16 03 20/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE LUNDI (Dialogue)
Sommaire
Les journaux parus à Kinshasa en ce lundi 16 mars 2020 commentent en long et en large la crise qui secoue le parti présidentiel, UDPS, sur fond de Coronavirus.
Crise à l’UDPS
Forum des As titre « Du rififi à l’UDPS : l’ultimatum donné à Kabund expire aujourd’hui lundi »
« Les balles ont de nouveau crépité le weekend au siège de l’Union pour la démocratie et le progrès social. On a assisté à un affrontement entre les militants de la formation tshisekediste et les forces de l’ordre.
Un groupe de combattants qui manifestaient contre le duo Kabund-Kabuya respectivement président a.i et secrétaire général de l’UDPS, ont tenté de prendre d’assaut le siège du parti pour déloger de force l’actuelle équipe dirigeante du parti présidentiel.
A la tête de ce groupe, l’ancien président de la Ligue des Jeunes de l’UDPS, Geco Beya et 11 combattants qualifiés de « voyous » par Augustin Kabuya, ont été brièvement interpellés puis relâchés.
Le limogeage de Jacquemain Shabani à la tête de la Commission électorale permanente du parti au pouvoir sur décision de Jean Marc Kabund, est sans nul la doute la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
Ulcérée par la décision de Kabund, qu’ils jugent inique, une frange des hauts cadres de l’UDPS ne jurent plus que par son éviction de son fauteuil de président intérimaire de la formation politique léguée par l’opposant historique, Etienne Tshisekedi
Paul Tshilumbu, Peter Kazadi, Jacquemain Shabani, toutes de grandes figures de la formation de la 11ème rue, ont donné 72 heures à Jean Marc Kabund pour qu’il se retire des affaires du parti en vue de laisser le secrétaire général de l’UDPS, Augustin Kabuya, travailler avec d’autres composantes statutaires du parti pour l’organisation du congrès dans les meilleurs délais.
Ils menacent de saisir les cours et tribunaux si Kabund s’entête à l’expiration de l’ultimatum qui court jusqu’à ce lundi 16 mars.
Outre le limogeage de l’ancien secrétaire général de l’UDPS (2010-2011), plusieurs griefs sont retenus à charge de Jean Marc Kabund. A savoir : la mise à l’écart des statuts du parti par l’usage du mandat émis par le président du parti ; l’atomisation de tous les organes du parti, y compris la présidence transformée en un club des copains dans le but de s’accaparer et de fouler aux pieds les efforts des pères fondateurs et tous ceux qui ont sacrifié le meilleur d’eux-mêmes pour l’accession de l’UDPS au pouvoir. Ce n’est pas tout. Il est également reproché au président intérimaire la gestion opaque du parti qui est tout sauf une véritable machine devant soutenir le chef de l’Etat dans ses efforts pour redresser le pays.
Des soupçons graves de trafic des postes du parti sont foirmulés contre des personnes étrangères pèsent également sur l’exécutif du parti d’Etienne Tshisekedi ».
« UDPS : mettre fin au règne des ‘’intérimaires’’ ! », titre La Prospérité.
« Des jeunes – et moins jeunes -“combattants” de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) ne sont pas contents. Mais, alors pas du tout. Et ils l’ont fait savoir à grand bruit ce jeudi 12 mars, dès les premières heures de la matinée. Une effervescence, pas trop inhabituelle du reste, était observée devant le siège de ce parti sur le boulevard Lumumba, 11ème Rue. Les manifestants, très remontés, s’en prenaient non pas à leur ennemi intime, Joseph Kabila et ses phalanges régulièrement mangés à toutes les sauces. Mais, cette fois-ci, curieusement, c’est à leurs dirigeants actuels qu’ils en veulent avec virulence.
Les manifestants exigeaient l’organisation dans l’immédiat d’un congrès ayant pour finalité de mettre fin au règne des ‘’intérimaires’’. ‘’Un parti comme l’UDPS ne peut pas être dirigé par des intérimaires à tous les niveaux’’, s’est exclamé un ancien responsable de la Ligue des jeunes. ‘’Vous avez un président intérimaire, un secrétaire général intérimaire, des responsables des fédérations et des sections, tous intérimaires. C’est inacceptable !’’
Tôt le matin, quelques dizaines de militants de l’UDPS ont pris d’assaut leur siège de la 11ème Rue Limete/Résidentiel. Au milieu des cris, revenaient souvent les noms de Jean-Marc Kabund, président intérimaire et 1er vice-président de l’Assemblée nationale, et d’Augustin Kabuya, secrétaire général. Au premier, ancien secrétaire général arrivé à la tête du parti en remplacement de Félix Tshisekedi frappé d’incompatibilité à la suite de son accession à la présidence de la République, il est reproché d’avoir procédé à des nominations des cadres en dehors des prescrits des statuts du parti. ‘’C’est du jamais vu. Un intérimaire qui nomme d’autres intérimaires. Et plus grave, il a même désigné un secrétaire général, en dehors du congrès !’’, s’exclame l’ancien membre de la Ligue des jeunes.
La police arrivée rapidement sur les lieux a procédé à quelques interpellations parmi les manifestants, et sécurisé les lieux. S’exprimant sur une radio locale, le Secrétaire général Augustin Kabuya a fustigé hier, en marge de ces moments fort agités de son parti, Udps, le comportement irresponsable de certains cadres du parti qui, à son avis, ont ameuté des jeunes désœuvrés du quartier Mombele tout proche, ‘’D’ailleurs’’, a-t-il déclaré, ‘’parmi les gens arrêtés, il ne se trouve aucun membre d’une fédération de l’UDPS’’.
Interrogé sur la possibilité de l’organisation du congrès du parti, Augustin Kabuya tranche : ‘’ La question de la tenue du congrès n’est pas à l’ordre du jour !’’.
‘’On veut du boulot !’’
La manifestation de ce jeudi devant le siège de l’UDPS comprenait un second volet à caractère plus social, celui-là. Beaucoup de jeunes sur les lieux ont indiqué ne pas comprendre que plus d’une année après l’accession de leur leader Félix Tshisekedi au pouvoir suprême, la plupart d’entre eux continuent à broyer du noir dans un chômage avilissant. Ils sont, pourtant, de toutes les marches, avalant des bouffées de gaz lacrymogènes, depuis plusieurs décennies. Certains des leurs camarades, rappelaient-ils, sont même morts pour le Parti.
Alors qu’ils espéraient voir, enfin, le bout du tunnel après la mémorable cérémonie d’investiture du 24 janvier 2019, ils sont bien obligés de déchanter : « leur » victoire profite à des inconnus, des « diasporas » et d’autres flatteurs de la 25ème heure qui, dénoncent-ils, squattent les couloirs de la Présidence de la République et des Ministères.
En un mot, les « combattants » exigent des emplois. Comme le disait l’un d’entre eux, dreadlocks en bataille et les yeux injectés de sang : ‘’Nous n’exigeons pas de postes de ministres ou de PDG. Nous les leur laissons. Mais, Félix doit nous trouver des emplois. N’importe où ! Lui, Kabund et Kabuya doivent tenir leurs promesses ! Nous avons rempli ici, des dizaines et des dizaines de listes soi-disant qu’ils allaient nous trouver du travail ou nous envoyer en formation en cas de victoire. Voilà qu’une année est passée sans une suite favorable ! Nous en avons assez de mensonges !’’.
Il est un fait qu’il se trouve parmi les ‘’combattants’’ ceux qui gardent les yeux bien en face des trous. Ils suivent avec un intérêt désabusé mêlé de colère, l’ascension fulgurante de certains des leurs anciens camarades ‘’parlementaires debout’’ qui, désormais, mènent grand train, roulent carrosse et se bâtissent de petits palais. Une prospérité sélective qui passe mal, à les en croire.
En langage ordinaire, cela s’appelle le retour de la manivelle. Et c’est un signal dangereux que les dirigeants actuels de l’UDPS auraient tort de passer par pertes et profits. Car, à force d’avoir passé trois décennies à gaver des masses dociles de promesses sans lendemain, forcément, il vient un moment où même les ‘’ combattants’’ se souviennent finalement du vieil adage selon lequel ‘’ventre affamé, n’a point d’oreilles’’. Et le feu qui a consumé ce jeudi un pauvre tricycle risque de se transformer en un brasier difficile, voire impossible à circonvenir ».
Actualite.cdrapporte les propos de Peter Kazadi, à propos du mandat spécial : « Il est de coutume et de pratique à l’UDPS que chaque fois que le président du parti est empêché, il donne mandat au secrétaire général ». Un des signataires du collectif «Sauvons l’UDPS », le député provincial Peter Kazadi, estime que le mandat spécial que Felix Tshisekedi alors président de l’union pour la démocratie et le progrès sociale (UDPS), avait donné à Jean marc Kabund est de « coutume » a l’UDPS, à chaque fois que le président est empêché d’exercer ses fonctions durant une période.
« Le «G27» pour un respect strict des textes de l’UDPS », annonce Le Phare.
Dans une lettre ouverte adressée au secrétaire général de l’UDPS, Jean Marc Kabund, le rassemblement des fédérations, mouvements et associations des jeunes de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Sociale, réunis au sein de G27, ont dénoncé la perte quotidienne des repères du parti. Sans vouloir forcer la main, ces fédérations ont fait plusieurs recommandations pour le bien-être de tous, poursuit ce quotidien.
L’épidémie de Coronavirus
Un autre sujet défraie la chronique; la maladie de Coronavirus. « Un troisième cas enregistré à Kinshasa », titre cas-info.ca.
Ce journal en ligne précise que c’est le ministre de la Santé publique qui l’a annoncé samedi dans la soirée. Il s’agit d’un ressortissant congolais qui a récemment séjourné en Suisse. Le malade est isolé et reçoit les soins, rassure le ministre de la Santé. Les deux autres cas, celui d’un congolais et un camerounais, tous deux venus de France, ont été testés positifs la semaine dernière.
Revenant sur d’autres mesures, actualité.cd annonce que cinq hôpitaux seront réhabilités à Kinshasa pour la prise en charge des malades de COVID-19. Ces hôpitaux vont bénéficier d’une réhabilitation et d’une dotation en équipements pour accueillir les patients contaminés par le Coronavirus. Il s’agit, précise actualite.cd, de l’hôpital de l’amitié sino-congolaise, de la clinique Kinoise, de la clinique Ngaliema, de l’hôpital de la Rive et de l’hôpital de Kinkole.
D’ores et déjà, note ce journal en ligne, les séances d’évaluation des capacités de prise en charge et de renforcement en bio nettoyage pour l’isolement des patients ont déjà commencé dans ces structures sanitaires.
La Tempête des Tropiques annonce «Un troisième cas de Coronavirus confirmé à Kinshasa : Une réunion spéciale contre la maladie demain mardi »
« Le ministre de la santé, le Docteur Eteni Longondo a, annoncé dans la soirée du samedi 14 mars 2020, un troisième cas confirmé de coronavirus à Kinshasa. Il s’agit d’un ressortissant congolais ayant récemment séjourné en Suisse. » Il est isolé et reçoit les soins « , a rassuré le ministre, avant d’insister sur les mesures d’hygiène. Ce nouveau cas confirmé vient s’ajouter aux deux autres cas détectés la semaine dernière. Les malades, un congolais et un camerounais venaient de France, un autre épicentre de la maladie en Europe.
Le président Félix Tshisekedi, qui présidait vendredi le conseil des ministres, a annoncé une réunion spéciale le mardi 17 mars pour prendre des mesure spéciales contre la maladie. Dans l’entretemps, seuls les passagers » qui présentent la fièvre, la fatigue et la toux sèche seront retenus et conduits au Centre de Kinkole pour des examens complémentaires par des professionnels de santé « , a-t-on ainsi décidé par le gouvernement lors du Conseil des ministres.
Par contre, » Les passagers qui ne présentent pas de signes comme la fièvre, la toux et la fatigue sont autorisés à entrer au Pays après le test; ils feront néanmoins l’objet d’un suivi au regard de leurs coordonnées contenues dans leurs fiches au débarquement « , peut-on encore lire dans le communiqué du Conseil des ministres du vendredi 13 mars 2020.
Un troisième cas confirmé de coronavirus à Kinshasa
C’est dans ce climat tendu que le Programme National de Communication pour la Promotion de la Santé (PNCPS), une structure spécialisée du ministère congolais de la Santé, a organisé samedi à Kinshasa, dans la salle Okapi de l’Institut National Pilote d’Enseignement des Sciences de Santé (INPESS), un briefing des professionnels des médias sur la situation de la pandémie de maladie à coronavirus ou COVID-19 en RDC et dans le monde.
A cette occasion, le Dr John Otshudiema, point focal de la maladie à coronavirus au bureau de représentation de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en RDC a fourni à l’opinion publique à travers les professionnels des médias des explications sur l’origine de cette maladie, les modes de transmission, les symptômes ou les signes et les précautions à prendre pour ne pas la contracter. La RDC a jusqu’ici notifié deux cas confirmés de coronavirus le 10 et le 12 mars et compte parmi les 122 pays touchés par la pandémie jusqu’au 13 mars 2020.
Le coronavirus ou le COVID-19 est un nouveau virus qui est présent chez les animaux et chez les humains. Il est contagieux et facile à se propager si les mesures préventives ne sont pas respectées. La maladie à coronavirus s’est manifestée pour la première fois en Chine au début du mois de décembre 2019. Ce n’est qu’à la fin décembre 2019, face à l’augmentation sensible de cas, que la Chine a alerté l’OMS.
Le 31 janvier 2020, l’OMS a déclaré l’épidémie de coronavirus urgence sanitaire de portée internationale. Le 11 mars 2020, l’OMS a décrété la maladie à coronavirus comme étant une pandémie, c.à.d. une épidémie du niveau mondial. Jusqu’au 13 mars 2020, 132.000 cas de maladie à coronavirus ont été notifiés dont 4.595 décès dans 122 pays.
Les symptômes et les modes de transmission de la maladie à coronavirus
Les principaux symptômes ou signes de la maladie à coronavirus, a dit le Dr Otshudiema, sont la fièvre, la toux persistante, le rhume et les difficultés respiratoires. Ce virus, a-t-il fait savoir, se propage directement d’une personne à l’autre par des gouttelettes respiratoires lorsqu’une personne parle, tousse ou éternue, ou indirectement en touchant une surface contaminée non désinfectée. Le virus entre dans le corps lorsque les mains souillées et non lavées sont portées à la bouche, au nez ou aux yeux.
Les précautions à prendre pour éviter la maladie à coronavirus
Pour ne pas contracter la maladie à coronavirus, a dit le Dr Otshudiema, il y a des précautions à prendre. Il s’agit avant tout de se laver les mains régulièrement avec de l’eau courante et le savon ou d’utiliser le gel désinfectant pour les mains. Il faut se couvrir la bouche et le nez avec le pli du coude ou avec un mouchoir jetable en cas de toux ou d’éternuement, jeter le mouchoir immédiatement après et se laver les mains.
Il est recommandé d’éviter de se toucher les yeux, le nez et la bouche. Une autre précaution à prendre, c’est d’éviter les contacts proches avec les personnes qui ont la fièvre et maintenir une distance d’au moins un mètre avec les personnes qui toussent ou qui éternuent ».
Digitalcongo note « Coronavirus : Félix Tshisekedi déplore la qualité des sorties médiatiques officielles depuis la découverte du premier cas positif
« Au cours du conseil des ministres, le président de la République a exprimé son mécontentement au sujet de la gestion de la communication depuis la découverte du premier cas confirmé du Coronavirus.
Le Chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi présidant vendredi à la Cité de l’Union africaine, la réunion du conseil des ministres a regretté la qualité des sorties médiatiques officielles depuis la découverte du premier cas positif.
Il a martelé sur une communication régulière qui devra être faite à la population par le Comité de Pilotage « pour l’apaiser, lui donner au quotidien l’évolution de cette pandémie dans notre pays et la sensibiliser sur les précautions à prendre pour éviter une éventuelle chaîne de contagion ».
Par ailleurs, il a demandé aux membres du gouvernement la gestion efficiente des cas de maladie à coronavirus en RDC.
Suite à la psychose dans le chef de la population, au lendemain de l’annonce du premier cas testé positif, le Chef de l’Etat a souligné l’urgence qu’il y avait, pour les pouvoirs publics, de la rassurer en prenant des mesures claires de prévention et de gestion de cette crise sanitaire.
Ainsi, un mécanisme de monitoring stratégique devra être mis en place et piloté par le Premier Ministre.
« Celui-ci devra suivre personnellement le tableau d’affectation des fonds décaissés. Ceux-ci devront servir non seulement aux soins des malades, leur hébergement et leur restauration dans les bonnes conditions, mais aussi à la prise en charge des policiers commis à cette tâche, aux recherches en cours et à la motivation des Experts du Comité de pilotage ».
Insistant sur une organisation efficace de la riposte, il a invité le Gouvernement à procéder, sans délai, à la meilleure restructuration de tous les services concernés à l’effet de renforcer qualitativement la riposte et d’identifier les mesures pratiques à communiquer par les canaux institutionnels ».
Pour rappel, en Rdc deux cas de coronavirus ont été jusque-là confirmés. Le premier, selon le ministre de la Santé Eteni Longondo, concerne un Congolais résidant en France arrivé le dimanche 8 mars dernier à Kinshasa et le second, un Camerounais qui est aussi présent sur le sol congolais il y a 5 jours en provenance également de la France ».
Divers
Le Potentiel titre « Rencontre Tshisekedi-Kabila : Une cogestion extra institutionnelle de la RDC officialisée ? »
« Le président de la République, Félix Tshisekedi, a reçu, jeudi, son prédécesseur, Joseph Kabila. Au regard de la décision prise par les deux personnalités de placer « à un niveau élevé » leur cadre de concertation, le président honoraire rentre-t-il officiellement dans la gestion des affaires courantes de l’État ? L’annonce d’une telle décision n’a fait que soulever la suspicion. Est-ce, enfin, le bicéphalisme tant redouté au sommet de l’État qui dévoile son vrai visage ?
On le croyait parti du pouvoir fin décembre 2018. Que non, l’aura de l’ancien président de la République, Joseph Kabila Kabange, continue de planer sur l’Exécutif national. Ceux qui redoutaient encore son implication dans la gestion de la res publica, ont maintenant des preuves de sa mainmise. Le président Tshisekedi a-t-il été piégé ou s’est-il fait prendre dans son propre piège, lui qui a invité son prédécesseur dans sa résidence privée de la commune de la N’Sele ?
Même si d’aucuns estiment que Félix Tshisekedi et Joseph Kabila ont dissipé le «malentendu» entre le FCC et le CACH, le communiqué final lu par le directeur de cabinet du chef de l’État, Vital Kamerhe, à l’issue d’une rencontre privée, a laissé un goût amer dans l’opinion.
«Les deux hautes personnalités ont constaté qu’il y avait réellement un malaise dans le fonctionnement de la Coalition, malaise dû essentiellement aux malentendus, à certains agissements, à des sorties médiatiques inappropriées dans les deux camps et à des incidents à l’égard des personnalités FCC à certains postes frontaliers», affirme ce communiqué lu par Vital Kamerhe, à l’issue de cette rencontre. Et il ajoute que «les deux personnalités ont décidé de mettre à un niveau élevé un cadre permanent de concertation».
Même s’il est vrai que les deux leaders ont annoncé leur volonté de maintenir la coalition en place, était-ce opportun d’officialiser les décisions d’une coalition politique privée ? Là, il y a quelque chose qui cloche. L’on sait que l’actuel comité de suivi de l’accord FCC-CACH est représenté respectivement par le coordonnateur du FCC, Néhémie Mwilanya et le président a.i. de l’UDPS, Jean Marc Kabund. Quel autre haut niveau recherche-t-on ?
L’ombre de Kabila plane toujours
Dire qu’il sera mis «à un niveau élevé» un cadre permanent de concertation, c’est affirmer insidieusement que l’autorité morale du FCC (Joseph Kabila lui-même) prend les choses en mains. Puisque, au-dessus de Mwilanya, il n’y a personne d’autre que lui. Et pour des observateurs avertis, cela sent l’odeur d’une «cogestion» du pouvoir d’État qui ne dit pas son nom.
Concrètement, Joseph Kabila refuse de prendre sa retraite politique et tient à maintenir son influence sur les grandes décisions qui engagent le pouvoir et les prérogatives de son successeur. Donc, il est clair comme l’eau de roche que Kabila, par le biais de son omniprésence au cœur du FCC, entre dans la gestion du pouvoir à travers la mise en place d’une structure chapeautée à deux. Ceci voudrait dire que Kabila donnera son point de vue sur tout. Et, peut-être sans le vouloir, Félix Tshisekedi est-il tombé dans le panneau.
De toutes les façons, des questions fusent de partout autour de ce «cadre de concertation» qui est privé. Les deux autorités vont-elles mettre en place une institution qui va engager la République ou une institution élevée au-dessus du chef de l’État ?
Pour tout dire, Kabila n’est pas parti. Pas du tout. Il est officiellement dans la gestion des affaires courantes de la République. Ayant été rendue publique dans un communiqué lu par le directeur de cabinet du chef de l’État, la rencontre de la N’Sele montre à suffisance que le pays est cogéré par les deux autorités morales au travers du FCC et du CACH.
La rencontre précitée a accouché officiellement d’une structure de cogestion des affaires publiques, une structure extra constitutionnelle dont le pays n’a pas besoin ni pour le moment, ni dans l’avenir. Comment, dans ces conditions, obtenir «l’émancipation» de Tshisekedi de son prédécesseur à plus ou moins brève échéance ? »
La Prospérité titre « Arrestations relatives au Programme des 100 jours : Les Avocats de David Blattner sollicitent sa libération pour des soins appropriés ! »
« Détenu pour abus de confiance, prévention que rejette Me Laurent Onyemba, avocat proche du dossier, David Blattner serait gravement malade. Et, la question que d’aucuns se posent est celle de savoir : à qui profiterait sa mort ? Du moins pour ceux qui pensent que l’incriminé serait face à la loi du plus fort.
Si hier la défense du directeur général de la société Safricas, M. David Blattner, a eu à démontrer qu’en exécution de contrats d’ouvrages publics, l’OVD n’a versé que des acomptes au 15 octobre 2019, totalisant 6.358.810,47 USD, représentant 47,5 % du marché, ces avances, précise la partie défenderesse, furent amputées de 11,4 pourcents des frais OVD et ARMP chiffrées à 743.908,83 USD, ce qui donne un net perçu de 5.614.901,64 USD.
Après avoir perçu ladite somme, Safricas a immédiatement démarré les travaux sur les sites RTNC et Socimat pour une valeur facturée et approuvée par l’OVD de l’ordre de 2.476.799,01 USD en fin novembre 2019. La différence, soit 3.127.160 USD a permis à Safricas d’acheter, importer, dédouaner et stocker dans ses installations toutes les structures métalliques ainsi que leurs accessoires qui constituent l’essentiel de matériaux dans la construction de ces genres d’ouvrages, pour les quatre sites. En témoigne le rapport numéro BTC/RC/DG/00/00/002/JKA/FMK/2020 du Ministère des Infrastructures, Travaux publics. Ledit rapport, argumente la défense, justifie le retard dans l’exécution des travaux par le ralentissement du décaissement contractuel. Aussi, explique Me Laurent Onyemba, l’ajournement des ouvrages de Triomphal et UPN décidé par le maître d’ouvrage qui est l’OVD pour éviter d’asphyxier la ville, ne peut être imputé à son client. A lui d’ajouter que, détenir Blattner n’obéit à aucune logique judiciaire et juridique.
‘‘Autant les préventions de détournement et abus de confiance ne peuvent se justifier comme l’a renseigné le procès-verbal de l’inspecteur de la Brigade Criminelle (PV 1798-1800) ; aujourd’hui, le plan de décaissement qui était toujours en cours malgré la détention de M. Blattner connaît un retard de deux semaines et cela pourrait impacter négativement la suite des travaux’’, martèle Me Laurent Onyemba.
Comme le malheur ne vient jamais seul, la maladie s’invite dans le feuilleton de la détention de David Blattner. A en croire le rapport médial que La Prospérité publie en fac-similé, le Médecin Directeur du Centre Pénitentiaire de la Prison de Makala a constaté, après consultation, que David Blattner a un problème cardio-vasculaire et il a aussitôt fait appel à un cardiologue.
Les deux médecins, après consultation à la suite de quelques examens médicaux, exigent des examens complémentaires de l’Echo-cœur, électro-cardiaque et l’irem par des formations hospitalières spécialisées. Et, selon la défense, ‘‘les autorités congolaises refusent à ce jour de voir David Blattner bénéficier des soins appropriés en violation des articles 18 et 60 de la Constitution congolaise’’. D’où, la question : à qui profiterait la mort de David Blattner ? »
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© Dialogue, le lundi 16 mars 2020