31.01.07 Le dollar galope au marché de change en Rdc avec un taux vite passé de 500 à 545 Franc congolais (L'Avenir)
« La Vie Economique », un hebdomadaire paraissant à Kinshasa, avait même stigmatisé le déficit public chronique comme cause de lemballement des taux de change, surtout dans un contexte où le soutien financier extérieur est gelé. Et ce déficit est lui-même dû au fait que les besoins financiers de lEtat sont supérieurs aux moyens financiers générés par lactivité économique nationale. Cest ce qui a obligé le Gouvernement à recourir à la planche à billet. Les mesures prises par le Gouvernement et par la Banque centrale du Congo (BCC) nétaient que des mesures palliatives dans la mesure où elles nont pas résolu dans le fond le récurrent problème de déficit public. Car des mesures monétaires et budgétaires que les institutions internationales dictent pour contrer linflation, et partant soutenir la monnaie nationale, ne sont pas conjoncturelles.
Par exemple, le fait de geler certaines dépenses comme celles liées à la rémunération et au fonctionnement de lEtat pour obtenir la réduction de la masse monétaire en vue dassurer à la monnaie nationale une stabilité nest quune façon de renvoyer linflation daujourdhui à demain et non de le résoudre. De même, le fait dinjecter les devises étrangères sur le marché des changes pour réduire la quantité de la monnaie nationale en circulation, ne contribue quà apaiser pendant un temps la situation du marché de change et non de trouver une solution durable au problème qui sy pose.
Aujourdhui, observe-ton, les réalités semblent nous donner raison. Car la parité franc congolais/dollar Us a quitté le cap de 500 Fc le dollar Us pour amorcer une remontée latente. A ce jour, au niveau des banques commerciales, la devise américaine se négocie autour de 530 et 545 francs congolais.
Ce qui veut dire quaprès une baisse que certains économistes peuvent qualifier dartificielle, le taux de change qui doit obéir aux forces du marché, est en train damorcer une remontée et les opérateurs économiques qui étaient mal vus dans lopinion sont en train de se frotter les mains comme pour dire que la position quils avaient adoptée (celle de garder les prix de leurs biens à la hausse) nétait pas du tout mauvaise.
Bien au contraire, elle leur a permis de se prémunir contre dautres enjambées inflationnistes étant rassurés que les raisons qui ont milité en faveur de la baisse de change, ne sont pas de nature à conduire à la stabilité de cette baisse de change dans le temps.
Il faut toutefois dire que le danger nest pas encore là sil faut nous rapporter à lobjectif fin décembre 2006 du Programme Relais et Consolidation (PRC) dont une mission dobservation du Fonds monétaire international (FMI) pourra confirmer le résultat prochainement. Car au regard des statistiques de la Banque centrale du Congo (BCC), au 31 décembre 2006, le taux de change réalisé par le PRC était de 503 Fc pour un dollar américain alors que le taux prévu était de 526 Fc à cette date, ce qui correspond à une performance.
Mais en attendant que la mission prochaine du FMI confirme ce résultat, il y a lieu de dire quen dépit de la montée du taux de change ces derniers jours autour de 530 et 545 Fc le dollar Us, le dérapage nest pas important pour inquiéter les gouvernants. Mais un effort doit être fait pour que la hausse de taux de change ne saggrave pas.
(Yes)
Jean-Marie Nkambua/LAvenir