocratique (la terre appartenait au propriétaire qui y faisait travailler des ouvriers qui lui étaient attachés dans des liens aristocratiques et fonciers). Le cerf, liés au propriétaire terrien, ne bénéficiait pas de la propriété patrimoniale d’usage. Il n’était pas propriétaire du terrain dans lequel il travaillait et ce qu’il produisait ne lui appartenait pas.

La révolution bourgeoise a rendu la propriété patrimoniale lucrative. Le bourgeois tire profit de son terrain en le faisant louer à un travailleur de qu’il ponctionne de la valeur ajoutée.

Le statu du travailleur dans le capitalisme n’est plus le servage mais le travailleur libéré de ses liens de servage et desormais libre de choisir celui a qui il va vendre ses forces musculaires ou ses capacités intellectuelles. Le système dans lequel nous vivons émane de la révolution bourgeoise ou le travailleur est libre de choisir celui qui l’exploitera ; la propriété patrimoniale est lucrative et l’ouvrier n’est pas propriétaire de son outil de travail.

Mais, le domaine de l’enseignement supérieur en RDC est spécial dans la mesure où l’Etat Congolais conserve la propriété patrimoniale qu’est l’éducation nationale comme étant non-lucrative. L’Etat ne préleve pas une ponction légitime de la valeur ajoutée dans l’éducation qui produit des valeurs non marchandes.

Aux USA comme en Grande Bretagne, l’éducation est un patrimoine lucratif car les capitalistes tirent des bénéfices énormes en prêtant de l’argent aux étudiants qui remboursent durant une bonne partie de leur vie professionnelle. L’Etat Congolais par contre, en rendant l’éducation nationale une propriété patrimoniale non-lucrative, a permit de léguer aux enseignants un outil de travail qui leur appartient. Il en a confié la gestion a des enseignant qui jouissent de la propriété patrimoniale de l’outil. L’UPN nous appartient, les produits qui sortent de l’UPN portent notre marque de fabrique. Il est une violence anthropologique inouïe de voir nos anciens étudiants peupler les métiers de cambistes ou de motards ou des serveurs dans des pharmacies. Tous ces métiers ne sont pas mauvais en soi, mais ce n’est pas pour cela que nous avons formés ces jeunes gens.

Nous sommes donc en face d’une propriété patrimoniale non-lucrative et de la propriété patrimoniale de l’outil de travail. Nous ne sommes donc pas indifférents à la valeur que nous produisons qui est le miroir de ce que nous sommes.

Le capitaliste peut produire du cancer en boite, mais il s ‘en fout même si cela détruit les vies humaines pourvu que ça soit rentable. La rentabilité est le seul critère de jugement dans le capitalisme. L’UPN étant une propriété patrimoniale d’usage non-lucrative, il est impossible de ponctionner de la valeur ajoutée de ceux que nous y enseignons. Vendre des syllabus ou chercher des faveurs sexuelles reviendraient à rendre ce patrimoine d’usage lucratif. Le lucre serait l’argent obtenu par la vente des syllabus ou les faveurs sexuelles.

Il est au contraire impératif, a mon avis, de rendre notre outil de travail approprié pour faire de l’UPN une havre éducationnelle d’une grande beauté extérieure, munie d’une bibliothèque, analogique comme numérique, a la mesure de ce que nous désirons. Nous pouvons construire l’UPN non pas en prenant des crédits comme on l’a fait jusqu’a présent. Il suffit que nous nous organisions pour prélever nous même par des cotisations la partie de la valeur destinée a l’investissement afin de subventionner l ‘investissement par nos cotisations en lieu et place des crédits. Subventionner l’investissement peut se faire par une avance sur nos cotisations de la COGIt par exemple. Pour subventionner un investissement nouveau avec une nouvelle valeur que va générer une cotisation nouvelle en un temps T+1, puis une nouvelle cotisation qui génèrera de la valeur en T+2, etc. Cela nous permettra d’échapper au crédit.

Si on fait appel a un crédit bancaire comme on l’a fait, les crédits devront être obligatoirement remboursés et détermineront les rythmes que doivent prendre nos valeurs. Rembourser une dette vous met dans un harcèlement permanent. C’est un mode extrêmement violent de production. Les créditeurs deviennent de propriétaires indirects de l’outil de travail, du coup les enseignants n’auront plus la possibilité de décider de ce qu’on doit faire de l’UPN. Ainsi on perd la propriété patrimoniale d’usage en faveurs des charognards capitalistes et banquiers. La banque auprès de laquelle on a pris le crédit nous contrôle et nous maitrise.

Le prochain MDW nous montrera avec détails comment être propriétaires non-lucratifs de notre outil de travail qu’est l’UPN dans le domaine de l’investissement par subvention.

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© Dialogue, le samedi 14 mars 2020

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