En RDC, trois millions d’enfants déplacés sont menacés par les violences (UNICEF)

NEW YORK – Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) appelle à mettre fin au conflit dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) dont sont victimes les enfants et leurs familles.

L’UNICEF se dit en colère contre « l’indifférence mondiale » face à la situation dans l’est de la RDC. Une indifférence qui, selon l’agence onusienne, menace une génération d’enfants. « La vie et l’avenir de plus de trois millions d’enfants déplacés sont menacés en RDC alors que le monde regarde ailleurs », alerte le Fonds dans un rapport publié vendredi.

Dans l’est du pays, une succession d’attaques brutales menées par des combattants utilisant des machettes et des armes lourdes a contraint des communautés entières à fuir en emportant avec elles seulement le minimum de possessions. Des familles entières – y compris des enfants – ont été tuées à l’arme blanche. Des centres de santé et des écoles ont été saccagés et des villages entiers incendiés.

« Les enfants déplacés ne connaissent que la peur, la pauvreté et la violence »

Dans son rapport, l’UNICEF appelle à la fin du conflit dans l’est de la RDC qui alimente l’une des pires crises humanitaires au monde. Les chiffres de l’ONU montrent que 5,2 millions de personnes sont actuellement déplacées en RDC, plus que dans n’importe quel pays à l’exception de la Syrie. 50% des personnes déplacées l’ont été au cours des 12 derniers mois.

Les familles déplacées vivent dans des campements surpeuplés qui manquent d’eau potable, de soins de santé et d’autres services de base. D’autres sont hébergées par des communautés locales pauvres. Dans les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et du Tanganyika, les plus touchées par la violence, plus de huit millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire aiguë.

« Les enfants déplacés ne connaissent que la peur, la pauvreté et la violence. Génération après génération, ils ne peuvent penser qu’à la survie », a déclaré Edouard Beigbeder, le Représentant de l’UNICEF pour la RDC. « Pourtant, le monde semble de plus en plus indifférent à leur sort. Nous avons besoin de ressources pour continuer à aider ces enfants à avoir un meilleur avenir ».

Le rapport de l’UNICEF cite des témoignages d’enfants qui ont été recrutés comme combattants de milices, victimes d’agressions sexuelles et ont subi d’autres violations graves de leurs droits. Ces violations ont enregistré une augmentation de 16% au cours des six premiers mois de 2020 par rapport à l’année précédente.

L’UNICEF et ses partenaires apportent une réponse humanitaire

Fournir une aide d’urgence aux populations déplacées dans l’est de la RDC est complexe. L’acheminement de cette aide est souvent entravé par l’insécurité et la faiblesse des infrastructures de transport.

Un programme de réponse rapide dirigé par l’UNICEF avec des ONG nationales partenaires a apporté des solutions temporaires, en fournissant des bâches, des ustensiles de cuisine, des jerrycans et d’autres articles essentiels à près de 500.000 personnes en 2020.

« Ces distributions d’urgence aident à faire face au choc immédiat du déplacement, mais elles font également partie d’une réponse intégrée qui vise à répondre aux besoins plus larges d’une famille en matière de santé, de nutrition, de protection, d’eau, d’assainissement, d’hygiène ou d’éducation », a déclaré Typhaine Gendron, cheffe des programmes d’urgence de l’UNICEF en RDC.

La sécurité est une préoccupation majeure pour les travailleurs de l’UNICEF et leurs partenaires locaux et internationaux. Alors que la situation reste très instable, l’armée congolaise tente de repousser les milices et de réaffirmer l’autorité de l’État. Pour l’agence onusienne, s’appuyer sur ces minces signes de progrès doit être la priorité et la communauté internationale a un rôle crucial à jouer. Cependant, la solidarité avec la RDC a montré des signes d’effilochage. L’appel humanitaire de l’UNICEF pour 2021, d’un montant de 384,4 millions de dollars, n’est actuellement financé qu’à hauteur de 11%.

« Sans une intervention humanitaire soutenue, des milliers d’enfants mourront de malnutrition ou de maladie, et les populations déplacées ne recevront pas les services vitaux de base dont elles dépendent », a prévenu M. Beigbeder.

Source: communiqué de presse Unicef, 19.02.21

Image – source: Unicef

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