21.03.08 La Banque mondiale projette un nouveau projet agricole en Rdc (L'Av)
Sa présence se justifie aussi par le fait quil doit faire la supervision de la composante Agriculture du PMURR. Cest à cette occasion quil sest confié hier à votre journal lAvenir associé à une chaîne TV de la place.
Daprès lui, " lagriculture est un secteur qui, conjointement à dautres secteurs, peut accélérer la croissance, réduire la pauvreté et préserver durablement lenvironnement ". Pour la Rdc, il reconnaît que lagriculture est un domaine privilégié pour le développement.
Cest ce qui a conduit la Banque mondiale, à travers son rapport sur le développement dans le monde (lagriculture au service du développement), à placer lagriculture comme priorité des priorités. Ceci parce que les gens préfèrent investir dans les secteurs à résultat immédiat et aussi à cause dun plus grand nombre des risques. Toutefois, lexpérience a prouvé quon ne peut pas développer un pays sans agriculture.
A la question de savoir quelle lecture fait-il de la composante agriculture du PMURR, M. Nicolas estime que le volet agriculture du PMURR a réussi. Mais il faut le replacer dans le contexte. Le PMURR était un programme durgence et le tout premier objectif était de mettre à la disposition des agriculteurs, les matériels végétaux et animaux (semences). Aujourdhui, ajoute t-il, le PMURR a pu mettre à la disposition des agriculteurs environ 6 millions de semences pour au moins 2 millions de personnes.
Quant au rendement au champ, il a été spectaculaire. Aussi, on est parti de 1200 Km à lhectare à 2000 aujourdhui. " Nous intervenons dans 6 provinces et le rendement est passé de 6 tonnes à lhectare à 10 tonnes". Pour lexpert de la Banque mondiale, des leçons peuvent être tirées sur plusieurs niveaux.
Au niveau des pistes découlement des produits, il faut sassurer de lentretien des infrastructures. Sinon, il ne sert à rien dinvestir car lobjectif visé est de faciliter laccès au marché. Au niveau de lagro-multiplicateur (semences), il faut revoir la chaîne qui commence de la production à la commercialisation) afin de laméliorer. Pour améliorer lefficacité, il faudra se rassurer que des gens ont des intrants agricoles à temps. Entre-temps, il faut se rassurer quil y a du répondant sur le plan institutionnel.
A loccasion, il a informé que la Banque mondiale prépare un nouveau projet, mais elle pense que les décisions doivent être prises au niveau des entités décentralisées. A titre dexemple, le BCECO na pas à ce jour les moyens conséquents pour faire le suivi sur terrain. A propos des composantes, M. Nicolas a souligné que ce nouveau projet aura 4 grandes composantes dont, lamélioration de la productivité (semences, engrais, les technologies), les infrastructures rurales (pistes, voies fluviales pour écouler les produits, sans oublier les infrastructures de stockage), la restructuration du ministère de lagriculture (à cause des faiblesses notoires, ce qui implique un Etat fort pour bien faire).
La dernière composante est relative à la gestion, lévaluation et le suivi. Car, lune des difficultés du PMURR, cest le manque de suivi. Mais pour que lagriculture puisse plus efficacement appuyer une croissance durable et réduire la pauvreté, le rapport sur le développement dans le monde indique quil faut, au départ, un climat sociopolitique favorable, une gouvernance adéquate et de solides fondamentaux macroéconomiques.
Il faut en suite définir, pour chaque catégorie de pays, un programme axé sur une combinaison de quatre grands objectifs. Il sagit délargir laccès aux marchés et mettre en place des chaînes de valeur efficaces, accroître la compétitivité des petits producteurs et faciliter lentrée sur le marché, améliorer les moyens dexistence offerts par lagriculture de subsistance et les emplois ruraux peu qualifiés et enfin, accroître le nombre demplois dans lagriculture et dans léconomie rurale non agricole, et relever les niveaux de compétence.
Jean-Marie Nkambua