Butembo: un groupe de pression exige des démarches dans le dossier d’un médecin camerounais assassiné et dénonce des détentions arbitraires (CongoForum)

BUTEMBO – Le groupe de pression Veranda Mutsanga, section de Butembo au Nord-Kivu, exige la tenue urgente des audiences dans le dossier de l’assassinat du médecin camerounais Richard Mouzoko. Il y a presque 18 mois le dr. Mouzoko, au service de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a été tué en pleine journée dans la ville de Butembo. Les circonstances de sa mort n’ont toujours pas été élucidées. Ce médecin participait à la lutte contre l’épidémie à virus Ebola à Butembo.

Veranda Mutsanga s’indigne sur l’attitude laxiste des autorités judiciaires congolaises dans ce dossier. Le groupe de pression est d’avis qu’il faut organiser urgemment les audiences dans cette affaire. Ce point de vue est exprimé dans une lettre ouverte adressée au président de la Haute cour militaire de la République démocratique du Congo à Kinshasa dont des copies ont été réservées au ministre de la Justice et la Présidence de la RDC. 

Cette structure informelle rappelle qu’une cinquantaine de personnes ont été déjà arrêtées dans le cadre de ce dossier. Les familles concernées se demandent si les leurs ne sont pas détenus arbitrairement faute de jugement. Ces familles se fâchent de plus en plus à cause de cette situation.

« Nous rappelons que plusieurs jeunes de Butembo ont été arrêtés pour des raisons d’enquête dans cette affaire », écrit Veranda Mutsanga dans sa lettre ouverte. « Ils ont été conduits aux prisons de Butembo, Beni, Bunia et ailleurs et cela sans aucun procès ou jugement ». Ces jeunes détenus se trouvent dans des conditions très précaires et macabres. Selon certains échos, certains jeunes seraient même déjà morts en détention.

Dans une interview avec CongoForum, Shaffi Musitu de Veranda Mutsanga, parle de « détentions arbitraires qui violent le code pénal conformément à l’article 31 de ce code ». Shaffi Musitu souligne que la réputation de l’appareil judiciaire congolais est mis en cause, sur le plan national et international.

Veranda Mutsanga espère que la lettre ouverte va retenir l’attention de son destinataire et lui recommande de s’impliquer dans le dossier afin qu’il soit tiré au clair. De cette façon des innocents pourront quitter la prison tandis que d’autres pourront purger des peines proportionnelles au crime commis.

Le médecin épidémiologiste camerounais Richard Valéry Mouzoko Kiboung avait été tué à Butembo le 19 avril 2019. Ce crime était commis par des hommes armés dont l’identité reste toujours inconnu.

© CongoForum – Roger Mulyata, 21.09.20

Image : Shaffi Musitu

Source : CongoForum / presse congolaise