Qu’est ce que le virus d’EBOLA ((Congoforum)

Historique:

La première apparition de la maladie liée au virus d'Ebola date de 1976. Deux foyers apparaissent presque simultanément à plusieurs centaine de km de distance, l'un dans le Sud du Soudan, l'autre le long de la rivière Ebola au Zaïre, dans la ville de Yambuku et dans 55 villages environnants.

En 1979, il y a à nouveau un cas dans la même région du Zaïre et quelques cas (qualifiés de "mini-épidémie) dans la même région du Soudan.

En 1989, à Reston (USA) on découvre un virus du même type, affectant des singes importés des Philippines. Cette variété n'affecte pas l'homme, mais est transmissible par voie aérienne (gouttelettes de salive).

Une autre épidémie fait rage à Kikwit en avril – mai 1995, encore que les experts aient ultérieurement constaté que les deux premiers cas ont été enregistrés en décembre 94 et février 95, sans que la responsabilité du virus soit mise en évidence.

En 1995, l'Institut Pasteur enregistre un cas isolé. Il s'agissait d'une zoologiste travaillant sur des singes en Côte d'Ivoire), qui a pu être sauvée.

Il s'agit de filovirus (ils se présentent en "file" affectant la forme d'une sorte de cheveu embrouillé et non sous forme de corpuscule sphérique comme les autres virus). Les épidémies zaïroise et soudanaises ont été causées par des souches différentes.

On a donc catalogué les trois souches connues en EBOZ (Zaïre), EBOS (Soudan) et EBOR (Reston).

Symptômes.

Les personnes contaminées développent la maladie dans un délai de 5 à 21 jours. Les premiers signes ne sont pas très spécifiques: malaise, fièvre, maux de tête, diarrhée, douleurs abdominales, léthargie. Ils peuvent facilement être confondus avec un accès de l'une ou l'autre parasitose courante (malaria, bilharziose, etc…).

5 à 7 jours plus tard, apparaissent des rougeurs cutanées, des saignements de nez, de la bouche, des vomissements de sang, des selles sanguinolentes ( d'où le nom de "Diarrhée Rouge"). Ces symptômes sont liés à la détérioration de certaines cellules présentes dans le sang. Le visage prend un aspect de masque figé. La plupart des organes (foie, reins, cerveau, cœur, …) sont détériorés ou morts avant que la mort elle-même survienne, environ deux semaines après le début de la maladie. C'est à ce stade que le patient est contagieux, et contamine son entourage par ses vomissements et déjections.

Pronostic et traitement.

Actuellement, on ne peut que soulager les nausées et vomissements de manière symptomatique et remplacer les pertes de sang par des fournitures de sang et de plasma. Le pronostic est de toute façon très mauvais: 90 % de mortalité pour EBOZ (211 morts sur 237 cas) et 60 % pour EBOS (151 sur 300). La différence s'expliquerait par une moindre virulence d'EBOS.

Transmission.

Pour les variétés pathogènes pour l'homme (EBOZ et EBOS) il faut un contact direct avec un patient en phase aiguë. L'épidémie de Kikwit a frappé surtout les membres du personnel soignant, les proches des victimes et ceux qui se sont chargés de la préparation rituelle des morts pour les funérailles.

On ignore malheureusement tout de la contamination originelle.

Réservoir / Vecteur.

Il est toujours inconnu. Des mesures d'interdiction d'importation des animaux en provenance de l'Afrique centrale ont été prises, sans qu'on sache de quel animal il faut se méfier.

Le scénario catastrophe (celui du film "Outbreak", p. ex.) serait que le virus, comme le souche EBOR qui n'est pathogène que pour les singes, subisse une mutation qui rendrait la contagion par l'air possible.

@ Guy De Boeck, 1995

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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