21.04.06 Pour leur faciliter laccès au crédit bancaire, lAnapi propose la création dun Fonds de garantie en faveur des Pme (Le Potentiel)
Lun des problèmes majeurs qui bloquent et étouffent lexpansion du secteur privé congolais en général, et des petites et moyennes entreprises (Pme) en particulier, est le financement. Des projets dinvestissement, il en existe en grand nombre en République démocratique du Congo mais qui restent sans financement ou même les promoteurs ne savent où trouver largent pour les concrétiser.
Ce constat a été fait par le professeur Matthias Buabua wa Kayembe, directeur général de lAgence nationale pour la promotion des investissements (Anapi), lors de son intervention « Financement et fiscalité des Pme congolaises » au Forum de validation des la Charte des Pme tenu du 17 au 18 avril dernier au Grand hôtel Kinshasa. Ce Forum a été organisé à linitiative du ministère de lIndustrie, petites et moyennes entreprises (Ipmea).
En effet, la réalisation dun projet dinvestissement requiert la combinaison de plusieurs facteurs, dont le personnel, lacquisition des équipements et matériels, lorganisation et bien entendu le financement. Selon le professeur Buabua wa kayembe, sans financement, il devient difficile, sinon impossible de payer le personnel, dacquérir les équipements et matériels nécessaires et de faire fonctionner une entreprise. De son point de vue, lexistence dun financement constitue un préalable essentiel pour lexpansion des affaires en général et la promotion des Pme en particulier. Bien entendu, il appert quà coté du financement coexistent des infrastructures routières et énergétiques, la main-dœuvre qualifiée, sous-tendus par une bonne gouvernance et un bon climat dinvestissement. De même, quun cadre juridique approprié et une justice indépendante et sécurisante pour les investissements sont nécessaires.
RELANCER LE SYSTEME BANCAIRE CONGOLAIS
Contrairement au financement interne qui provient des associés, le financement extérieur émane des institutions financières et bancaires, les coopératives de crédit et autres sociétés de micro-finances. Le problème pour les Pme congolaises cest que laccès aux financements surtout auprès des institutions bancaires reste hypothétique dans la mesure où les modes de prêts de ces institutions financières, généralement, sont inaccessibles à la plupart des Pme.
A ce propos, le professeur Buabua wa Kayembe propose labandon par les banques, par exemple, des garanties classiques telles que les hypothèques au profit dautres garanties modernes. Cest dans cette perspective quil a suggéré la création dun Fonds de garantie qui serait géré par lAnapi.
Le Fonds de garantie ainsi créé sera alimenté par le gouvernement et servira ainsi à garantir les financements accordés par les institutions financières aux Pme et aux projets dinvestissement agréés par lAnapi. Cette dernière sera ainsi comme un facilitateur de financement tout en garantissant le prêteur du remboursement de son prêt par elle (Anapi) au cas où la société bénéficiaire naura pas remboursé.
Le préalable à cette possibilité est tout naturellement la relance du système bancaire en Rdc de même que des coopératives dépargne et de crédit ainsi que des sociétés de micro-finances. Ce sont ces institutions qui peuvent aider les Pme à obtenir le financement. Tout autant, il faudra aussi que les petites et moyennes entreprises congolaises quittent linformel. Il est impossible quune banque prête à une Pme qui ne fait pas partie de sa clientèle.
Par ailleurs, outre le financement direct provenant des institutions bancaires et des coopératives, il y a lieu, cette fois ci, que lEtat sinvestisse dans le financement indirect. Celui-ci consiste en loctroi des avantages en termes dexonérations fiscales et douanières dans le cadre du Code des Investissements. « En accordant à une entreprise des exonérations douanières pour limportation de ses matériels et équipements nécessaires à son investissement et en laffranchissement de certains impôts pendant une certaine période, lon finance de manière indirecte ladite entreprise, qui a ainsi la possibilité de sépanouir facilement », note le professeur Matthias Buabua.
Le Potentiel, 21.04.06