L’artiste Daniel Kambere : ‘‘peindre est un acte libératoire’’, par Dieumerci Monga Monduka

Daniel Kambere Tsongo

 

 

 

Méditation                                             Fissure  

La Sankaranka Gallery à New York accueille durant tout le mois de novembre 2006 les œuvres de peintre congolais, Daniel Kambere et de céramiste ougandais, Bruno. Elle est devenue un lieu de rendez-vous des artistes enthousiastes qui véhiculent les idées nouvelles et adhèrent aux nouveaux credo artistiques. Mention spécial au directeur manager de cette galerie, l’africain Saidi qui s’est totalement investit pour la promotion de l’art plastique.

«Amani, paix en Swahili) » est, depuis plus de cinq ans, le thème central des expositions individuelle et collective de Daniel Kambere. La paix, une nécessité de l’Afrique contemporaine. C’est à cette exigence qu’il soumet sa peinture pour être valable aux yeux des Africains. Pour le conservateur des musées nationaux, l’historien d’art, le prof. Joseph Ibongo, Daniel Kambere ne peint pas pour le simple plaisir de peindre.

La beauté de ses couleurs résulte de la constante transformation de l’héritage culturel africain en un héritage culturel vivant. Le message se trouve investi au travers une diversification de signes. La tradition riche de signes inspire bon nombre d’artistes africains, notamment ceux de la nouvelle génération en RDC. La symbolique africaine offre des matériaux remarquables qui permettent des synthèses esthétiques très séduisantes grâce au principe de création fondé sur le ré-appropriation de l’héritage culturel africain.

UNE THEMATIQUE D’APPELS A LA PAIX

En parcourant les oeuvres de l’artiste, on est en présence d’une thématique débordante d’appels à la paix, l’unité, la réconciliation et la reconstruction nationale, la justice, les droits humains et économiques, la non-violence, la protection sociale…

Ses grandes compositions de cinq dernières années sont des miracles d’équilibre. Elles sont d’une sérénité si majestueuse qu’on pourrait les croire statiques. Mais non : cette immobilité n’est que le résultat de la tension de forces parfaitement harmonieuses. On a pu dire que par sa rigueur quasi mathématique, ses toiles se rattachent au cubisme synthétique que Barque et Picasso étaient en train d’élaborer. Vrai et faux : ces compositions, qui culminent avec le fameux thème axé sur la paix, la tolérance, l’union, etc. sont les plus belles et les plus ambitieuses de sa carrière, marquent bien, aujourd’hui, son apogée. Magie des courbes et des couleurs, toiles vibrantes de vie et de mouvement.

Mais contrairement aux autres peintres, Daniel Kambere n’hésite pas à utiliser toute une gamme de couleurs plus raffinées les unes que les autres… Par ailleurs, il mène ses recherches en peinture, le travail à partir de volumes concrets étant finalement un moyen efficace pour construire la toile en réseau de plans colorés.

VISION ENERGETIQUE ET MOUVEMENTEE

Pour le peintre, la création artistique est, d’une manière générale, le rééquilibrage d’un problème personnel. «A travers la peinture, l’homme se réconcilie lui-même, ensuite avec les autres afin de reconstruire un monde de justice basé sur les valeurs humaines. Mon ‘‘arme’’, c’est ma ‘‘peinture’’ et la lutte pour la justice doit continuer », dévoile Daniel Kambere.

Regardez les toiles de Kambere, ce qui vous frappe, se dégage des impressions multiples, c’est l’esprit, quelque chose de vif et d’allègre, la verve d’une observation qui se joue à la surface des choses. On reconnaît également ses coloris chauds, ses cadrages rapprochés, sa vision énergique et mouvementée de la peinture. Ce sont des scènes de la vie quotidienne qui sont saisies, comme par une photographie. L’instant est figé, avec toute l’animation des visages et l’expression des gestes suspendus.

Peintre pleins de talent et surtout d’imagination, Daniel Kambere croit dur qu’il peut, à partir de la RDC, aller au firmament de son art. Déjà, l’artiste a exposé ses œuvres à l’étranger (France, Allemagne, Hollande, Italie, Ouganda…) où il y a animé pas mal de conférences. Depuis, l’artiste travaille avec des Ong nationale et internationale qui militent pour le droit de l’homme.