01.02.07 Echec des politiques monétaires en RDC: Kalonji wa Nsenga pour de nouvelles structures économiques (J-Alain Kabongo – Le Phare)
Le jury composé des professeurs Kabamba Nteta (président), Kabuya Kalala, Mapana, Mabi Mulumba et Lokole a ensuite demandé au récipiendaire de donner le résumé du travail scientifique.
Très serein et calme, le chef de travaux Joseph Kalonji wa Nsenga a pris la parole pour expliquer sa démarche qui est en fait une recherche de la stratégie utilisée par l'autorité monétaire pour lutter contre l'inflation et stabiliser la monnaie. En bon chercheur, il a apprécié les résultats au regard des objectifs déclarés par cette même autorité.
Dans ce travail volumineux d'une dizaine de chapitres divisés en deux grandes parties, Kalonji wa Nsenga est parvenu à évaluer la politique monétaire dans notre pays et les résultats obtenus avant de faire des suggestions pertinentes.
Des mesures monétaires aux effets éphémères
Il a fait remarquer que l'économie congolaise est caractérisée par des mesures monétaires quasi-permanentes et dont les effets ont été de courte durée. " Ce fut un éternel recommencement sans que les objectifs assignés soient atteints ", note-t-il, tout en se demandant si ces mesures étaient appropriées ou encore bien appliquées.
Selon lui, la politique monétaire se définit selon que l'on est du côté de celui qui l'élabore ou de celui qui l'exécute ou encore de l'analyste. Elle est donc un ensemble des décisions, des dispositions, des directives de l'autorité monétaire pour la réglementation de l'offre. C'est encore une manifestation de l'offre de la monnaie. Cette notion doit être étendue au commerce de la monnaie ou le change.
La politique monétaire est un phénomène très récent apparu après 1939. Elle est utilisée pour le financement de la croissance, la lutte contre l'inflation, le chômage, etc.
En RDC, la Banque centrale du Congo (BCC) est l'autorité monétaire qui élabore et veille à l'exécution de la politique monétaire. Les banques commerciales, elles, exécutent cette politique, tandis que le Trésor qui est la fonction financière de l'Etat, influence cette politique. La politique monétaire est donc un acte volontariste de l'autorité publique.
Après une analyse des reformes monétaires vécues dans notre pays et leurs résultats maigres et décevants, Joseph Kalonji Wa Nsenga est arrivé à la conclusion selon laquelle la politique monétaire n'est pas une panacée en matière de lutte contre l'inflation. Il y a aussi une carence sur les théories économiques en la matière. Les théories économiques n'ont pas donné satisfaction et ne sont applicables dans notre économie. Et comme palliatif, il propose le pragmatisme.
Après examen des secteurs d'activités autrefois considérées comme prioritaires pour le redressement de notre économie, le chef de travaux Kalonji constate qu'aucun changement des structures n'est intervenu depuis tous ces temps. En conséquence, l'agriculture ni l'économie n'ont pas décollé. " Il faut modifier les structures de l'économie ", préconise-t-il. Les investissements doivent viser les secteurs porteurs de la croissance et qui secrètent la valeur ajoutée substantielle.
Il suggère aussi la création d'une classe économique nouvelle par la promotion de l'esprit d'initiative dans les milieux de l'enseignement à tous les niveaux. Il faut mettre en place une structure financière souple et adaptée puisque les banques commerciales ont démontré qu'elles ne sont pas porteuses de la croissance.
Joseph Kalonji pense qu'il faut aussi accélérer la restructuration du système bancaire pour attirer les investisseurs étrangers.
Cette thèse a fait l'objet d'un débat houleux, à la grande satisfaction des membres du jury et de l'assistance.
Le jury a été autorisé de délibérer à huis clos. Après près d'une demie heure de délibération, le président Kabamba Nteta a proclamé Joseph Kalonji wa Nsenga, docteur en sciences de gestion avec la mention distinction.
Un nouveau professeur à la rescousse d'un corps en diminution
Le recteur de l'Unikin a remis un diplôme et une toge au lauréat à qui il a prodigué des sages conseils pour un bel exercice de ses nouvelles fonctions de professeur à la faculté des sciences économiques et de gestion.
Bernard Lututala a interpellé la communauté universitaire sur le danger qui guette le personnel académique, particulièrement le corps professoral, car le chiffre des professeurs ne fait que diminuer. " Faisons de la relève notre slogan ", a-t-il exhorté, tout en invitant les enseignants à assurer l'encadrement d'autres doctorants.
De son côté, le tout nouveau professeur Joseph Kalonji wa Nsenga a promis de suivre l'exemple du promoteur de sa thèse Evariste Mabi Mulumba pour la réussite de sa carrière professorale.
2007-02-01