La vague " Kotazo " ou l'obscénité en plein Kinshasa : " My guégué ", une chanson à censurer absolument
Déguisé en clown, Thomas Johnson inventa le
" clowning ", un dérivé souriant du hip-hop. Et, du coup,
il entraîna des milliers d'enfants dans la rue. Par la suite, il sera suivi
par des émules. Certains d'entre eux ont développé d'autres
variantes plus radicales et moins clownesques. C'est ainsi qu'est né le
" krump ", une sorte de danse tribale, électrique et instructive,
exécuté sur un tempo ultra rapide.
Quelques temps après,
cette danse sera exportée des Etats-Unis à travers des images distillées
sur certaines chaînes de télévision internationales, pour
l'Afrique précisément pour Kinshasa ou, des groupes musicaux se
sont formés pour vulgariser le " clowning " appelé "
danse de Pomba " dans le jargon kinois.
Et, depuis lors, toutes les rues
de la capitale congolaise sont prises d'assaut par de nombreux adeptes du "
krump ". Et, partout, on ne jure plus que sur le " Kotazo ", cette
discipline qui est en passe de déclasser toutes les données sur
le tableau des danses congolaises.
Cependant, si Thomas Johnson, l'initiateur
de cette danse était un artiste engagé qui luttait contre des anti-valeurs
et disait très haut ce qui se racontait très bas, les Congolais,
eux, utilisent cette danse (musique) pour désorienter nos mœurs. Sans
retenue, Thomas Johnson parle, en langage voilé, du sexe et de la fornication.
Tout cela se passe au vu et au su de la Commission de censure qui semble se pérenniser
dans une léthargie maladive.
Des œuvres telle que " My
guégué " produite par un groupe musical brazzavillois et interdite
de diffusion sur toute l'étendue de la République du Congo d'en
face puisque renfermant des obscénités et ne cadrant nullement avec
les valeurs de la culture bantoue, est distillée à longueur des
journées à Kinshasa. Et ce, même dans des endroits les plus
huppés. L'auteur ne se gêne nullement de dire " …nalobi
petite kota na chambre. Petite akoti na chambre eh eh, akoti na chambre. Nalobi
lisusu petite longola kadi. Petite alongoli kadi eh eh, alongoli kadi. Nasala
ye nini ? Salongo… ".
Cela révolte plus et nécessite
une interpellation des institutions qui sont censées dire la loi afin de
prendre des dispositions qui s'imposent pour remettre de l'ordre dans le circuit
de la chanson.
Que dire de plus ?
Le sujet étant d'une
haute importance, nous y reviendrons dans nos prochaines éditions.
Kingunza Kikim Afri
Kinshasa, 13/11/2007 (L'Avenir, via mediacongo.net)