Affaires 100 jours : Kamerhe reste dans l’attente des preuves de sa culpabilité (CongoForum)

KINSHASA – Devant les juges, le prévenu Vital Kamerhe s’est montré très offensif lors de son deuxième procès du lundi 25 mai 2020. Il veut comprendre pourquoi il se retrouve en prison.

Vital Kamerhe, à qui la justice congolaise reproche des malversations financières dans le cadre de la construction de maisons préfabriquées en RDC pour 57 millions, s’est montré plus sûr de lui avec un brin d’arrogance. Le prévenu a maintenu sa ligne de défense comme au premier procès.

C’est un Vital Kamerhe très offensif et qui, à un moment, a parlé de lui à la troisième personne. « Je voudrais qu’on puisse m’aider à comprendre pourquoi je me trouve à Makala ? A quel niveau monsieur Kamerhe a été, avec monsieur Jammal, dévaliser la Banque centrale puisqu’il n’y a aucun documents que j’ai signé pour le paiement des 57 millions de dollars », a martelé celui qui, malgré ses démêlés avec la justice, continue à garder son poste à la Présidence de la République.

En quête de sa disculpation

Vital Kamerhe avance plusieurs arguments pour se disculper. Premièrement, il n’a, selon lui, signé aucun document de sortie de fonds. Il invoque également la continuité de l’Etat et des responsabilités antérieures : « Le contrat date de 2018, Tshisekedi n’est pas encore président et Kamerhe n’est pas directeur de cabinet ». Le ministre de l’époque, Justin Bitakwira, sera cité comme témoin. Ensuite, le directeur de cabinet affirme qu’il n’était pas seul aux commandes du programme des 100 jours. « Je ne suis pas superviseur, nous sommes une équipe de supervision ».

Le Patron de l’Union pour la nation congolaise (UNC) a multiplié des arguments afin d’obtenir sa disculpation. Il s’est défensu en disant qu’il n’a signé aucun document autorisant la sortie de fonds. Il a, dans sa défense, évoqué les responsabilités antérieures à l’avenement du CACH au pouvoir. « Le contrat date de 2018, Tshisekedi n’est pas encore président et Kamerhe n’est pas directeur de cabinet ». Il va citre plus d’une fois, Justin Bitakwira, le ministre du développement rural du gouvernement Tshibala, qui avait signé le premier contrat ainsi que son avenant.

Pour Vital Kamerhe, tout ce qu’il faisait dans le cadre de ce programme de 100 jours, il le faisait au nom du Chef de l’Etat et il n’était pas seul aux commandes, ils étaient une équipe de supervision mais c’est lui qui avait la responsabilité de diriger les réunions du comité du pilotage.

Très actif au cours de ce procès, Vital Kamerhe a plus d’une fois interrompu le président de la séance et posé personnellement des questions aux magistrats. « Je voudrais que le Procureur puisse démontrer ici comment Kamerhe a détourné les deniers publics ? (…) Quel jour et par quel document on m’a remis à moi les 47 millions de dollars que j’ai détourné ? », a-t-il lancé à la cour.

Parlant de cet argent qui leur est reproché d’avoir détourné, son co-accusé Samil Jammal de 82 ans qui semble avoir une mémoire sélective, a reconnu toutefois avoir bien reçu les 57 millions USD.

La suite s’annonce longue et musclée

A la question des avocats de Vital Kamerhe de savoir par quel mécanisme leur client aurait détourné cet argent, le magistrat du ministère public, a comme pour retenir son souffle, simplement répondu que Vital Kamerhe n’était pas arrivé à la prison de Makala par hasard. Il a précisé qu’il existe des relevés bancaires et des mouvements de fonds qui devront être expliqués par le partenaire de Félix Tshisekedi.

Et pour la suite de l’affaire, des témoins clés sont attendus incessamment devant la cour. Parmi eux, il y a Hamida Shatur, la propre femme de Vital Kamerhe et la fille de cette dernière, Soraya Mpiana. Wait and see !

© CongoForum – Arnaud Kabeya, 26.05.20

Image – source: Radio Okapi

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