Hier, réagissant à la conférence de Robert Crem, nous disions qu'il avait choisi le moment où le Congo était à la croisée des chemins pour tenter de retrouver une nouvelle fois, une place au soleil. Personne n'interdirait à Robert Crem de revenir au Congo, un pays hospitalier avec un code d'investissement attrayant. Mais,on aurait voulu qu'avec tous les millions gagnés au Congo notamment dans les commissions générées par la Sonatrad et autres combines économiques, Robert Crem revienne investir. Au lieu de la critique oisive, Robert Crem aurait eu l'occasion de prêcher par l'exemple. Il revient encore une fois pour s'accrocher aux mamelles de cette vache à lait qu'est la Rd. Congo. Sa technique, nous l'avions souligné dernièrement, c'est de jeter le discrédit sur tous ceux qui aiment le Congo, l'ont soutenu et le soutiennent par des actes et non par des conférences masturbatrices. Il s'agit d'un soutien inconditionnel en des moments de joie comme en ceux de grandes tribulations. Crem lui, attend que le pays se remette des troubles, crée des conditions de la reprise pour qu'il revienne avec des leçons intéressées.
Au fur et à mesure que les jours passent, d'autres suppôts de Robert Crem se révèlent. Tout à coup, Robert Crem est devenu le nouveau messie congolais. On écoute sa parole et on attend son retour comme s'il n'avait jamais existé et personne ne l'avait jamais vu agir. On se délecte même de l'idée que l'un des plus grands conseillers de Mobutu il serait lui innocent de la mauvaise gestion du dictateur. Comme chez un entraîneur défaillant, à chaque victoire, les consignes ont été respectées. En cas de défaite, ce sont les joueurs qui n'ont pas respecté les consignes. Robert Crem veut être écouté et suivi par tout le monde. Puisque L.D. Kabila à qui Robert Crem avait conseillé de travailler avec Tshisekedi ne l'avait pas écouté, cela justifiait les rébellions pour le faire venir à la raison. La vérité c'est que, Laurent Désiré Kabila était tellement averti qu'il ne pouvait faire confiance à un individu qui, en aucun cas n'avait montré patte blanche. Qui avait dit que Robert Crem était dieu au Congo ?
Robert Crem et les tshisekedistes, champions d'amalgames, de contrevérités et de la désinformation tentent de peindre un tableau sombre du Congo en ramenant jusqu'à 1+4 les actes de mégestion de Mobutu qui ont entraîné la chute de la Gecamines, megestion dans laquelle Robert Crem a une grande part, même s'il veut s'auto absoudre. Pour montrer le degré du désarroi, les cremo-tshisekedistes vont jusqu'à impliquer le Ciat dans une affaire qui lui est antérieure. On sait que si le Dialogue a eu lieu à la suite de l'accord de Lusaka, ce n'est pas parce qu'il y avait le Ciat, plutôt le Ciat est venu parce qu'il y a eu des problèmes qui ont nécessité ces négociations et ces accords. Les cremo-tshisekedistes dans leur désarroi confondent très souvent la cause et la solution. De même des mesures économiques qui ont permis au Congo et aux Congolais de survivre à la suite de la crise provoquée par Mobutu et ses conseillers comme Robert Crem, sont considérées comme la cause de la crise. Que le Ciat ait demandé aux Congolais de voter pour oui, les tshisekedistes pensent que le Ciat en a moins le droit que Robert Crem qui se fait non seulement sauveur du Congo, mais aussi donneur des leçons. Non. Robert Crem et les tshisekedistes primaires ne tromperont plus le peuple congolais. A quelque chose, malheur est bon. Car, les occidentaux ont enfin l'occasion de comprendre qui est qui au Congo et qui fait quoi ? On accuse le Ciat de participer à la megestion, de contribuer au démembrement et au pillage du pays. Et pourtant, ils sont les premiers à applaudir lorsque le Ciat tape du poing sur la table ou décide de voir clair dans le dossier de la solde des militaires. Cela arrive quand les avis du Ciat les arrangent. Quand il émet un avis qui ne rencontre pas la politique décousue d'une certaine opposition, le Ciat est mis en accusation et il est voué aux gémonies. Il semble qu'il n'y aurait qu'un seul parti politique qui aurait produit un mémorandum pouvant sortir le pays du chao. En termes clairs, toutes les résolutions des différentes commissions qui ont siégé à Sun City, tout l'accord global et inclusif signé par tout le monde, ne valent pas le fameux mémo. C'est ridicule, voire insultant.
C'est une habitude dans une certaine classe politique que de mettre à profit certaines personnes en dépit de leur passé à condition qu'ils viennent mettre de l'eau au moulin de certains leaders qui servent de blanchisserie. Une fois adopté par ces leaders, quel que soit son passé, on devient illico fréquentable. C'est ainsi que malgré ses crimes économiques, Robert Crem est devenu un model. Ses propos sont utilisés à tort et à travers pour justifier un combat politique perdu d'avance. Personne n'est dupe. Robert Crem doit déjà l'avoir compris. Les Congolais savent se prendre en charge. Il ne reviendra plus à un pilleur de leur montrer la voie à suivre.
L'Avenir