Rites d'initiation chez les Tshokwe
Ceux-ci, contrairement aux masques de danse évoqués (Pwo et Cihongo), étaient fabriqués en résine et en écorce battue donc périssables et l'on n'en connaît que peu d'exemplaires. Le plus important d'entre eux est le CIKUNZA. Ce nom signifie sauterelle, insecte associé au symbole de la fécondité. Il est surmonté d'une haute coiffe représentant une corne d'antilope-cheval, symbole de pouvoir et de virilité.
Le Cikunza est protecteur des jeunes initiés.
On sait aussi que des amulettes à l'effigie de ce masque étaient fabriquées et portées par les femmes et les hommes afin de se protéger contre la stérilité.
Un autre masque très particulier intervient lors de l'initiation, il s'agit du masque KALELWA. C'est lui qui a la charge d'apporter la nourriture aux jeunes initiés pendant leur période de réclusion en brousse.
La symbolisme du masque Kalelwa demeure difficile à interpréter… Il semble qu'il y ait des références au soleil, à la lune et aux étoiles. Kalelwa signifierait «nuage»…
Après la circoncision, les jeunes initiés restaient plusieurs mois encore en brousse et entreprenaient une sorte de «quête solaire de la virilité», se réunissant au lever et coucher du soleil autour d'un feu et en chantant. Il s'agissait de sortir d'une nuit initiatique afin de rejoindre le soleil symbole de la valeur masculine.
L'art Tshokwe a rayonné dans les régions voisines et on retrouve ces masques chez les Lwena et les Mbwela. On retrouve cependant des résonnances de style dans les masques d'initiation des Yaka et Suku.
Dessin d'un masque Cikunza extrait du livre «Les masques et les sociétés secrètes d'Afrique» de Leo Frobenius en 1898 (D'après Max Buchner)