17.05.06 Lancement officiel des travaux de construction du concentrateur de « First Quantum » à Sakania (Uhuru)

Avec un investissement initial de près de 200 millions de dollars américains et une production annuelle de 90.000 tonnes de cuivre contenu, Frontier est un projet phare qui sera pour longtemps non seulement la plus grande unité productrice de cuivre de la République démocratique du Congo, mais aussi marquera le retour en force de notre pays sur l’échiquier de producteurs significatifs de cuivre dans le monde.

La cérémonie de lancement officiel des travaux de construction de ce concentrateur s’est déroulée le samedi 13 mai 2006 à quelques deux cents cinquante kilomètres de Lubumbashi, la capitale du cuivre, chef lieu de la province du Katanga et à seulement 1200 mètres de la frontière congolo-zambienne. Le ministre de Mines a, au nom du président de la République et chef de l’Etat, posé la première pierre pour les travaux du concentrateur de la nouvelle société minière « Frontier », en présence des gouverneurs des provinces du Katanga et de copperbelt, de l’ambassadeur du Canada en Rdc comme témoin de l’événement, des responsables des entreprises minières, du Pdg de Comisa accompagné de tout son staff, ainsi que de nombreux invités dont Uhuru.

Pour Ingele Ifoto, la position géographique du gisement de Lufua, et les défis économiques à relever, ainsi que les différentes opportunités découlant entre la Rdc et la République de Zambie qui prend en compte l’émergence d’un nouvel ordre mondial, ont conduit les deux gouvernements à signer le 20 décembre dernier, un protocole d’accord relatif à la coopération économique et technique dans le domaine géologie, des mines, de la métallurgie, et de l’environnement. Toujours selon lui, le champ d’application dudit protocole d’accord prévoit notamment l’échange d’information et la facilitation des services, sur la géologie, les mines, la métallurgie et l’environnement, la mise en place des mécanismes de lutte contre la fraude et la contrebande des produits miniers, la mise en place de joint-ventures, la réalisation d’investissements trans-frontaliers et la promotion des programmes d’investissements communs. « Le Gouvernement de la Rdc, s’attelle, depuis quelques années, à la création des conditions propices pour la relance de la croissance économique par l’assainissement du cadre macroéconomique, la mise en place d’un cadre juridique attractif et sécurisant, la libéralisation de l’économie nationale », a-t-il déclaré, avant d’indiquer que c’est dans ce cadre qu’il y a lieu de signaler la promulgation de la loi n°007/2002 du 11 juillet 2002 portant code minier et la publication du décret n°038/2003 du 26 mars 2003 portant règlement minier.

Ce nouveau code a introduit plusieurs innovations ; c’est le cas notamment de la procédure garantissant l’objectivité, la célérité, et la transparence, l’obtention des droits en cas de défaillance des autorités compétentes pour leur octroi, la disparition des discriminations liées à l’existence d’un régime dualiste qui organiserait un régime de droit commun d’une part, et d’autre part un régime conventionnel, la stabilité des droits miniers garantie par le fait que le code minier ne peut être modifié que par la loi adoptée à cet effet par le Parlement. Et le ministre Ingele Ifoto d’ajouter la mise en exploitation de cet important gisement de cuivre de Lufua constitue le premier projet complet partant d’une brousse vierge à une unité de production substantielle réalisée sous l’égide du nouveau code minier. C’est donc un vote de confiance des investisseurs étrangers en faveur de la Rdc. Il reste d’avis que la pose de la première pierre sera un des grands concentrateurs en Rdc qui marquera la mise en place d’un nouveau pôle de développement dans la partie jadis oubliée de la botte du Katanga. Aussi a-t-il rappelé que l’exploitation du concentrateur de Sakania contribuera à la création des emplois et des ressources, mais également à l’amélioration du bien-être de la population du territoire de Sakania et de ses environs. Néanmoins, il a rappelé que la société « Frontier » est tenue au respect de ses engagements dans le domaine de l’environnement et à maintenir le dialogue permanent et constructif avec les comités locales.

« First Quantum minerals » compte replacer la Rdc parmi les producteurs significatifs

Avec des ressources évaluées à plus de 2 millions de tonnes de cuivre contenu, ce gisement, baptisé également « Frontier » est essentiellement monométallique, en dépit de sa très faible teneur en cuivre, et exigera un investissement de près de 200 millions de dollars américains pour sa mise en exploitation. Toutes les infrastructures minières et d’appoint sont à mettre en place. Les travaux d’aménagement du site commencent en avril 2006 et seront finalisés en mai 2007. La première production commerciale sortira en juin 2007. Pendant environ un quart de siècle, ce concentrateur réalisera une production annuelle de 90.000 tonnes de cuivre contenu dans un concentré sulfuré titrant 30% de cuivre. En d’autres termes : ce concentrateur réalisera annuellement une production en cuivre équivalente à près de 20% de meilleures années de la Gécamines et de la Rdc !

Le gisement « Frontier » est essentiellement monométallique, cuprifère. Il est en forme de cône et a une largeur d’environ 200 m en surface, une longueur de 1000 m et une profondeur d’environ 400m. La mise en exploitation d’un important gisement de cuivre, mis en évidence au terme d’intenses travaux de forage dont la minéralisation, principalement sulfurée. La portion centrale du cône se compose de schistes altérés où une minéralisation de chalcopyrite feldspathique a été remodelée plus tard par des druses, du quartz, de carbonate, de chalcopyrite et des affleurements de brèches irisées. Dans la portion centrale du gisement, la minéralisation chalcopyrite s’étend dans le conglomérat diamictitique.

Le projet développé dans une zone totalement enclavée

Dans son mot de circonstance, M. Raphaël Ngoy, administrateur directeur a indiqué que les ressources sont estimées à plus de 200 millions de tonnes de minerais, ce qui équivaut à plus de 2 millions de tonnes de cuivre contenu. En dépit de cet abondant contenu en cuivre, Frontier est le gisement de cette taille, à plus faible teneur, jamais mis en exploitation en Rdc. Au regard de cette teneur très faible en cuivre, l’exploitabilité du gisement « Frontier », sur une période de plus de deux décennies, exigera un strict contrôle de coûts pour garantir sa viabilité face aux aléas cycliques de cours des métaux et à l’approfondissement progressif de la mine. Ce projet Frontier sera développé dans une zone totalement vierge et enclavée, mais sa proximité relative par rapport aux grands centres d’exploitation du copperbelt zambien, offre l’avantage de résoudre les problèmes pour son accessibilité. Il sied de souligner que le site est particulièrement enclavé. Le réseau ferroviaire est peu sollicité en raison de la réduction du trafic consécutif à la baisse de l’activité économique. La connexion routière (piste) reliant Sakania à Lubumbashi est impraticable. La voie la plus rapide pour atteindre Lubumbashi exige un cabotage via le territoire zambien où le tronçon emprunté comporte une autoroute. L’acheminement du matériel pour le concentrateur ainsi que l’approvisionnement régulier des consommables en phase d’exploitation justifient l’ouverture d’un poste frontalier.

Tout en notant que ce concentrateur Frontier est le premier projet complet, partant d’une bourse vierge à une unité de production substantielle réalisée sous l’égide du nouveau code minier, Raphaël croit savoir que c’est un vote de confiance des investisseurs internationaux en faveur de la Rdc comme destination fiable d’investissements frais. Il constitue ainsi les prémisses de la relance du secteur minier congolais et le couronnement des efforts des dirigeants du pays pour la relance de l’économie. Frontier est également un projet dont la réussite permettra de rassurer davantage les autres investisseurs dont l’hésitation occasionne, dans certains cas, un gel prolongé des gisements importants.

Le projet ouvre des possibilités d’affaires multiples, particulièrement dans la sous-traitance. De par l’immense tonnage à traiter, le concentrateur de Frontier sera le grand concentrateur en opération en Rdc. Et ce faisant, la plus grande unité productrice de cuivre du pays. A elle seule, dit-on, cette unité apportera environ 20% de ce que représentait la production de la Rdc à son apogée, soit environ 450.000 tonnes de cuivre.

Willy Tshitenge | Uhuru Kinshasa , 16.05.2006 | Politics

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17.05.06 Lancement officiel des travaux de construction du concentrateur de « First Quantum » à Sakania (Uhuru)

 

Avec un investissement initial de près de 200 millions de dollars américains et une production annuelle de 90.000 tonnes de cuivre contenu, Frontier est un projet phare qui sera pour longtemps non seulement la plus grande unité productrice de cuivre de la République démocratique du Congo, mais aussi marquera le retour en force de notre pays sur l’échiquier de producteurs significatifs de cuivre dans le monde.

La cérémonie de lancement officiel des travaux de construction de ce concentrateur s’est déroulée le samedi 13 mai 2006 à quelques deux cents cinquante kilomètres de Lubumbashi, la capitale du cuivre, chef lieu de la province du Katanga et à seulement 1200 mètres de la frontière congolo-zambienne. Le ministre de Mines a, au nom du président de la République et chef de l’Etat, posé la première pierre pour les travaux du concentrateur de la nouvelle société minière « Frontier », en présence des gouverneurs des provinces du Katanga et de copperbelt, de l’ambassadeur du Canada en Rdc comme témoin de l’événement, des responsables des entreprises minières, du Pdg de Comisa accompagné de tout son staff, ainsi que de nombreux invités dont Uhuru.

Pour Ingele Ifoto, la position géographique du gisement de Lufua, et les défis économiques à relever, ainsi que les différentes opportunités découlant entre la Rdc et la République de Zambie qui prend en compte l’émergence d’un nouvel ordre mondial, ont conduit les deux gouvernements à signer le 20 décembre dernier, un protocole d’accord relatif à la coopération économique et technique dans le domaine géologie, des mines, de la métallurgie, et de l’environnement. Toujours selon lui, le champ d’application dudit protocole d’accord prévoit notamment l’échange d’information et la facilitation des services, sur la géologie, les mines, la métallurgie et l’environnement, la mise en place des mécanismes de lutte contre la fraude et la contrebande des produits miniers, la mise en place de joint-ventures, la réalisation d’investissements trans-frontaliers et la promotion des programmes d’investissements communs. « Le Gouvernement de la Rdc, s’attelle, depuis quelques années, à la création des conditions propices pour la relance de la croissance économique par l’assainissement du cadre macroéconomique, la mise en place d’un cadre juridique attractif et sécurisant, la libéralisation de l’économie nationale », a-t-il déclaré, avant d’indiquer que c’est dans ce cadre qu’il y a lieu de signaler la promulgation de la loi n°007/2002 du 11 juillet 2002 portant code minier et la publication du décret n°038/2003 du 26 mars 2003 portant règlement minier.

Ce nouveau code a introduit plusieurs innovations ; c’est le cas notamment de la procédure garantissant l’objectivité, la célérité, et la transparence, l’obtention des droits en cas de défaillance des autorités compétentes pour leur octroi, la disparition des discriminations liées à l’existence d’un régime dualiste qui organiserait un régime de droit commun d’une part, et d’autre part un régime conventionnel, la stabilité des droits miniers garantie par le fait que le code minier ne peut être modifié que par la loi adoptée à cet effet par le Parlement. Et le ministre Ingele Ifoto d’ajouter la mise en exploitation de cet important gisement de cuivre de Lufua constitue le premier projet complet partant d’une brousse vierge à une unité de production substantielle réalisée sous l’égide du nouveau code minier. C’est donc un vote de confiance des investisseurs étrangers en faveur de la Rdc. Il reste d’avis que la pose de la première pierre sera un des grands concentrateurs en Rdc qui marquera la mise en place d’un nouveau pôle de développement dans la partie jadis oubliée de la botte du Katanga. Aussi a-t-il rappelé que l’exploitation du concentrateur de Sakania contribuera à la création des emplois et des ressources, mais également à l’amélioration du bien-être de la population du territoire de Sakania et de ses environs. Néanmoins, il a rappelé que la société « Frontier » est tenue au respect de ses engagements dans le domaine de l’environnement et à maintenir le dialogue permanent et constructif avec les comités locales.

« First Quantum minerals » compte replacer la Rdc parmi les producteurs significatifs

Avec des ressources évaluées à plus de 2 millions de tonnes de cuivre contenu, ce gisement, baptisé également « Frontier » est essentiellement monométallique, en dépit de sa très faible teneur en cuivre, et exigera un investissement de près de 200 millions de dollars américains pour sa mise en exploitation. Toutes les infrastructures minières et d’appoint sont à mettre en place. Les travaux d’aménagement du site commencent en avril 2006 et seront finalisés en mai 2007. La première production commerciale sortira en juin 2007. Pendant environ un quart de siècle, ce concentrateur réalisera une production annuelle de 90.000 tonnes de cuivre contenu dans un concentré sulfuré titrant 30% de cuivre. En d’autres termes : ce concentrateur réalisera annuellement une production en cuivre équivalente à près de 20% de meilleures années de la Gécamines et de la Rdc !

Le gisement « Frontier » est essentiellement monométallique, cuprifère. Il est en forme de cône et a une largeur d’environ 200 m en surface, une longueur de 1000 m et une profondeur d’environ 400m. La mise en exploitation d’un important gisement de cuivre, mis en évidence au terme d’intenses travaux de forage dont la minéralisation, principalement sulfurée. La portion centrale du cône se compose de schistes altérés où une minéralisation de chalcopyrite feldspathique a été remodelée plus tard par des druses, du quartz, de carbonate, de chalcopyrite et des affleurements de brèches irisées. Dans la portion centrale du gisement, la minéralisation chalcopyrite s’étend dans le conglomérat diamictitique.

Le projet développé dans une zone totalement enclavée

Dans son mot de circonstance, M. Raphaël Ngoy, administrateur directeur a indiqué que les ressources sont estimées à plus de 200 millions de tonnes de minerais, ce qui équivaut à plus de 2 millions de tonnes de cuivre contenu. En dépit de cet abondant contenu en cuivre, Frontier est le gisement de cette taille, à plus faible teneur, jamais mis en exploitation en Rdc. Au regard de cette teneur très faible en cuivre, l’exploitabilité du gisement « Frontier », sur une période de plus de deux décennies, exigera un strict contrôle de coûts pour garantir sa viabilité face aux aléas cycliques de cours des métaux et à l’approfondissement progressif de la mine. Ce projet Frontier sera développé dans une zone totalement vierge et enclavée, mais sa proximité relative par rapport aux grands centres d’exploitation du copperbelt zambien, offre l’avantage de résoudre les problèmes pour son accessibilité. Il sied de souligner que le site est particulièrement enclavé. Le réseau ferroviaire est peu sollicité en raison de la réduction du trafic consécutif à la baisse de l’activité économique. La connexion routière (piste) reliant Sakania à Lubumbashi est impraticable. La voie la plus rapide pour atteindre Lubumbashi exige un cabotage via le territoire zambien où le tronçon emprunté comporte une autoroute. L’acheminement du matériel pour le concentrateur ainsi que l’approvisionnement régulier des consommables en phase d’exploitation justifient l’ouverture d’un poste frontalier.

Tout en notant que ce concentrateur Frontier est le premier projet complet, partant d’une bourse vierge à une unité de production substantielle réalisée sous l’égide du nouveau code minier, Raphaël croit savoir que c’est un vote de confiance des investisseurs internationaux en faveur de la Rdc comme destination fiable d’investissements frais. Il constitue ainsi les prémisses de la relance du secteur minier congolais et le couronnement des efforts des dirigeants du pays pour la relance de l’économie. Frontier est également un projet dont la réussite permettra de rassurer davantage les autres investisseurs dont l’hésitation occasionne, dans certains cas, un gel prolongé des gisements importants.

Le projet ouvre des possibilités d’affaires multiples, particulièrement dans la sous-traitance. De par l’immense tonnage à traiter, le concentrateur de Frontier sera le grand concentrateur en opération en Rdc. Et ce faisant, la plus grande unité productrice de cuivre du pays. A elle seule, dit-on, cette unité apportera environ 20% de ce que représentait la production de la Rdc à son apogée, soit environ 450.000 tonnes de cuivre.

Willy Tshitenge | Uhuru Kinshasa , 16.05.2006

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