08.01.08 Une fausse interview de Nkunda …

Fausse interview attribuée à Misna : Nkunda confirme une "bavure médiatique"

Dans un communiqué officiel parvenu
hier soir à notre agence (MISNA), le responsable du Congrès national
pour la défense du peuple (Cndp), Laurent Nkunda Mihigo, a confirmé que
l'interview qui circule sur Internet depuis deux jours a été faussement
attribuée à la MISNA.

Le mardi 8 janvier 2008

A
note, datée d'hier et diffusée depuis Bwiza, donne des précisions sur
ce qui se serait réellement passé. "Nous venons de prendre la décision
de fermer provisoirement la Radio Bwiza Fm émettant sur un territoire
sous notre contrôle. Cette décision entre en application à partir
d'aujourd'hui 06 janvier 2008. Cette décision est consécutive à
l'apparition sur Internet de l'interview que nous avions accordée à un
journaliste de cette radio Monsieur Robert Kayengesha, le 02 janvier
2008. Malheureusement, sans que nous ayons pu lire préalablement le
retranscrit de cette interview, comme convenu, cette dernière s'est
retrouvée sur Internet avec l'entête de l'agence de presse Misna"
indique le communiqué. "Nous espérons que cette plaisanterie de mauvais
goût est sans préjudice pour l'agence Misna. Ce désagrément est l'œuvre
d'une certaine presse congolaise en mal de sensation" lit-on encore
dans le message qui se conclut en précisant que "cette bavure
médiatique n'enlève rien au caractère patriotique de notre message
contenu dans cette interview".
[CC]

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RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO 02/01/2008 10.17 "RÉPUBLIQUE

RDC : Le Chairman du
CNDP le général Laurent Nkundabatware Mihigo brise le silence après sa victoire
militaire face aux FARDC
"Divers" Divers, Standard

Kinshasa, 02
janvier 2008 (Misna) :

L’ouverture de la conférence de Goma prévue pour le 27 décembre 2007 a été
reportée au 06 janvier 2008 sans trop d’explications de la part des
organisateurs de cette messe, que certains Congolais n’hésitent plus à qualifier
de conférence pour la signature de la capitulation ou de la reddition officielle
des FARDC après leurs débâcles spectaculaires, à Mushaki, Karuba et Mweso, face
à une poignée des rebelles du CNDP du général dissident Laurent Nkundabatware
Mihigo. Au cours de cette longue interview réalisée par téléphone depuis
Kinshasa, nous avons a bordé tous les sujets qui fâchent, notamment : les
soupçons de haute trahison au sein des FARDC ; la problématique du retour des
réfugiés Tutsis ; la sécurisation des Congolais d’origine Rwandophone et des
Tutsis en particuliers ; le redécoupage des territoires administratifs du Nord
et du Sud-Kivu ; l’influence croissante du Rwanda dans la gestion de la crise à
l’Est de la RDC ; l’exhumation des accords de Lemera ; la possibilité de
sécession des certains territoires ainsi que la création d’un Tutsiland
indépendant ; Et enfin la plainte déposée à la CPI contre le CNDP. La
détermination dont fait preuve ce général dissident doit faire réfléchir tous
ceux qui n’ont pas encore pris véritablement conscience des conséquences de la
tragédie qui endeuille l’Est de la RDC depuis 1996.

 

– Le report de
l’ouverture de la conférence de Goma est-il un bon ou un mauvais signal pour la
suite des événements à l’Est de la RDC ?

 

Je ne suis pas
un devint, mais je crois qu’il y a eu un peu de précipitation dans le chef des
organisateurs. Tout ceci donne un peu raison à ceux qui croient, à tord ou à
raison, que la défaite des FARDC était organisée par le gouvernement dans le but
de faire accepter à la population l’idée même d’une telle assisse. Ce qui est
loin d’être le cas.

 

– Vu le flou
qui entoure l’organisation de cette conférence (le nombre pléthorique des
participants 500 à 700 invités dont un tiers d’étrangers, les critères de
sélection des participants sont complètement subjectifs, les thèmes à aborder
sont imprécis, la mise à l’écart de la presse indépendante, la non-publicité des
débats en direct sur tous les médias publiques et privés, la sécurité des
participants n’est pas garantie…), pensez-vous que cette conférence aboutira
tout de même à un résultat positif pour les populations martyres du
Kivu ?

 

Nos craintes
sur la possibilité d’un flop sont tout à fait légitimes. Le manque de neutralité
des personnalités choisies afin de piloter cette conférence est en soit un
problème. En effet, toute la société civile du Nord et du Sud-Kivu connaît très
bien les limites de l’Abbé Apollinaire Mulu Malu Muholongu. Tout le monde sait
d’où il vient, comment et pourquoi il fut littéralement parachuté à la tête de
la CEI lors de la signature des accords de Sun City le 22 décembre 2002.
Personne n’ignore la raison de sa reconduite à la tête de la CENI ! Quant à
Vital Kamheré, vous n’avez qu’à écouter les chansons de Koffi Olomidé où son nom
est toujours cité en bonne place, et vous allez comprendre la bassesse de ses
mœurs. Ce Monsieur a transformé la chambre basse du parlement, dont il en est le
président du bureau, en un fan-club pro-Kabila. Tous les dossiers sérieux qui
touchent à vie de la population congolaise y sont systématiquement renvoyés dans
des commissions dites spéciales qui siègent toujours à huit clos, à l’image du
sénat belge quand il s’agit des dossiers miniers congolais. La population sait
aujourd’hui que ces commissions n’ont pour but que d’organiser l’enterrement en
première classe des tous les dossiers compromettants pour le régime de Kinshasa.
Hélas ! « La récréation continue », comme dirait l’autre !

 

– Apparemment
vous n’êtes pas très tendre envers le pouvoir de Kinshasa ?

 

J’irai même
plus loin. Je pense que le Président Joseph Kabila doit personnellement rendre
des comptes à la population à cause de ses mensonges et ses propos va-t-en
guerre : Il a annoncé la reddition massive de mes hommes au mois
de novembre ; il a promis l’écrasement total du CNDP ; il a insinué que le CNDP
avait épuisé ses « carottes » et qu’il allait nous bastonner… Sans blague ! Il
m’a traité de criminel infréquentable et de tous les noms d’oiseaux ; Et enfin,
il a prétendu qu’il ne me connaissait pas du tout… Quelle amnésie ? J’ai risqué
ma vie à Kisangani en 1997 pour assurer la sécurité rapprochée de cet homme. Se
souvient-il encore que j’ai pu déjouer au péril de ma vie une tentative
d’assassinat perpétré contre lui à l’hôtel Palm Beach à Kisangani ? Moi, je n’ai
pas du tout oublié tout ça…Plus de 90 % d’électeurs du Kivu ont voté pour ce
Monsieur, mais il s’avère que l’homme est plus habile pour faire des promesses
qu’autre chose…Aujourd’hui, c’est le bérézina total.

 

– On sent de
l’amertume dans vos propos face à ce qui apparaît comme de l’ingratitude de la
part de votre ancien protégé. Comptez-vous éventrer le boa lors de cette
conférence ?

 

Tout dépendra
de l’attitude de ses « émissaires » venus de Kinshasa. Les Congolais doivent
savoir qu’on ne dirige pas un si grand pays comme la RDC avec des insultes, des
effets d’annonces et des slogans vides de sens. Le Congo mérite
mieux.

 

– Voulez-vous
dire qu’il y a un problème de Leadership et de compétence en
RDC ?

 

C’est une
évidence!

 

– Après la
défaite des FARDC, Vital Kamheré a déclaré : « on ne peut faire la paix qu’avec
ceux qui ont fait la guerre… » Le CNDP a-t-il été officiellement invité par les
organisateurs de cette conférence ?

 

Affirmative.
Autrement cette conférence n’aurait aucun sens, ses résolutions sans objets et
sans effets. Je vous rappelle que le CNDP a gagné la guerre. Cette nouvelle
donne nous rend incontournable pour la crédibilité et la bonne tenue de ces
assisses de Goma. Ceci doit être clair pour tout le monde.

 

– Vous dites
avoir gagné la guerre face aux FARDC. Pourtant les officiels de Kinshasa disent
le contraire ou presque, et soutiennent que la situation dans le Nord-Kivu est
sous contrôle. Pouvez-vous éclairer notre lanterne à ce sujet ?

 

À beau mentir
qui vient de loin, dit un adage français. Qui contrôle quoi et où ? Notre
victoire militaire sur les FARDC est indiscutable. Nous avons infligé des très
lourdes pertes aux FARDC ainsi qu’à leurs supplétifs du FDLR/ex-FAR et
Intarahamwé. La RDC est tout de même mon pays, j’ai des craintes sérieuses sur
les capacités offensives et défensives de notre armée nationale. Le peuple
congolais a de quoi se faire beaucoup de soucis sur sa sécurité et celle de ses
frontières.

 


Que dites vous
du bilan des pertes subies par les FARDC, notamment celui publié par Mme Collette Braeckman du quotidien Le soir ? 

 

J’ai été
stupéfait par le côté minimaliste de ce bilan. Je vous confirme que ces pertes
dépassent largement les chiffres publiés par la presse belge. Par exemple : nous
avons dénombré plus de 4.800 cadavres des FARDC, parmi lesquels des officiers et
soldats Angolais et Zimbabwéens. En plus, nous avons saisi une quantité
impressionnante de matériels militaires, notamment un lot de 20 missiles sol-air
QW-1 de fabrication chinoise, 6 missiles sol-air Mistral de fabrication
française et 5 missiles sol-air Misagh-1 de fabrication Iranienne, 25 missiles
antichars AT-Kornet et 11 missiles Metis-M1 de fabrication russe ; ainsi que 5
missiles antichars Milan ER de fabrication franco-allemande…Des chars d’assaut
et des transporteurs des troupes ; une quantité impressionnante des munitions…
Tout cet arsenal nous donne aujourd’hui une suprématie et la maîtrise totale de
l’espace aérienne de tout le Kivu.

 

– Une certaine
presse Kinoise affirme que cette défaite est essentiellement due à la trahison
des certains officiers de très haut rang dont le Chef d’Etat-major général des
forces terrestres le général -major Amisi Kumba dit Tango fort, le général de
Brigade Vainqueur Mayala, le Commandant -adjoint de la 8ème région
militaire le Colonel Delphin Kahimbi, le commandant du 116ème brigade
le Colonel Jonas Padiri, le commandant du 14ème brigade le Colonel
Rugayi, le Commandant de la 82ème brigade le Colonel Yav, le
Commandant de la 15ème brigade le Colonel Mungura, le Commandant de
la 9ème brigade le Colonel Smith Gihanga. Le nom du général John
Numbi figure aussi sur cette longue liste des suspects qui circule dans certains
milieux politiques de Kinshasa. Quel est votre avis ?

 

Je n’ai pas
l’habitude de manier la langue de bois. Le renseignement militaire est capital
dans la lutte que nous menons.

 

– Doit-on
comprendre que le brassage et le mixage des troupes ont été une aubaine pour
vous ?

 

Dire le
contraire serait mentir. Le mensonge érigé en monde de gouvernance n’est pas ma
tasse de thé.

 

– Pouvez-vous
affirmer ou infirmer l’information selon laquelle il y aurait des officiers et
des soldats rwandais au sein du CNDP et des FARDC ?

 

Et bien ! Si
vous attendez par soldats rwandais tous ceux qui ont servi un jour dans le Front
Patriotique Rwandais le FPR et en suite dans l’Armée Patriotique Rwandaise l’APR
du général Paul Kagamé, alors le peuple congolais a un sérieux problème à
résoudre, car son propre Président élu au suffrage universel direct à plus de 58
% des voix, je cite Joseph Kabila, est non seulement d’origine Tutsie comme moi,
mais il est aussi un ancien soldat du FPR comme moi. Cherchez donc l’erreur !

 

– Que
répondez-vous à ceux qui soutiennent que vous êtes de mèche avec Joseph Kabila,
et que le Président rwandais Paul Kagamé dirige la manœuvre de mise à mort du
Kivu depuis Kigali ?

 

C’est une
chimère que certains politiciens vendent facilement aux esprits faibles.
Toutefois, je comprends le trouble qui habite l’esprit du peuple congolais
depuis la défaite militaire de l’armée gouvernementale congolaise face aux
troupes de l’APR et du RCD-Goma à Pwéto au Katanga en 2000. Je rappelle que le
général James Kabarebe nous avait mené vers une victoire écrasante sur les
troupes gouvernementales dirigées par Joseph Kabila. Nous avions récupéré à
l’époque plus de 20 millions des dollars américains en matériels militaires. Ce
butin de guerre ajouté à notre nouvelle prise du Nord-Kivu, ça commence à faire
beaucoup !

 

– Selon
Laurent Désiré Kabila, la défaite de Pwéto était due à une haute trahison au
sein des officiers supérieurs engagés sur ce front. Raison pour laquelle il
ordonna l’arrestation de Joseph Kabila et sa mise en résidence surveillée à
Lubumbashi. Vu les lourdes pertes en hommes et en équipements militaires,
l’opinion trouve qu’il y a une certaine similitude entre cette défaite de Pwéto
et celle de Mushaki, Karuba et Mweso. Qu’en dites-vous ?

 

Je laisse aux
analystes politiques et militaires le loisir de faire ce travail de comparaison.
Quoique : « comparaison n’est pas raison», dit-on. Dans tous les cas, je fais
toujours parti des gagnants, ce qui n’est pas le cas de Joseph.

 

– Depuis le
début de cette interview vous parlez du Président congolais avec une certaine
ironie à peine voilée et teintée des regrets, portez-vous ce dernier encore dans
votre cœur ?

 

Certainement !
En dépit de la conjoncture actuelle, ses excès et ses écarts de langage
permanents, nous sommes et nous resterons malgré tout des frères d’armes.
D’ailleurs, il m’avait demandé d’assurer officiellement la surveillance des
bureaux d’enrôlement des électeurs, ainsi que celle des bureaux de vote dans les
territoires sous mon contrôle, en sa faveur bien sûr. Chose que j’ai fait sans
demander quoique ce soit en retour. Triste est de constater que depuis sa
victoire électorale, Joseph ne respecte plus sa signature, ni sa parole d’homme.
C’est bien d’hommage.

 

– Faites-vous
aussi allusion aux accords de « Mixage » conclus à Kigali au début de cette
année entre vous et l’émissaire spécial de Joseph Kabila le général John
Numbi en présence du général James Kabarebe ?

 

Entre autre.
Mais, quand on se souvient de la brutalité et l’extrême violence avec laquelle
il s’est débarrassé de son rival du deuxième tour l’élection
présidentielle 2006, malgré les accords qu’ils avaient librement signés, les
partenaires internationaux de la RDC doivent se poser des questions sur cet
homme !

 

– Revenons à
notre sujet. À propos des dividendes liés à votre victoire militaire sur les
FARDC, certains affirment que les banyamulenges vont demander lors de cette
conférence de Goma l’application stricte des accords de Lemera conclus avec
l’AFDL le 23 octobre 1996. C 'est-à-dire la création d’un Tutsiland autonome
englobant presque la totalité des territoires des deux Kivu. Quelle est votre
position ?

 

Les accords de
Lemera sont de l’ordre de la politique politicienne. La lutte du CNDP n’est pas
dans ce schéma. Toutefois, l’AFDL dirige toujours la RDC sous d’autres labels :
le CPP, le PPRD et l’AMP. Ceci implique que ces Messieurs et/ou leurs ayants
droit sont strictement tenus de respecter leurs propres signatures. Du reste, je
pense que certaines closes de ces accords sont fondées et méritent notre
bienveillante attention.

 

– Serez-vous
prêt à soutenir une telle demande qui signerait la fin du Kivu ?

 

Ne me faites
pas dire ce que je n’ai pas dit. In fine, tout dépendra de la teneur des
propositions que les uns et les autres mettront sur la table des négociations.
Notre principale revendication est la sécurisation des populations du Kivu et
particulièrement celles d’origines Tutsis. Pour cette noble cause, nous sommes
prêt à tous les sacrifices.

 

– Certaines
organisations de la société civile du Nord et du Sud -Kivu mettent en doute les
chiffres que vous avancez concernant le nombre des réfugiés Tutsis qui sont
actuellement dans des camps au Rwanda, Ouganda et Burundi, soit plus de 350.000
personnes. La crainte des ONG’s est de voir arriver un flux ou plutôt un reflux
beaucoup plus important des réfugiés Tutsis dont le but inavoué serait d’en
faire l’ethnie majoritaire dans certains territoires du Kivu dépeuplés à cause
des massacres des masses ayant fait plus de 5 millions de morts. Quelle est
votre version des faits ?
 

 

Je dirai tout
simplement que c’est à nos chers détracteurs d’y apporter la preuve de leurs
allégations fallacieuses. La réalité est que des hommes, des femmes et des
enfants Tutsis congolais croupissent dans la misère la plus absolue dans ces
camps des réfugiés depuis des années dans une indifférence quasi générale. En
outre, ni le gouvernement de la RDC et encore moins la communauté internationale
ne cherchent à résoudre cette épineuse problématique d’ordre humanitaire. C’est
notamment pour cette raison que nous avons pris les armes et nous sommes décidés
d’y mettre définitivement fin, quel qu’en sera le prix à payer.

 

– Suite à la
récente découverte des charniers, mais aussi à cause des viols et massacres des
populations civiles dans les territoires sous votre contrôle, une plainte vient
d’être déposée contre vous et le CNDP auprès la Cour Pénale Internationale.
L’éventualité d’être arrêté et ensuite transféré à la CPI ne vous fait t-elle
pas peur ?

 

Je ne nie pas
qu’il ait des dommages collatéraux suite à la guerre. Les gens ont décidément la
mémoire bien courte dans ce pays. De toute évidence, s’il advenait que je puisse
être un jour arrêté et jugé par la CPI , croyez-moi, aucun chef d’Etat des pays
des grands lacs ne restera en liberté. Et, par extension tous leurs soutiens
régionaux et internationaux.

 

– Ce que vous
venez d’affirmer et lourde des conséquences. Etes-vous d’accord pour que l’ONU
et la communauté internationale se décident à créer un Tribunal Pénal
International pour la RDC pouvant juger des faits commis depuis l’entrée de
l’AFDL dans l’Est de la RDC en 1996 ?

Je vais
peut-être vous surprendre. Je suis tout à fait d’accord pour la création d’un
TPI pour la RDC. Malheureusement , qui connaît l’histoire, la géopolitique, la
géostratégie de la région et son importance économique, aucun décideur
international sérieux ne peut soutenir cette thèse suicidaire au risque de se
faire citer à comparaître un jour. Ainsi, ce n’est pas demain que les millions
des victimes de la région des grands lacs obtiendront justice et réparation.
C’est triste à dire mais c’est comme ça.

 

– Que
pensez-vous du rôle de la Monuc dans la tragédie que traverse le
Kivu ?

 

La
Monuc
est une
nébuleuse dont la politique et la stratégie militaire sont dictées par les
puissances occidentales qui financent sa présence en RDC, selon bien évidement
leurs propres intérêts politico-économiques. Les Congolais ne doivent rien
attendre de bon d’une telle organisation aux contours très flous.

 

Allez-vous
partir en exil à la fin de la conférence de Goma, comme certains diplomates
occidentaux vous l’ont si gentiment suggéré ?

 

Jamais de la
vie ! Tout se passe comme si le Congo n’appartenait pas aux Congolais. Le Congo
est mon pays jusqu’à preuve du contraire. Je ne vois pas pour quelle raison je
devrais partir en exil loin de ma terre natale et des miens, c’est complètement
absurde. En clair, aussi longtemps qu’il persistera sur ma communauté une menace
venant des FDLR, des génocidaires ex-FAR et Intarahamwé, et/ou des FARDC, je
n’abandonnerai pas d’un seul centimètre de mes positions chèrement
acquises.

 

– Que
dites-vous pour conclure cette interview ?

 

Le CNDP met en
garde tous ces hommes politiques (Ministres, députés et sénateurs) qui se ruent
comme des mouches sur Goma pour les perdiems. Depuis qu’ils trônent sur les
institutions de la République , ces nouveaux Dinosaures, sans foi ni loi, n’ont
rien fait pour leurs électeurs du Nord et du Sud-Kivu. De même, la soi-disant
société civile du Nord et du Sud-Kivu, manipulable à souhait par le PPRD,
cherche à prendre en otage cette conférence par des menaces de boycott afin de
monter les enchères pécuniaires. Tout ce beau monde doit savoir que le compte à
rebours vient d’être lancé. On ne joue pas indéfiniment avec la vie des hommes,
des femmes et des enfants sans devoir rendre des comptes un jour. Le CNDP n’a
pas fait la guerre pour rien.

Par
conséquent, nous serons là, à Goma, en très bonne place. Nous sommes déjà dans
les parages et nous nous tenons prêt à toute
éventualité.

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