Makala Mbuta, sculpteur

Le diplôme d'Etat obtenu en 1968 couronne ses études d'humanités artistiques. Inscrit à l'Institut supérieur des arts plastiques, Académie des Beaux-Arts, il est proclamé gradué en sculpture en 1972, seul de sa promotion. Bénéficiaire d'une bourse d'études du gouvernement autrichien, il gagne Vienne en 1973, où il est admis à l'Académie des Beaux-Arts, dans la classe du maître Wander Bertoni. Cinq ans plus tard, muni de son diplôme de maître en sculpture et après avoir effectué des stages dans des musées, fonderies et ateliers ainsi que des voyages d'études en Autriche, en Italie, en Allemagne, en Angleterre, en Roumanie, en Belgique et en Hollande, il regagne le pays. Ensuite, il est chargé d'enseignement et chef du département de Sculpture à l'Académie des Beaux-Arts.
L'oeuvre de Makala Mbuta est marquée par une série d'influences. Durant ses études secondaires, il subira celles de ses maîtres Matutadidi et Penenge dont le style est empreint d'un réalisme académique rigoureux.

Au cours de ses études supérieures, Tamba et Liyolo marqueront profondément 1’herminette de Makala. D'ailleurs, Liyolo, qui vient de rentrer au Zaïre après quelques années passées en Autriche, sera son professeur durant deux années académiques et l'associera à la réalisation de ses oeuvres d'envergure.

En Europe, Makala subira les influences de Bertoni et de quelques autres maîtres occidentaux tels que l'Autrichien Wotruba, le Britannique Henry Moore, voire Jean Arp et Brancusi.

Trois grandes périodes marquent l'itinéraire artistique du sculpteur Makala Mbuta. La première, " naturaliste ", est dominée par une fidélité aux enseignements classiques telle qu'elle se dégage dans ses oeuvres situées dans le parc de l'Académie des Beaux-Arts. La deuxième dite " de formes pures " s'illustre par la tendance vers la stylisation et l'abstraction géométriques, proches du style " international ". La troisième, période des " creux ", l'actuelle, est la résultante d'une expérience vécue par l'artiste et qu'il résume en cette philosophie : " L'homme, c'est comme un oeuf, plein de mystères.

Pour le connaître, il faut le voir, non seulement du dehors mais également du dedans. Désormais, quand j'aborde un homme, je le traverse littéralement ". Il y parvient par des trous ou, mieux, par des ouvertures qu'il place au niveau de l'abdomen des personnages.

En dépit des influences susmentionnées, on sent germer en Makala une volonté d'originalité stylistique. Ses thèmes de prédilection se rapportent aux sentiments profonds de l'artiste au travers d'un prisme fait de symboles féminins. Ainsi sculptera-t-il la Radoteuse, la Mendiante, l'Affligée, la Jeune Fille, Monzele, la Baigneuse et surtout Mademoiselle Hermagor, une ancienne amie autrichienne considérée comme la source de ses déceptions.

Artiste audacieux, Makala a su organiser trois importantes expositions à Kinshasa depuis son retour d'Europe, ce qui constitue un record ; en outre, en 1985, il a participé à l'exposition des Vingt Ans de la Révolution, à la BCZ.

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