La communication publique et la discrétion d’état: comment s’y prendre? (Denys Ndjoko)
(Tribune libre)
Où serait parti le président Félix Tshisekedi? C’est la question à laquelle aucune réponse n’a été donnée aux congolais depuis 48 heures.
Alors que la ‘Com publique’ pose le principe de l’information comme bien public, voire un droit légitime des congolais à avoir accès aux infos d’intérêt général au regard de la législation en vigueur sur la presse, l’intention délibérée de garder discret le voyage du président semble avoir dérogé à ces deux règles.
La discrétion était-elle la meilleure stratégie à utiliser? Sans se méprendre, nous disons NON! Mais pourquoi ?
Deux raisons fondamentales s’imposent :
(1) Ne pas communiquer est un risque et un véritable danger parce que l’absence de l’info est un terreau sur lequel naissent et se propulsent les rumeurs, les spéculations et les supputations.
(2) Le silence en ‘Com’ n’est pas synonyme de ‘ne rien dire’
Par-dessus le marché, quelle aurait dû être la meilleure stratégie dans le cas échéant?
L’anticipation: elle permet de communiquer pour occuper l’espace médiatique et public en vue de prévenir et obstruer toute éventualité des attaques (Badbuzz).
Concrètement le service de communicatioun de la Présidence se devait de faire un message anticipatif. A titre d’exemple :
« Le Chef de l’Etat vient d’effectuer un voyage à l’étranger pour des dossiers urgents du pays. Au regard du caractère très confidentiel que revêt ce déplacement, nous ne pouvons vous communiquer la destination pour le moment. »
Conseil: à l’ère des médias socio-numeriques, des stratégies de complot, des fakenews et de Badbuzz, le contrôle de l’information n’est plus l’apanage du journaliste professionnel, d’autant plus que ce paradigme ait offert la liberté éditoriale à tout internaute de créer un contenu et de le partager à sa communauté (X, Facebook, Instagram…)
La Com est un métier.
Denys NDJOKO, le Communicant, 10.04.24
Images – source: Présidence RDC, Denys Ndjoko