07.03.08 La Banque encourage les pays à intensifier plutôt qu’à étendre leur agriculture (L'Av)

Les prix des aliments ont augmenté en raison de plusieurs facteurs : les prix plus élevés de l’énergie et des engrais ; une demande accrue pour les biocarburants, surtout aux Etats-Unis et dans l’Union européenne, sans compter les sécheresses que connaissent l’Australie et d’autres pays. Les stocks mondiaux de céréales n’ont jamais été aussi bas, et les prix de l’année prochaine dépendent du succès de la prochaine récolte dans l’hémisphère Nord.

Depuis le début du siècle, les prix du blé (en dollars) ont augmenté de 200 %, et les prix des aliments dans leur ensemble (en dollars) ont augmenté de 75 %. L’ajustement des taux de change et de l’inflation domestique permet de réduire les augmentations de prix que subissent les pays en développement, mais ces hausses demeurent tout de même importantes pour des millions de consommateurs pauvres. « La hausse du prix des céréales n’est pas causée par des problèmes d’offre à court terme, comme cela est normalement le cas, et plusieurs années seront probablement nécessaires avant que l’offre n’augmente suffisamment pour renflouer les stocks et faire baisser les prix », explique Don Mitchell, économiste en chef du groupe Perspectives du développement de la Banque mondiale. Même si les pauvres vivant en milieux urbains sont les plus touchés par cette hausse du prix des aliments, il est important de souligner que la plupart des personnes qui vivent en milieu rural sont également des acheteurs plutôt que des vendeurs d’aliments. Ce phénomène pourrait donc avoir de graves répercussions sur les travailleurs ruraux sans terre, dont les salaires de subsistance pourraient ne pas suivre la hausse des prix des aliments.

Un vaste éventail de réponses

Les gouvernements proposent des solutions variées, dont certaines procurent un soulagement immédiat, mais risquent d’aggraver le problème à long terme. A titre d’exemple, interdire les exportations pour maintenir les prix des aliments domestiques bas peut avoir de graves répercussions sur les producteurs qui sont souvent pauvres. « Les gouvernements doivent agir de manière ciblée, en accordant des subventions directes aux pauvres plutôt qu’à l’ensemble du pays », affirme M. Mitchell. « Des transferts de revenus ou des aides alimentaires pour les pauvres seront plus efficaces et plus viables que des mesures plus générales déployées à l’échelle nationale. »

La Banque a l’intention d’aider les pays d’Afrique à poursuivre leurs échanges de céréales au-delà des frontières nationales et à adopter de meilleures techniques agricoles, telles que la culture sans labour, qui réduit les coûts de production tout en diminuant les émissions de gaz à effet de serre et en préservant la terre. Dans toutes les régions, la Banque encouragera les pays à intensifier plutôt qu’à étendre leur agriculture afin de prévenir des coûts élevés pour l’environnement. Plus la demande agricole augmente, plus le risque d’empiètement sur les zones forestières et de grande biodiversité est élevé.

Jean-Marie Nkambua

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