« Mosuni » un livre en lingala de Espérance François Ngayibata Bulayumi

« Mosuni » (chair ou viande) est, selon son auteur, une réponse affirmative à l’année des lan­gues africaines 2006 », une ini­tiative de l’Union Africaine (UA) et aussi un hommage à l’une des plus importantes langues des chansons africaines contempo­raines, à savoir le Lingala. Ce li­vre reflète l’âme du bassin du Congo dans toutes ses tessitures, couleurs et richesses traditionnel­les ainsi que l’histoire, mythes et religion. Loin d’être un écrit po­litique ou moral, Mosuni, de par son contenu narratif est plein de politiques et de religion.

« Mosuni » devrait, de ce fait, être aussi considéré comme une métaphore thématisant la re­cherche d’identité et une coexis­tence pacifique possible entre différents groupes ethniques et conceptions diverses dans le bas­sin du Congo. Représentation lit­téraire sous forme de science-fiction se basant partiellement sur la réalité, Mosuni est une métaphore qui parle des problé­matiques du Congo. Il est un es­sai à l’ encontre d’un académisme austère qui, depuis des décennies s’avère incapable de présenter des langues africaines comme vecteur de l’enseignement ap­proprié aux réalités africaines.

Vigilance dans la gérance de la démocratie

Sur le plan du contenu, l’auteur poussé par le passé et le présent du Congo déclare que Mosuni est un tout. L’auteur l’a doté d’un cachet multidi­mensionnel, à savoir social, co­gnitif et pédagogique, tout en usant la spontanéité du langage qui témoigne le style universaliste.

Qu’i1 a opté clans son engage­ment sur des problématiques du Congo. Il propose que les faits soient compris comme une reconstruction objective, mais non une histoire du Congo.

Dans l’ouvrage, Ngayibata Bulayumi résume tout ce qu’il a entendu, vu et lu con­cernant le Congo qu’il présente comme un lieu où toute Congo­laise ou tout Congolais peut vi­vre dans la dignité humaine men­tionnée dans la Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations Unies, déclaration qui évoque aussi bien le droit à l’édu­cation comme le droit à l’habitat étant lieu de séjour agréable.

« Mosuni » fait également ap­pel au Congolaises et Congolais enfin d’aller à l’encontre des fléaux pouvant perturber le projet congolais qui a pour but de bâtir un pays plus beau qu’avant dans la paix. Il incite, en outre, à la vigilance dans la gérance de la démocratie, car la démocratie ne se limite pas à la proclama­tion des résultats du vote et aux séances plénières télévisées de l’Assemblée nationale ou du Sénat. Les problèmes des enfants sorciers et enfants sans enfance, l’exode rural sans planification urbaine, la salubrité et les problè­mes écologiques, l’alcoolisme ainsi que des tapages nocturnes font aussi partie de cette œuvre qui, de prime abord, se définit comme lamentation.

Ainsi, quiconque le lit de bonne foi, se rendra vite compte que l’auteur souffre de maux pro­voqués par la tragédie congolaise et qu’il ne pense pas que l’auteur s’est épargne dans sa critique faite aux Congolais.

Raymonde Senga Kossy/Le Potentiel

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