14 04 20/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE MARDI (Dialogue)
Sommaire
En ce mardi 14 avril 2020, les médias de Kinshasa s’attendent à qulque chose, mais nul ne sait encore si ce sera quelque sombre tragédie ou un fort minable vaudeville. Alors que le congrès est annoncé, le VPM Kankonde rappelle que les rassemblements de plus de 20 personnes sont interdits. Après plus d’un an de pouvoir très encadré et un bilan plus que mitigé, Félix Tshisekedi est dans une cohabitation “dure” avec son partenaire. Sa coalition contre-nature avec le FCC atteint ses limites et dans le camp présidentiel, on cache de moins en moins ses critiques contre un FCC, que l’on accuse de vouloir faire échouer Félix Tshisekedi pour mieux revenir au pouvoir en 2023. On crie au complot de part et d’autre, les uns clamant que Félix veut dissoudre le Parlement, les autres braillant que les Chambres veulent le peau de Félix. Le Parlement peut-être dissout – dans certaines conditions – à partir du premier anniversaire de son installation, qui s’est produite beaucoup plus tard que la prise de pouvoir du Président. Il faut s’attendre à des ratiocinations byzantines sur ce point, comme sur ce que veut dire « désaccord persistant » ou le sens à donner à la « consultation » de la présidente de la Chambre et du PM. Leur accord est-il requis ou non ? Quoi qu’il en soit, et même si la pire menace reste bien sûr le risque d’une fidélité (supposée, il est vrai) des forces armées et policières plutôt à JKK qu’à Fatshi, au cas où la polémique en viendrait à se régler dans la rue, l’obstacle constitué par la prépondérence du FCC dans les organes judiciaires pèse aussi d’un sacré poids ! Il semble toutefois bien que Félix soit en train de tenter le coup !
Congrès
Politico-cd titre « Bras de fer autour du congrès: prélude d’un scénario à la Lumumba-Kasa Vubu »
« Les voix ne s’accordent pas sur la convocation d’un congrès devant encadrer l’état d’urgence sanitaire ordonné par Félix Tshisekedi, au point de créer une symphonie agréable à l’oreille. Les notes exploitées par les membres même du seul pouvoir exécutif, sont encore discordantes entre elles que quand il faut les comparer à celles des membres du pouvoir législatif.
Au-delà des débats de forme, le fond de cette querelle en plein défi sanitaire de la pandémie de Coronavirus, soulève beaucoup de questions. Pourquoi ces agitations? Pourquoi ces contradictions? À de fois, on a l’impression qu’il s’agit ‘d’une mort d’homme ” que les uns tentent d’occasionner, et que les autres s’emploient à empêcher.
La justice
Le contexte est tel que la RDC semble avoir décrété la fin de la “République des intouchables” sur son sol. Cela, depuis les convocations et les mises en détention des chefs d’entreprise tant publiques que privées, jusqu’à celle du Directeur de cabinet de Félix Tshisekedi, Vital Kamerhe.
Ce vent qui se déplace à une vitesse douce mais dangereuse, n’a pas encore indiqué sa destination finale. Une certaine certitude, il peut encore se déplacer autant qu’il veut. Tant que les espaces sont assez dégagés pour lui.
Face à la configuration des acteurs, des camps politiques aux pouvoirs, il semble que le camp Tshisekedi a une certaine confiance en elle de ne pas recevoir assez d’invitation de la justice par rapport à son “partenaire-adversaire ” FCC. Ceci tournerait le bras de fer latent entre FCC-CACH, en faveur de Félix Tshisekedi, qui, par la justice, pourra dégonfler la famille politique de Joseph Kabila où des dossiers judiciaires connus sont encore pendant, sans compter ceux inconnus. Tout en restant un partenaire élégant et qui respecte ses engagements.
Vital Kamerhe, l’hirondelle qui a annoncé la pluie
Au-delà de l’État de droit, la symbolique cachée derrière l’interpellation du Directeur de cabinet de Félix Tshisekedi, c’est celle de la fin des “immunités éternelles” des acteurs politiques congolais qui les rendent intouchables par la justice. En affirmant laisser la justice faire son travail dans l’affaire de son allié Vital Kamerhe, Félix Tshisekedi a dit sans dire, qu’aucun allié ne sera épargné de ses crimes en vertu des accords politiques post-électoraux. Voulant aussi satisfaire ses partenaires américains.
Jusqu’où pourrons alors aller les interpellations? C’est peut-être la question qui sème la panique.
Lumumba-Kasa Vubu bis
En 18 ans de gestion, la famille politique de Joseph Kabila s’est trempée dans pas mal de dossiers. La justice risque de ne pas avoir même assez de travail de fouille pour glaner quelques procès de ce côté là.
Peut-être, conscient de sa fragilité actuelle face à cette “arme légale”, le FCC veut se protéger en portant un coup au pouvoir de Félix Tshisekedi, comme l’a redouté Jean-Marc Kabund A Kabund, jusqu’à lui proposer de choisir entre fermeture du feuilleton judiciaire et survie politique, par une autre “arme légale”, la mise en accusation. Cela, avant qu’il ne mette en exécution sa menace de Londres de dissoudre le parlement.
Que sera alors l’impact de la dissolution du parlement par un président mis en accusation pour violation de la constitution due à la proclamation de l’état d’urgence sans ni consulter ni avoir obtenu l’autorisation du parlement, comme l’a affirmé le président du sénat Alexis Thambwe Mwamba?
Après près de 60 ans, l’issue du congrès dont le jour de la tenue reste encore inconnu, pourra ramener les congolais au scénario de 1961, avec un parlement qui aura enclenché la destitution du président de la République Félix Tshisekedi, alors que ce parlement pourra être dissout par la suite. Un parlement moins fort avec un président affaibli. Le tout, constitutionnellement. En attendant, chacun se bouscule pour s’éviter le pire »
Le Phare demande « Abattre Fatshi : pourquoi maintenant ? »
« Tout se passe comme dans une pièce de théâtre. Alexis Thambwe Mwamba et Jeanine Mabunda ont pris, le sourire aux lèvres, la grave décision de soumettre 608 députés et sénateurs à la contamination généralisée au coronavirus. Le macabre événement va se dérouler au Palais du Peuple à l’occasion d’un congrès dont on ignore les vrais ressorts. L’annonce de cette rencontre s’est faite de manière incidentielle, au détour d’un entretien accordé à la chaîne de radio Top Congo. « Il s’agit de corriger l’ordonnance du Président de la République qui a décrété un état d’urgence de fait ». Les propos sont de Thambwe Mwamba, un homme trop imbu de lui-même et qui n’a de respect pour personne, même pas à l’égard d’un Chef de l’Etat pourtant élu au suffrage universel direct alors que lui ne l’a été que par une poignée de sénateurs ! Thambwe nous parle d’un état d’urgence de fait alors que toute la nation l’a vu aux côtés de Mabunda, masque couvrant le nez et la bouche, en train d’échanger sur l’état d’urgence destiné à contrer la pandémie de coronavirus. Depuis, beaucoup d’eau ont coulé sous les ponts. Le Président de la République a signé une ordonnance décrétant l’état d’urgence conformément aux prescrits de l’article 85 de la Constitution. Le pays est entré en conflit ouvert avec le coronavirus. Il est même aujourd’hui en confinement progressif. Les activités économiques, scolaires, religieuses sont en veilleuse. Partout à travers le pays, la population est soumise à des restrictions dans le seul but de gagner la bataille sanitaire.
Mais voilà ! C’est au moment où les efforts de tous tendent à conjurer le mauvais sort que les oiseaux de mauvais augure veulent jeter sur notre pays que Thambwe Mwamba et Mabunda sortent du bois pour, manifestement, chercher une crise institutionnelle.
Les juristes de renom que compte notre pays ont de la peine à comprendre la nature de leur démarche. Leur lecture de la constitution est biaisee et on se demande à juste titre comment ils peuvent conduire un travail de législateurs s’ils ne peuvent pas maintenir la distanciation nécessaire entre les articles de notre loi fondamentale.
Dénoncé par tous, Alexis Thambwe, le plus extrémiste de tous, annonce que son congrès aura bel et bien lieu. A aucun moment, il ne s’interroge sur la position des 608 élus qui iront siéger au Palais du Peuple et qu’il envoie consciemment à la boucherie. Acceptent-ils de se laisser contaminer ? Si non, quelle stratégie sera utilisée pour les y contraindre ?
L’homme, c’est l’histoire qui témoigne, est un habitué des coups difficiles. On l’a vu à Goma assumer un horrible acte terroriste, après qu’un avion civil de Congo Airlines ait été descendu par un missile « le 10 octobre 1998 dans la périphérie de Kindu. Au micro de Radio France Internationale, il avait tenu des propos qui font froid dans le dos jusqu’à ce jour :
« Nous avons abattu aujourd’hui à Kindu un avion de la compagnie CAL qui vient de Kinshasa. Il y avait à bord une quarantaine de militaires et un armement militaire extrêmement important ».
Cette version, on le sait, a été démentie preuves à l’appui par la compagnie CAL qui poursuit d’ailleurs Alexis Thambwe devant les tribunaux belges.
L’ancien sociétaire du RCD/Goma, un mouvement qui avait enterré vivants de très nombreux Congolais dans des fosses communes (Makobola, Kasika etc…) à l’Est, n’est pas de ceux qui s’émeuvent devant la mort. Alors, que des centaines des députés et sénateurs soient exposés à la contamination du coronavirus, cela ne peut troubler outre mesure sa conscience. En tout cas, il en a déjà vu d’autres.
Quand on analyse froidement la démarche des présidents des deux chambres, on réalise qu’ils sont guidés par une motivation supérieure. Il y a d’abord le contexte politique. Vital Kamerhe, le directeur de cabinet et allié du Président de la République au sein de la plateforme politique Cap pour le Changement (CACH) a des ennuis judiciaires. L’Udps dont chacun redoute la capacité de mobilisation, est perturbée par la traitrise de certains de ses cadres qui passent de plateau en plateau pour donner des armes à ses adversaires. Une tentative de déstabilisation bien planifiée et dont on finira par découvrir les vrais commanditaires. La situation économique et sociale est fragilisée par la pandémie de coronavirus et pour finir, la communauté internationale a les yeux tournés ailleurs comme on l’a suivi hier avec la France qui vient de prolonger la mesure de confinement jusqu’au 11 mai 2020. Preuve s’il en faut que la situation demeure grave et que chaque pays doit continuer à lutter avec les armes dont il dispose pour ne pas plonger dans l’abîme.
Comme tout se déglingue, c’est peut-être le bon moment pour passer à l’abordage et se taper à peu de frais la tête de Fatshi, cet homme qui dérange. Voilà qui explique ces petits mots par-ci, ces insinuations par-là, bref un enrobé malheureusement mal ficelé mais qui aurait pu, n’eusse été la vigilance générale, produire des effets dévastateurs.
Il faut le dire. Malgré la crise grave que nous traversons, Dieu n’a pas abandonné les Congolais. Avec son soutien et l’engagement de chaque fils de ce pays, nous mettrons fin à la prédation pour construire un avenir meilleur. Un pays plus beau qu’avant ».
Gilbert Kankonde Malamba, Vice-Premier ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité et Affaires coutumières, a dit qu’il compte faire respecter la mesure interdisant tous les rassemblements de plus de 20 personnes alors que les deux chambres du parlement annoncent la tenue prochaine du congrès. « Dans les mesures d’urgence qui ont été prises, il a été annoncé que les rassemblements sont interdits. A la rentrée parlementaire, qu’est-ce que les deux présidents de deux chambres du parlement avaient pris comme décision? N’avaient-ils pas dit qu’ils suspendaient leurs plénières jusqu’à ce qu’on voit l’évolution de la propagation du coronavirus? En ce moment-là, le président de la République avait déjà annoncé l’état d’urgence sanitaire? On avait juste pris les premières mesures et eux-même avaient pris ces mesures-là. De leur propre volonté, ils avaient pris ces décisions », a t-il dit dans une interview sur Top Congo FM.
Il rappelle également que l’arrêté interdisant les rassemblements de plus de 20 personnes accompagne la décision de Félix Tshisekedi. Il ne comprend pas comment Mabunda et Thambwe qui avaient annulé toutes les plénières tiennent mordicus à tenir ce congrès.
« J’ai pris cet arrêté comme mesure d’accompagnement de la décision du chef de l’Etat. Eux-même dans les deux chambres, avaient déjà pris des décisions (…). Il l’a annoncé certes, mais quel était ses propres propos le jour de l’ouverture de la session parlementaire. Quels étaient les propos de la présidente de l’Assemblée nationale », ajoute t-il.
Dans une interview exclusive accordée à Actualité.cd, Roger Kamba, conseiller Spécial de Félix Tshisekedi en charge de la couverture universelle en matière de santé, et coordonateur de la Task force mise en place à la présidence de la République pour la gestion de COVID-19, a expliqué également que la tenue de ce congrès n’est pas opportune sur le plan médical.
« Le président de la République a émis un avis qui a été suivi d’une décision de proclamation d’état d’urgence. Dans cet avis-là, il est dit qu’il est interdit le regroupement de plus de 20 personnes. Cette interdiction est purement sanitaire. Nous sommes dans une épidémie majeure qui est une pandémie mondiale. On sait malheureusement que ce virus se transmet lorsque les gens sont ensemble. Il est clair qu’on ne peut nous dire à la population que le rassemblement de plus de 20 personnes sont interdits et nous-même nous réunir à plus de 600 personnes. Cela montre bien qu’il y a une irresponsabilité de notre part », dit-il.
Actualité.cd annonce « Député Kalonji à propos du cout du congrès: « les chiffres avancés par Kabund sont faux » »
« Les propos de Jean-Marc Kabund, président intérimaire de l’UDPS et vice-président de l’Assemblée nationale, sur le cout du congrès défrayent encore la chronique ». Ce membre du bureau de la chambre basse du parlement évoquait la veille un montant de 7 millions de dollars américains pour réunir le deux chambres cette semaine.
Sur Actualité.cd, le député Auguy Kalonji botte en- touche.
« Nous devons être sérieux quand on parle des affaires d’Etat. Ces chiffres ne sont pas réels. Cela peut être vérifié au ministère du budget. Aujourd’hui, il y a la transparence dans les finances publiques. Hier après voir suivi l’intervention de Monsieur Kabund. J’ai vérifié auprès du ministère et l’information est fausse sur la toute la ligne. Je sais de quoi je parle en tenant compte des réalités interne », dit-il.
Ces propos, d’après lui, ne seraient que populistes.
« Il ne faut donner des chiffres pour simplement nous mettre en difficulté avec notre base. Quand on fait ces déclarations, il faut regarder plus loin, ça peut être un conflit interne. Nous sommes redevables vis-à-vis de la population, mais il faut donner la bonne information. Ces chiffres sont totalement faux. Tous mes collègues le savent. A moins qu’ils nous donnent d’autres preuves », ajoute t-il.
Selon ce cadre du Front Commun pour le Congo (FCC), la priorité serait la lutte contre le coronavirus. « Aujourd’hui, la priorité de rallier l’appel du président de la République. Nous avons un ennemi commun aujourd’hui, c’est le coronavirus. Nous prenons des risques pour aller vers la population pour sensibiliser. Ce n’est pas une question des partis politiques. Nous devons rester solidaires. Arrêtons de donner des chiffres qui ne tiennent pas debout », dit-il
La Cour constitutionnelle statue autour de l’État d’urgence décrété par Fatshi
La Cour constitutionnelle de la République démocratique du Congo a été officiellement saisie en interprétation de la décision de l’État d’urgence décrété par le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
L’Agence de Presse congolaise et l’Envoyé spécial du président Tshisekedi, Remy Mubiayi ont confirmé que l’ordonnance décrétant l’état d’urgence sanitaire vient d’être “déclarée fondée par la cour constitutionnelle”. “La Cour Constitutionnelle vient de déclarer conforme à la Constitution l’État d’urgence décrété par le Président de la République. Statuant toutes affaires cessantes en ce jour, la Haute Cour a également avalisé les mesures prises par le Chef de État dans ce cadre précis”, affirme l’ACP.
La convocation du congrès par les présidents de deux chambres du Parlement pendant cette période d’état d’urgence sanitaire, a suscité moultes débats au sein de la classe politique congolaise.
Le chef de l’État va devoir saisir les deux chambres pour la prorogation du délai de l’état d’urgence.
Forum des As explique « Le débat sur la régularité ou l’irrégularité -c’est selon – de l’acte posé par le Président de la République, Félix Tshisekedi, est clos. La Cour constitutionnelle, seul juge du Chef de l’Etat et instance compétente à interpréter les lois, a rendu son arrêt hier lundi 13 avril. Elle déclare conforme à la Constitution, l’état d’urgence décrété par le chef de l’Etat.
C’est depuis le 24 mars, que le Président Félix Tshisekedi a pris l’ordonnance portant proclamation de l’état d’urgence sanitaire pour faire face à l’épidémie de COVID-19. Près de trois semaines après, nait une polémique autour de la régularité de cet acte posé par le chef de l’Etat. Deux courants s’opposent alors.
Celui incarné par le Président du Sénat, Alexis Thambwe Mwamba, estime que cette proclamation de l’état d’urgence par le chef de l’Etat n’est » pas conforme » à l’article 119 de la Constitution qui indique, à son alinéa 2, que les deux chambres doivent se réunir pour formaliser à posteriori l’état d’urgence décrété fin mars par le chef de l’État. » Même si ce qu’a fait le Chef de l’État n’est pas conforme à la Constitution, nous voulons, face à l’urgence, sans faire de juridisme, nous conformer aux prescrits de la loi « , avait-il indiqué à la presse.
Mais face à ce courant, les proches de FATSHI et d’autres voix ne voient pas l’opportunité de ce congrès annoncé par les présidents des deux chambres de l’institution parlementaire, à savoir Mme Jeanine Mabunda de l’Assemblée nationale et d’Alexis Thambwe Mwamba du Sénat.
Pour le président par intérim de l’Udps, Jean-Marc Kabund, le Congrès souhaité par les deux Présidents des deux chambres n’est d’aucune opportunité. » Ce qui est aujourd’hui faisable, ce n’est pas de convoquer un Congrès pour régulariser (une décision illégale du Chef de l’État, Ndlr). Ce serait une violation très grave de la Constitution. L’état d’urgence a déjà été proclamé. Tournons cette page « , a-t-il réagi. » Si nous devons discuter aujourd’hui, nous devons discuter sur la prolongation ou pas de l’état d’urgence. Pas cette histoire de convoquer le Congrès pour régulariser « .
Dans une tribune publiée dans Forum des As, le député national Delly Sesanga, affirme que « la proclamation de l’état d’urgence est une prérogative constitutionnelle du président de la République. » Elle résulte, selon l’élu de Luiza, de l’article 85 qui dispose que » lorsque des circonstances graves menacent, d’une manière immédiate, l’indépendance ou l’intégrité du territoire national ou qu’elles provoquent l’interruption du fonctionnement régulier des institutions, le Président de la République proclame l’état d’urgence ou l’état de siège après concertation avec le Premier ministre et les présidents de deux chambres conformément aux articles 144 et 145 de la présente Constitution. «
Il ne s’arrête pas là. Se basant sur une jurisprudence, l’ancien président de la Commission PAJ de l’Assemblée nationale rappelle qu’ « un arrêté de la Cour Suprême de 2007 a écarté la possibilité de soumettre à l’autorisation du Congrès la déclaration de l’état d’urgence « .
« Maintenant que la Cour constitutionnelle a tranché dans la continuité de sa jurisprudence 2007, que chacun range son épée et que l’on se concentre, dans l’union et la discipline, sur la seule crise qui nous assaille : la lutte contre le Covid-19 », déclare Delly Sesanga, dans un tweet hier lundi ?
Après le président du sénat Alexis Thambwe Mwamba et le vice-président de l’Assemblée nationale Jean-Marc Kabund, le Vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur Gilbert Kankonde s’est invité à cette polémique autour de la convocation du congrès devant formaliser l’état d’urgence sanitaire ordonné par FATSHI.
« Selon les mesures sanitaires qui ont été prises, les rassemblements de plus de 20 personnes sont interdits. Et le parlement lui-même, le jour de l’ouverture de cette session parlementaire en cours, les deux présidents des deux chambres n’avaient-ils pas dit dans leurs discours d’ouverture qu’ils suspendaient toutes les plénières jusqu’à ce qu’on voit l’évolution de la propagation du virus? Est-ce qu’en ce moment-là le président de la République avait déjà annoncé l’état d’urgence sanitaire? Il ne l’avait pas encore annoncé. On avait juste pris les premières mesures sanitaires et eux-mêmes avaient tiré cette conclusion là que ça ne servait à rien qu’ils puissent se réunir parce qu’ils s’exposaient à la contamination », a déclaré Gilbert Kankonde, intervenant sur Top congo FM.
En grattant, on se rend bien compte que Gilbert Kankonde envisagerait interdire ce congrès dont la date n’est pas encore fixée.
En dernière instance, seule la Cour constitutionnelle était habilitée à trancher ce débat. Et c’est ce que la Haute cour a fait. Elle a déclaré constitutionnelle la décision du président de la République. « Le débat est clos », commente François Muamba Tshishimbi ».
Communiqué / Démenti sur la prétendue arrestation de dirigeants de la Gécamines
1. Gécamines est surprise par la désinformation datant du 12 avril 2020 circulant dans tes réseaux sociaux et faisant état d’une prétendue mise aux arrêts de ses dirigeants sociaux (mandat d’arrêt provisoire)
2. Le présent communiqué constitue un démenti formel
3. Gécamines précise que la fonction combinée ou unique « PCA et DG s n’existe pas dans ses statuts
4. Elle rappelle que. dans l’affaire dite des 200 millions, le lanceur d’alerte a déjà dans sa déclaration du 17 février 2020, reconnu non seulement l’existence du contrat de prêt mais aussi l’effectivité du transfert de 128 millions d’euros à Gécamines par la voie bancaire avec notamment l’intervention de deux banques européennes (Unicredit Autriche et ING Belgique,
5. Dans son communiqué du 23 décembre 2019, Gécamines a indiqué que la quasi-totalité de cette somme a été versée au Trésor public au litre de Paiement d’avances sur fiscalité
Fait à Kinshasa le 13 avril 2020
La Direction Générale »
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© Dialogue, le mardi 14 avril 2020