19.03.06 La baisse de la vente du diamant par la Miba inquiète le Ceec (le Soft)

 

Six mois après qu’elle a signé l’hypothèque de ses concessions à travers des contrats de partenariat avec 4 firmes internationales, dont la puissante De Beers, la MIBA traverse toujours une mauvaise passe. La production du diamant brut r-dcongolais a, en effet, connu une baisse sensible de plus 20 % en janvier dernier par rapport à la même période en 2005.

Et cela se répercute sur la vente qui connaît une dégringolé de plus de 17 %. Selon les chiffres disponibles au CEEC – le Centre d’évaluation, d’expertise et de certification des substances minérales, précieuses et semi-précieuses – la décote du diamant -congolais pourrait bien se poursuivre durant tout le premier trimestre 2006. Deux principales raisons peuvent justifier cette tendance : depuis le début de cette année, la MIBA n’a rien vendu, déclare-t-on, chiffres à l’appui, au CEEC.

Actuellement, les recettes provenant de la vente du diamant brut se situent à un peu plus de 55 millions de dollars. Elles représentent une commercialisation d’à peine 2.295.000 carats. Cette déconfiture ne peut pas étonner, note un agent du CEEC. « Elle est liée moins au marasme observé sur le marché international suite aux festivités de nouvel an que par la nature de différents contrats que la MIBA a conclu avec ses nouveaux partenaires », explique-t-il. En effet, plus de 50 % des concessions minières de la MIBA ont été cédées à la De Beers, DGI Mining, Nizhnelenskoye et BHP. Ces transnationales minières ont créé des sociétés moins partenaires que concurrentes de la MIBA. Il s’agit notamment de Société kasaïenne de diamants, SDK, et la Société du diamant de la Lulua, SDL, qui sont actuellement des SARL alors que dans le protocole d’accord on parle de joint-ventures ayant le statut de SPRL.

Inquiétude.

Selon les accords convenus avec le gouvernement congolais, il est prévu que ces sociétés engagent les dépenses au titre des prêts pour l’exploitation des zones minières leur concédées. La MIBA, à nouveau doit faire face à derechef à la concurrence de la Sengamines qui a repris du service alors que son démantèlement était officiellement préconisé, s’est engagée à les leur rembourser avec intérêt.

Le porte-parole du gouvernement, Henri Mova Sakanyi a d’ailleurs été plus explicite à ce sujet. « La MIBA, dans ces joint-ventures, n’a d’autre apport que foncier », a-t-il déclaré. Présentement la Minière broie du noir… Pour longtemps, selon des projections du CEEC. Pour qui, la baisse sensible des activités diamantifères artisanales justifierait également la modicité des recettes du secteur du diamant en ce début d’année.

L’exploitation artisanale du diamant se déroule essentiellement autour du polygone minier de la MIBA dont les contours sont mal définis et occasionnent des rixes souvent dramatiques entre creuseurs artisanaux et les gardes miniers, les fameux « Blondo ».

Pold Kalombo | Le Soft Kinshasa , 18.03.2006 | Economy

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