21/12/2005 Le scandale de l'extraction du pétrole de Moanda (La Conscience)
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Toutes les premières prises de contact entre Diego Câo, chevalier de la maison du Roi Jean II et les premiers noirs habitant le Royaume du Kongo, entrevues commencées à l'embouchure du fleuve Congo ont été empreintes d'une cordiale spontanéité.
Barros, parfois appelé « Tite-Live portugais » dans son livre relatif au Congo, l'Asia de Joâo dont nous tenons la traduction d'un ancien professeur à l'Université Lovanium Willy Baal, nous fait un poignant témoignage. Un récit d'une brillante intensité.
En 1484, la rive méridionale, Diego Câo, érigea la padrâo (une colonne de pierres hautes comme deux fois la stature d'un homme, portant le blason royal du Portugal), marquant ainsi qu'il prenait possession au nom du Roi de toute la côte qu'il laissait en aval. L'abondance des eaux ainsi que la largeur de l'embouchure fera tiquer cet explorateur qu'il décida de s'engager dans ce fleuve et de le remonter sur une courte distance. C'est le chemin faisant qu'il rencontrât les premiers noirs, avec des cheveux crépus.
Afin de faciliter l'interprétation des cultures par la langue, les us et coutumes, quelques noirs feront le voyage du Portugal tandis que Diego Câo laissait sur place au Congo quelques-uns de ses compagnons pour que ceux-ci se familiarisaient également avec la culture congolaise. De ses contacts avec le Roi Congolais, on retiendra un message très important. Celui du Roi du Portugal invitant son homologue à se convertir à la foi du Christ. Pour que règnent la solidarité, la justice et le partage, Trois vertus fondamentales pour le développement intégral de l'homme.
Le ton ne fait pas la chanson
Il faut se rendre à l'évidence que ce message n'aura pas été perçu à son juste mesure. Le ton n'ayant pas fait la chanson : la découverte de ce littoral, cela va sans dire, a donné l'occasion aux Européens de venir occuper ce site. Avant qu'ils ne se décident à investir les espaces intérieurs. Ils y bâtiront une bourgade qu'ils appelleront Vista, aujourd'hui devenu Nsiamfumu à la faveur de l'authenticité.
Peu à peu, pendant que cette bourgade cheminait paisiblement dans la routinière tradition du train-train quotidien, on a découvert que cette côte des eaux de l'Atlantique était une continuation des filons pétroliers de Cabinda, l'occasion faisant le larron, voilà maintenant plus de quinze ans que les sociétés Gulf et Sorepza y sont installées. Pour s'adonner à l'exploitation pétrolière.
Cependant, l'extraction de cet or noir de Moanda a toujours été enveloppée de mystère. Aucune évaluation succincte, exhaustive, réaliste des comptes d'exploitation de ces sociétés n'y a jamais été envisagée. Ces sociétés bossant comme en territoire conquis. Ou toute puissance mafia politico-financière orchestrant et administrant les coups tordus auxquels elle nous a habitués.
Le poing sur la table
Au seuil de cette troisième République, les ressortissants de Moanda, par la bouche de Monsieur Apenela Mwedir Malila, que nous avons rencontré, tapent du poing sur la table. Ils veulent voir clair sur les dossiers relatifs à l'implantation, l'exploitation et aux revenus de toutes ces sociétés, revenus logés dans les caisses de l'Etat ou peut-être de certains individus opportunistes de mauvais aloi.
Aussi, ont-ils crée, l'ASBL CEZOFI (Cercle d'Etudes pour
A suivre…