25.01.06 Yoka Lye s’épanche dans « Carnet de guerre », chronique des années de feu et de sang (Le Potentiel)

 L’objectif étant d’offrir au public la possibilité de dialoguer avec l’écrivain et homme de culture congolais André Yoka Lye Mudaba autour de sa démarche d’écriture et de son plaisir d’écrire. La rencontre à laquelle ont assisté Fredy Jacquet et Marc Kohen, respectivement le délégué de la communauté française de Belgique et de la région Wallonne et conseiller culturel près la communauté a connu également la présence de nombreux écrivains, étudiants et journalistes.

L’écrivain Yoka Lye a parlé de ses dernières publications, notamment « Kinshasa, signe de vie », « Le fossoyeur », « Lettre d’un neveu à son oncle » … et « Carnet de guerre ». La discussion a été essentiellement concentrée sur des extraits de ces ouvrages lus par le comédien Elbas Manuana.

L’écrivain a du style. La finesse de l’écriture souligne la beauté de l’œuvre littéraire de Yoka Lye Mudaba. Les disparités entre la modernité et la tradition constituent un thème sociologique et culturel préoccupant : « Lettres d’un kinois à l’oncle du village ». Yoka ne se livre pas à l’exotisme ou à l’ethnologie différentialiste. Il ne fabrique pas les primitifs de l’avenir ou du futur.

En 2005, l’écrivain s’est ensuite signalé par son dernier ouvrage « Carnet de guerre » consacré aux événements dramatiques des dix dernières années en Rdc. Une chronique des années de feu et de sang. Mais, il faut dire que ces carnets ne sont pas toujours tragiques. Il y a des moments où l’on rit en fait. « Carnet de guerre » est l’histoire d’une femme de soldat. C’est aussi l’histoire d’un étudiant fauché par un cortège officiel qui roule à tombeau ouvert.

Par ailleurs, pendant la guerre, la vie continue à Kinshasa, voie paradoxe et ville spectacle qui résiste par le rire, la musique, la danse… et qui est une sorte de cache-misère. C’est devenu une sorte de seconde nature. Kinshasa, ville épicurienne qui à la passion de vivre a survécu à des tentations énormes. Elle est une ville extrêmement métissée, de grande diversité culturelle, et donc de tolérance. Et cette passion, c’est une façon de résister à l’adversité.

Dans cet ouvrage, Yoka part des anecdotes de la vie quotidienne pour montrer l’absurdité de la guerre. C’est un regard d’un spectateur de Kinshasa par rapport à la guerre qui a fait et qui continue à faire des ravages. Une guerre qui a des répercussions énormes sur Kinshasa, malgré tout ce qu’on peut penser.

© Dieumerci Monga Monduka | Le Potentiel

Laissez un commentaire

Vous devez être connectés afin de publier un commentaire.

25.01.06 Yoka Lye s’épanche dans « Carnet de guerre », chronique des années de feu et de sang (Le Potentiel)

 

 L’objectif étant d’offrir au public la possibilité de dialoguer avec l’écrivain et homme de culture congolais André Yoka Lye Mudaba autour de sa démarche d’écriture et de son plaisir d’écrire. La rencontre à laquelle ont assisté Fredy Jacquet et Marc Kohen, respectivement le délégué de la communauté française de Belgique et de la région Wallonne et conseiller culturel près la communauté a connu également la présence de nombreux écrivains, étudiants et journalistes.

L’écrivain Yoka Lye a parlé de ses dernières publications, notamment « Kinshasa, signe de vie », « Le fossoyeur », « Lettre d’un neveu à son oncle » … et « Carnet de guerre ». La discussion a été essentiellement concentrée sur des extraits de ces ouvrages lus par le comédien Elbas Manuana.

L’écrivain a du style. La finesse de l’écriture souligne la beauté de l’œuvre littéraire de Yoka Lye Mudaba. Les disparités entre la modernité et la tradition constituent un thème sociologique et culturel préoccupant : « Lettres d’un kinois à l’oncle du village ». Yoka ne se livre pas à l’exotisme ou à l’ethnologie différentialiste. Il ne fabrique pas les primitifs de l’avenir ou du futur.

En 2005, l’écrivain s’est ensuite signalé par son dernier ouvrage « Carnet de guerre » consacré aux événements dramatiques des dix dernières années en Rdc. Une chronique des années de feu et de sang. Mais, il faut dire que ces carnets ne sont pas toujours tragiques. Il y a des moments où l’on rit en fait. « Carnet de guerre » est l’histoire d’une femme de soldat. C’est aussi l’histoire d’un étudiant fauché par un cortège officiel qui roule à tombeau ouvert.

Par ailleurs, pendant la guerre, la vie continue à Kinshasa, voie paradoxe et ville spectacle qui résiste par le rire, la musique, la danse… et qui est une sorte de cache-misère. C’est devenu une sorte de seconde nature. Kinshasa, ville épicurienne qui à la passion de vivre a survécu à des tentations énormes. Elle est une ville extrêmement métissée, de grande diversité culturelle, et donc de tolérance. Et cette passion, c’est une façon de résister à l’adversité.

Dans cet ouvrage, Yoka part des anecdotes de la vie quotidienne pour montrer l’absurdité de la guerre. C’est un regard d’un spectateur de Kinshasa par rapport à la guerre qui a fait et qui continue à faire des ravages. Une guerre qui a des répercussions énormes sur Kinshasa, malgré tout ce qu’on peut penser.

© Dieumerci Monga Monduka | Le Potentiel

Laissez un commentaire

Vous devez être connectés afin de publier un commentaire.