Sud-Kivu : Plusieurs organisations des droits humains plaident pour la protection du Dr Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix 2018 (Congoforum)
BUKAVU – Environ 44 organisations de la société civile de la région plaident pour la protection du Dr Mukwege, cible de graves menaces pour avoir dénoncé le massacre des civils à Kipupu dans le territoire de Mwenga.
Un communiqué rendu publique par un réseau d’environ 44 organisations des droits humains dénonce des graves menaces qui pèsent, depuis quelques, contre le gynécologue Denis Mukwege pour son engagement contre l’impunité des violations des droits humains en République démocratique du Congo.
Ces organisations condamnent fermement ces menaces, qui constituent une entorse sérieuse à la promotion et la protection des droits humains ainsi qu’à la lutte contre l’impunité des crimes graves commis en RD Congo.
Elles demandent aux autorités, à tous les échelons, de protéger le lauréat du Prix Nobel de la Paix 2018. Mais aussi de mener les enquetes transparentes et crédibles en vue d’identifier les auteurs de ces menaces et massacres commis à Kipupu.
En effet, ces menaces ont survenu, quelques jours après un tweet du 26 juillet 2020, dans lequel le gynécologue condamnait les récentes tueries des populations civiles dans le village de Kipupu au Sud-Kivu. « Ce sont les mêmes qui continuent à tuer en RDC. Les comptes macabres de Kipupu sont dans la ligne droite des massacres qui frappent la RDC depuis 1996. Tant que l’impunité perdurera et que les recommandations du rapport Mapping des Nations Unies seront ignorées, les massacres des Congolais continueront », avait-il écrit sur son compte twitter.
Un autre message mal perçu
Par ailleurs, après avoir lancé le 30 juillet 2020, un message d’appel à la paix, plusieurs sources fiables renseignent que Dr Mukwege et sa famille font l’objet des correspondances anonymes portant des messages de haine, d’intimidations et de menaces de mort. On l’accuse de partialité dans des conflits communautaires à l’Est de la RD Congo.
Rappelons que selon des témoignages recueillis sur place, le médecin directeur de l’hôpital de Panzi est un homme de paix qui traite tout être humain avec dignité et sans discrimination. C’est ce qui pousse ces organisations qui ont signé ce communiqué de qualifier d’infamie, cette tentative de museler celui qui est considéré comme une figure emblématique de la société civile. « Son activisme n’est plus à prouver dans la lutte contre les violences faites aux femmes et l’usage du viol comme arme de guerre », est avéré.
© CongoForum –Rédaction, 10.08.20
Images – source : news.un.org