L' Art congolais (congo 2000)

La littérature congolaise ne bénéficie pas du cachet d’ancienneté dont peuvent s’enorgueillir certains autres pays d’Afrique. Qu’à cela ne tienne! Avec l’importance accordée aux langues nationales dans l’enseignement des missionnaires, la littérature orale a toujours tenu une large place. Une collecte systématique des contes, proverbes, légendes et autres manifestations populaires de l’art oral a permis de découvrir ou de réhabiliter les trésors culturels des différentes ethnies congolaises. Longtemps avant l’indépendance, des auteurs comme Bolamba, Benga, Disengemoka (Prix 1945 de l’Institut international africain de Londres) y ont retrouvé la sagesse des valeurs anciennes.

La tradition orale a été un aiguillon en même, temPs qu’une source d’inspiration pour ceux qui voulaient se lancer dans la littérature écrite. Les concours qui se déroulaient chaque année lors de la Foire coloniale de Bruxelles, de même que ceux organises sous l’égide de l’Union Africaine des Arts et des Lettres, constituèrent de puissantes sources d’encouragement.

Une littérature nationale

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, alors que les événements d’Europe allaient déboucher sur les indépendances africaines, cette littérature a contribué à réveiller la conscience nationale.

Depuis 1960, les lettres congolaises ont pris un nouveau départ. L’indépendance, la guerre pour l’unité nationale, la fièvre politique et les mutations socio-économiques sont autant de thèmes d’inspiration pour la nouvelle génération. Les écrits politiques, les récits historiques, les ouvrages d’ethnographie ont aussi du succès.

En 1965, naît la « Pléiade des jeunes artistes ». Une direction des « Belles Lettres » est créée en 1966. Rattachée au ministère du Tourisme, elle organise un concours littéraire qui décerne chaque année le « prix Senglior ». Le commissariat d’État à la Culture a lui aussi créé un concours littéraire national de sorte que, encouragés matériellement, les jeunes talents puissent s’exprimer.

C’est ainsi qu’ont été révélés à la critique la citoyenne Nzuzi (prix Senghor 1967 pour « Igname mystérieuse »), des auteurs de qualité tels que Mushiete (« Quand les nuages avaient soif ») ou Masegabio (« Somme première »), le poète Bolamba Lokole et les regrettés Iyeki et Lomami Tshibamba. Récemment, les concours de l’Association Canada-congolaise (ACCC) et les Prix NEMIS, au Chili, ont sorti de l’ombre quelques talents Buabua wa Kayombe, Tshisungu wa Tshisungu, Tshomba Iful, Monoko K’ehwm Ize, Tshitungu Kongolo, Tshitenge Lubabu, Mumbere, Bakua, etc. Mais on connaît aussi Bolya Baenga, Ngandu, Kashama, Ngal, Mudimbe, Kadima, Nzuji, Lonoh, etc. L’Union des Ecrivains congolais réalise sporadiquement des publications.

Alors que les romanciers semblent chercher encore leur voie, les écrivains de théâtre, tant à Kinshasa qu’en province, se sont rapidement imposés au public. La vie des monarques de l’époque précoloniale, les grands sentiments, la satire sont des thèmes qui, traités dans une langue drue, directe, emportent l’adhésion d’un public qui n’a pas encore l’habitude de lire.

Parmi les auteurs dramatiques, émergent Mutombo-Diba Beau Michel », « Tamouré et les seigneurs du Garengazé », « Son Excellence Bumba », « Un trône à trois »…) Mwilambwe, qui a créé sur la scène de Lubumbashi « Les nouveaux bourgeois » et « Le fruit défendu » Mushiete Pas de feu pour les antilopes »); Ngenzhi La fille du forgeron ») ; Elebe ma Ekoazo Simon Kibangu ») ; Mikanza MobyemProcès à Makala »)Diur N’tumb Zaina ») ; Yoka Lyé Mudaba Tshira »), Mutombo Buitshi Scandale »).

 

 

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