Le masque PWO chez les Tshokwe
Portrait idéalisé qui met l'accent sur la jeunesse et la beauté féminine.
Celui-ci est remarquable avec ces deux grands cercles blanchis au kaolin soulignant des yeux mi-clos, finesse de la coiffure en fibres tricotées, finesse des traits…
Le danseur du masque Pwo entretenait avec son masque un rapport si étroit qu'il recouvrait l'idée de mariage mystique. Ainsi, devait-il donner au sculpteur un anneau de cuivre pour le payer comme on le faisait de manière symbolique dans l'«achat» d'une fiancée.
À la mort du danseur, le masque était enterré avec lui.
Des qualités esthétiques frappantes pour ce masque : une croix de Saint André marque le front évoquant peut-être les 4 points cardinaux surmontée d'une ligne fermée par deux cercles en ses extrémités (symboles du soleil levant et du soleil couchant??), une perruque de tresses à l'arrière dégage le visage, les dents épointées sont à peine évoquées.
Toujours porté par un homme, celui-ci arbore un costume féminin avec des seins postiches, une jupe.
Il danse, mais ne se produit jamais avec son pendant masculin : le masque Cihongo.
On peut rapprocher stylistiquement ces masques des masques Mwana Phwevo chez les Lwena, ethnie du Nord de l'Angola et de la Zambie, proche des Tshokwe (mais il n'y a aucune certitude quant à la parenté de ces masques). Ce dernier présente les mêmes caractéristiques, finesse des courbes et lignes du visage, croix de Saint André, perruque; quelques larmes…comme le précédent masque. Il pourrait représenter la figure mythologique d'une femme morte jeune et sa danse évoquerait la douleur de cette perte.
Photo 1 : ©Washington Museum
Photo 2 : ©Ancienne collection Kerels – Editions Dapper
Photo 3 :©Musée Barbier-Mueller