13.09.06 Marché des changes : Le cap de 500 Fc pour 1 $Usd bientôt atteint ! (Uhuru)

Pendant cette période, le franc congolais avait tenu bon par rapport aux devises étrangères qui servent des monnaies étalons de référence, le dollar américain et l’Euro. Suivant les courbes du marché des changes en cette période sous revue, la constance du franc congolais dénotait une réelle stabilité de l’équilibre inflationniste maintenu à 0,35 %, avec comme effet les faibles taux des prix des biens et des services.

Depuis le début du mois de juillet dernier, le contexte électoral et l’arrêt presque total des importations par les opérateurs économiques particulièrement expatriés, ont créé, tour à tour, un climat de défiance et la raréfaction des produits de consommation courante dont les prix à la distribution ont connu une envolée spectaculaire, passant du double au triple, pour certains.

Quant aux produits pétroliers, ils ont subi une énième hausse qui a été suivie d’effets sur les marges des prix de certains services de base, particulièrement dans le secteur des transport terrestre, fluvial et urbain. L’effet d’entraînement a été tel que structuré des prix maintenus pendant les six premiers mois se trouvent à présent complètement modifiés en rendant, de ce fait, la monnaie nationale inconsistante.

Perte de crédit

Au cours de ces six premiers mois de boni, le dollar se négociait, suivant la spirale des demandes et des offres (bons mois, mauvais mois), contre 420, 435, 440 FC avec une sorte d’asymétrie qui inversait la tendance tantôt haussière, tantôt baissière. Dans cette sorte de mouvement de balançoire, les prix se stabilisaient pour le petit bonheur des ménagères.

Au début de la semaine dernière, le FC a visiblement amorcé sa décote de manière très prononcée en raison, croit-on savoir, du financement des déficits budgétaires qui a provoqué l’effet régulier de l’amorce inflationniste en dépit de fortes mesures d’encadrement mises en chantier par les structures financières habilitées. Par voie de Conséquence, la devise nationale a perdu beaucoup de son crédit par rapport aux devises référencées et connaît une dépréciation à effet de dents de scie : dans les zones à forte concentration commerciale, la décote est brutale, et dans les autres zones de moindre intérêt économique, la décote, déjà permanente, s’accentue.

Plus grave est l’amalgame dans l’usage des devises tant étrangères que nationales fait par les manipulateurs: le dollar qui servait de base dans les transactions n’a plus sa valeur de référence, Car, les prix qui étaient fixés en fonction de cette devise américaine, il y a deux, trois voire quatre ans, est revu à la hausse. Preuve du mauvais usage fait de ces devises étrangères qui, au regard de cette inflexion dans son appréciation, ne se placent plus comme des valeurs-refuges constantes. Preuve donnée, une fois de plus, que la monnaie nationale ne peut qu’être le symbole de la souveraineté nationale !

En attendant, à l’heure actuelle, le dollar américain se change sur les marchés parallèles (les cambismes) contre 485 à 490 FC. A cette allure qui ressemble à se méprendre à une course de fond, le cap de 500 FC pour un dollar américain n’est plus loin, juste une question de quelques jours ! Entre – temps, le niveau de vie et le pouvoir d’achat de citadin baisse (la campagne congolaise étant marginalisée dans le courant commercial). Ajouter à cela, la dollarisation de la petite économie populaire dans un paysage social marqué par le chômage structurel et l’absence des perspectives d’amélioration. Du moins, pour l’instant !

Herman Ambalu/Uhururu

Last edited: 12/09/2006 15:14:59

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