23 04 20/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE JEUDI (Dialogue)

S

ommaire

En ce jeudi 23 avril 2020, le coronavirus ne figure guère dans les pages des médias parus à Kinshasa que pour quelques faits divers relevant de la catégorie des « chiens écrasés ».On assiste au grand retour des thèmes habituels : cohabitation, pouvoirs spéciaux, justice, corruption et impunité, emprise de Fatshi sur les Forces Armées ou encore diplomatie interafricaine…

Pandémie

Le Phare titre « -L’autre face du covid-19 ».

« A chaque époque, ses épidémies. A chaque période, ses nouveaux riches. Et à chaque saison, ses mœurs. En synthèse, cela donnerait bien : « A chaque époque, ses épidémies, ses nouveaux riches et ses traditions et coutumes». Un tableau comparatif de cette évolution, vu à travers les différentes époques de Mobutu à Fatshi, nous dévoilerait des mœurs de nos contemporains, des similitudes et des singularités dignes d’aiguiser notre curiosité et de nous procurer quelques leçons utiles pour l’avenir.

Dénominateur commun à tous les riches, le luxe insolent, chacun à sa manière. Et l’éternel sourire. On rit sans cesse même s’il n’y a pas matière à rire. A vrai dire, les riches de chaque époque rient aux éclats, gorge déployée, parce qu’ils ont bien mangé et bien bu. Mais surtout pour avoir gagné des marchés de gré à gré, sans compétir avec des concurrents outillés, sans disposer des références techniques solides, sans assises bancaires, sans compte-épargne. Le rire, c’est pour des millions de dollars déversés dans une multitude des comptes bancaires ayant pour principaux bénéficiaires, un cheptel de mammifères de belle race, des membres de la belle-famille et une armée des courtisans acquis à leur cause.

A l’époque de Mobutu, prédominaient le paludisme, la tuberculose et les MST. Et plus tard, le Sida. Les nouveaux riches de cette époque avaient pour modèle, le puissant dictateur habillé par Arzoni, le célèbre couturier belge. Célébrés en mouvanciers, vénérés comme des demi-dieux polygames, ils ne regardaient pas à la dépense pour défendre leur classe. Ils avaient du goût, roulaient carrosse dans de belles limousines et des cabriolets décapotables coupé sport avec moteur turbo full injection. Dans leurs salons somptueux, les tapis aux poils longs où disparaissaient des chaussures rappelaient nos savanes boisées.

Les week-end en bonne compagnie se passaient sur les plages méditerranéennes. A Kinshasa, ils étaient fatigués de fréquenter les mêmes restaurants aux enseignes éteintes, et le dancing-clubs. Les officiers supérieurs et généraux, nouveaux acquéreurs, avaient fait fortune sur le dos des morts, et de fictifs. Ils avaient accumulé des chambres froides, des bateaux et des barges. Certains alignaient quelques avions cargos achetés dans des pays de l’ex-URSS.

A l’époque de «Mzee» Laurent-Désiré Kabila, les maladies vénériennes et le kwashiorkor faisaient rage. Les nouveaux riches ont trôné impunément sur des biens saisis, des villas arrachées aux Mobutistes en cavale. Radins depuis leur maquis, ils ne savaient pas partager. Vite, ils ont sombré quand ils ont été publiquement étiquetés en conglomérat d’aventuriers opportunistes par leur «autorité morale».

Est venue l’époque de Joseph Kabila. Les «Kabilistes» sont friands des cortèges même après la fin de leurs fonctions publiques. Généralement, à chaque panne de pneumatique, ils n’attendent pas debout les réparations. Pressés, ils sautent dans la jeep d’escorte et disparaissent. Quitte au chauffeur de tout faire, même en laissant en gage sa montre-bracelet ou son téléphone portable auprès des « quados »pour obtenir satisfaction. Egocentriques, ils forment des castes vivant cloîtrés dans une opulence hors normes.

A l’ère du covid-19, d’autres mœurs voient le jour. C’est l’époque des comptes bancaires sans nombre au pays et hors de nos frontières et des détournements monstres. On en veut pour preuve, ce jeune nouveau riche qui s’est vanté de rouler dans une limousine comme celle du Président de la République. Au plus fort de sa « folie de grandeur », il avait déversé des billets de 100 dollars devant son fils âgé de quatre ans. Motif : Gombe confiné, magasins des jouets fermés. Il fallait offrir des cartes à jouer à son bambin. Ce denier, en devin improvisé, tirait des « cartes » de 100 dollars et dans une sorte de chiromancie, prédisait l’avenir de sa famille. Recto : son père continuera à s’enrichir impunément. Verso : il finira mal ses jours dans une planque.

Makala devient de nos jours, un haut-lieu touristique de prédilection, de méditation et de recueillement pour les mandataires publics indélicats et les hommes et femmes d’affaires impénitents. Ne suivons pas leurs mauvais exemples

Cohabitation

La Tempête des Tropiques titre « Coalition FCC-CACH : la méfiance s’amplifie!

« Dernier exemple en date : la contestation par des élus pro – Kabila de la limitation de l’ordre du jour de la plénière convoquée pour proroger l’état d’urgence sanitaire

Le Président de la RD Congo et autorité morale de la plate-forme politique CACH (Cap pour le Changement), Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, et l’autorité morale de la plate-forme politique FCC (Front Commun pour le Congo), le Sénateur Joseph Kabila Kabange, se sont rencontrés mardi à la résidence présidentielle de N’Sele, dans la banlieue Est de Kinshasa, pour tenter de calmer les vagues qui secouent leur coalition politique actuellement au pouvoir en RDC. Cette rencontre a été sanctionnée par un communiqué diffusé par la presse présidentielle et qui ne semble pas refléter le contenu complet de ce long entretien.

Ces deux dernières semaines, il a été constaté une guerre médiatique entre des cadres de deux plates-formes de la coalition au pouvoir. Certains lieutenants de Joseph Kabila, forts de leur majorité écrasante dans les deux chambres du Parlement, se sont permis de tirer à boulets rouges sur l’actuel Chef de l’Etat, sans pourtant avoir les moyens de l’achever.

L’un d’eux est allé jusqu’à soutenir que le numéro un rd congolais a menti lorsqu’il a mentionné, dans son Ordonnance du 24 mars 2020 décrétant l’état d’urgence sanitaire, qu’il avait au préalable consulté les Présidents de deux chambres du Parlement et le Premier ministre. Alexis Thambwe Mwamba, Président du Sénat, a déclaré le samedi 11 avril 2020, sur une station de radio privée de Kinshasa, que lorsqu’il a été reçu par le Chef de l’Etat, en compagnie de la Présidente de l’Assemblée nationale et du Premier ministre, il n’a pas été question de l’état d’urgence sanitaire.

Selon lui, cette Ordonnance présidentielle viole la Constitution. Vingt-quatre heures plus tard, le premier vice-président de l’Assemblée nationale et président a.i. de l’UDPS, le parti présidentiel, Jean-Marc Kabund, est passé sur la même station de radio pour contredire Thambwe Mwamba.

L’intervention de la Cour constitutionnelle, dans son arrêt du 13 avril 2020, a finalement donné gain de cause au Chef de l’Etat et clos ainsi le débat. Après la publication lundi 20 avril 2020 de l’Ordonnance présidentielle autorisant les deux chambres du Parlement à se réunir séparément, à titre exceptionnel, avec plus de 20 personnes pour autoriser la prorogation de l’état d’urgence sanitaire qui prend fin le 24 avril, plusieurs députés du FCC et du Mouvement de Libération du Congo (MLC), parti de Jean- Pierre Bemba, ont encore déclaré à travers plusieurs médias, que le chef de l’Etat n’aurait aucun pouvoir de limiter l’ordre du jour des plénières des chambres du Parlement. La réplique médiatique de plusieurs partisans et courtisans du Président Fatshi ne s’est pas fait attendre.

L’affaire Kamerhe ne serait pas étrangère à l’hostilité affichée par le FCC

L’arrestation et l’incarcération, depuis le 8 avril 2020, du directeur de cabinet du Chef de l’Etat, pour détournement présumé de deniers publics, a provoqué une véritable onde de choc dans la sphère politique congolaise. Trois jours plus tard, soit le 11 avril 2020, le Président du Sénat fait une sortie médiatique pour critiquer l’Ordonnance présidentielle décrétant l’état d’urgence sanitaire.

Pourtant, cette Ordonnance a été publiée 18 jours avant la sortie médiatique de Thambwe Mwamba. Pourquoi avoir attendu tout ce temps pour réagir ? Le président du Sénat pouvait-il s’attaquer au Chef de l’Etat sans avoir reçu l’aval de l’autorité morale de la plate-forme FCC ?

Il est vrai que l’affaire Kamerhe embarrasse le FCC, car des mandataires de l’Etat impliqués dans cette sale affaire sont tous membres ou proches de cette plate-forme politique. Il s’agit notamment des Directeurs Généraux (DG) de l’Officie des Routes, de l’Office des Voiries et Drainage (OVD) et du Fonds d’entretien routier (Foner). Un autre cacique proche du FCC, le DG de l’Office de Gestion du Fret Maritime (Ogefrem) est actuellement recherché par le Parquet général près la Cour de cassation, suite à des accusations de malversation financière.

Habitués à un régime d’impunité totale, les caciques du FCC redouteraient que cette vague de poursuites judiciaires rattrapent plusieurs d’entre eux. Les attaques répétées contre le Président de la République seraient donc un moyen de chantage sur le Chef de l’Etat. Ainsi le FCC espère peut-être le voir reculer dans son engagement à lutter contre la corruption et l’impunité ».

Forum des As titre « FCC-CACH : traité de paix ou énième armistice ? »

« Soudain, la tension retombe ! L’Assemblée nationale tient sa plénière ce jeudi 23 avril 2020. Le Sénat devrait suivre. Exit la guéguerre entre institutions de la République. Aux orties la passe d’armes juridico-politico-sémantique entre sociétaires du FCC et membres du CACH.

Des snipers d’un camp comme de l’autre ont rangé leurs fusils. Ca sent le mot d’ordre. De qui ?

Inutile de se triturer les méninges sur les ressorts de cet armistice. Un de plus. La jurisprudence en train de s’installer veut qu’au lendemain de la rencontre entre « Fatshi et JKK « , les troupes rangent leurs armes. Et bonjour la détente ! L’histoire des bisbilles entre le FCC et le CACH -en train de s’écrire- renseigne aussi que le dégel dure l’espace d’un matin, façon « chassez le naturel, il revient au galop « .

Pourtant, à chacun de leur face-à-face, les deux autorités morales de la coalition au pouvoir appellent au calme et à la concertation permanente. Une exhortation récurrente qui, jusqu’ici, est loin de servir d’antidote à la résurgence des hostilités.

Une guérilla interne dont le modus operandi est quasiment le même. Un sujet de friction dans la gestion du pays et tout de suite les  » fous du roi  » et autres  » tireurs embusqués  » vont à la castagne. Des tirs viennent de partout et vont dans tous les sens jusqu’à la prochaine rencontre entre  » les deux hautes personnalités « .

Faudrait-il systématiquement en arriver là pour que les chefs de la Majorité présidentielle et de la Majorité parlementaire jouent aux sapeurs- pompiers ? Bien sûr que non.

Car, au lieu de déployer des trésors d’énergie dans des chamailleries, les deux blocs au pouvoir feraient œuvre utile en s’investissant dans le vaste chantier qu’est la RDC. En plus, l’urgence existentielle qu’impose le covid-19 ne devrait pas laisser une seconde aux gestionnaires du pays de jouer à se faire peur. Jusqu’à ce que leurs chefs de file respectifs viennent les séparer.

L’entrevue de mardi dernier à N’Sele augurerait-elle enfin d’un nouveau départ sur base d’un véritable traité de paix, préalable à une gouvernance sereine et efficace du pays pour la suite du quinquennat ?

Pas besoin d’un référendum pour connaître la tendance de la majorité silencieuse ».

La Prospérité, sous le titre « Polémique autour de l’état d’urgence : le problème provient de la Constitution elle-même qui est mal écrite », reprend une Tribune de Claude Manguli, juriste congolais établi à Paris, dont le texte a paru dans ces pages la semaine dernière.

(L’originalité – plus diplomatique que juridique – de la position de Manguli est que, renvoyant la faute aux Constitutants de la Transition, elle permet de dédouaner aussi bien FCC que CACH. Donc d’enterrer la querelle sans que nul ne perde la face. NdlR)

Garde républicaine

Radio Okapi annonce que « Félix Tshisekedi nomme de nouveaux commandants de la Garde républicaine »

« Le Président Félix Tshisekedi a nommé ce mercredi 22 avril de nouveaux responsables à la tête du commandement de la Garde républicaine.

Le général-major Christian Tshiwewe Songesha est le nouveau commandant de la Garde républicaine. Le général de brigade Jerôme Chico Tshitambwe est son adjoint chargé des opérations et du renseignement, tandis que le général de brigade Jules Banza Mwilambwe est le commandant adjoint chargé de l’administration et de la logistique.

Le chef d’Etat-major de la Garde républicaine est le général de brigade Kabi Kiriza Ephraïm.

La garde républicaine est un corps de l’armée essentiellement chargé de la sécurité du chef de l’Etat. »

Forum des As titre«REMUE-MENAGE AU SEIN DES FARDC / Fatshi nomme un nouveau patron de la Garde Républicaine  * Par ailleurs, le cardinal Fridolin Ambongo nommé coordonnateur du Fonds national de solidarité contre le Covid-19 ».

« La Garde Républicaine a désormais un npoiuveau patron. Il s’agit du Général-major Tshiwewe Songesha Christian, nommé commandant de cette Unité spécialisée des Forces armées armées de la RD Congo (FARDC), chargée de la protection du Chef de l’Etat. Une ordonnance signée à cet effet le 11 avril courant, a été lue hier à la Radiotélévision nationale congolaise, télévision de l’Etat.

Sur la même décision du Président Félix Tshisekedi, le nouveau numéro 1 de la GR sera secondé par deux autres officiers généraux. A savoir les Généraux de brigade Chiko TSHITAMBWE Jéröme et BANZA Mwilambwe Jules, nommés respectivement Commandant adjoint de la Garde républicaine chargé des opérations et du renseignement et Commandant adjoint de la Garde républicaine chargé de l’Administration et de la logistique.

Par ailleurs, au terme de l’ordonnance n°20/025 du 11 avril 2020 portant nomination au sein du commandement et de l’Etat-major de la Garde républicaine, Félix Tshisekedi, constitutionnellement Commandant suprême des FARDC, nomme le Général de brigade Kabii Kiriza Ephraïm, Chef d’Etat-Major de la Garde Républicaine.

Outre Les deux premières ordonnances concernant les Fardc, le Président congolais a également signé une troisième ordonnance nommant les membres du Comité de gestion du Fonds national de solidarité contre la pandémie de Covid-19 (FNSCC). Composée de douze membres, cette structure sera coordonnée par l’archevêque de Kinshasa, Fridolin cardinal Ambongo, assisté du pasteur André Bokundoa de l’Eglise du Christ au Congo (ECC).

Parmi les membres du FNSCC, figurent, entre autres, les pasteurs Delphin Elebe de l’Eglise Kimbanguiste, le Prof Dr Jean-Jacques Muyembe, coordonnateur du Secrétariat technique du Comité multisectoriel contre le Covid-19 (CMRC-19) en RD Congo, Cheick Abdallah Mangala, Représentant honoraire de la communauté islamique au Congo (COMICO).

(Forum des AS publie à la page 3, les trois ordonnances lues hier à la RTNC par le porte-parole de la Présidence, Kasongo Mwema Yamba Yamba. NdlR)

Le Phare titre «Nominations au sein des FARDC et du Fonds national de Solidarité »

« Trois ordonnances présidentielles ont été lues hier mercredi 22 avril 2020 sur le plateau de la télévision nationale par le porte-parole du Chef de l’Etat, Kasongo Mwema. Elles portent nominations au sein des FARDC et du Fonds National de Solidarité.

En ce qui concerne les FARDC, Tshiwewe Sonkesha Christian est nommé général-major, tandis que le général de brigade Kabi Kiriza Ephraïm prend le commandement de la Garde Républicaine, en remplacement du général Ilunga Kampete, toujours sous sanctions de l’Union Européenne. Sont nommés au grade de général de brigade : 1. Banza Mwilambwe Jules et Kabi Kiriza Ephraïm.

Quant au Comité de gestion du Fonds National de solidarité, il est placé sous la coordination du Cardinal Fridolin Ambongo, Archevêque Métropolitain de Kinshasa.

Les autres membres sont : André Bokundowa, Jean-Jacques Muyembe, Abdallah Mangala, Sony Kafuta, Katalay, Liliane Bakeleya, Marie-Madeleine Kalala, Roger Kamba, Ngulu Patrick, Basombe Matabishi, Yvon Tshizungu Mansanga ».

Dossiers judiciaires

Le Phare annonce que «  le Conseil Supérieur de la Magistrature dit non à l’ingérence du ministre de la Justice »

« Dans un courrier daté du 15 avril 2020, le vice-premier ministre et ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Tunda ya Kasende, informait le président du Conseil Supérieur de la Magistrature qu’il allait visiter, incessamment, les offices et services judiciaires de la ville de Kinshasa en vue de s’assurer de leur bon fonctionnement. Réagissant à sa lettre, Benoit Lwamba Bindu, président de cet organe de gestion du pouvoir judiciaire mais aussi président de la Cour Constitutionnelle, lui fait savoir que pareille démarche est inopportune. Il évoque, à ce sujet, l’indépendance du pouvoir judiciaire vis-à-vis des pouvoirs exécutif et législatif, sur pied de l’article 151 de la Constitution.

Il lui rappelle également, au passage, que depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle Constitution de la République, votée par référendum en décembre 2005 et promulguée par le Président de la République le 18 février 2006, le législateur a exclu le ministre de la Justice de la liste des membres du Conseil Supérieur de la Magistrature. Cela sous-entend que cet organe est devenu l’affaire personnelle des magistrats, qui sont appelés à s’autogérer, à s’auto-administrer et à s’auto-flageller en cas de dérive.

Ainsi donc, au nom de l’indépendance du pouvoir judiciaire des deux autres pouvoirs constitutionnels, le président du Conseil Supérieur de la Magistrature soutient que les différents dossiers judiciaires pendants devant les différents parquets de Kinshasa ainsi que ceux relatifs à l’administration de la justice ne devraient faire l’objet d’une quelconque concertation entre cet organe et le tuteur du ministre de la Justice et Garde des Sceaux. Cette mise au point, croit-on savoir, est faite pour prévenir une éventuelle tentative du concerné de demander des comptes aux magistrats chargés de l’instruction de certains dossiers judiciaires « chauds » du moment. Et pour que les différentes hiérarchies de la République n’ignorent ce qui se passe, des copies de la lettre de Benoît Lwamba Bindu leur ont été adressées.

Lettre du President du Conseil Superieur de la Magistrature au Vice-Premier Ministre, Ministre de la Justice et garde des sceaux

A Monsieur le Vice-premier Ministre, Ministre de la Justice et garde des Sceaux à Kinshasa/Gombe.

Concerne : Visite du Vice-Premier Ministre, Ministre de la Justice et garde des Sceaux des Juridictions, Offices et Services Judiciaires de la Ville province de Kinshasa.

Monsieur le Vice-Premier Ministre,

L’honneur m’échoit d’accuser bonne réception de votre lettre n°710/MRM487/DA/CAB/VPM/MIN/J&GS/2020 du 15 avril dernier visant l’objet mieux identifié en marge et vous en remercie.

Y faisant suite, je relève l’inopportunité de la visite envisagée, car l’organisation des échanges relatifs aux dossiers judiciaires en cours et l’examen des diverses autres questions concernant la bonne administration de la justice, objet de votre visite, déborde le cadre normatif de la politique judiciaire nationale, qui vous revient de droit, et entre en conflit avec l’article 151 de la Constitution, ainsi libellé : « Le Pouvoir exécutif ne peut donner d’injonction au juge dans l’exercice de sa juridiction, ni statuer sur les différends, ni entraver le cours de la justice, ni s’opposer à l’exécution d’une décision de justice ».

En effet, s’agissant d’un contrôle qui n’est prévu par aucune disposition légale, vous n’en décrivez pas, de surcroît, les contours nécessaires qui garantiraient le respect de cette disposition constitutionnelle.

Par ailleurs, il est avéré que depuis la réforme constitutionnelle du 18 février 2006, le Ministre de la Justice n’est plus membre du Conseil Supérieur de la magistrature, Organe de gestion du Pouvoir Judiciaire.

C’est ce qui qui ressort de l’exposé des motifs énonçant que l’actuelle « Constitution réaffirme l’indépendance du Pouvoir judiciaire dont les membres sont gérés par le Conseil Supérieur de la Magistrature désormais composé des seuls magistrats (article 152).

Enfin, il ne fait l’ombre d’aucun doute que pareille inspection n’a jamais été effectuée dans le passé depuis l’entrée en vigueur de la Constitution sus-visée.

Ainsi, à l’exception du pouvoir d’injonction sur le Ministère public et le droit de regard du Ministre de la Justice sur ses services judiciaires spécialisés placés sous sa tutelle, l’objet de la visite est manifestement contraire aux dispositions constitutionnelles ci-haut mentionnées. Il s’ensuit, dès lors, que la visite envisagée est mal adaptée aux circonstances.

Veuillez agréer, Monsieur le Vice-Premier Ministre, l’assurance de ma parfaite considération.

(S) Lwamba Bindu Benoît, Président du Conseil Supérieur de la Magistrature / Président de la Cour constitutionnelle »

Ouragan FM titre « Dossier Sayiba : Célestin Tunda recadré par le Procureur Général Mumba »

« Le Procureur Général près la Cour de Cassation, Victor Mumba Mukomo a apporté, sur un ton presque tranchant, des éclaircissements aux inquiétudes exprimées par le Vice-premier Ministre et Ministre de la Justice et Garde des sceaux, Célestin Tunda Ya Kasende en rapport avec l’instruction des dossiers par le Parquet Général près la Cour de Cassation.

Dans une lettre datant de 20 avril 2020 dont une copie a été authentifiée par Ouraganfm.cd, le PG reconnaît avoir reçu à travers ses services une correspondance non datée du patron de la justice où il insiste notamment sur le respect de l’instruction des dossiers au Parquet Général près la Cour de cassation.

Dans sa lettre, explique-t-il, Tunda déplore la violation ou le non-respect par le Parquet Général, de certaines dispositions légales notamment les articles 72 et 77 de la loi organique n°13/011-B du 11 avril 2013 portant organisation, fonctionnement et compétences des juridictions de l’ordre judiciaire, principalement dans le dossier du justiciable Sayiba Tambwe, Directeur Général de l’Office de Gestion de Fret Multimodal (OGEFREM).

M. Mumba note que le mandat d’amener peut être décerné par un officier du Ministère Public à la demande d’un officier de police judiciaire menant une enquête préliminaire contre un justiciable qui refuse de répondre à ses invitations, étant donné que force devant rester à la loi.

Pour l’organe de la loi, à la suite d’une plainte déposée dans son Bureau contre le justiciable susnommé, l’enquête préliminaire a été confiée à un officier de police judiciaire tandis que son office avait ouvert un dossier de supervision et non d’instruction sous le D.23/3701/PGCCAS/KAS/MUN/2020.

Il précise que » l’accusé n’ayant pas répondu à ses convocations, l’officier de police judiciaire a sollicité et obtenu, par deux fois, les mandats de comparution qui ont été remis à l’intéressé et qu’en dépit de cela, faisant preuve de mauvaise foi manifeste, Mr. Sayiba a même demandé à l’officier de police judiciaire enquêteur de se déplacer pour l’auditionner à son Bureau ou à défaut lui envoyer un questionnaire préétabli ».

Voilà ce qui a justifié, selon lui, la sollicitation du mandat d’amener auprès du magistrat superviseur qui a été malencontreusement mis en circulation dans les réseaux sociaux.

Pour le Procureur Général, l’enquête en cours au niveau de l’officier de police judiciaire à charge du Directeur Général de l’OGEFREM, n’a pas vocation d’être relayé par son bureau étant entendu que les procès- verbaux qu’aura dressés ledit officier de la police judiciaire, seront en principe, rédigés devant l’officier du ministère public.

Sachez que le Directeur Général de l’OGEFREM Sayiba Ntambwe avait sollicité en 2017 un crédit de 3 millions de dollars américains à Afriland First Bank pour amorcer les travaux de construction du port sec de Kasumbalesa. Des dénonciations de détournement ont fusé de partout épinglant le DG de l’OGEFREM ».

Diplomatie

Le Potentiel titre « F.A. Touadera chez F. Tshisekedi « pour partager l’expérience dans le cadre de la lutte contre le Covid-19 »

« Après une visite éclair de deux heures auprès de son homologue congolais Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, mercredi 21 avril à la résidence présidentielle de la N’Sele, le président centrafricain Faustin Archange Touadera a regagné son pays en milieu d’après-midi.

Au sortir de son tête-à-tête avec le chef de l’Etat congolais, le président Touadera a déclaré à la presse présidentielle que sa visite s’inscrit dans le cadre du renforcement des relations de bon voisinage tout en ajoutant que « nous avons partagé quelques expériences dans le cadre de la lutte contre le covid-19 ».

Le président centrafricain était arrivé hier mercredi 21 avril en milieu de la journée à Kinshasa par l’aéroport international de N’djili.

Le président de la République centrafricaine Faustin Archange Touadera a été accueilli au tarmac présidentiel par le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur Gilbert Kankonde. Il s’était dirigé directement à la résidence présidentielle de la N’sele où l’attendait son homologue congolais Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.

Les relations diplomatiques entre la République démocratique du Congo et la République centrafricaine se sont beaucoup améliorées depuis l’avènement de deux chefs d’État. Il y a quelques mois, le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo avait effectué le déplacement de Bangui pour un séjour de 48 heures.

De son côté, le président Touadera est à sa 3ème visite officielle en République démocratique du Congo ».

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© Dialogue, le jeudi 23 avril 2020

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