Portrait : Jean Goubald : un homme, une guitare… un style

 

Avec sa guitare en bandoulière, Jean Goubald, l’homme à la barbichette rase des foules de mélomanes depuis quelques temps avec sa « bombe anatomique ». Un menu taillé sur mesure sur le plan artistique, qui a fait sortir l’artiste des sentiers de cabaret et de centre culturel au profit des grands podiums. Connu d’un public select, c’est au cours de l’année 2005 avec sa bombe anatomique, l’homme s’est affirmé à l’arène du ndombolo.

Dans le monde de la musique congolaise, il ne roule pas carrosser sur les artères de Kinshasa, mais il convainc sur le plan artistique. La seule richesse qu’il détient, c’est sa voix, ses textes percutants mais surtout de sa doigté en grattant sa guitare. Les aînés et d’autres stars congolaises reconnaissaient en lui plusieurs mérites artistiques.

C’est avec ses jeunes amis que Jean Goubald Kalala décide de former différents groupes sans lendemain prometteur, évoluant dans les coins des rues de Kin by night, qui ne se contentaient que des premières parties des autres grosses pointures de la musique zaïroise de l’époque…

Après ses études des humanités, sac au dos et notes de musique en tête, Jean Goubald monte à la colline inspirée (Université de Kinshasa) comme étudiant régulièrement inscrit en pharmacie où il brilla de mille feux dans un ensemble musical composé des camarades D »… Trop accro à la musique latino-américain et incontestable fan de Julio Eglesias, cet ancien élève du collège Albert jugera nécessaire d’abandonner cette discipline beaucoup trop savante (d’après lui) au profit de… l’art d’Orphée !

Dans sa carrière, Jean Goubald collabore avec plusieurs artistes entre autres Gérard Madiata, Tabu Ley, Kalama Soûl, Youlou Mabiala, Mbilia bel, Redo Likinga, Mopero wa Maloba et le groupe Zaïko Langa Langa… Avec sa plume, il écrit des chansons entre autres « bantu tabayi » interprétée par Tshala Muana. Il arrange et chante « l’hymne des opprimés » écrit par le président Laurent Désiré Kabila. Dans le même registre, il participe aux chants et arrangements de plus d’un album réalisé dans les studios kinois entre autres « halte à la guerre » (chanson inaugurale de la deuxième édition du festival panafricain de musique/août 1999). Dans l’album « On va s’amuser » de Zola Tempo, Jean Goubald signe un titre « Elou ». Il écrit la chanson « Bwanya wapi ? » que Christian Kiatazabu (musicien congolais résident en Afrique du sud) choisira comme titre phare de son prochain album.

Quelques années seulement après avoir quitté le groupe Okwess dans lequel il passera à plus grande partie de sa carrière musicale, Jean Goubald décide d’évoluer en solo et d’épater plus d’un observateur culturel !… Révélation du festival l’Autre Musique organisé en juin 2000 à Kinshasa, ce géant souriant à la barbichette s’illustre à ce jour comme une des valeurs sûres de la musique congolaise. A lui seul, il réunit des mélomanes de plusieurs générations, de plusieurs classes sociales autour de son œuvre « Bombe anatomique ».

Saint Hervé M’Buy | Uhuru

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