28.03.08 Culture et société (L'Av)

Certains auteurs ont bien défini la culture comme étant la somme de toutes acquisitions par le fait de l’éducation, l’instruction et d’autres conditionnements. Ces connaissances et cette expérience depuis la maison et toutes ces écoles classiques ou informelles sont celles que l’on renforce par divers contacts et voyages. C’est seulement au contact des autres que l’on appréciera ses lacunes et ses suffisances. Selon le mot qui veut que la culture se forme dans la solitude et le caractère dans la foule. Mais, peut-on être homme de culture sans être politique ?

Contrairement à ce que l’opinion croit, être philosophe, littéraire ou homme de sciences ne vous exclut pas de la société qui constitue le contenant et la politique un moyen de gérer ce contenant. C’est là que les abstentionnistes se voient régulièrement frappés par des mesures qu’ils s’étaient refusé de voter. Aussi revenant à la culture, nous déplorons aujourd’hui encore, après près de 48 ans d’indépendance, cette carence en notre pays, d’hommes qui s’investissent dans la culture dans sa globalité.

L’attention générale ne se focalise que sur un fait culturel ou cultuel sans jamais aller au fond des choses. C’est ainsi que plus que d’autres domaines, le spectacle de la musique a acquis, en tant que instantané culturel, beaucoup plus d’importance dans notre société encline à la consommation immédiate. Pour preuve, l’étude classique ou traditionnelle de la musique dans ses éléments constitutifs et son impact est naturellement ignorée par ceux-là qui se disent musiciens.

D’où les dérives et le manque d’approfondissement que nous connaissons dans le fait musical tel que livré par nos artistes musiciens malgré le " succès " qu’ils récoltent dans le monde. Et naturellement, l’inscription à l’Institut national des Arts (Ina) n’est pas dans leur préoccupation. Et pourtant c’est là qu’ils auraient pu se perfectionner et améliorer leur art et fournir au monde une musique de haute facture tant techniquement que thématiquement.

Du fait cultuel, l’on n’a dans notre société que le regard rivé sur l’enrichissement des hommes de culte. Si bien que beaucoup empruntent cette voie plus par convoitise que par réelle vocation. Et ils sont les premiers à soutenir que la " révélation " ou l’appel de Dieu suffit pour faire de vous un homme de Dieu. Et pourtant la Bible comme livre de référence déclare si bien que " celui qui enseigne s’enseigne " ! Ce qui suppose que ce n’est pas un fait du hasard si Dieu appelle son oint. Il a dû le préparer bien longtemps avant, alors que cette personne ne s’était pas encore incarnée mais qu’elle était esprit chez son Créateur. Comme on le sait, Moïse, pour le citer, était un homme de culture.

Formé dans la cour du Pharaon, il était en plus de son origine juive et celle d’avant l’incarnation, doté d’une culture très avancée. Rien n’est gratuit certes mais il faut que l’homme s’implique dans la volonté d’exceller pour parfaire ses connaissances qui deviendront demain le lit de sa culture. Dans notre société d’aujourd’hui, malheureusement, plutôt que l’homme congolais s’intéresse à ce qui fait l’homme, l’on passe son temps à jaser autour de ce que fait l’homme. D’où ces habitudes de ragot et de colportage, faisant les « paparazzis " ou professionnels de l’indiscrétion, avec comme fonds de commerce la vie privée des autres.

C’est ainsi qu’aujourd’hui, face aux responsabilités de notre jeune démocratie qui nécessite beaucoup de compétences, nous déplorons justement cette carence de culture nationale auprès de ceux qui prétendent être ou façonner l’élite du pays. Si " vivre la culture des autres, c’est vivre la vie des autres ", la vraie culture devrait donc reposer d’abord sur sa propre culture. Sinon quel serait son apport dans la trans-mondiale du 3ème millénaire dont l’Internet est un instrument par excellence ? Selon le mot qui veut qu’un aveugle ne conduit pas les autres non voyants C’est de la pure logique.

Bolenge Ngbanzo

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