Handicap : En route pour le premier rapport alternatif des OSC sur les droits des personnes handicapées en RDC
Toutes les parties prenantes de la cause du Handicap en RDC, à savoir la société civile (Union des Aveugles du Congo, Plateforme des activistes et Défenseurs des Personnes Handicapées du Congo, le comité technique indépendant de suivi de la mise en œuvre de la convention), le gouvernement, Nations Unies (BCNUDH), Handicap International étaient réunies ce jeudi 29 Mai dans la salle Garamba du ministère de l’Intérieur (immeuble Tembe na Tembe) pour le lancement officiel des activités pour la rédaction du rapport alternatif tel que prévu par la convention des droits des personnes handicapées.
Six ans après la ratification par la République Démocratique du Congo de la Convention Internationale des Droits des Personnes Handicapées (en 2015), ni le gouvernement, ni la société civile intéressée à la question du handicap en RDC n’a répondu à l’obligation de fournir régulièrement des rapports. Il s’agit du rapport initial (2ans après signature) et d’autres rapports d’activités (tous les quatre ans) pour le gouvernement et les rapports alternatifs pour les Organisations de la Société Civile. Craignant de voir la voix de la RDC être marginalisée au concert international des questions du handicap, la société civile de la RDC a décidé de remplir sa part de responsabilité en lançant officiellement le processus de rédaction du rapport alternatif par un atelier réunissant toutes les parties prenantes de la question des droits des personnes handicapées en RDC .
A la tribune, les intervenants qui se sont succédé ont planché sur l’urgence et la nécessité d’un rapport alternatif sur la question du handicap en RDC, les étapes et la méthodologie de rédaction, le cout de la démarche ainsi que les recommandations pour un aboutissement heureux de la démarche en cours.
Me Irène Muleka du Bureau conjoint des Nations Unies sur les Droits de l’Homme (BCNUDH), a noté que depuis la ratification (en 2015) par la RDC de la Convention Internationale des Droits des handicapées, ni le gouvernement congolais, ni la société civile ne se sont acquittés de leurs obligations contractuelles. Si le gouvernement est tenu de fournir le rapport initial (deux ans après) ou le rapport d’activités (tous les quatre ans), la société civile n’a pas non plus fourni le rapport alternatif (tous les quatre ans) conçu comme un regard indépendant de la société civile sur la question du handicap dans le pays.
Ces instruments permettent au Conseil des Droits de l’Homme (basé à Genève) et aux Etats partenaires d’ouvrir des voies à la coopération ou d’apporter des appuis multiformes ou d’exercer des pressions sur le gouvernement pour obtenir des améliorations et des progrès sur la question du Handicap
Le rapport alternatif rédigé après une collecte des données au niveau national par la société civile n’est pas une obligation, mais un instrument de plaidoyer pour la société civile de faire entendre sa voix sur des questions qui gênent parfois les gouvernements. Au Congo par exemple, les Organisations de la Société Civile engagées sur les questions du handicap notent beaucoup d’iniquité sur l’accès à la gratuité de l’Education pour la personne handicapée, a relevé Maitre Dominique Ngalamulume, président de l’Union des Aveugles du Congo (UNACO). « Il n’y a pas suffisamment d’écoles publiques spécialisées pour handicapés pour que les personnes handicapées expérimentent aussi la gratuité de l’enseignement », a-t-il noté
Avec l’organisation de cet atelier, il reste plusieurs autres étapes à franchir pour la rédaction et la soumission en Octobre 2021 du rapport alternatif du Congo. Au nombre de ces étapes, la réunion des groupes thématiques, la collecte des données et l’organisation des ateliers consultatifs à travers les différentes provinces, le monitoring des cas de violation des droits des personnes handicapées, la rédaction du draft et la validation. Il faut noter que sur un budget de 57.210 $ (dollars cinquante-sept mille deux cents dix) pour couvrir les étapes qui conduisent à la soumission du rapport, seuls 22.632$ (dollars Vingt-deux mille six cent trente-deux) sont disponibles à ce jour. La société civile lance un appel aux différents bailleurs d’apporter leurs contributions pour couvrir le gap qui risque d’empêcher l’élaboration et la soumission de cet outil qui permettra de faire avancer davantage la cause du handicap en RDC.