A propos de "La princesse et le chasseur", quelques questions …

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————————————————

Didier de Lannoy

alias « Vieux ba
Diamba »

La Princesse et le Chasseur

Conte pas du tout pour enfants

 

 

 

Ampliation[1] du « compte-rendu en musique d’un voyage dans le temps,
à Kinshasa » intitulé « Butembo ! »

 Novembre 2007-
Janvier 2008


 

 

 

 

Les contes pour
enfants…

certains sont carrément
immoraux !

Dans l’un d’eux[2], un jeune et
joli chasseur[3]

 (après avoir vaincu un infâme griffon,
un être effroyable au corps de lion, avec trois têtes d’aigle crachant du feu et
avoir ainsi débarrassé le royaume du monstre qui l’avait envahi et le
terrorisait) épouse

– Comment vous
appelez-vous, Princesse ?

– Citronnelle!
Je suis la princesse Citronnelle, la fille préférée du
Roi, mon Père !

– Quel
âge ?

– Vingt-quatre ans
!

– Tellement d’années dans
une morphologie encore si agréable à regarder et, sans doute aussi, à visiter !
C’est l’âge critique pourtant, non ? Presque un grade de catherinette, à la
limite de la prescription, non ?

– Voyons, voyons, joli
chasseur… La délicatesse et la galanterie vous
égarent…

– Mariée, peut-être,
Princesse ? Ou fiancée, sans doute ?

– Toujours célibataire,
pour vous servir, Monseigneur !

– Célibataire ! A votre
âge, Princesse ? Comment ça ? Ai-je affaire à une bécasse, à une couventine ou à
une bréhaigne ? Seriez-vous donc, Princesse, une invendue du marché des
épousailles ? A cause, sans doute, de quelque vice
caché ?

– Non, Monseigneur, pas du
tout ! Il n’en est rien ! Je suis une jeune femme dont la main a été réservée à
un être exceptionnel, à un preux, à un vaillant, à un héros ! Mais, si ça peut
te rassurer, branleur, une demoiselle quand même très entreprenante et très
expérimentée ! Treize ou quatorze ans de
pratique sexuelle intense, ça compte ! Et aussi… je dois bien l’avouer (en
effet… comment être, tôt ou tard…
obligée de se montrer entièrement nue devant son bien-aimé…  et continuer de dissimuler, à l’étalon auquel
on est constitutionnellement promise, certaines vergetures accusatrices et
certains plis et bourrelets dénonciateurs… qu’on ne peut aisément, in
naturalibus, lorsqu’on se fait saillir et arroser de laitance, faire passer pour
de gracieux vertugadins ?), malgré de sages précautions, plusieurs fécondations
non désirées suivies de nombreuses fausses
couches…

 

Et
Citronnelle de poursuivre, en privé :

« J’en
ai même gardé quelques séquelles durables, connard : deux mignons petits
« bals »
[4]
, pondus dans la clandestinité, que

– Dont
un grand garçon de treize ans, vigoureux, déjà très actif avec les cousines
pauvres et les cendrillons en guenilles de la Maison royale qui, toutes, s’attachent à le
déniaiser… et cherchent sans doute à se trouver, pour plus tard, un boulot de
femme mariée… à un jeune et riche héritier ! Et qui pourrait bientôt, si je n’y
prends pas garde et si je n’interviens pas sévèrement (mais comment faire, on ne
peut pas tout contrôler ?), me rendre bientôt grand-mère !

 je m’étais pris
dans le bide, par étourderie, et que les mamans souillons, les mamans videuses
et les mamans tricoteuses du village n’étaient pas parvenues à m’extraire à
temps…  et qui avaient, aussitôt après
leur naissance, été confiées à de plantureuses mamans nourrices des environs
dont les rots, les pets et la fumée qui leur sortait des oreilles et des naseaux
sentaient bon la chaleur humaine, la tendresse maternelle et le lait caillé… et
dont je ne te dirai rien, évidemment, jobard, tant qu’on nous ne serons pas
maqués cric-crac »

 

– Ces bien tristes
expériences vous ont, sans doute, profondément affectée,
Princesse ? 

– Non, rassure-toi,
Monseigneur, j’ai toujours été suivie (conseillée moralement et assistée
techniquement) par les mamans blanchisseuses, les mamans caméristes et les
mamans cuisinières du palais ! Et même par la femme du curé, experte, comme il
se doit, dans l’art de faire couler les enceintes fâcheuses !

– Déjà treize ou quatorze
ans de carrière vénérienne, Sainte Vierge ! C’est quand même beaucoup ça,
Princesse ! Mouais, mouais, mouais… Mais dites-moi, coquine, confiez-vous donc à
moi, votre sauveur et votre champion…  comment tu t’y es prise
?

– J’ai eu la chance,
Monseigneur, d’avoir été déviergée très tôt, à l’âge de dix ou onze ans (ne
t’imagines pas, vicelard, que je vais te raconter par le menu tous les assauts
et tous les outrages que j’ai dû subir dans les greniers, les caves et les
placards à balais du château dès mon plus jeune âge… et même dans la sacristie,
le cabinet d’estampes et la salle d’armes), par trois êtres qui m’étaient
particulièrement chers, mon directeur de conscience, mon précepteur et mon garde
du corps…

– Les trois à la fois ? Un
horrible  griffon, sans doute,
Princesse ? Ma pauvre enfant !

une jeune et jolie princesse célibataire (qui, sans l’intervention de ce vert et
séduisant chasseur, aurait été livrée à l’ignoble animal, hachée menu, grillée
et dévorée par chacune des trois gueules puantes de la bête hideuse) mais, le soir même de

– Sachez cependant, Monseigneur, que je ne suis pas pour autant une femme d’occasion, ni un
même lot de consolation ! Je suis la récompense que mon Père, le Roi,
Bienfaiteur du peuple, Gardien de la sécurité de la banque et des affaires et
Défenseur des frontières du Royaume, a promis d’accorder à celui qui vaincra
l’envahisseur venu de l’Est ! Tu as tranché les têtes du monstre ! Tu es mon
sauveur et mon champion ! Tu es mon héros et je suis désormais ta fidèle et
dévouée compagne !

– Pour deux heures au moins, avec une pause de quinze
minutes à la mi-temps ?

– Pour beaucoup plus
longtemps !

– Pour la nuit entière, Princesse ? Et tu me serviras un
petit-déjeuner américain au lit, demain matin ?

– Pour toute la vie, mon amour
!

– Toute la vie ! Waow ! Mon café, bobonne, je le prendrai
très chaud, mais sans lait ni sucre…  Le
pain, je le préfère mi-gris et légèrement toasté et le beurre, salé… Pas de miel
(à cause des OGM et de la pollution) ni de fromage français mais deux grosses
tranches (tu prendras soin d’enlever les couennes)  de lard fumé à l’anglaise… Avec aussi quatre
œufs sur le plat (sans miyoyo mais pas trop cuits), un hamburger, trois
saucisses de Frankfurt et du ketchup (mais, attention, pas n’importe lequel : un
produit de marque parmi ceux qui sont proposés à la clientèle de qualité du
Delhaize et non pas « l’équivalent générique » mis en vente par Lidl ou Aldi
pour le commun des mortels)… Et un grand verre de jus d’oranges fraîches… Et bouge-toi le cul, bobonne, j’ai
faim !

ses noces
(alors même que les deux amoureux devaient normalement entamer une longue,
épuisante et sublime nuit de bonheur nuptial et que la mariée s’était isolée
dans la salle de bains, pour procéder à quelques ablutions, se curer les dents,
se brosser les caries, se retendre les peaux du cou avec un savon astringent,
s’encaustiquer les roberts et les miches, se parfumer les aisselles à
l’insecticide, se faire péter quelques boutons de fièvre mal placés, se
déboucher le nez et se gratter les oreilles, brosser et démêler (et même tresser
pour « faire espiègle et

– Tu peux m’aider à défaire mes couettes, je n’y arrive
pas toute seule ?

polissonne » !) les poils
de son pubis, se lubrifier le vagin avec des graisses précieuses, s’oindre

– Sait-on jamais ! Ces branleurs des bois sont,
d’habitude, ardents et très bien charpentés… Ils ont souvent un excellent coup
de bâton mais ils sont, aussi, assez rustiques ! Il leur arrive parfois, dit-on,
au moment critique, de retourner leur équipière, de lui caresser le dos et les
hanches avec un bouquet d’orties, de lui flatter et de lui fayoter la croupe, de
lui polir et de lui papouiller les pastèques, de lui beurrer câlinement le pli
fessier et la porte de derrière avec de l’huile de graissage Singer (pour
vieilles machines à coudre à pied) ou une grosse noix de margarine Blue Band
(fabriquée par Marsavco) et, dans le noir, par surprise, sans prévenir, de lui
donner deux bonnes claques sur les parties charnues
et

Yahooooooo ! brusquement,
brutalement, d’un seul coup, de l’emmancher, de l’englander, de l’empaffer, de
l’empaler, de la socratiser… pour ne pas prendre le risque de l’enceinter… et de
se retrouver piégés dans les liens sacrés du mariage chrétien monogamique ! Ou,
disent-ils avec élégance et non sans coquetterie, pour ne pas choper la
chtouille, la sopis, le virus d’Ebola ou le
sida !

le boyau culier, se doigter
le clitoris pour mettre en route le groupe électrogène et s’assurer de son bon
fonctionnement), ne voilà-t-il pas que le gougnafier (s’asseyant sur la
couche hyménéale, déposant sa casquette crasseuse sur un fauteuil de velours
rose pâle, enlevant sa veste rapiécée, ses bottes crottées et ses chaussettes
trouées… mais paraissant hésiter
déboutonner se braguette graisseuse et à enlever son pantalon poisseux, à
exhiber sa culotte souillée et à enfiler une capote en tripes de ntaba ou de
gombe
[5] qui n’avait plus été lavée au savon de Marseille et à
l’eau de Javel depuis la dernière battue

Une sacrée
journée de trique et de traque, mes frères ! Quelle chasse à courre ! Quelle
purée on lui a balancée à cette magnifique biche qui, à la claire fontaine, s’en
allait promener et remontait très haut ses jupes en traversant la rivière à gué,
nous dévoilait ses jambes et laissait entrevoir sa boîte à ouvrage et son
coupe-cigare…

– Lalalalère !

– Et dont le rire
cristallin, l’insouciance et la joie de vivre paraissaient nous narguer…

– Lalalalère ! Lalalalère !
Lalalalère !

– Nanananère ? Nom di
djûuuuu, la salope, elle nous défie, elle nous provoque, elle nous pisse au
bénitier ! Quelle course-poursuite dans les taillis et les fourrés ! Et quelle
branlée on a fini par lui mettre ! Qu’est-ce qu’on s’est bien vidé les bourses !

organisée par ses[6] frères en Christ, ermites plombés, trappeurs zoophiles,
ogres pédophages, glandeurs pervers, rôdeurs vicelards, routards paranoïaques,
reîtres psychopathes, truands en chaleur et autres sinistres coquins, croquants,
voyants, forbans, barbeaux, bedeaux, lourdauds, troupiers, vauriens, matafs,
chercheurs,  cafards, prêcheurs, cipayes,
apôtres, brigands, briscards, spadassins, boucaniers, monucards ou monusiens,
loups-garous, vagabonds, flibustiers, légionnaires, janissaires, coupe-jarrets,
ratichons, sermonnaires, mercenaires, mameluks, découvreurs, producteurs,
rabatteurs, vadrouilleurs, chemineaux, bordeliers, braconniers, tendeurs de
collets, coureurs de prairies, bûcherons, fagoteurs, écumeurs, loups de mer,
maraudeurs, patrouilleurs, trimardeurs, viandes de morgue, marchands de femmes,
détrousseurs de cadavres, arsouilles, cuitards, pochards, poivrots, buveurs de
lungwila et de lotoko, fumeurs de diamba, archiprêtres et ayatollahs, druides et
rabbins,  bonzes et chamans, mindele
ngulu, prospecteurs miniers et pétroliers, obligataires et actionnaires,
libéraux et phallocrates, doctrinaires et proxénètes, frères trois points et
tailleurs de vêtements ecclésiastiques, tirailleurs et bataillonnaires,
grognards et voltigeurs, anciens croisés sans affectation précise (en instance
de démobilisation, désarmement, rapatriement, réinsertion et réinstallation),
soldats vérolés ou séminaristes boutonneux en divagation ou mal
« brassés », réfractaires, dissidents,
indexés, insurgés, mutins, félons, déchus 
et autres soudards du Seigneur
et coupeurs de routes (se planquant dans les fourrés, sous les fougères, avec
des bouteilles d’eau minérale, des cannettes de bière et des boîtes de
corned-beef Exeter et de sardines Anny, attendant le passage de la diligence qui
relie Kinshasa à Butembo ou d’une caravane d’ânes et des chars à boeufs qui va
de Saint-Hubert à Forrières en passant par Nassogne) à la solde de Guillaume de
la Marck, le
sanglier des Ardennes, afin de s’emparer et de remettre dans le droit chemin
une
[7] fille de Satan, une créature, une envoûteuse, une
strip-teaseuse, une persilleuse, une tireuse de cartes, une choriste de l’église
du Sacré-Cœur de la
Gombe
, une dégrafée, une suceuse, une pipeuse, une tireuse de
vin de palme, une acrobate, une gouillasse, une succube, une ballerine, une
grognasse, une sybarite, une taxi-girl, une teigne, une carne, une professeuse
de lettres et de philosophie, une langue de velours, une tailleuse de plume, une
chanteuse de variétés, une éplucheuse, une groupie d’Evoloko Joker et des
Langa-Langa Stars, une avorteuse, une comédienne, une courtisane, une
gourgandine, une diseuse de bonne aventure, une musicienne virtuose, une
brouteuse, une punaise, une hétaïre, une geisha, une muse, une vestale, une
écrivaine, une gerbeuse, une poissarde, une poétesse antique, une pisseuse, une
turfeuse, une pétasse, une joueuse de volley-ball, une actrice de cabaret, une
diablesse, un mauvais ange, une danseuse charnue et rembourrée de Werrason ou de
JB Mpiana, une marchande d’ail, une langoustine, une bulawayo, une anuarite, une
londonienne, une rêveuse, une championne de basket, une ancienne défileuse de
mooode devant les clients en sueur et en rut des terrasses du couloir Madiakoko,
une drôlesse, une factieuse, une lutteuse, une insoumise, une activiste, une
impudique, une euphorique, une décoiffée (sans voile, ni cornette, ni foulard,
ni mouchoir de tête), une veuve encore alerte et trop joyeuse (qui refusait de
s’habiller en noir, ne portait qu’un seule pagne et oubliait même, parfois,
d’enfiler sa petite culotte mais

– Ce n’est pas une raison, j’ai encore le droit de
choisir, non ? mordait-elle et griffait-elle et hurlait-elle de rage…
Lâchez-moi ! Lâchez-moi donc, bande d’impuissants et de trous du cul !
Lâchez-moi ! Lâchez-moi !

– Prends toujours ça, poufiasse ! Et encore ça, traînée !
Et encore ça, radasse, égout, roulure, catin, cloaque, sac à
pines !

Lâaachez-mwaaaaaaaaaaaah ! Au viol, au
viol, au viol ! Grâce, grâce, grâce !

– Jamais !

– Pitié ! Pardon !

– Pas de pitié, pas de pardon ! D’abord, il faut que tu
nous satisfasses ! L’un après l’autre ! Puis tous ensemble ! Par tous les
orifices ! Et qu’on t’entende implorer, gémir et gueuler de plaisir à trois
kilomètres à la ronde ! Pour nous remercier de te donner autant d’orgasmes et de
bonheur ! Et que les habitants des villages environnants sachent qu’il faut nous
craindre et qu’on doit nous respecter !

refusait d’ouvrir les
cuisses à tout le monde comme un Pape lève les bras en l’air, dans les tribunes
d’un vélodrome ou d’un circuit automobile, pour bénir ou saluer la foule des
sourds et des aveugles) ou une médisante, une proféreuse, une imprécatrice, une
pythonisse, une vaticinatrice, une jeteuse de sorts ou d’anathèmes, une
cassandrine, une séditieuse, une meneuse, une émeutière, une terroriste… de la menotter, de la bâillonner, de lui
arracher ses nippes et ses frusques et

– Au nom de Jésus !
Libérons Jérusalem ! Purifions par le foutre ! Mettons à sac ! Outrageons,
constuprons, enculons, défonçons et tronchons ! Ramenons les gouines à la vraie
foi ! Apprenons aux rétives et aux frondeuses à respecter l’ordre divin
[8] et à se soumettre aux lois des mâles bien membrés !
Sodomisons, supplicions et baptisons ! Au nom du Seigneur, notre Sauveur !
Pourfendons et massacrons les apostates à coups de braquemarts, de quilles, de
flamberges et de bites ! Babylone est tombée ! Jérusalem nous
appartient !

de la pénétrer et

de la profaner, à tour de
rôle et

dans tous les sens, de la
chevaucher et

de la trouducuter, sur une
paillasse de fumier tiède jusqu’à ce qu’elle perde la raison et

de la livrer ensuite aux
saints inquisiteurs, aux pharisiens, aux intégristes et aux fondamentalistes,
aux tortionnaires, aux béquilleurs et aux lapideurs et

de la traîner par les
pieds, nue et sans vie, attachée à une corde, jusqu’au stade de football du
village et

de mettre le feu à son
cadavre abject et désarticulé, dégoulinant de foutre, de bave, de sang et de
larmes et

de réduire en cendres son
sexe glauque, fangeux, gadouilleux, obscène, agrippant, volubile et carnivore et

d’obtenir ainsi
l’absolution des ignominieux péchés de chair que cette racoleuse sans pudeur
avait réussi à faire commettre à toute une meute de pauvres hères, souffrant de
solitude et affamés de caresses… honnêtes et courageux, bons pères de famille et
maris fidèles dans la vie de tous les jours, certes, mais sensibles et
vulnérables…  dont elle n’avait pas
hésité, par son insolence et son effronterie, à « exciter la susceptibilité »)
à déclarer sa flamme vertueuse et…
répugner, semble-t-il, à se glisser dans de chastes draps opalescents, bénis par
quelque évêque pieux, de soie immaculée et capiteuse et à y accomplir, avec
pudeur et respect, son légitime et sacramentel devoir conjugal)
aperçoit

– Oh, la vision de
rêve ! Oh, l’apparition
mariale !

par la fenêtre
de la chambre à coucher matrimoniale, une magnifique biche qui s’en
allait promener, dans les bois, à la claire fontaine, toute seule, en
chantonnant

– Lalalalère ! Lalalalère !

– Nanananère ?

et saisissant
aussitôt

– Attendez-moi, Princesse,
j’arrive !

– Qu’est-ce que tu dis, mon
amour ? Je suis encore sous la douche, je ne t’entends pas bien !

– Je viens de recevoir un
coup de téléphone du bureau ! Un travail urgent à terminer ! Il faut que j’y
aille !

– Quoi ça,
chéri ?

– On se donne rendez-vous
soir au Bloc, à Bandal ! Demain soir ! Entre 17 et 18 heures ! Quand il fait
encore jour !


Kwassa ?

– Morfonds-toi, bobonne,
j’me barre !

ce fallacieux prétexte, se
rajuste en vitesse et s’en va seul dans
la forêt
, avec besace et tromblon, à
la poursuite de ce gibier exceptionnel

Objection de conscience ?
Désertion devant l’ennemi ? Abandon de poste ?

Refus d’assumer sa
destinée ? Irresponsabilité sociale ?

Abracadabrance ?

Vésanie ?

Pas étonnant dès lors que l’abominable goujat se soit fait

Le sagouin,
la brute, le mufle, le butor, le peigne-cul ! L’impuissant, le stérile,
l’empaffé, le couard, le lâcheur et le dégonflé ! La lavette, la ganache et le
foutriquet ! Le scélérat, le faux derche, le félon, le volage, le renégat, le
perfide et le parjure ! L’abruti, l’enfoiré, le benêt, la couenne, la savate, le
manche, l’andouille, le balourd, la patate, l’emplumé, le zozo, le zoba, le
zobi, le zob !

fait agonir d’injures par
sa douce et tendre épouse et

Bien fait
pour sa sale gueule de giton, d’avorton, de rase-mottes, de couille molle, de
branleur et de gomorrhisé !

changer en statue de pierre
ou en gros bloc de sel à lécher par une redoutable sorcière, gardienne de la
forêt et protectrice des êtres et des animaux qui
l’habitent…

Mais, heureusement, l’histoire ne s’arrête pas là
 Et voilà même qu’elle se
termine plutôt bien pour l’ahuri. La sorcière pétrifiante accepte (après quelles
négociations obscures ? quel accord politique confidentiel ? moyennant quelle
contrepartie secrète ou quelle rançon versée ?) de rendre la vie au crétin. Et
la douce et tendre épouse du demeuré se montre disposée à lui pardonner ses
frasques et ses « erreurs de jeunesse »… à condition, à condition, à condition,
à condition…

– Au lit ! Sans
davantage tergiverser ! A loilpé et sans
capote ! Chose promise, chose due ! Aux armes, citoyen ! Sors ton tromblon et
mets-toi au boulot, mon amour ! Et rends-moi heureuse ! Et fais-moi, rire, rire,
rire, rire, rire, rire, rire, rire, rire, rire, jusqu’au lever du jour !
Et que ton sperme impur abreuve mon
royal sillon !

– Tout de suite, Princesse,
tout de suite ! Je me mets à l’ouvrage sans tarder !  Mais… tu n’oublieras quand même pas mon
petit-déjeuner…  demain matin… comme on
avait dit…

– C’est moi qui en
fixerai le menu, mon amour ! Plus de jattes de café ni de
grand verre
de jus d’oranges fraîches !  Après avoir achevé ton biberon de blanc d’œufs
de ferme, grignoté des makasu et des racines amères, croqué des « poivres » très
piquants et avalé quelques grosses cuillères de pili-pili frais, tu boiras d’une
seule traite
un, puis deux, puis trois, puis quatre gros bocks de
tangawisi… de façon à ce que tu puisses m’honorer, m’honorer, m’honorer et
m’honorer encore… d’un petit coup matinal, puis d’un deuxième, puis d’un
troisième, puis d’un quatrième… jusqu’à ce que tu te mettes à décharger de la
bile et du sang et que ta mort s’ensuive… ou que tu finisses par me lécher le
trou de balle en me demandant grâce…

– Grâce, Princesse, grâce ! Au viol, au viol, au
viol !

– Aucune pardon, aucune pitié ! Pas encore, impuissant !

– Grâce Princesse !

– Raidis-toi davantage, dégonflé ! Présente les armes,
défaillant ! Garde la pose, lavette ! Ne lâche pas pied, ganache ! Continue de
baiser, sucer, lècher, brosser, troncher, bourrer, cuisser, gauler, limer,
fourbir, trombonner, besogner, raboter, bourriner, jardiner, ramoner,
fourgonner, astiquer ! Continue sans faillir,
foutriquet !

– Pardon, pardon,
pardon !

– Je t’interdis de débander ! Remets-toi au
garde-à-vous ! Sois plus ardent ! Ne te fatigue jamais ! Continue de fouiller,
ramer, biter, râper, piner, botter, foutre et niquer sans désemparer…  Continue jusqu’au moment où je t’ordonnerai de
me laisser en repos ! J’ai une sacrée foutue revanche à prendre, mon amour ! Et
sache que désormais tu vas devoir tringler toute ta vie, branleur !

qu’il se mette
immédiatement à l’ouvrage et lui élargisse la vulve et lui fraise le vagin et
lui injecte au plus profond de l’utérus quelques plantureuses giclées de beaux
spermatozoïdes mâles (et même aussi, pourquoi pas, quelques foutrées de belles
spermatozoïde femelles… à qui on fera donner une excellente éducation chez les
bonnes soeurs ou les vieilles demoiselles ménopausées du Lycée Bosangani à
la Gombe… et
qu’on pourra toujours ensuite, ce n’est pas sans intérêt marchand, faire
concourir dans des foires aux bestiaux, confier à des marieuses ou à des
maquignons chargées d’en assurer la promotion, revendre au plus offrant par le
biais de petites annonces à faire passer sur Internet ou dans la presse locale,
publicitaire et paroissiale… et donner en gage à d’autres envahisseurs ou offrir
en prime à d’autres libérateurs et mettre ainsi au service de la politique
étrangère de la
Maison
royale) aux yeux bleus et aux cheveux blonds. Ainsi
donc, tout finit par rentrer dans
l’ordre
biblique, talmudique ou coranique, généalogique ou démocratique,
monogamique ou polygamique, positiviste ou dialectique. Et le jeune et joli
chasseur, ayant enfin satisfait à ses obligations de survie, de croissance, de
régénérescence et de multiplication de l’espèce humaine, de la race des
dominants et de la haute classe, est aussitôt amnistié et dispensé de
s’acquitter

– En euros ou en francs
congolais ?

– En dollars
kaka !

d’une amende salée.

La Princesse
Citronnelle
a même préparé

– Mon plat préféré,
Princesse ! Un souverain délice ! Mais dites-moi, chérie, quel est votre
secret ?

Mon secret, c’est Livio !

– Livio ? Est-ce bien
l’huile indiquée pour ce type de préparation, bobonne? Es-tu sûre de ne pas
t’être trompée de
recette ?

– Monseigneur le branleur
a-t-il des observations à formuler ? Monsieur le roturier reproducteur veut-il,
peut-être, que j’en touche quelques mots à mon fidèle directeur de conscience, à
mon précepteur adoré et à mon garde du corps personnel ?

Voyons,
chérie, voyons… vous n’y pensez tout
de même pas ! Ces gens-là, ce sont de vieux dossiers, Princesse ! Ça date de
l’ancien régime !
Avant le grand changement ! Avant mon avènement à la
magistrature suprême ! Nous leur avons
déjà coupé la tête, non ?

– Et si ça repoussait,
jobard ?

– Je n’en crois rien,
bobonne !

– Voulez-vous alors que
j’en parle au Roi lui-même ?

– Aucunement, Princesse,
aucunement ! N’en faites rien !

– Alors ferme ta gueule,
connard, et dispense-moi de tes commentaires oiseux, voire franchement
désobligeants !

– Moi, Princesse, me
risquer à formuler des remarques quelconques, je ne me le permettrais jamais !
Mais tu pourrais néanmoins demander quelques conseils judicieux à Matsi Kalubi,
bobonne, et suivre ses émissions culinaires sur Digital TV,
quoi !

une grosse casserole de
mfumbwa pour fêter le retour à la couche matrimoniale de l’époux inconstant… Et
tout un jerrycan de tangawisi pour renforcer les convictions profondes du
conjoint défaillant !

Tout est, à présent,
normalisé. Le couple roule et roucoule. Comme
[9] tous les couples, quoi ! Comme dans un théâtre « de chez
nous » où chacun a son rôle ou sa partition à jouer, quoi !

Et le joue bien, avec
talent, jubilation, malice, colère, cruauté, tendresse et déraison… 

Alleluiah !



[1]  Le
texte de base était bien trop sérieux, non ? Trop wenge, trop bcbg, trop maison
mère, trop tout terrain, trop 4×4 ? Y fallait bien que « Vieux ba Diamba »
puisse se déeeeefouler quelque part, ailleurs, autrement… qu’il se lâaaache
enfin ! Comme un affreux pirate anodonte !

– Ano
quoi ?

– Ça
figure dans le Petit Larousse de Sukina !
Demandez-lui !

Mais voilà que, soudain, souffrant d’hypertension,
l’auteur est pris de vertiges, trébuche, perd l’équilibre et se met à douter :

« Atteindrai-je chacune de mes cibles ?
Parviendrai-je à scandaliser vraiment tout le monde ? Même
Joëlle Baumerder, Chéri Samba, Freddy
Tsimba, Salumu Yamba Yamba, Matsi Kalubi, Jean-Chrétien Ekambo, Roby Comblain,
Gauthier de Villers, Alain Brezault, Jipéji, Vincent Kenis, Lutele Nseka, Wendjo
Okitandjeka, Carmelo Virone, Ben Zandler Mavinga, Vincent Lombume Kalimasi 
et

– Surtout
lui !

Raymond Suke Nzanga ? Même Judith,
Rachel, Antoinette, Césarine et Malou ? Même Margarete, Françoise, Moniek et
Claudine ? Même
Abdou
Maliq, Anastase Nzeza Bilakila, alias « Ya Nze », Anaya, Bibish Mumbu, Cédric,
César Lumbu, alias « Qui Saura », Citronnelle, Clément Ndjoli Junior, alias
« NCJ », Filip De Boeck, In Koli Jean Bofane, alias « Fossoyeur Jones »,
Jean-Pierre Kabeya Nyonga, Muka, alias « Petite Chérie », alias « Tantine
Betena », alias « Motema Magique » et notre fille cadette, Nadine, alias
« Gododo », alias « Petit Bal », alias « Mère Courage » ? Et tous

– Tous affublés du même
père !

nos autres « grands », Hortense, Eric, Djuna et
Lianja ? Alleluiah ? »

 

 

[2]  Diffusé (mais pas à tout le monde, eh ! pas à
mes kokos, bien sûr ! ni à ceux mes amis
et connaissances qui sont  aussi (bien que cela soit, apparemment, difficile à
concilier)… des « frères et sœurs en Christ » et rêvent de me convertir… en
espérant toucher ainsi le gros lot parce que, dit-on, la prime offerte par les
gros caïds de l’Olympe pour la capture d’un mécréant de mon espèce est très
élevée ?) par l’agence CosAna ! Ce n’est pas l’agence AnaCo qui aurait jamais
publié un truc pareil ! Un conte immoral


Ça manque de héros positifs ! me dira Gauthier…


C’est toujours la guerre au Kivu, non ? Et moi, je trouve que Citronnelle ne se
défend pas trop mal ! lui répondrai-je…

certes, mais plein de mots rares et chers, anciens et
actuels, tendres et cruels, châtiés et orduriers, précieux et


Qu’est-ce que j’ai dû gratter les dicos, petite chérie ! Il ne faut pas croire
que, à Kinshasa, je cause comme ça tous les jours ! Mais je dois quand même
t’avouer que je suis particulièrement fier de mon « boyau culier » ! Et aussi de
mon pirate « anodonte » !

ridicules ! Même si on ne me reconnaît plus le droit
d’écrire « pour les enfants » (comme Margarete Jennes et


Et pourtant ce sont aussi des tordus, ces deux-là, petite chérie ! Des tendres
et des tordus ! Tendres de chez tendre et tordus de chez tordus ! Des graves !
Et, bien entendu, c’est à eux deux, plus particulièrement, que je dédie ce texte
infâme, ce grossier et grimaçant grimoire résolument ignoble et, néanmoins
(finiront-ils par l’admettre ?), de très haute portée
morale…

In Koli Jean Bofane), je peux quand même travailler à
l’enrichissement du vocabulaire de leurs parents,
non ?

 

[3]  Assistance à la lecture : j’ai mis en gras le sujet, le verbe et le
complément
de quelques phrases indispensables à la bonne compréhension du
récit… C’est pas gentil, ça ?

 

[4] L’auteur interroge la princesse Citronnelle
(en aparté, bien sûr) et celle-ci lui répond (toujours en
aparté) :

– Quelque chose à voir avec les « balles perdues » sans
doute, Princesse ?

– Oui, Vieux Didier, mais à l’envers… Plutôt le
contraire, quoi ! Des « balles reçues »… que je n’ai pas réussi à esquiver

[5] Des « transits », de préference, plutôt que
des essuie-mains: mitshopo (superfins) ou mapapu (king
size) ?

 

[6]  Pourquoi cette luxuriance, cette abondance, ce
foisonnement ? Pourquoi tous ces vocables qui, de prime abord, présentent
quelques traits communs? me demandent, avec perplexité, plusieurs chrétiens. Et
je leur réponds tout de suite : si parmi eux, vous en trouvez un que vous
connaissez et qui vous ressemble un tantinet, n’hésitez pas une seule seconde,
prenez-le tout de suite, cliquez dessus, c’est le
bon !

 

[7]  Pourquoi tous ces vocables
qui, de prime abord, présentent quelques traits communs? Pourquoi cette
luxuriance, cette abondance, ce foisonnement ? me demandent, avec une égale
perplexité, plusieurs bergères. Et je leur réponds tout de suite : si parmi eux,
vous en trouvez un que vous connaissez et qui vous ressemble un tantinet,
n’hésitez pas une seule seconde, prenez-le tout de suite, cliquez dessus, c’est
le bon !

[8]  Dieu n’a jamais été une meuf, que je sache !
Ni dans la
Bible
, ni dans la Torah, ni dans le Coran ! A-t-on jamais demandé au peuple d’adorer
Dieu-la-Mère, Dieu-la-Fille ou Dieu-la petite cousine déjà très bien formée pour
son âge !   

[9]  Mais le nôtre, c’est pas pareil, eh ! Ni le
sien, ni le tien, ni le vôtre, ni le leur

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