Un an après l’éruption volcanique de Goma: certains sinistrés restent dans des camps sans aucune assistance (CongoForum)
GOMA – Il y a un an la ville de Goma (Nord-Kivu) fut confrontée à une nouvelle éruption du volcan Nyiragongo. Le 22 mai 2021, plusieurs familles furent prises par une panique intense et justifiée. Un événement malheureux. La panique fut à la fois générale et généralisée. Beaucoup partirent avec leurs matelas sur la tête, leurs enfants dans les dos et tirant les chèvres et autres alors qu’aucune destination fixe n’avait été déjà donnée et par les autorités et par les scientifiques de l’observatoire volcanologique de Goma, OVG ainsi d’ailleurs le service de la protection civile.
Depuis cet évènement malheureux, qui a causé plusieurs dégâts dans le chef de la population en territoire de Nyiragongo et Goma, les sinistrés ont repris leur vie normale et les autres restent dans des camps de déplacés sans aucune assistance, selon des sources contactés par CongoForum.
« Nous vivons une vie difficile, depuis cette éruption, les autorités avaient promis de construire des maisons dans nos parcelles mais malheureusement rien a été fait jusqu’à présent et nous continuons à souffrir avec nos enfants. Que ces dirigeants puissent avoir pitié de nous car souvent nos enfants tombent malade sans aucune assistance » laisse entendre une jeune femme mère de 4 naissances.
Malgré que cette situation persiste dans le territoire de Nyiragongo, certains sinistrés reconnaissent les efforts de certaines organisations humanitaires depuis l’évènement. Ils témoignent que c’est grâce aux différents dons de ces ONG qu’ils arrivent à tenir avec leurs enfants mais ils restent optimistes que les autorités arriveront à respecter leurs promesses.
« On n’est pas contents de vivre ici, on a aussi besoin d’aller vivre dans nos parcelles et de continuer à vaquer à nos activités quotidiennes. Seulement quelques organisations au niveau local nous ont assistés mais nos dirigeants ne font absolument rien pour nous. On ne doit pas rester ici, nos enfants ne peuvent plus étudier et nombreux d’eux tombent malades suite aux mauvaises conditions de vie, nous sommes fatigués. »
Une veuve avait vu sa maison, ses biens et ses champs être ravagés par les laves du volcan et aujourd’hui elle se retrouve démunie de tout : « Je ne peux pas oublier cette date puisque par rapport à celle de l’an 2002, on n’était pas encore à Goma, mais pour 2021, j’ai vu et vécu, j’avais fui à Bukavu puisque il y a ma nièce là-bas, aujourd’hui j’essaie de reprendre toujours la vie petit à petit, j’avais tout perdu. Mes enfants ne sont pas ici, ils sont tous à l’étranger, j’en ai 4 et je suis veuve depuis 7 ans déjà ».
Notons qu’ au moins 400 000 à un million de personnes étaient déplacées, la grande majorité s’était dirigée vers Sake dans le territoire de Masisi, à 27 km de la ville de Goma et les autres avaient traversé le lac Kivu pour aller vers Bukavu et au Rwanda voisin.
© CongoForum – Paulin Munyagala, 23.05.22
Image – source: presse congolaise