C'est depuis l'année 2003 que l'économie mondiale évolue dans un climat de reprise, maintenant ainsi le cap de l'expansion, sans tensions inflationnistes majeures. Elle a résisté aux chocs durement éprouvés depuis 2000 : éclatement de la bulle Internet en 2000, attentats du World Trade Center en septembre 2001, guerre en Irak en mars 2003, scandales financiers, montée du prix du pétrole depuis 2004. Emmenée par les Etats-Unis et la Chine dont les taux de croissance du Pib a été respectivement de 4,2 % et 3,5% en 2004 et 2005 (pour le pays de l'oncle Sam) et de 9,5% et 9,1% au cours de la même période pour la Chine. Pour 2006, les perspectives mondiales situent la croissance économique à 8,5% contre 9,1% et 9,5% respectivement en 2005 et 2005 pour la Chine. Tandis que pour les Usa, la croissance attendue pour 2006 est de 3,2% contre 3,5% en 2006 et 4,2% en 2004. Cette expansion, amenée par les désormais deux grands poids lourds de l'économie mondiale, s'est diffusée aux autres pays développés, en particulier en Europe et au Japon.

Globalement, après une croissance économique record en 2004, l'économie mondiale ralentirait légèrement à l'horizon 2006, soit 4,1% en 2006 contre 4,2% en 2005 Les pays en voie de développement, et l'Asie en particulier, continueraient à tirer vers le haut la croissance mondiale. S'ils représentent moins de la moitié du Pib mondial, ils ont contribué à hauteur de 68% à la croissance totale en 2005. La Chine, à elle seule, aurait contribué à hauteur de 28%. L'Asie conserve ainsi la tête de la course de la croissance, entraînée par les performances chinoises.

La forte demande des Etats-Unis pour les exportations asiatiques, une inflation modérée et une position financière largement excédentaire ont permis à l'Asie d'atténuer l'impact négatif des prix élevés du pétrole. Comme en 2004, la croissance asiatique se maintiendrait un peu au-dessus de 7% en 2005 et en 2006. Au sein des pays dits industrialisés, les Etats-Unis vont rester le premier pôle de croissance, contribuant pour plus de moitié à la croissance de la zone Ocde, et pour 18 % à la croissance mondiale.

Les perspectives économiques en Afrique pour l'année 2006 demeures positives, après le taux de croissance le plus élevé en huit années réalisé en 2005 Ainsi, malgré une année difficile en 2004 (la catastrophe humanitaire dans la région du Darfour au Soudan, l'effondrement économique du Zimbabwe et les conflits en Côte d'Ivoire ainsi que dans certaines parties de la République démocratique du Congo, etc.), l'activité économique en Afrique a tout de même progressé de plus de 5 %. Selon les Perspectives économiques en Afrique de l'Ocde, qui propose une analyse approfondie de 29 pays, soit 90 % du Pib africain, ce redressement de la croissance est imputable à l'expansion mondiale, à la hausse des cours du pétrole et des métaux, ainsi qu'à une augmentation significative de l'aide publique au développement accordée à l'Afrique. La maîtrise des prix a bien montré la détermination de cette nouvelle Afrique.

Aussi, la communauté d'analystes économiques a tablé sur une croissance de presque même ordre en 2006, à condition cependant que certaines conditions soient remplies. Ce qui n'est pas évident pour certaines des conditions ci-après : l'activité économique mondiale doit progresser pour soutenir l'économie africaine, ce qui ne sera probablement pas le cas.

Les conflits régionaux doivent continuer à baisser d'intensité pour favoriser la lisibilité de l'horizon économique nécessaire à la promotion des investissements privés créateurs de richesses, les conditions météorologiques doivent demeurer favorables. En plus, sur les plan des échanges extérieurs, les pays développeés doivent consentir la réduction des subventions accordées à leurs agriculteurs, ce qui ne pourra intervenir avant 2007. Et ouvrir davantage leur marché aux produits en provenance d'Afrique.

Dans ces conditions externes plutôt relativement moins favorables, comment peuvent se présenter objectivement les perspectives de croissance 2006 pour la République démocratique du Congo ?

© Le Potentiel – Paul Luwansangu, 27.12.05