01.03.06 Assassinat de Monsieur Tendilonge Mizumbi (Sociétécivile.cd)

Orientation de la restitution
Contact avec les proches de la victime et envoi d’un de nos membres durant le constat fait par le Commissaire urbain de Bukavu sur cette affaire d’assassinat. CAPD-asbl a aussi assisté à travers deux de ses membres au moment de l’enterrement. Cette Communication vous restitue les circonstances exactes survenues.

1. LOCALISATION DE L'INCIDENT

L’assassinat de Monsieur Tendilonge Mizumbi s’est déroulé au Quartier Muhungu en Commune d’Ibanba, dans la ville de Bukavu en Province du Sud Kivu. C’est dans cette même commune où Messieurs Pascal Kabungulu Kibembi, Muyeye alias Maître, Kitambingo et autres civiles ont été assassinés.

2. RECONSTITUTION DES FAITS

En effet, Monsieur Tendilonge Mizumbi exerce les activités de petits commerces à Kamituga en territoire de Mwenga en Province du Sud Kivu. Il venait de demenager avec sa famille à sa nouvelle habitation achetée à Muhungu, en Commune d’Ibanda il y a à peine de cela trois mois.
Dans la nuit du lundi 30 au mardi 31 janvier 2006, des militaires armés en uniforme des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), non autrement identifiés, sont venus violemment attaquer Tendilonge Mizumbi chez lui à domicile vers 21 heures.
Ils ont d’abord projeté sur la porte une grosse pierre qui a détruit la porte avant de pénétrer dans la maison. Alerté Tendilonge s’est précipité pour voir ce qui s’est passé. Il se retrouva devant plusieurs militaires qui l’ont tiré plus de deux coups de balle fatale sur la tête.
Comme si cela ne suffisait pas, ces militaires ont ensuite exigé à l’épouse de Tendilonge Mizumbi, de leur donner tout ce qui restait comme argent ou économie en espèce.
L’épouse de la victime a été contrainte de donner un appareil de téléphone, 62 dollars, des habits, un appareil vidéo, alors que le corps de son mari abattu se trouvait par terre au salon avec des plaies d’où sortait encore beaucoup du sang. Jusqu’aujourd’hui, des auteurs de cet assassinat arbitraire ne sont pas encore mis hors d’état de nuire.

Congolese Action for Peace and Democracy a noté que la veuve avec ses enfants se trouve dans un état psychologique difficile, marqué par la peur, l’angoisse et la souffrance. CAPD-asbl craint encore sur la vie de la veuve survivante, car tout pourrait encore arriver et l’irréparable pourrait être possible au cas où ces mêmes auteurs reviendraient une nouvelle fois.

3. DE CONSTATS ET CRAINTES

L’assassinat de Monsieur Tendilonge Mizumbi s’est déroulé dans la même commune d’Ibanba, où Messieurs Pascal Kabungulu Kibembi, Muyeye alias Maître, Kibiswa Kitambingo et autres civiles ont été assassinés. Notre expérience de terrain montre que:

1. Des victimes sont soit défenseurs des droits de l’Homme soit opérateurs économiques.
2. Des enquêtes qui devraient normalement établir les vérités matérielles sur ses assassinats et disparitions involontaires font objet d’obstruction et beaucoup de complication.
3. Beaucoup d’enfants continuent à devenir orphelins, des femmes continuent à devenir des veuves et des familles restent toujours dans l’angoisse.

4. ATTENTES DE LA PART DE L'AUTORITE PUBLIQUE

De tout ce qui précède,
1) L’autorité publique est dans la contrainte de protéger le droit à la vie conformément à la nouvelle constitution adoptée par le peuple sur referendum en ce décembre 2005 et de mettre en oeuvre son obligation acceptée par la ratification du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
2) Ces assassinats à répétition des civiles montrent l’état de sécurité encore alarmante et demandent une action concrète et urgente de l’autorité publique pour garantir la sécurité des populations civiles pendant cette période de la réconciliation nationale.
3) CAPD-asbl comme les victimes affectées demandent à l’autorité publique d’ouvrir une enquête indépendante et impartiale à la quelle devra participer la Section des Droits de l’Homme de la Mission des Nations Unies en RDC (Monuc), le Réseau National des Organisation des Droits de l’Homme en RDC (RENADHOC), les proches des victimes.
4) Nous demandons aussi que l’autorité publique fasse l’évaluation de ses actions menées dans un délai raisonnable d’ici avant le début de la Commission des Nations Unies pour les Droits de l’Homme et avant les débuts des élections, en terme: De publier le résultat des enquêtes sur ces assassinats, De transmettre le dossier aux tribunaux compétents de notre pays De dédommager les familles des victimes des violations graves de droit à la vie dont les hommes armés en uniformes de FARDC sont présumés auteurs.
5) Que les organisations et les âmes de bonne volonté interviennent pour la réhabilitation de la veuve survivante en peur et en angoisse indescriptible pour éviter d’irréparables situations.

Fait à Bukavu/Kinshasa, le 12 février 2006
Congolese Action for Peace and Democracy
BP:2313 Bukavu, Province du Sud Kivu
République Démocratique du Congo

Soumis par CAPD SK le 22/02/2006 – 10:09 | Paix et démocratie | Sud Kivu

 

Laissez un commentaire

Vous devez être connectés afin de publier un commentaire.