15 04 20/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE MERCREDI (Dialogue)
Sommaire
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En ce merdredi 15 avril 2020, il pourrait être utile de rappeler que, malgré le vacarme de « l’affaire Kamerhe », du « bras de fer » autour de la convocation d’un Congrès et des échange de noms d’oiseaux que l’une et l’autre provoquent, qu’on a un peu perdu de vue un danger bien plus grave que le covid19 : l’Ebola a de nouveau frappé dans l’Est. La politique, la santé, et la justice sont au menu de la presse congolaise. Cela concerne principalement la rencontre entre le Président de la République, Félix Tshisekedi, et les présidents des deux chambres du Parlement, Alexis Thambwe Mwamba et Jeanine Mabunda.
Persistance d’Ebola
Radio Okapi note «L’épidémie de fièvre hémorragique Ebola en République démocratique du Congo (RDC) reste une urgence mondiale, a décidé ce mardi14 mars l’Organisation mondiale de la santé (OMS), après la réapparition de cas dans l’est du pays.
« Le comité [d’urgence] a convenu que, bien que le risque de propagation d’Ebola à l’international soit faible, cet événement constitue toujours une urgence sanitaire DE portée internationale, nécessitant une coordination et un soutien international », a annoncé l’OMS dans un tweet, à l’issue d’une réunion des experts.
Ces derniers recommandent également « d’étendre l’utilisation du vaccin chez les populations à haut risque, la vaccination étant le meilleur outil de santé publique pour prévenir et contrôler la propagation » du virus.
L’organisation mondiale de la santé a déclaré le 17 juillet 2019 que l’épidémie d’Ebola, qui sévit en République démocratique du Congo (RDC) était désormais une « urgence » sanitaire mondiale.
Selon le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom, il était temps pour le monde de prendre acte de l’épidémie. Il avait toutefois recommandé que les frontières de la RDC avec ses voisins restent ouvertes.
La RDC et l’OMS s’apprêtaient à proclamer officiellement la fin de l’épidémie le lundi, encouragées par la disparition de nouveaux cas et la sortie de la dernière patiente d’un centre de traitement d’Ebola à Beni le 3 mars. Mais leurs espoirs ont été douchés à trois jours de l’échéance, avec l’annonce vendredi de la mort d’un homme de 26 ans dans le territoire de Beni, l’un des épicentres de l’épidémie de fièvre hémorragique qui a tué 2.276 personnes depuis sa déclaration le 1er août 2018 dans l’est du pays ».
Rencontre entre Félix Tshisekedi, et les présidents des deux chambres
Cas-info.ca titre « État d’urgence, la Présidence réclame à Thambwe Mwamba des excuses pour avoir ‘’outragé’’ le Chef de l’ État ».
« La courtoisie voudrait que celui qui a outragé s’excuse », estime le porte-parole du Président de la République, Kasongo Mwema, quelques heures après l’audience que Félix Tshisekedi a accordée à Jeannine Mabunda et Alexis Thambwe. Il semble n’avoir pas bien digéré les propos du président du Sénat, écrit Cas-info.ca
« Le président du sénat a quand même fait des déclarations qui nous ont laissées un peu pantois, la cour Constitutionnelle est la seule instance habilitée à juger de la constitutionnalité des actes présidentiels. Pas les Présidents des Chambres législatives », a ajouté le porte-parole du Président Tshisekedi, cité par le média en ligne.
Mais l’acteur politique Franck Diongo pense qu’il faut aller au-delà des simples excuses. Dans les colonnes d’Actu-30.info, il appelle le procureur général près la Cour de cassation à interpeller, et Jeanine Mabunda et Thambwe Mwamba pour « outrage au chef de l’État ».
Ce n’est pas de l’avis de la présidente de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda. Pour elle, « il faut regarder de l’avant », rapporte Actualité.cd.
« Il ne s’agit pas ici de revenir sur ce qui s’est dit et fait. Il faut regarder de l’avant. Au moment où la population autour du chef de l’Etat, autour des institutions, des élus de la République cherchent les meilleures mesures pour protéger nos populations, je crois que ce ne sont pas des batailles politiques qui doivent nous distraire. Il faut voir ensemble comment nous allons avancer », a-t-elle préconisé.
Ce qui fait dire au journal La Prospérité, que « Félix Tshisekedi, Jeanine Mabunda et Thambwe Mwamba font bloc contre Covid-19 ! »
« Fausse alerte ! Il n’y a aucune polémique entre l’institution Président de la République et le parlement de la RDC. Les deux Chambres sœurs du parlement travaillent en odeur de sainteté avec le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, pour bouter hors du territoire national la pandémie du COVID-19 ainsi que protéger la population congolaise face à cette urgence sanitaire mondiale. Et donc, les questions sanitaires restent une priorité pour les deux Institutions, a fait savoir Mme Jeanine Mabunda Lioko, lors de la restitution de la réunion interinstitutionnelle qui s’est tenue hier, mardi 14 avril 2020, dans la périphérie de la N’sele, avec le Président de la République. «Je suis contente de voir que tout le monde a retenu que même dans la Constitution, même dans le Règlement Intérieur, il y a différentes activités dont le Congrès. Je ne crois pas que ce soit l’enjeu. Comme je vous l’ai dis dans le cadre des activités et du Sénat et de l’Assemblée nationale, nous avons mis sur pied un groupe de réflexion et ce groupe a fait des propositions. Je crois qu’il faudra un cadre Institutionnel approprié que sont nos activités parlementaires qui ,nous permettront de dérouler tout cela. Je crois que c’est ce qu’il faut retenir de ces échanges à bâtons rompus assez approfondis», a-t-elle précisé.
La crise désamorcée
Au lendemain de l’arrêt de la Cour Constitutionnelle jugeant conformel’Ordonnance N°20/014 du 24 mars 2020 portant proclammation de l’état d’urgence sanitaire contre la propagation de la pandémie du COVID-19, le Président de la République, Félix Tshisekedi, a présidé une importante reunion à laquelle ont pris part les Présidents de deux Chambres du parlement, Jeanine Mabunda Lioko et Alexis Thambwe Mwamba ; le Directeur du Cabinet adjoint du Président, Eberande Kolongele et le Conseiller spécial en matière la Sécurité, François Beya. D’après maints analystes politiques, cette rencontre a permis de desamorcer la crise instritrutionnelle.
Pour sa part, Mme Jeanine Mabunda Lioko, Présidente de l’Assemblée nationale, faisant la restiutution devant la presse accréditée au parlement, a signifié, expressis verbis, qu’il s’agissait d’une reunion dans le cadre des ‘’relations de courtoisie Institutionnelle’’ qui a tourné autour de plusieurs questions liées à l’actualité notamment, la reprise prochaine des travaux suspendus au niveau du parlement à cause du coronavirus en vue d’accompagner l’état d’urgence sanitaire décrété par Félix Antoine Tshisekedi depuis le mardi 24 mars dernier.
Priorité du moment
Face à la propagation exponentielle de cette maladie qui a tué plus des 20 congolais selon le rapport de l’INRB, la speaker de l’Assemblée nationale et son homologue du Sénat ont passé en revue avec le Chef de l’Etat les modalités pratiques de cette reprise qui doit concilier l’exemplarité des Députés et Sénateurs au souci de deux chambres d’apporter une réponse efficace à cette lutte. Mme Mabunda a insisté sur la priorité du moment, à savoir s’unir autour du Chef de l’Etat pour contrer cette pandémie et non se perdre dans les disputes politiciennes. Dans les prochaines semaines, les élus nationaux prévoient de reprendre la route du palais du peuple selon les modalités hygiéniques qui seront définies afin de se conformer aux mesures de lutte contre la pandémie du covid19.
Report du Congrès
A la question de savoir sur le report ou le maintien du Congrès devant fixer les mesures d’encadrement de l’état d’urgence sanitaire, la présidente de l’Assemblée nation a évité de répondre explicitement à cette question.« Je crois qu’à ce stade, le plus important c’est comment nous luttons autour du comité technique du Docteur Muyembe pour pouvoir arriver à bout de ce virus », a-t-elle fait savoir.
Reprise des activités parlementaires
Pour Mme Mabunda, les activités parlementaires étaient suspendues jusqu’au 5 avril. Elles vont donc reprendre d’ici peu. « Je ne souhaite pas qu’il faut toujours porter le débat sur des querelles politiques. Je crois que les gens ont voulu, peut-être à tort, donner l’impréssion des querelles politiques sur ce débat. Je crois que c’est la vigueur de la démocratie. Chacun dans l’Institution dont il émane propose sa lecture par rapport à l’enjeu important. Cet enjeu important, c’est l’état d’urgence, coment protéger notre population par rapport à ce virus ? Avons-nous suffisamment d’hôpitaux ? La réponse sanitaire que nous donnons par rapport à l’état d’urgence est-ce que c’est approprié ? Nous avons commencé il y a un mois est-ce que c’est suffisant ? C’est tout ce débat que les Députés et les Sénateurs vont mettre sur la table dans le cadre de nos activités parlementaires . Je crois que nous avons une écoute constructive entre Institutions pour pouvoir faire avancer ce sujet », a conclu la speaker de l’Assemblée nationale. Cette sortie médiatique va, sans doute, calmer les ardeurs des uns des autres qui voyaient la crise institutionnelle venir entre le Président de la République et le parlement sur la constitutionnalité de l’état d’urgence décrété par Félix Tshisekedi ».
Jeanine Mabunda s’est abstenue de tout commentaire sur la possibilité de tenir un congrès extraordinaire, complète Dépeche.cd, qui indique que le dialogue entre les trois institutions va se poursuivre dans le cadre des responsabilités qui sont les leurs.
Prunelle RDC ajoute « La priorité aujourd’hui est la protection de nos concitoyens face cette pandémie » (Jeanine Mabunda)
« « La priorité pour l’instant, c’est la protection de nos concitoyens face cette pandémie de coronavirus ». Cette déclaration est celle de Jeanine Mabunda, présidente de l’Assemblée nationale, au sortir de leur rencontre avec le président de la République avec son collège président du sénat, Alexis Thambwe Mwamba.
Pour la présidente de l’Assemblée nationale, ce ne sont pas des guerres politiques,querelles intestines qui les empêcheront de se mettre en ordre de bataille pour lutter ensemble, sous l’égide du président contre le covid-19 et ainsi protéger les citoyens congolais.
Parlant de l’organisation d’un probable congrès, la speaker de la chambre basse du parlement a fait savoir qu’ils ont fait part au chef de l’État d’une séries d’activités que le parlement ont prévu pour l’accompagner dans la lutte acharnée contre cette pandémie.
Elle a tout de même rappelé que le parlement avait suspendu toutes ses activités jusqu’au 4 avril. Avec le président ils ont échangé sur le travail parlementaire après cette période.
Il est à noter que la question de l’arrêt de la Cour constitutionnelle en rapport avec la controverse née à la suite de l’état d’urgence décrété par le Président de la République pour faire barrage au covid-19 a également été évoquée ».
Coronavirus
Les institutions Président de la République, l’Assemblée nationale et le Sénat s’étant mises d’accord sur la priorité qu’est le Coronavirus, Forum des As annonce justement à ce sujet que le « pire est à craindre en mai ».
« Selon les différents modèles de projection de la pandémie au Covid-19, contextualisés à la RD Congo, le moment le plus haut de cette croissance sera atteint entre la première et la deuxième semaine du mois de mai prochain », prévient le quotidien qui cite Dr Jean-Jacques Muyembe.
« La pandémie entre dans une phase de croissance exponentielle dans la capitale, alerte le Dr Jean-Jacques Muyembe.
D’un seul cas détecté positif le mercredi 10 mars dernier, la RD Congo a enregistré hier mardi 14 avril, un total de 254 personnes atteintes de Covid-19 dont 21 décès, soit une létalité de 8,5%, selon les statistiques officiels. Enorme. Cependant, si les efforts de préparation en cours dans le pays, ne sont finalisés à temps, le pire est à craindre au mois de mai prochain. C’est ce qu’annonce le Dr Jean-Jacques Muyembe Tamfum, coordonnateur du Secrétariat technique du comité multisectoriel de riposte au Covid-19 (CMR-Covid-19), dans un communiqué signée le lundi 13 avril.
Dans ce même communiqué sanctionnant sa troisième réunion, le CMR-Covid-19 en RD Congo renseigne que la pandémie entre déjà dans une phase de croissance exponentielle dans la ville de Kinshasa. » Selon les différents modèles de projection de la pandémie au Covid-19, contextualisés à la RD Congo, le moment le plus haut de cette croissance sera atteint entre la première et la deuxième semaine du mois de mai prochain « , précise le CMR-Covid-19 dans le compte-rendu de sa réunion.
RELACHEMENT DES MESURES ET CONSIGNES PRECONISEES
Loin d’en rajouter à la psychose ambiante, le Secrétariat technique du Comité multisectoriel de riposte au Covid-19 en RD Congo, fonde Plutôt sa crainte sur des faits vérifiables. Y allant de son évaluation, cette structure déplore le relâchement dans le respect des mesures et des consignes prises par les autorités sanitaires et politiques du pays, pour empêcher la propagation rapide de cette maladie dans la ville de Kinshasa, considérée jusqu’ici comme l’épicentre de la pandémie en RD Congo.
Parmi ces gestes barrière non sévèrement observés, le CMR-Covid-19 met en exergue la mesure de distanciation sociale. Ce constat saute à l’œil nu. Surtout dans les quartiers populaires de la mégapole congolaise où des pans entiers de la population refusent de croire à l’existence de cette pandémie. Malgré tous les messages de sensibilisation diffusés à longueur de journée à travers les médis, les clichés ont la peau dure dans la plupart des communes de la ville.
Dans un contexte précis de confinement partiel de la capitale qui ne rend pas encore obligatoire le port de masque, les foules de personnes observées dans les différents arrêts de bus confortent justement la peur de ce groupe d’experts locaux en charge de la riposte à la pandémie.
Dès lors que les mesures préventives suffisamment médiatisées ne sont pas respectées par la population, le CMR-Covid-19 en RD Congo redoute une transmission interhumaine de la pandémie à grande échelle au cours de la période critique qui s’annonce. Entendu par-là, la première moitié du mois de mai prochain.
L’URGENCE DU PORT OBLIGATOIRE DE MASQUE
En donnant l’alerte de la croissance de la pandémie à Kinshasa, le CMR-Covid-19 n’entend nullement annoncer l’apocalypse dans la capitale. Loin, s’en faut. Sa démarche se veut plutôt à la fois pédagogique et préventive. D’ores et déjà, cette structure rappelle au Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba que les mesures prises respectivement le 18 et le 24 mars dernier par le Président Félix Tshisekedi, doivent rester de stricte observance.
A ce jour, la situation épidémiologique de la pandémie de Covid-19 à Kinshasa atteste que la commune de Gombe en est l’épicentre. Toutefois, les autorités sanitaires locales révèlent que la maladie est sortie des frontières de cette municipalité, principal centre des activités économiques de la capitale, pour s’étendre sur les communes voisines.
Compte tenu de cette extension des foyers infectieux en dehors de la commune de Gombe vers d’autres municipalités environnantes, le CMR-Covid-19 estime que la mesure de confinement ne doit pas se limiter à la seule commune de Gombe. Bien au contraire. Elle doit impérativement s’étendre sur les entités politico-administratives qui entourent la Gombe, siège administratif de toutes les institutions du pays.
Par ailleurs, la mesure d’interdiction de tous les rassemblements, toutes les réunions et célébrations de plus de 20 personnes sur les lieux publics, en dehors du domicile familial, doit être également renforcée. A ces deux premières recommandations, le CMR-Covid-19 en RD Congo ajoute le port obligatoire de masque dans tous les lieux publics. Particulièrement, les marchés et Wenzes de la capitale. » Il y a véritablement urgence aujourd’hui à faire appliquer toutes les mesures de prévention prises dans le cadre de cette riposte en les adaptant au mieux aux réalités sociales et économiques de notre population « , exhorte le CMR-Covid-19.
Toutefois, le Secrétariat technique du comité multisectoriel de riposte au nouveau coronavirus note qu’en date du 13 avril courant, l’évolution de la pandémie en RD Congo atteste que 222 cas ont été détectés à Kinshasa dans 24 zones de santé. Les plus touchées des 24 sont les zones de santé de Gombe (66 cas), Binza Météo (34 cas), Binza Ozone (20 cas), Kintambo (19 cas), Limete (15 cas) et Lemba (13 cas).
Par ailleurs, 5 cas ont été détectés positifs dans la province du Nord-Kivu, contre 4 dans le Sud-Kivu, 2 en Ituri et 1 cas dans le territoire d’Idiofa, province du Kwilu. 20 cas ont été guéris et 143 ont été en bonne évolution à la même date du 13 avril.
On rappelle que lors d’une conférence de presse virtuelle le mercredi 18 mars dernier à Genève en Suisse, le Directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, avait appelé l’Afrique à se » réveiller » face à la menace du nouveau coronavirus. » Le meilleur conseil à donner à l’Afrique est de se préparer au pire et de se préparer dès aujourd’hui (ndlr : mercredi 18 mars) « , avait-il déclaré ».
Dans le cadre de la lutte contre le Coronavirus, le gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila Mbaka, a annoncé que d’autres communes de Kinshasa seront confinées dans les jours à venir, informe 7sur7.cd
Affaire Vital Kamerhe
Au chapitre de la justice, le Bulletin de l’Agence congolaise de presse informe que les juges d’appel vont se prononcer mercredi 15 avril sur la mise de liberté provisoire du directeur de Cabinet du Chef de l’Etat, Vital Kamerhe.
Cette requête a été introduite par ses avocats après que ces derniers ont interjeté appel à propos de la décision du tribunal de paix de Kinshasa-Matete refusant d’accorder la liberté provisoire à leur client.
Pendant ce temps, Le Phare fait remarquer que le petit-frère de Vital Kamerhe est en fuite, alors qu’il était attendu au Parquer général de la Cour d’appel de Kinshasa/Matete. Il s’appelle Shangalume Nkingi Daniel alias Massaro.
Selon les informations qui courent, il se serait caché dans la vaste commune de Mont-Ngafula. Il tente de trouver une piste pouvant le conduire au Kongo Central où il espère se réfugier au Congo-Brazzaville ou en Angola. Les frontières entre les trois pays étant fermées, il compte faire parler les pièces sonnantes et trébuchantes pour séduire les agents d’immigration de part et d’autre de nos frontières, suppute ce journal.
Conseiller au ministère du Budget, l’intéressé est poursuivi du chef de détournement des deniers publics, selon l’article 145 du CPL II dans le cadre des enquêtes sur les travaux de 100 jours du programme d’urgence du chef de l’Etat Félix Tshisekedi, ajoute Congoprofond.net
Un avis de recherche contre lui vient d’être lancé par le procureur général Kisula Betika Adler pour que le commissaire provincial et l’inspecteur en chef de la brigade criminelle puissent le retrouver.
Le Potentiel titre « Justice : Un avis de recherches lancé contre Shangalume Nkingi, le frère de Kamerhe, en fuite »
« M.Shangalume Nkingi Daniel, alias Massaro, frère cadet de Vital Kamerhe, était attendu ce mardi 14 avril au parquet général près la Cour d’Appel de Kinshasa/Matete. Il devait être entendu dans le cadre des enquêtes sur la gestion des fonds alloués aux travaux du Programme d’urgence initié par le chef de l’Etat.
Au lieu de répondre à l’invitation du Parquet, Daniel Massaro est en fuite.
Pour s’être soustrait de la justice, le Parquet général a émis un avis de recherches n° Aff. MPc/SHANGALUME NKINGI Daniel. Alias MASSARO RMP 2538 PG 023b/KAM. Cet avis est adressé au Commissaire provincial de la PNC Ville de Kinshasa.
Dans ce document, le Parquet enjoint au Commissaire provincial de procéder à d’intenses recherches en vue de retrouver le nommé SHANGALUME NKINGI Daniel, alias MASSARO, résident à Kinshasa, actuellement en fuite.
L’intéressé est poursuivi du chef de détournement des deniers publics (Art.145 du CPL II).
Le document ajoute : « En cas de découverte de l’intéressé, l’appréhender, l’1cheminer sous bonne escorte au Parquet général près la Cour d’Appel de Kinshasa/Matete.
On rappelle que Daniel, le frère cadet de Vital Kamerhe, devait renseigner la justice au sujet de la gestion des fonds alloués aux travaux de 100 jours ».
« Daniel “Massaro”, le trait d’union d’un scandale entre Vital Kamerhe et Jammal Samih », écrit Politico.cd.
Au centre-ville de Kinshasa, dans la commune huppée de la Gombe, trois jeunes hommes réussissent, dans une facilité déconcertante, à s’octroyer un marché public de plus de 57 millions de dollars américains ; qui est aujourd’hui au cœur d’un scandale judiciaire touchant le sommet du pouvoir en République démocratique du Congo. Récit exclusif de l’affaire dite « des logements sociaux ».
C’est l’histoire d’une clique de gamins de la Gombe. En face de ce qui sert aujourd’hui du bâtiment officiel du gouvernement congolais, l’Immeuble dit « intelligent », le bonhomme tentant de redresser un drapeau congolais si fier, faisant face aux vents, n’était pas encore là. A quelques mètres de cette statue, se situaient les « logements sociaux » les plus connus du centre-ville de Kinshasa. Les Appartements de Royal. Là, dans ses immeubles datant de l’époque zaïroise, s’entassent quelques familles, celles des sans nom. Mais des habitants de la Gombe tout de même.
Yanick Talangay est sans doute le plus célèbre des ceux qui fréquentent le petit quartier. Plutôt beau-gosse, il grandit dans les bas de ces immeubles et les soirées chaudes des nuits kinoises. C’est un « satellite ». « Tout le monde le connaît ici en ville », explique-t-on dans la Kallina. C’est au croisement des avenues Lubefu et Batetela, dans un petit salon de coiffure, que Yanick croise, bien souvent, durant des années, le jeune Daniel, que la ville surnommera « Massaro ». La longue amitié, de proximité, se lie et traverse le temps. Jeunes, insouciants, célèbres et branchés, ils se connectent avec tant d’autres qui oublient ainsi qu’ils vivaient dans les HLM de la Gombe, se prenant pour ceux de l’autre côté du Boulevard, les « enfants de ».
Le neveu de l’autre Président
Mais le Congo a ses miracles. Dans un pays où Papa Wemba a prouvé que la chance courrait les rues. Quand les pouvoirs politiques chutent et se relèvent, dans un pays où la démocratie se recherche et où la gabegie s’anticipe, « Massaro » Daniel voit un de ses « oncles » arriver au sommet, accédant au cercle carré de Joseph Kabila, au point d’en rêver la succession un jour. Il s’appelle Vital Kamerhe Lwa Kanyiginyi Nkingi. Il parle les quatre langues nationales et c’est animal politique. De 2003 à 2009, il est le « coach » de Joseph Kabila, dans son combat permanent contre ses adversaires politiques. Mais un jour, le natif de Walungu, dans le Sud-Kivu, chute, rejoint l’opposition et y entame une véritable traversée du désert.
En 2019, la chance frappe encore à la porte. Kamerhe s’allie à Tshisekedi et s’apprête à remporter une présidentielle historique. Daniel Massaro Kingi Shangalume lui, de son côté, s’engage dans le parti de son oncle, l’Union pour la Nation Congolaise (UNC). Il se présente à la députation nationale et choisit bien une circonscription qui comprend son quartier Royal, où il n’habite plus. Mais ses liens d’enfances s’y tissent toujours. Il échoue toutefois, avant de voir son oncle remporter le Graal. Rapidement, c’est l’arrivée au pouvoir. Le jeune, membre de l’UNC et proche du Directeur de cabinet du président République, un des hommes les plus puissants du nouveau régime, gagne un poste de Conseiller au ministère du Budget, où il n’hésite pas à entamer la grande vie. Ça y est ! C’est à ce moment qu’il se rabiboche avec ses anciens amis de « Royal ». Les soirées kinoises ont des nouveaux rois. Des jeunes qui dépensent et ne comptent jamais.
Puis, un bon matin, Yanick Talangay, qui est salarié à une étrange société des sujets libanais « Ilalco », est touché par le Saint-Esprit. Jammal Samih-fils, l’un des enfants de son patron, a un projet de construction des maisons préfabriquées. « C’est au début de l’année 2019. Le fils de Jamal a approché Talangay pour lui parler de ce projet qu’il avait déjà initié du temps de Joseph Kabila. Mais avec le départ de l’ancien président, il fallait alors le présenter au Président Tshisekedi », explique un de ses proches à POLITICO.CD. Ça tombe bien. Le fils Talangay, ancien de Rayal, connait quelqu’un qui n’est autre que le neveu du nouveau bras droit du Président ! « Un soir, Jammal-fils et Talangay sont allés voir Massaro (Daniel) pour lui parler du deal. A la clé, le fils Jammal lui offre même un véhicule juste pour qu’il le présente au Directeur de cabinet du Chef de l’Etat », ajoute notre source.
Les nouveaux riches
C’est durant une autre nuit sombre que Massaro Daniel débarquera chez son « oncle », en tout cas, d’après plusieurs sources concordantes. Dans une conversation familiale que nul ne saurait percer, Jammal-fils retourne voir son père, Jammal Samih, pour présenter, ensemble, le soubassement d’une insolente affaire. Rapidement, les Jammal créent Husmal Sarl (capital social de 9.000 USD) le 25 avril 2019. 55 jours après la création de Husmal Sarl, soit le 20 juin 2019, le Directeur de cabinet du Chef de l’Etat, Vital Kamerhe, saisit le Directeur général de la Direction de contrôle des marchés publics aux fins de l’obtention d’un avis de non-objection en vue de l’exécution, en procédure de gré à gré avec la société Husmal Sarl. En accompagnement de la lettre, une facture de la société Husmal Sarl indiquant, sans trop de détails, 1.000 maisons préfabriquées pour policiers au prix de 19.000 USD la pièce (Total : 19 millions USD) et 2.000 autres pour les militaires valant également 19.000 USD la pièce (Total : 38 millions USD). Coût global du marché : 57 millions USD.
Les jours qui s’en suivront, la Gombe découvre ses nouveaux riches. Massaro Daniel, les Jamal ou encore leur entremetteur lasseront les nuits kinoises, au point même d’embarquer un jour en direction des Etats-Unis d’Amérique, pour y célébrer leur nouveau succès. Sur les réseaux sociaux, des images d’une nouvelle bourgeoisie fusent. Le Conseiller au ministère du budget est méconnaissable. Il transpire le dollar, avec le teint d’un prince.
Jusqu’à cette journée du 8 avril 2020, où le Congo entier assiste à la chute de son puissant oncle. La justice congolaise écroue Vital Kamerhe à Makala, au bout de plus de 6 heures d’audition. Elle lui refusera même une liberté provisoire. « Le juge ne veut pas avoir de mauvaises surprises. Un homme de son rang, s’il sort de prison, il pourrait détruire des preuves ou créer toute sorte de problèmes qui pourraient anéantir la procédure », explique une source administrative au Parquet de Matete.
Mais la justice n’en était qu’au début de sa procédure. Elle découvre alors que 47 millions de l’argent versés aux Jammal par le trésor public n’ont pas pris la bonne direction. Aidés par la Rawbank, nos alliés de circonstance auraient réussi à faire disparaître ce pactole du circuit bancaire.
Aussi, alors que Jammal Samih père et Vital Kamerhe croupissent à Makala, la justice lance des convocations à d’autres. Daniel Massaro est « invité » ce mardi à Matete sans s’y présenter. Une traque être lancée. Pendant ce temps, le ciel s’assombrit de plus en plus dans l’univers de son puissant oncle Vital Kamerhe.
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© Dialogue, le mercredi 15 avril 2020