Un mulâtre congolais rescapé du camp de concentration de Dachau (Tribune libre de l’activiste et penseur Mingiedi Mbala Charlie Jephthé)
Jean Vosté, né d’un père belge et d’une mère congolaise fut un combattant de la résistance belge qui a réussi à s’échapper du camp de Nazis.
C’est par le livre de Serge Bilé (journaliste franco-ivoirien d’investigations) intitulé : « NOIRS DANS LES CAMPS NAZIS » avec une photo où on a vu pour la première fois un noir dans un camp de concentration.
Et ce noir sur la photo dudit livre était un mulâtre congolais.
Qui était ce mulâtre congolais ?
C’est Jean Vosté (Johnny pour les intimes), c’est de lui qu’il s’agissait… Il a vu le jour au Congo-Belge, de l’union d’un belge et d’une congolaise.
Il a aussi été arraché à sa mère comme le voulait la politique coloniale belge de l’époque.
J’ai, en vain, fait des investigations pour connaître sa mère ainsi que sa tribu.
Je ne connais pas malheureusement sa date de naissance, je sais seulement qu’il est décédé en 1993.
Jean Vosté était membre du Mouvement National Royaliste, en sigle MNR.
C’était un combattant de la résistance belge. Il faisait partie du groupe des résistants de Marlines (ville située entre Bruxelles et Anvers), Mechelen en néerlandais.
C’est au mois de mai 1942 qu’il sera arrêté par les nazis qui avaient envahi et occupé la Belgique pour faire de la résistance et sabotage.
Je vais reprendre ici, quelques-uns des sites qui défendent les héros noirs ont pu écrire de lui, car ce sont les seuls qui ont parlé de lui à part ce journaliste franco-ivoirien Serge Bilé qui a écrit sur lui dans son livre révélateur de son héroïsme :
Il fut tout d’abord incarcéré en Belgique puis déporté à GRAZ en Autriche et finalement se retrouvera dans le camp de concentration de DACHAU.
Jean Vosté a survécu à cet enfer, il avait comme corvée d’empiler les caisses de vitamines.
Au péril de sa vie, il distribuait des centaines de vitamines qu’il dissimulait pour donner aux détenus du camp et particulièrement aux juifs.
Grâce à son courage, Jean Vosté va sauver la vie à de nombreuses personnes comme il était polyvalent. Il était aussi cuisinier, il était les oreilles de ses codétenus, et il savait les prévenir quand les nazis avaient décidé de les envoyer dans les chambres à gaz.
Il a survécu au camp de Dachau en s’accrochant à sa devise, qui était : « Non, vous ne pouvez pas avoir ma vie. Je me battrai pour elle ».
L’aveu de l’Allemagne
C’est en 2015 que la chancelière Angela Merkel a reconnu dans un discours officiel prononcé à Dachau, qu’il y avait aussi des noirs dans les camps de concentration des nazis, et elle a rendu un hommage solennel à ces hommes et femmes noirs qui ont péri dans les différents camps de concentration. Elle a déclaré qu’ils étaient « DES GRANDS OUBLIÉS DE TOUS LES MANUELS D’HISTOIRE. Elle les a appelés des VICTIMES OCCULTÉS parce qu’ils étaient des NOIRS. Il souligner que même les juifs sont restés silencieux sur ce chapitre de l’histoire de l’holocauste.
Ces noirs qui se sont retrouvés dans les camps de concentration étaient généralement des résistants ardents qui ont combattu le fascisme.
Un jour où je suis allé visiter le musée de l’holocauste de Johannesburg (Johannesburg Holocaust & Genocide Centre), j’étais estomaqué et choqué de constater que ces juifs ne connaissaient même pas l’histoire de Jean Vosté, ce héros mulâtre de Dachau, et ne reconnaissaient pas le génocide des namibiens ni des congolais.
Pour eux, seuls les juifs et les tutsis rwandais avaient connu le génocide dans notre monde contemporain.
Jean Vosté, était un pilote de formation, son acte héroïque est probablement peu connu des habitants de sa ville à qui il avait sauvé la vie et à de nombreux belges incarcérés avec lui à Dachau.
Voilà pourquoi j’attire l’attention des autorités belges et congolaises pour une reconnaissance honorifique à titre posthume pour ce belgo-congolais. C’est ainsi que nous comptons présenter au maire de la ville de Marlines, un projet qui consiste à ériger un monument historique pour tous les résistants du Mouvement National Royaliste qui ont défendu vaillamment leur ville, en insistant sur la place de choix que doit occuper Jean Vosté.
Au gouvernement congolais, nous demandons de retrouver la famille maternelle de Jean Vosté ou ses enfants (si et seulement s’il en a eu), surtout de parler de lui dans les manuels scolaires d’histoire commune de notre pays la RDC et le royaume de la Belgique.
Je profite de cette tribune pour exprimer notre soutien indéfectible à nos mamans mulâtresses qui ont porté plainte contre la Belgique. Car elles ont le droit de connaître leurs familles maternelles. Leur courage permet d’écrire une nouvelle page d’histoire de nos deux pays respectifs. Enfin, que le gouvernement congolais puisse à son tour demander des comptes au gouvernement belge quant à ce.
Je lance un vibrant appel à tous les étudiants congolais qui sont dans les différentes universités de la Belgique d’amorcer des recherches sur Jean Vosté. Ce qui va permettre à tous les chercheurs et historiens de compléter certaines lacunes de notre histoire coloniale.