Les défis de la démocratisation, du développement durable et du renforcement des capacités en République Démocratique du Congo
Rappel historique
La République Démocratique du Congo se trouve actuellement en plein processus de démocratisation et de reconstruction, après avoir passé 45 années dindépendance politique plutôt tumultueuses voire ruineuses au plan économique et social.
En effet, cette indépendance octroyée par la Belgique le 30 juin 1960 sous pression et sans préparation minutieuse sest avérée être un piège pour la jeune élite congolaise. Pour preuve, des lobbies occidentaux puissants, notamment belges et américains, ont apporté leurs appuis multiformes aux forces centrifuges qui ont neutralisé le gouvernement et le parlement légalement élus, provoqué la sécession au Katanga et au Sud-Kasaï, assassiné le tout premier Premier Ministre Patrice Emery LUMUMBA et donné lieu à une rébellion tout aussi dévastatrice.
Bien plus, la Constitution du 1er août 1964, si patiemment négociée, na pas pu aboutir à la restauration de la démocratie confisquée ni ouvert la voie au développement économique et humain de ce grand pays doté dimmenses potentialités naturelles. Certes, une deuxième législature fut élue et instituée en 1964 sur base de cette Constitution ; mais celle-ci a été balayée par le coup dEtat militaire du 24 novembre 1965. Le pays a ainsi fonctionné sans texte fondamental jusquau 24 juin 1967, date de la promulgation de la Constitution théoriquement bipartite de
Ainsi prenait corps un monolithisme politique pur et dur, car un amendement constitutionnel ultérieur institua le monopartisme sous la bannière du « MPR, Parti-Etat ». Depuis lors, la survie du régime a reposé sur une paix de cimetière, un musellement de lopinion et, sans doute, des violations massives des droits humains tant civils et politiques quéconomiques et sociaux.
En fait, le régime Mobutu a été utilisé par Washington et dautres capitales occidentales comme bouclier contre la poussée du communisme et du socialisme au cœur de lAfrique. Il a même fait office de gendarme appelé à faire et à défaire les régimes politiques dans cette partie du monde.
Dans cette logique, il a fallu attendre lavènement de la perestroïka dans lex Union-Soviétique et la chute du mur de Berlin, en 1989, pour que le régime Mobutu sente sonner le glas. Et alors, un certain 24 avril 1990, le Président-Fondateur du « MPR », a décidé de prendre congé de son parti politique et de laisser libre court à un multipartisme à trois dabord puis intégral ensuite.
Toutefois, Monsieur Mobutu a été poussé par son entourage immédiat à continuer à régner « par défi ». Aussi mit-il à contribution tout son arsenal militaire pour mater toute contestation politique et créer, de son vivant, un imbroglio quil avait lui-même qualifié en ces termes : « Après moi, le déluge ».
Certes, la Conférence nationale souveraine, CNS en sigle, tenue en 1991 et 1992, sétait fixé pour objectif de procéder à la relecture critique de lhistoire du « Congo-Zaïre » et de préparer la voie à lavènement de la démocratie et de lEtat de droit. Toutefois cette ambition fut arrêtée par la violence politique du régime en place.
Il nen demeure pas moins vrai que la carotte était cuite. Les parrains dhier nayant pas trouvé, au sein de la classe politique nationale, un pion capable de préserver leurs intérêts géostratégiques, ils se sont servis du Rwanda, du Burundi et de lOuganda pour provoquer la fuite dun Mobutu somme toute minée par la maladie.
En fait, à la suite dune guerre assez rapide dite de libération et menée de septembre 1996 à mai 1997, ces trois pays des Grands Lacs installèrent au pouvoir à Kinshasa lAFDL (Alliance des forces démocratiques de libération du Congo-Zaire) de Monsieur Laurent Désiré KABILA.
Pour avoir réveillé ses vieux sentiments de résistant lumumbiste et navoir pas obéi au diktat de ses parrains, ce dernier a dû faire face à une nouvelle guerre dite dagression à partir du 2 août 1998 ; il a succombé à un assassinat à domicile le 16 janvier 2001 ; mais une guerre lavée sest poursuivie jusquà la signature dun accord politique (Accord global et inclusif) le 17 décembre 2003 entre les belligérants (Gouvernement Kabila, Rassemblement Congolais pour la démocratie dAzarias Ruberwa, Mouvement congolais de libération de Jean-pierre Bemba Gombo, RCD/Kisangani-Mouvement de libération de Mbusa Nyamwuisi, le RCD national de Roger Lumbala, Mouvement des Résistants Maï-Maï du général Padiri), lopposition politique non armée et la société civile.
Certes, les Institutions issues du Dialogue intercongolais ont été installées en 2003, mais des groupes armés continuent à semer la désolation à lEst du pays, en Ituri, au Nord-Kivu, au Sud-Kivu et au Nord-Katanga avec lappui du Rwanda et de lOuganda.
Le défi de la démocratisation
Pour le peuple congolais, le défi de la démocratisation consiste à lélimination de toute forme de monolithisme, à la promotion dune pluralité dopinions politiques et idéologiques au respect des droits fondamentaux et des libertés publiques, et surtout, à la légitimation du pouvoir de la base au sommet.
En vue de relever ce défi, deux moyens simposent : un vaste travail de changement des mentalités et la mise en œuvre des mécanismes régulier dorganisation des élections à tous les niveaux.
En fait délections, la majorité de lopinion congolaise voudrait au moins retrouver lambiance des élections pluralistes telles quorganisées à la veille de lindépendance et sous
Car, on reproche à toutes les élections de
Dès lors, on comprend pourquoi lAccord global et inclusif a retenu comme ultime finalité de la transition, lorganisation des élections libres, transparentes et fondatrices dun Etat constitutionnel démocratique.
Sagissant du changement des mentalités, il est sur toutes les livres depuis lavènement de la Conférence nationale souveraine qui a largement contribué à la démystification de lancien régime monolithique et créé un déclic pour léclosion de la liberté de pensée, dopinion, de presse, de manifestation publique, etc.
Pendant la même période, lon a assisté également à la libéralisation de lespace associatif et à lémergence dune des sociétés civiles les plus dynamiques dAfrique. Il en résulte une surveillance assidue de la situation des droits de lhomme et à la levée des tabous sur les cas des violations desdits droits commises essentiellement par les éléments des troupes dagression, des groupes armés, des forces armées et de la police ainsi que par certaines autorités publiques et autres agents et fonctionnaires de lEtat zélés.
Toutefois, le vrai changement des mentalités demeure encore un idéal lointain. Linversion des valeurs est telle que dans lappareil de lEtat, la mégestion et limpunité sont la règle et la bonne gouvernance lexception. Le détournement, le vol et la violence sont favorisés par la pauvreté ambiante, labsence de lEtat de droit et de la justice distributive.
Comme partout dans le monde, le défi de la démocratisation tel que décrit ci-avant nécessite que soient votés certains textes juridiques tels que la Constitution et les lois. Cet exercice avait été entamé avec enthousiasme par la Conférence nationale souveraine, mais il y a un sempiternel recommencement au gré des changements politiques. Au moins une de ces lois a résisté à lépreuve du temps : la loi n° 96-002 du 22 juin 1996 portant modalités dexercice de la liberté de la presse.
A létat actuel des choses et depuis le deuxième semestre 2003, il importe de capitaliser les textes ci-après :
– le projet de Constitution à soumettre au référendum ;
– la loi portant fonctionnement des partis politiques ;
– les lois portant organisation, attributions et fonctionnement des Institutions dappui à la démocratie (Commission Electorale Indépendante, Haute Autorité des Médias, Observatoire National des Droits de lHomme, Commission Vérité et Réconciliation, Commission de lEthique et de
– la loi portant identification et recensement des électeurs ;
– la loi référendaire.
Dans les prochains jours,
Pour revenir au projet de Constitution adopté au premier semestre 2005 par le Sénat et lAssemblée Nationale, il apparaît comme une récupération des atouts de la Constitution de 1964 et de celle de
En plus, ce projet met quasiment fin au centralisme étatique, pour autant quil assure un nouveau découpage des provinces (25 au lieu de 10) plus proches de la population et autonomes dans la gestion de leurs affaires. Il va de soi quil y a recentrage des domaines des compétences exclusives et concurrentes de lEtat et des provinces. Il est aussi prévu lélection des dirigeants nationaux, provinciaux et locaux. En bref, on y décèle une réelle volonté dinstauration de la démocratie et dinitiative de développement à la base.
Mise en place des institutions
Depuis le discours dit de « démocratisation » du 24 avril 1990 jusquà ce jour, en passant par la CNS, les acteurs politiques congolais se sont toujours préoccupés de la mise en place des Institutions, étant donné que chaque révolution ouchaque réforme vient avec ses hommes.
La première mise en place véritablement différente de
La Conférence nationale précitée avait aussi accouché dun Parlement de Transition appelé dabord Haut Conseil de la République (HCR) puis Haut Conseil de la République-Parlement de Transition (HCR-PT).
Cependant,
Quant aux Institutions actuelles qui tirent leur légitimité du Dialogue inter-congolais de Sun City, elles sont : le Président de la République, le Gouvernement, lAssemblée Nationale, le Sénat, les Cours et Tribunaux, ainsi que les Institutions dAppui à la démocratie (CEI, HAM), (ONDH, CVR, et CELCC).
A dire vrai, le Dialogue a permis aux anciens belligérants, à lopposition politique et à la société civile de se partager le pouvoir en échange de la réunification du territoire national, de la réconciliation nationale et du retour au processus de démocratisation.
Ce partage sest effectué au prorata de leurs forces sur terrain, le Gouvernement Kabila, le RCD et le MLC sétant octroyé la part du lion, y compris dans les forces armées , la police nationale et, bientôt, la territoriale, la diplomatie et le portefeuille de lEtat. Quant à la présidence des Institutions dappui à la démocratie, elle a été réservée aux acteurs de la société civile.
Lopinion a longuement épilogué sur la formule 1 + 4, cest-à-dire un Président de la République assisté de 4 Vices-Présidents qui dirigent presque collégialement le pays ; mais seul le Chef de lEtat dispose du pouvoir de signature pour la promulgation des lois, les décrets et la nomination aux hautes fonctions de lEtat.
Il est reproché à cette formule : la lourdeur administrative, le tiraillement au gré des intérêts divergents, la mégestion, limpunité et, in fine, la fragilité de lintégrité territoriale et de la souveraineté nationale.
Néanmoins, cette formule a le mérite davoir facilité le cessez-le-feu, la réunification, une certaine extension de lautorité de lEtat sur lensemble du territoire national, ainsi que la libre circulation des personnes et des biens.
Bien que les ténors des composantes et entités soient encore préoccupés par le placement des leurs dans la territoriale, la diplomatie et le portefeuille de lEtat, les yeux sont actuellement tournés vers les futures Institutions de
Au niveau national, il sagira du Président de la République, du Premier Ministre, du Gouvernement, de lAssemblée Nationale (denviron 400 membres), du Sénat et des Cours et Tribunaux. Ces derniers, qui assument le pouvoir judiciaire, connaîtront léclatement de lactuelle Cour Suprême de Justice en trois nouvelles institutions ; la Cour de Cassation,
Au niveau provincial et local, on aura à faire aux Gouvernements provinciaux, aux assemblées provinciales et aux instances élues des collectivités locales.
Le défi de la reconstruction et du développement
En République Démocratique du Congo, on parle de reconstruction du fait des destructions diverses occasionnées tout au long de son histoire post-coloniale, et surtout avec les pillages de 1991-1993 ainsi que les guerres successives de 1996 à 2003. En plus, de 1991 à 2000, le pays a connu une croissance négative et une aggravation sans pareil de la misère des masses. Cette période était également celle de la rupture de la coopération structurelle décidée en 1990 en représailles contre les violations des droits humains par le régime Mobutu.
Depuis lors, il sest avéré nécessaire dopérer une reconstruction sur les ruines du passé avant même de penser au développement proprement dit. Car, la situation du Congo-Kinshasa ressemble à celle de lEurope au sortir de la 2ème guerre mondiale, situation qui, en son temps, avait nécessité la mise en place du plan marshall.
Déjà, au deuxième semestre 1997, le Gouvernement Laurent-Désiré Kabila avait initié un programme volontariste de reconstruction nationale. En un temps record, ce programme avait réussi à casser lhyperinflation et la spirale des prix, il avait engagé des investissements publics prometteurs sur fonds propres.
Malheureusement, ce régime non moins autocratique nétait pas dans les bonnes grâces de la communauté internationale et na donc pas bénéficié des ressources de la coopération internationale. Ce qui pris est, son effort de reconstruction a été totalement compromis par une nouvelle guerre barbare qui a occasionné, la mort de 3,5 millions de congolaises et de congolais sans compter les destructions matérielles et des pillages éhontés des ressources nationales.
Il a fallu attendre lavènement du jeune Président Joseph Kabila en 2001 pour voir instaurer un programme de stabilisation dabord et de relance ensuite, avec lappui notamment du Fonds Monétaire International (FMI) et de
Néanmoins, laccroissement de laide publique au développement (APD) nétait pas véritablement à la hauteur des enjeux, surtout en comparaison avec les aides et crédits alloués aux autres pays de la région africaine des Grands Lacs tels que le Rwanda et lOuganda.
Certes, ce programme intégré dans laction gouvernementale a permis dinverser le rythme de croissance positive, de contenir linflation et de promouvoir des investissements publics multiformes. Elle a occasionné ainsi un flux financier extérieur représentant, en 2005, pas moins de 1 milliards de dollars u.s., soit plus de 50 % du modique budget de lEtat. Toutefois, la prétendu discipline budgétaire na pas permis daméliorer la situation sociale des masses populaires en général, des militaires, policiers et autres agents et fonctionnaires de lEtat en particulier. Pendant ce temps, lopinion dénonce lenrichissement sans cause des personnalités placées dans les hautes Institutions nationales et les entreprises publiques. Dans ses discours officiels, le Chef de lEtat a plusieurs fois dénoncé cette dichotomie sans quon assiste à un réel changement des mentalités.
En plus,
Toutefois, depuis 2001, jusquà ce jour, pendant quon parle de lallégement de la dette extérieure, les avertis sont frappés par le poids persistant du paiement de ladite dette, dans le cadre du budget de lEtat, au point de bloquer toute amélioration de la situation salariale du personnel de carrière de lEtat. Lon se demande combien dannées il faudra encore entendre pour inverser cette situation plutôt désagréable. Un autre paradoxe, cest quil manque cruellement de ressources pour payer la dette intérieure évaluée à plus de 1 milliards de dollars u.s. et due essentiellement aux opérateurs économiques et aux membres du personnel de lEtat. En 2004 et 2005, le Gouvernement na pas su dégager plus de 50 millions $us pour cette action dont limpact sur léconomie nationale nest plus à démontrer.
Par ailleurs, il nest pas vain de souligner la constitution des églises (surtout catholique, protestante, Kimbanguiste et orthodoxe), des ONG et donc de la société civile dans lallègement de la misère des populations congolaises, la reconstruction nationale et le développement durable.
En effet, ces organisations ont abondamment mobilisé leurs ressources humaines et, parfois, matérielles et financières. Surtout, elles ont canalisé les rares ressources extérieures de la coopération décentralisée ainsi que les aides humanitaires dans des situations généralement désespérées.
Somme toute,
1. réduire de moitié la proportion de la population vivant dans la misère absolue, cest-à-dire avec moins de 1 dollar u.s. par jour et par individu, et, de ce fait, mettre fin à la famine ;
2. éliminer lanalphabétisme ;
3. réduire sensiblement les affres de VIH-Sida et dautres endémies telles que le paludisme et la turbeculose, de manière à améliorer lespérance de vie à la naissance.
A notre avis, notre pays ne peut relever un défi que dans les conditions suivantes :
– une croissance économique durable à 2 chiffres, cest-à-dire plus de 10 % lan ;
– laccroissement de laide publique au développement (APD) ainsi que des investissements nationaux et étrangers, condition sine qua non pour la création de nouveau emplois et des revenus ;
– la rétrocession du pouvoir politique et des initiatives de développement aux provinces et aux entités territoriales de base ;
– la promotion de la coopération internationale décentralisée impliquant les provinces et dautres entités territoriales de base, les organisations de la société civile et le secteur économique privé ;
– la promotion de lEtat de droit et dune justice distributive systématique.
En vue de réaliser cette justice distributive, il est recommandable que des ressources PPTE servent en priorité dans la création des mécanismes dappui direct ou indirect aux couches sociales les plus défavorisées, en loccurrence les enfants défavorisés (y compris les enfants de la rue), les vieillards, les retraités, les sans emploi, les paysans démunis, les militaires, policiers, agent et fonctionnaires sous-payés de lEtat.
Renforcement des capacités
Le grand chantier de démocratisation, de reconstruction et de développement de
Bien sûr, le Congo-Kinshasa est un des pays dAfrique sub-saharienne qui comptent le plus de diplômés universitaires, mais pas assez pour tous les besoins, surtout dans des domaines telles que la médecine, les techniques médicales, le génie civile et lenseignement supérieur et universitaire.
Néanmoins, il y a un paradoxe selon lequel beaucoup de diplômés congolais sont en chômage ou sinsère dans le mouvement de fuite des cerveaux parce que lactivité économique nest pas suffisamment développée pour les employer ou encore parce que les salaires sont très bas.
Par ailleurs, la rupture de la coopération structure au début de la décennie
Dans le même ordre didées,
En matière de renforcement des capacités, la société civile a vraisemblablement été à lavant-garde en raison de son ouverture pendant cette période sombre.
En effet, les églises, ONG, syndicats et autres associations ont dû non seulement se structurer aux fins dassumer leurs nouvelles charges telles que décrites ci-dessus. Les animateurs de ces organisations ont aussi été formés sur le tas au pays et à létranger dans des domaines pratiques et divers tels que lanimation sociale, le plaidoyer, lélaboration et la gestion des projets, linformatique et les NTIC, lobservation électorale, la documentation et lélaboration des rapports sur les droits humains.
Dans ces actions, lesdites organisations ont bénéficié de lappui technique, matériel et financier des partenaires extérieurs comme 11.11.11., USAID, Union Européenne, Croix Rouge Internationale, les organisation du système des Nations Unies, EISA ? International Law Group, IFES (Fondation Internationale pour les systèmes électoraux), NDI (National Democratic Institute), NED (National Endowment for Democracy),
Dans le secteur public, les plus grands programmes de renforcement des capacités ont vu le jour à partir de 2001, à la faveur de la redynamisation de la coopération structurelle. Ainsi a vu le jour, le programme national durgence de renforcement des capacités (PNURC), dont la coordination est assurée par le secrétariat national de renforcement des capacités (SENAREC).
Depuis lors, plusieurs programmes de reforme ont été engagées en vue de préparer le terrain pour la démocratisation, la reconstruction et le développement. Nous pourrions citer, entre autres:
– le programme multisectoriel durgence de reconstruction et de réhabilitation (PMURR) ;
– le bureau central de coordination (des ressources des institutions de Bretton Woods), BCECO en sigle ;
– la reforme de ladministration publique ;
– la reforme de portefeuille de lEtat ;
– la reforme du secteur minier ;
– le programme de lutte contre limpunité (document stratégique de réduction de la pauvreté, DSRP en sigle) ;
– la reforme du système judiciaire.
Après le signature de lAccord Global et Inclusif, plusieurs programmes et fonds ont été mis en place en vue daccompagner le processus de transition à sa bonne fin. Cest dans ce cadre que se situe le « Trust Fund » qui a rassemblé les ressources des divers bailleurs de fonds, avec lUnion Européenne en tête. On note aussi le « Projet dAppui aux Institutions de la Transition » géré par le PNUD, bénéficiant du financement de plusieurs partenaires dont le Royaume Uni, et destiné à appuyer lAssemblée Nationale, le Sénat et les Cinq Institutions dappui à la transition.
Comme indiqué dans les lignes précédentes, le chantier de redressement de
Lengagement socio-politique du Conafed
Le Comité National Femme et Développement, « CONAFED » en sigle, réseau national autonome à ce jour est une émanation du Conseil National des Organisations Non Gouvernementales de Développement « CNONGD » en sigle. Celui-ci est né autour des années 1989 à un moment où les populations congolaises ont commencé à ressentir, de plein fouet, des effets de la crise économique, et que les pouvoirs publics narrivaient plus à répondre correctement à leurs attentes. Le CNONGD est venu canaliser les efforts des organisations agissant sur terrain, auprès des communautés de base, aux fins de suppléer aux efforts du gouvernement pour réaliser le bien-être de la population dans des domaines aussi variés que léducation, la santé, lenvironnement, la fourniture en eau potable et en énergie, lencadrement des personnes vulnérables, etc…
A partir de 1993, le CNONGD a dû faire face à la nécessité dune meilleure intégration de la femme au processus de développement et de prise de décision. Ainsi se sont développées des réflexions qui ont abouti en 1997, à la création du CONAFED comme un service jouissant dune autonomie administrative et financière et spécialement chargé de la thématique « genre et développement ».
Les activités du CONAFED portent essentiellement sur léchange dexpériences, la circulation des informations, la formation et le lobbying. A ce titre, il a participé activement
A titre illustratif, voici quelques activités dont il est possible de mesurer limpact sur terrain:
deux sessions de formation thématique sur la lecture gender et du Code de la famille (2002), cela nous a permis de former 31 leaders en cette matière ;
1.
2. une enquête nationale en 2003, sur le niveau de représentativité des femmes dans les organes de décision et de question du mouvement associatif et des principales églises. Cette enquête a atteint 7 pour cents des femmes dans les organes de décision ;
3. une formation, entre mars 1999 et avril 2000, en leadership organisationnel, en technique de lobbying et en marketing social a été tenu;
4. une enquête et un forum sur lentreprenariat féminin et la micro-finance ;
5. une campagne nationale ayant permis dinventorier les éléments de coutume discriminatoires à lendroit des femmes, tout en formant les femmes leaders et juges coutumiers de manière à combattre ces coutumes négatives ;
6. un appui à la formation des jeunes filles douées des milieux pauvres pour quelles acquièrent une instruction solide et se préparent à assumer des fonctions de prise de décision. Lorganisme américain Eddi Winrock a mis à cet effet 105 bourses que nous avons redistribuées aux filles de 4ème, 5ème et 6ème secondaires.
Cependant pour mesurer les effets des actions du Conafed, il faut les mettre en synergie avec le travail dautres plates-formes similaires. Il nen demeure pas moins vrai que nous pouvons nous réjouir aujourdhui de quelques résultats palpables. A lheure quil est,
Par ailleurs, les femmes parlementaires et leurs alliés partenaires masculins ont su arracher, dans le cadre des lois organiques, une représentation des femmes de lordre de 30 % au moins dans les institutions congolaises dappui à la démocratie, à savoir :
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Madame