Anti Démocrature vous propose… (Médiatropiques)
Totalitarisme, régime totalitaire. Démocratie, régime démocratique. Dictature, régime dictatorial
Démocrature. Régime autoritaire – Fondamentalisme. Tyrannie, régime tyrannique. Monarchie, régime monarchique. Dictature du prolétariat. Fascisme, régime fasciste. Fédéralisme. Etat. Nation. Des mots différents sont employés pour dire la même chose, d'autres ne sont pas appropriés pour décrire les réalités contemporaines. Voici quelques idées générales sur le totalitarisme.
Pour nous, un totalitarisme abouti est un système où la totalité des gens pensent et agissent de manière conforme à la totalité de son idéologie dans la totalité des secteurs de la vie.
Un totalitarisme abouti, tel qu'on peut le rencontrer en France, est un régime où les violences répressives contre le peuple ne sont plus nécessaires. Hors les violences de fond inhérentes à tous les types d'Etats, la violence dirigée contre les opposants ne s'exerce que de manière marginale, en dernière extrémité. Le totalitarisme veut que les gens adhèrent "librement" à son idéologie, il n'a, le plus souvent, pas besoin de contraintes violentes pour y parvenir. Il utilisera tous les moyens de persuasion, de conditionnement, de mensonge, de manipulation à cette fin. Et il s'appuiera surtout sur le fait que la plupart des gens n'ont pas de vraies exigences et souhaitent se placer sous l'emprise d'un système englobant qui pense et agit pour eux.
Contrairement à une dictature, où les dirigeants se moquent de savoir si le peuple adhère ou pas au système, le totalitarisme souhaite obtenir l'adhésion intérieure de TOUS les individus.
La dictature se maintient au pouvoir par l'usage de la force et de la terreur, tandis que dans un système totalitaire, les gens souhaitent leur esclavage et on fait tout pour les encourager dans cette voie. Ils sont prêts à renoncer à leur liberté pour la sécurité, le confort, l'oubli d'eux-mêmes et des réalités gênantes.
Dans un système totalitaire réussi, les individus, en intériorisant l'idéologie, deviennent tous des flics pires que les agents de l'Etat, des flics qui traquent impitoyablement toute trace de dissidence en eux et autour d'eux. Plus besoin de répression sanglante exercée par les forces de police, les braves citoyens s'en chargent de manière encore plus efficace par la surveillance, l'auto-censure et la délation. Et on peut compter sur les mécanismes automatiques des marchés pour réguler et éliminer "naturellement" tout ce qui pourrait encore dépasser.
En ce sens, les régimes Nazis ou d'URSS étaient des totalitarismes imparfaits, des sortes de dictatures totalitaires et autoritaires qui avaient encore besoin de camps de rééducation forcés et d'exécutions sommaires. Actuellement, le totalitarisme est devenu beaucoup plus profond et subtil en se parant des oripeaux de la démocratie. Les régimes dits démocratiques n'ont de démocratique que le nom et certaines formes de surface. C'est pourquoi nous préférons employer le mot démocrature (mixage de démocratie et dictature), quoiqu'il faudrait plutôt parler de démocratie totalitaire, ou de totalitarisme à visage démocratique.
N'en déplaise aux prétendus humanistes, les prétendues démocraties actuelles ne sont pas les meilleurs régimes existants, on pourrait même dire que ce sont les pires. N'en déplaise aux hypocrites, la démocratie n'est pas menacée par le totalitarisme, la démocratie n'existe pas et le totalitarisme s'accommode très bien de quelques libertés formelles.
En effet, la dictature, par les assassinats et les lois ouvertement liberticides, a au moins le mérite de montrer son vrai visage et de susciter des réactions de dégoût. La démocrature permet d'aller beaucoup plus loin dans les développements totalitaires, tout en présentant une apparente respectabilité. La violence étatique peut susciter le rejet, tandis que l'unanimité totalitaire de la pensée unique est plus difficilement attaquable et condamnable. Les sujets du totalitarisme à visage démocratique adhèrent "librement" à leur oppression, ils ne peuvent donc pas critiquer en profondeur un système qui est le reflet de leurs mentalités profondes, un système avec lequel ils font corps, même s'ils en souffrent.
Le totalitarisme, pour se maintenir et s'étendre, joue sur la complicité de tous. Pas besoin de goulag ou de torture, les gens se rééduquent tous seuls, ils s'auto-conditionnent, avec l'aide de la famille, de l'école et des médias. Il s'agit d'un hypnotisme collectif consenti.
De plus, les formes démocratiques sont nécessaires parce qu'on adhère plus facilement à un système "valorisant", défenseurs des droits de l'homme, qu'à une dictature sanglante.
Le totalitarisme peut s'exercer au nom de la laïcité, d'une religion, du marxisme, du libéralisme, du fascisme…, peu importe, les mécanismes restent les mêmes.
La démocrature n'est pas gênée par ses opposants, à condition qu'ils restent résiduels. Ils servent même à montrer combien elle est tolérante !
Elle sait que grâce à l'autocensure et au capitalisme, ils n'ont pas accès aux grands médias, et donc que leur audience est limitée.
Elle espère qu'ils finiront par se convertir comme tout le monde, ou par sombrer dans le désespoir et/ou la violence. A défaut, elle les marginalisera encore plus en les amalgamant à des catégories criminelles (de nos jours : terroristes, sectes, pédocriminels, nazis…).
Elle sait que ses sujets adorent les boucs émissaires et n'aiment pas ceux qui mettent le doigt sur les réalités qu'ils tentent d'oublier en adhérant à fond au système totalitaire.
A l'heure actuelle, le capitalisme et les oripeaux formels (Droit, élections, médias libres, parlements, président…) de la démocratie sont les meilleurs alliés des systèmes totalitaires en place. On peut même dire que sans marchés ni pseudo-démocraties, un système totalitaire ne pourrait pas durer très longtemps. Les formes démocratiques valorisent et rassurent les sujets, les ressorts du capitalisme permettent de faire accepter l'exploitation et l'oppression en les parant de lois économiques inévitables et "naturelles".
Une véritable démocratie serait incompatible avec l'Etat, le capitalisme et le totalitarisme. Le seul fait que nos démocratures soient liées au capitalisme et à des Etats montrent qu'elles n'ont rien de véritablement démocratique.
Dans 1984, George Orwell a magnifiquement décortiqué les mécanismes à l'oeuvre aujourd'hui (double pensée, Haine, guerre perpétuelle…). Sauf que, bien entendu, la réalité a dépassé en horreur ses anticipations. Les démocratures ne sont aucunement gênées par les droits de l'homme et les libertés, tout ça reste largement formel et virtuel. De nos jours, seules des minorités s'offusquent de la généralisation des surveillances en tous genres, des amalgames et des boucs émissaires, des opinions interdites, de la liberté d'expression réservée aux élites, des Etats gouvernés par des non-élus, des ravages du capitalisme…
A vous de faire en sorte que ces minorités deviennent des majorités qui, par une révolution non-violente et progressive, pourraient remplacer les totalitarismes, le capitalisme et les Etats par de vraies démocraties directes avec des libertés réelles, une économie au service de TOUS les humains…