Procès LD Kabila : Nono Lutula, l’un des prisonniers relâchés récemment, exige réparation des préjudices (CongoForum)
KINSHASA – Au cours d’un point de presse qu’il a animé le 20 mars 2021, Constantin Nono Lutula, ancien conseiller de Laurent Désiré Kabila, en matière de sécurité a demandé d’être rétabli dans ses droits. Il estime que l’arrêt de l’ex cour d’ordre militaire qui avait conduit à sa condamnation à la peine capitale, avec les 114 autres était « inique et exceptionnel ».
Libéré par grâce présidentielle depuis le 8 janvier 2021 après 20 ans d’incarcération dans le procès de LD Kabila, il n’a eu qu’un qualificatif pour parler de sa condamnation à la peine capitale dans un procès inachevé sur la mort de LD Kabila : « C’est une injustice ».
Lui, c’est Constantin Nono Lutula, ancien conseiller en matière de sécurité du président LD Kabila assassiné en 2001.
Tout en exprimant sa gratitude à l’actuel chef de l’Etat, Nono Lutula a contesté les accusations qui étaient portées à sa charge et a dénoncé au cours de sa longue incarcération, le traitement inhumain et la violation des droits humains durant deux décennies. « Aucune procédure sérieuse n’a été suivie par cette juridiction d’exception, l’ex-cour d’ordre militaire, quand il est vrai que toutes les règles élémentaires de la procédure pénale ont été foulées au pied. Le grand nombre des personnes mises en examens reflétaient curieusement une représentation de toutes les anciennes provinces du pays, comme si c’était toute la nation qui aurait comploté contre le président de la République (Laurent Désiré Kabila », a-t-il déploré.
Appel à la réparation des préjudices
Pour lui, ses compagnons et lui, ont été « condamnés innocemment à la suite des combinés odieuses. La peine endurée fut non seulement physique, mais surtout morale et psychologique ». C’est pourquoi, « la puissance publique est tenue de réparer l’ensemble des préjudices subis, séquestration comme otage de l’ancien régime ; à savoir : préjudice matériel, préjudice moral, préjudice d’agrément, de jouissance, de déception et d’affection. ».
De mémoire, Constantin Nono Lutula avec une centaine de ses compagnons, dont Eddy Kapend l’aile de camp de LD Kabila, ont été condamnés en 2003 pour « attentat, tentative de coup d’État, complot, association de malfaiteurs, disparition d’armes de guerre, abandon de poste, trahison ». Par contre, ces derniers n’ont cessé de crier leur innocence car, en réalité, ce ne sont pas eux qui avaient ouvert le feu sur l’ancien président. Selon le témoignage, c’était Rachidi Kasereka, un des gardes du corps qui a tiré à bout portant sur le chef de l’État alors que ce dernier se trouvait dans son bureau du Palais de marbre, avant d’être abattu à son tour.
© CongoForum – Arnaud Kabeya, 23.03.21
Images – source: mediacongo