«Le Batteur de tam-tam» de Lufwa, une grande attraction à la Foire Internationale de Kinshasa

 

Haut lieu des échanges internationaux et de découvertes, la Fikin est aussi un cadre touristique qui attire chaque année des milliers de visiteurs venus de tous les horizons et de différents pays du monde.

Lors de la première édition de la Fikin en 1969, plus d’un million de visiteurs a pu visiter la cinquantaine de pavillons de différents pays qui ont participé à cette première édition. Cette année, l’on apprend que onze pays exposent à la Fikin 2004, sans compter les différentes entreprises publiques et privées installées en République démocratique du Congo.

Hommage à l’artiste Lufwa

Le visiteur qui arrive pour la première fois à la Fikin est d’abord attiré puis frappé par l’imposante statue du batteur de tam-tam, oeuvre gigantesque d’une rare beauté architecturale érigée à l’entrée même de la Foire comme, pour souhaiter la bienvenue aux visiteurs et touristes.

Cette oeuvre d’art gigantesque fait du ciment blanc fut construit par l’artiste sculpteur André Lufwa en 1969, c’est-à-dire à l’ouverture de la première édition de la Fikin.

Agé aujourd’hui de 80 ans, André Lufwa est l’un des monuments de l’art congolais. Beaucoup de chercheurs et spécialistes en art ont eu à étudier et à vanter les mérites du grand sculpteur Lufwa pour ses œuvres réalisées, en l’occurrence le batteur de tam-tam de la Fikin.

Invité d’honneur à la première et la deuxième édition de la Fikin, André Lufwa n’a plus jamais été invité à cette activité foraine où pourtant il a laissé un symbole historique. L’artiste sculpteur malade depuis quelques temps semble aujourd’hui être abandonné à son triste sort.

Et pourtant le 29 juillet 2000, à l’occasion de l’ouverture officielle de la troisième édition nationale de la Fikin 2000, le vice-président de la République Yerodia Abdoulaye Ndombasi, alors ministre d’Etat en charge des Affaires étrangères avait annoncé que désormais, à chaque édition de la foire, papa Lufwa devait être invité et devait avoir droit à une contribution financière. Une façon de récompenser les talents et surtout le savoir-faire de cet artiste sculpteur de renom dans la réalisation de cette oeuvre.

Quelques mois après, la presse chinoise avait consacré des reportages sur l’artiste Lufwa et ses oeuvres qui sont, du reste très bien, connues en Asie et en Europe.

Nous croyons quant à nous, qu’au moment où se tient la Fikin 2004, les autorités publiques doivent avoir la culture de mémoire et surtout songer à revaloriser certains dignes fils du pays qui ont marqué d’un sceau leur carrière dans la vie sociale et culturelle en République démocratique du Congo.

(CP) | Luc-Roger Mbala Bemba/L’Observateur

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