15.04.06 Les dix actions prioritaires pour la relance de l’agriculture congolaise (CultureK)

Le secteur agricole congolais est en léthargie depuis le début des années 90. Les causes sont identifiées aussi bien au niveau d’absence de politiques agricoles cohérentes de différents gouvernements depuis un temps qu’à celui de la déliquescence globale de l’économie nationale dès les années 80 avec l’échec des Programmes d’ajustement structurel (Pas), une politique mal en point des institutions de Bretton Woods. Avec la reprise de la coopération structurelle avec ces institutions financières en 2002 des programmes ont été mis en place en vue de la relance de l’économie nationale et de la stabilisation du cadre macro économique. C’est dans ce cadre que dix actions majeures ont été identifiées au terme du Programme multisectoriel d’urgence, de réhabilitation et de reconstruction (Pmurr), un projet du gouvernement financé par la Banque mondiale, dans son volet agricole.

Dans cette perspective, le gouvernement, avec l’appui des bailleurs de fonds, devra investir massivement dans la réhabilitation des voies de communication fluviales, terrestres, ferroviaires pour désenclaver durablement l’intérieur du pays et prioritairement les zones de production agricole ; mettre en place un système de crédit adapté en faveur des associations de producteurs et centres d’opérateurs agricoles (micro crédit) et réduire les politiques de distribution gratuite d’intrants, car elles s’opposent au processus de développement. De même, il est recommandé d’initier un programme de relance des cultures d’exportations en tenant compte des aspects qualité, quantité, calcul de prix de revient prévisionnel, marchés cibles … ; inciter fermement les agences humanitaires à acheter localement les vivres de première nécessité (maïs, riz, haricots), … et réduire la politique d’assistance humanitaire aux seules populations rendues vulnérables par des catastrophes naturelles et des conflits.

Selon le Pmurr, il faudra tout autant appliquer les dispositions de la loi ou du décret qui accordent des allégements fiscaux et douaniers à l’importation des intrants et des équipements agricoles ; simplifier la parafiscalité agricole (entités administratives décentralisées); instaurer un code agricole avec un régime fiscal et douanier incitatif ; réduire le coût de l’énergie électrique et du gasoil (carburant agricole). Il est d’une impérieuses nécessité de réviser la loi foncière de manière à renforcer la protection et la garantie de la propriété privée contre les vols, les pillages et violations foncières ; cadastre agricole à élaborer. C’est un acte important pour sécuriser les investissements privés.

L’ENTRETIEN DES ROUTES, UNE NECESSITE

Aussi, les dirigeants devront accorder à tout opérateur économique le permis de créer et d’entretenir les routes de desserte ou les routes principales ainsi que, le cas échéant, de participer à la réhabilitation des chemins de fer ; favoriser ou encourager la création d’infrastructures physiques de commercialisation dans la mesure ou le privé ne le ferait pas ; réaliser la promotion des productions nationales, favoriser l’organisation au niveau des provinces et territoires, de foires agricoles et artisanales pour promouvoir les meilleurs produits agricoles et animaux ; primer les meilleurs opérateurs agricoles et ruraux ou chambre de l’Agriculture à créer ; renforcer les mesures de protection de l’environnement et de la base productive naturelle.

Ces actions combinées permettront au gouvernement d’assurer la sécurité alimentaires des populations tant l’activité agricole est celle qui emploie une grande partie de travailleurs et surtout permettre à l’Etat congolais de remplir ses engagements pris lors de la Table ronde agricole de mars 2004. A cette Table ronde, l’Etat congolais s’était engagé à allouer 10 % des ressources budgétaires à l’agriculture, conformément à l’engagement pris au Sommet des chefs d’Etat de l’Union africaine tenue à Maputo (Mozambique) en juillet 2003 ; et de relever cette allocation 15 % à partir de 2006.

Ce taux n’a pas encore été atteint, ni approché. L’allocation s’est élevée à environ 4,5 % en 2004. Cependant, il y a lieu de rappeler que le secteur agricole contribue à hauteur de 50 % du produit intérieur brut de la Rdc et que 7 ménages congolais sur 10 s’adonnent à l’agriculture.

AMEDEE MWARABU KIBOKO

Article publié sur www.culturek.net à la date du 2006-04-13 13:57:11

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