Wuma Mbambila Ndombasi, sculpteur

Ses études artistiques achevées, Wuma est engagé à l'Université Lovanium, aujourd'hui Université de Kinshasa, comme sculpteur-décorateur. Il y oeuvre encore. C'est de cette "colline inspirée " que l'artiste déploie une énorme activité créatrice qui va de la production sculpturale à la production céramique. Il effectue un périple en Europe et en Amérique.

L'oeuvre de Wuma, analvsée sous l'angle diachronique, présente une évolution sur deux plans. Dans un premier mouvement, l'artiste passe d'un réalisme académique à un réalisme stylisé et reste obsédé par la figure et le corps humains. Que cela soit dans le traitement de petites têtes en bois ou en ivoire ou dans le travail de sculpture en similipierre ou en bronze, Wuma est préoccupé par une tendance à la figuration de telle sorte que ses tentatives à ce niveau de présenter un art abstrait sont soit fugaces, soit faibles. Dans un second mouvement, l'artiste s'impose dans une orientation purement abstraite. Tantôt réaliste, tantôt abstraite, l'une et l'autre de ces tendances le maintiennent quelquefois dans une douloureuse contradiction. Wuma, finalement, se réfugie dans les masses. Ses sculptures, auparavant étirées et souples, deviennent ramassées, ployant sous le poids de la vie sans toutefois signifier un défaitisme.
Dans ce recours aux formes volumétriques accusées, le sculpteur puise abondamment dans la statuaire traditionnelle Zande, Tchokwe et Kongo. Au mérite de cet artiste de caractère très fermé, on n'omettra pas une passion de l'art que consacre " la culture des matériaux " chère à Tatline.
Wuma travaille indifféremment le bois, l'ivoire, la pierre, la malachite, le bronze, l'étain, le p1omb, le laiton.

Parmi ses meilleures oeuvres, on citera la Lecture, Assistance aux malades, la Médecine, l'Agronomie, la Baigneuse, la Pleureuse, la Beauté zaïroise, etc., que l'on retrouve à l'Université, au centre-ville, au mont Ngaliema. Certains pavillons de Facultés sont décorés d'immenses mosaïques dues à son talent.

Wuma figure assurément parmi les meilleurs sculpteurs zaïrois d'aujourd'hui, à l'instar de Liyolo et de Tamba. Il est de ceux qui ont pu s'assurer un certain bien-être matériel et s'installer dans le métier, grâce à une clientèle fidèle et nombreuse et aux commandes officielles

et privées.

Bien que ne faisant partie d'aucun groupe d'artistes, hormis l'ANAZAP, Wuma n'en reste pas moins dans le circuit des discussions habituelles des critiques, chroniqueurs et artistes sur l'évolution de l'art. Il est profondément habité par le souci de créer un art authentique qui recherche une originalité avec des apports esthétiques de la statuaire traditionnelle. Aussi constitue-t-il déjà le sujet de bon nombre d'articles de presse, d'émissions de radio et de télévision, de travaux d'étudiants et de critiques d'art.

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