Les kinois, ensemble avec le réseau Pona Congo, rendent hommage aux victimes du carnage de Goma et réclament justice (CongoForum)

KINSHASA – Pendant que la ville de Goma continue à pleurer ses habitants massacrés le 30 août 2023 par l’armée congolaise, les kinois regroupés dans le réseau ‘Pona Congo’ ont organisé une journée de commémoration ce jeudi 7 septembre 23 pour exprimer leur sympathie envers leurs compatriotes à l’Est et rendre un vibrant hommage aux victimes du carnage récent.

Tout a commencé par une marche pacifique, accompagnée de chants a partir du siège de Pona Congo jusqu’à l’ancienne Place des Evolués; les participants se sont réunis comme un seul homme pour dénoncer la tuerie parmi les adeptes de la secte mystico-religieuse Wazalendo.

Des jeunes des mouvements citoyens sont d’abord revenus sur la situation qui prévaut à Goma et dans d’autres coins de la province du Nord-Kivu pendant l’état de siege. Depuis son instauration cet état de siège n’a pas porté trop de fruits. Une fois de plus, on a exigé la levée de cette mesure et le départ de la Mission onusienne (Monusco) et des troupes de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC). Les manifestants souhaitent que justice soit vite pour la ville de Goma, en soulignant leur position avec le slogan ‘Plus jamais ça’.

Des leaders et hommes politiques, venus de différents quartiers de Kinshasa et d’autres provinces du pays, on défilé sur la Place du Genocost pour témoigner et dénoncer le carnage qui a eu lieu sous l’œil impuissant de l’autorité provinciale du Nord-Kivu. Paulin Munyagala, un jeune journaliste et activiste de paix dans la région de l’Est, a donné son témoignage aussi. Les violences ont fait des victimes dans plusieurs familles à Goma. Une journaliste a été tuée pendant qu’elle était en train de préparer son émission avec des invités dans une radio locale.

« Je suis content de voir comment vous pleurez avec nous la population de Goma longtemps meurtrie suite aux différentes guerres que nous vivons chez nous. Moi-même, je suis une victime indirecte puisqu’on a tiré à bout portant à mon beau-père; heureusement il n’est pas mort. Une jeune journaliste, que je connaissais, a été tuée. Une femme talentueuse! Je demande que ceci ne se reproduise plus et que justice soit faite pour Goma », a déclaré M. Munyagala devant des milliers de kinois.

L’opposant Martin Fayulu (Lamuka) a été présent lui aussi. Pour lui c’est inadmissible que des citoyens soient tués par leur propre armée pendant qu’ils veulent simplement exprimer leur colère sans être armés. Selon M. Fayulu, l’état congolais devrait jouer son rôle et suivre ce que demande la population car l’EAC et la Monusco ont tous échoué leur mission en RDC.

Depuis la résurgence en 2022 de la rébellion du M23, qui occupe certains zones du Nord-Kivu, les populations civiles se montrent de plus en plus hostiles envers les agents de la MONUSCO et les troupes de la force sous-régionale de l’EAC. Elles les accusent de collaborer avec les insurgés plutôt que d’assurer leur protection.

© CongoForum – rédaction, 08.09.23

Images – source: presse congolaise

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