Culture de la paix en Afrique Centrale : les valeurs des civilisations comme des véritables intrants (Publié par jrkule@yahoo.fr )

 

Ce volume, qui vient d’être publié dans la capitale gabonaise, restitue l’ensemble des travaux de l’Atelier consacré au rôle des chefs traditionnels et spirituels dans les mécanismes de prévention et de résolution des conflits.

Et, l’une des communications parmi les plus décisives reproduites est celle de Simao Souindoula, historien en poste au CICIBA, qui y a mis en relief, dans une remarquable démarche comparative de données linguistiques et anthropologiques, les atouts des traditions de la sous-région.

 

La quinzaine de contributions contenues dans cet ouvrage de 222 pages, dont la coordination éditoriale a été assurée Makhily Gassama, ancien Représentant de l’UNESCO pour la sous-région et Katérina Stenou, Directrice des Politiques Culturelles de cet organisme des Nations Unies, a été regroupée en trois pôles d’analyse impliquant ces autorités et conducteurs de conscience.

 

Dans le premier bloc, les approches du thème du work-shop , indiquent, pour l’essentiel, les formes de partenariat politique, administratif et judiciaire entre le pouvoir traditionnel et l’ordre moderne face aux défis de l’Etat de droit et du pluralisme ethnique.

 

Quant au deuxième, l’on y a regroupé des exposés relatifs au potentiel traditionnel présent dans la grande, mais explosive, région des Grands Lacs, susceptible de limiter les violences de masse. Les institutions, par excellence, de cette base anthropologique, commune aux Hutu et Tutsi, sont les fameuses, mais marginalisées, bashinganatahe et gashasha.

 

Et, enfin, dans le troisième, l’on y a sélectionné quelques études de cas, parmi lesquels, les presque vains efforts de chefs coutumiers et religieux dans le règlement des graves crises répétitives qu’a connu, de 1996 à 2003, la République Centrafricaine.

L’on notera, parmi les auteurs des exposés de l’Atelier de l’hôtel Inter, les Princes René Douala Manga Bell du Cameroun et Ali Mahamat Mahamoudi du Tchad, le Chef Amirou Garba Sidikou du Niger, l’Abbé Albert Tungumale Baba de la République Centrafricaine, Mwayila Tshiyembé du Congo- Kinshasa, André-Parfait Bokiba du Congo-Brazzaville, Zénon Manirakiza du Burundi et Elie Mpayimana du Rwanda.

 

REPOSITIONNEMENT

 

Dans sa communication « Autorités Traditionnelles, corpus oral et mécanismes bantu de prévention et de résolution des conflits », Simao Souindoula a confirmé, après identification des racines proto-bantu et croisement lexical, que le rôle des chefs traditionnels et spirituels dans ce domaine, est attesté depuis près de 4000 ans.

 

L’examen sémantique a été fait, à titre illustratif, entre le kikongo, parlé en Angola, dans les deux Congo et au Gabon et le kiswahili, largement répandu au Burundi, aux Comores, au Congo-Kinshasa, au Kenya, en Ouganda, au Rwanda et en Tanzanie.

Pour l’historien d’Awendjé, les autorités traditionnelles mettent en relief, à travers proverbes, chants et dictons, les vertus de l’entente, de la compréhension, de la mesure, du compromis, du changement pacifique et de l’entraide.

 

Cette approche réunissant des éléments linguistiques et anthropologiques, a mis en évidence l’influence sociale des chefs coutumiers dans la sous-région. Et, c’est pour cela que leur repositionnement dans les diverses structures politiques et administratives des différents Etats peut constituer un garde-fou supplémentaire dans la préservation de la paix, préalable à l’amorce de véritables efforts de développement, de progrès, cette fois, irréversibles.

 

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